L'ouvrage fournit toutes les clés pour analyser le roman de l'abbé Prévost.
o Le résumé et les repères pour la lecture sont suivis de l'étude des problématiques essentielles, parmi lesquelles :
- Manon dans la vie et l'oeuvre de l'abbé Prévost
- Manon, Des Grieux et les autres personnages
- Le règne de l'argent
- Le libertinage
- Narration et argumentation.
o Ce Profil d'une oeuvre comprend également trois lectures analytiques.
En janvier 1953, Roger Blin crée En attendant Godot devant les quelques spectateurs du théâtre de Babylone ; la pièce, qui devient aussitôt l'emblème du théâtre de l'absurde, fait en quelques années le tour du monde : elle est considérée aujourd'hui comme un classique du XXe siècle. En près de cinquante ans, le regard que nous portons sur elle a profondément changé : nous n'y cherchons plus de symboles, mais ne finissons pas d'en explorer les signes ; plus qu'à la hantise du vide et à la thématique de l'absence, nous sommes sensibles à la présence des corps et à la réalité des objets. Derrière le trop fameux dialogue de sourds, nous entendons aujourd'hui un mode subtil et musical de communication. Bref, l'absurdité a laissé la place à l'ambiguïté, et l'antithéâtre nous apparaît comme le théâtre par excellence, qui fait triompher le jeu, sous toutes ses formes. L'histoire des mises en scène le montre : les clochards métaphysiques intemporels et désincarnés n'ont cessé de se rapprocher de nous, pour devenir nos intimes et nos contemporains. Et ce qui nous frappe chez ces vagabonds qu'on disait à bout de souffle, c'est leur inépuisable énergie : à l'image de tout le théâtre de Beckett, En attendant Godot représente à sa façon le triomphe de la vie (Giorgio Strehler).
Lorsqu'en 1987 Jorge Lavelli est nommé à la tête du futur théâtre national de la Colline, il décide de consacrer ce théâtre tout neuf aux auteurs de notre temps : ce choix radical s'inscrit dans la logique d'un parcours marqué par la passion de la création. A son arrivée à Paris, au début des années 60, Lavelli fait découvrir le théâtre de Gombrowicz, et son travail de metteur en scène devient vite indissociable de l'oeuvre de Copi, de Ionesco, ou d'Arrabal. Il a monté près de cent spectacles, dans tous les grands théâtres et festivals européens, aux États-Unis et en Amérique latine ; depuis son Idoménée historique de 1975, il mène de front mise en scène de théâtre et d'opéra. Ce livre propose une analyse de ses spectacles les plus marquants, de Shakespeare et Calderón à Lorca et Valle-Inclán, de Mozart à Luigi Nono ; une série d'entretiens fait revivre l'aventure de la Colline (1988-1996) : Lavelli y définit le sens d'une politique et l'esprit d'un répertoire, et nous fait pénétrer dans l'« atelier » du metteur en scène, au coeur de son travail avec l'acteur, l'espace et l'objet. L'ouvrage est complété par des témoignages d'écrivains (Copi, Fuentes) et de comédiens (Maria Casarès). Nous avons voulu dégager les constantes d'un style, qui a toujours été marqué par la force de l'imaginaire, et montrer son évolution, dictée par les exigences d'un théâtre de création, ouvert sur la cité, et sur la réalité de notre fin de siècle. A travers le parcours d'un metteur en scène dont la liberté a toujours été le principe esthétique et éthique, se dessine la situation du théâtre d'aujourd'hui, dans ses rapports avec l'histoire et la société.
"Mademoiselle Albertine est partie !"
Juin 1986 : dix ans après le départ de son "Albertine", le narrateur de ce livre revient sur les lieux de la disparition. Il retrouve son Midi, son village des Corbières, et sa maison familiale, comme si rien - ou presque - n'avait changé... lorsque s'annonce le retour de la Fugitive. Doit-il l'attendre ? Doit-il, à son tour, la fuir ?
Il consulte les vieux livres de chevet (Proust bien sûr, qui semble l'inviter à retrouver le temps, mais aussi la comtesse de Ségur), ces livres que sans doute il n'a pas su lire, puisqu'il découvre (un peu tard...) qu'ils auraient pu lui servir de conseillers, de guides, voire d'oracles ; et il interroge des images : sept cartes postales oubliées, représentant le village d'autrefois, qu'il recompose comme les morceaux d'un impossible puzzle, dans l'espoir qu'elles lui racontent à nouveau une histoire qu'il n'a toujours pas comprise.
Ce voyage dans le temps le replonge au milieu des années 70 : l'époque où Bayreuth célébrait son centenaire, et où les metteurs en scène revisitaient - magnifiquement, et sarcastiquement - les oeuvres du passé. L'époque où régnaient le "second degré", l'esprit critique, l'ironie - celle d'une génération stérilisée à la fois par sa culture et son ironie.
Au radical défi de Kafka, "Dieu ne veut pas que j'écrive, mais je sais que je dois écrire", comment répondre aujourd'hui ?