L'engouement du public pour les combats des gladiateurs, seize siècles après leur interdiction officielle, n'a jamais faibli. Mais que sait-on, en réalité, de cette institution emblématique de l'Empire romain ?
Comblant un vide, car les seules études disponibles, déjà anciennes, ne s'adressaient qu'à des spécialistes, ce livre raconte le quotidien de ces hommes, et parfois de ces femmes, esclaves, condamnés de droit commun, mais aussi professionnels libres presque tous volontaires. Il cherche également à comprendre la place tenue par la gladiature et ses compléments (chasses, condamnations aux bêtes, naumachies, courses) dans la société romaine, ses enjeux politiques, économiques, psychologiques, et l'absence de condamnation morale dont elle bénéficia durant cinq siècles.
De la persécution déclenchée contre eux par Néron, qui cherchait un bouc émissaire à l'incendie de Rome en juillet 64, à la tentative de restauration du paganisme par Julien en 362-363, les chrétiens, pendant trois siècles, auront douloureusement servi de révélateurs aux problèmes qui minaient l'empire romain. Tantôt pourchassés, spoliés, suppliciés, tantôt tolérés, au gré des intérêts passagers du pouvoir, les fidèles du Christ auront focalisé sur eux craintes, fantasmes et haines populaires, dans un monde dont ils remettaient en cause les fondements par leur existence même, devenant un facteur de déstabilisation. Dans une synthèse complète et accessible, Anne Bernet, spécialiste de la primitive Eglise, retrace l'affrontement entre l'Evangile et un monde reposant entièrement sur la force.
« Tant de détestations nées de la période révolutionnaire fermentaient encore dans les coeurs, dans l'attente d'un pardon, d'une réconciliation, d'un oubli qui ne venaient pas... Oui, le monde était malade et seule la miséricorde divine pouvait le guérir. Encore fallait-il des prêtres pour la porter à ces âmes tourmentées qui, trop souvent, rejetaient Dieu comme un ennemi. C'était à celles-là que Michel Guérin rêvait d'aller parce que le Christ avait dit que les bien-portants n'avaient pas besoin de médecin. »Sans charisme exceptionnel, par la patiente mise en oeuvre de la restauration du lieu, des dévotions, de la présence à tous, l'abbé Guérin donna sa vie pour faire d'un village défavorisé, victime de la déchristianisation postrévolutionnaire, un foyer de chrétienté rayonnant.Avec toujours beaucoup de style et la précision de l'historienne, Anne Bernet nous conte une page de l'histoire de l'Église, celle d'un humble prêtre de Mayenne, témoin de l'apparition mariale aux enfants de Pontmain. Le procès de béatification de l'abbé Guérin est ouvert depuis 2013, il est actuellement reconnu comme « serviteur de Dieu ».
Anne Bernet est auteur d'une quarantaine d'ouvrages historiques traduits en une douzaine de langues, spécialiste de l'histoire de l'Église. Elle est postulatrice de la cause de béatification de l'abbé Guérin.
Née dans une famille de la classe moyenne de Thagaste, modeste bourgade de Numidie, en 331, Monique aurait dû, à l'instar de ses contemporaines, sombrer dans l'oubli absolu de l'anonymat. Il n'en sera rien, parce que son troisième enfant, Augustin, emplira l'histoire de sa présence et de son génie.Après une jeunesse dissipée et l'abandon du catholicisme maternel, il revient à la foi et demande le baptême en 387. Il attribuera toujours sa conversion aux prières, aux sacrifices et aux larmes de sa mère.Si, à lire Les Confessions, Monique n'apparaît pas toujours exemplaire, il n'en reste pas moins qu'avoir donné à l'Église l'une de ses plus grandes figures l'a haussée à son tour à la sainteté.
D'une plume élégante et cultivée, Anne Bernet retrace le destin d'une mère ardente et femme intrépide des premiers siècles de l'Église.
Auteur d'une quarantaine d'ouvrages historiques traduits en une douzaine de langues, Anne Bernet est spécialiste de l'histoire de la primitive Église et des Pères latins.
1975 : Saigon et le Sud Vietnam tombent au pouvoir des communistes. Pour affronter l'épreuve qui attend
l'Église, Paul VI nomme coadjuteur d'Ho Chi Minh-Ville le jeune évêque de Nha Trang, François-Xavier Nguyen Van Thuan. Ce choix, les autorités ne l'accepteront jamais.
Neveu du président Diem, Monseigneur Thuan, connu pour ses prises de position courageuses et son activité caritative qui a mobilisé en faveur de son pays en guerre des donateurs du monde entier, est une menace pour le pouvoir.
Arrêté, il entame un long calvaire, passant de prison en prison, soumis aux pires privations sensorielles et conditions d'incarcération, totalement isolé, dans l'espoir de lui faire avouer des crimes inexistants : rien ne parviendra à le briser.
En 1988, sous la pression internationale, Hanoi le libère, mais le force à l'exil. Nommé président du dicastère Justice et Paix par Jean-Paul II, Monseigneur Thuan devient cardinal en 2001. Décédé à Rome en 2002, il a été déclaré vénérable en 2017. Ses écrits témoignent aujourd'hui encore d'une résistance
pacifique mais invincible à l'oppression.
La vie monastique est un chemin de vérité. Elle est une conquête, lente et quotidienne, de l'Évangile. C'est ce que prouve le récit de la vie de Père Jérôme (1907-1985), dans une époque où tout semble contrarier ce désir d'absolu. Moine trappiste de l'abb
Rescapée, en 531, d'un massacre où les Francs ont anéanti sa famille, Radegonde n'a que onze ans lorsque Clotaire Ier, déjà marié quatre fois, décide d'en faire son épouse. Elle use de sa beauté, de sa culture et de son intelligence pour exercer une influence sur cet homme cruel qui lui fait horreur. Mais, bouleversée après qu'il eut assassiné son frère, elle décide de mettre un terme à sa vie conjugale et se retire dans le monastère de Sainte-Croix, à Poitiers, où elle prend le voile. Tissant un vaste réseau diplomatique, elle en fait vite un centre de rayonnement intellectuel et spirituel européen. Par sa vie religieuse exemplaire, elle recueille l'admiration de ses contemporains qui lui donnent le titre de Mère de la patrie. Elle demeure comme l'une des plus grandes souveraines de France.
Quelle place, dans la Gaule du Ve siècle finissant, une princesse pouvait-elle tenir ? Aucune, en principe, dans un univers entièrement dominé par la violence et la sauvagerie des hommes... Lorsque, à vingt ans, Clotilde, princesse burgonde et catholique, épargnée dans son enfance lors de l'assassinat de ses parents, accepte d'épouser le jeune roi païen des Francs, Clovis, elle est destinée à devenir le pion docile d'une vaste stratégie diplomatique où des souverains barbares ambitionnent de se tailler des royaumes. Mais elle refuse de jouer ce rôle. Restée fidèle au catholicisme, elle devient l'alliée de l'Église et conduit, malgré les épreuves, son époux à la foi de Rome, décidant ainsi du destin de la France. Veuve à trente-cinq ans, elle est confrontée aux haines, rivalités et meurtres qui minent sa famille. Elle se retire dans un monastère de Tours où elle finit sa vie, en 545, dépouillée de toute vanité terrestre.
Malmené par la propagande impériale, voué par Dante - qui en fit un traître - au dernier cercle de l'enfer, détourné par la Révolution française au nom d'une vertu terrorisante, Brutus (v. 85-42 av. J.-C.) prend sa vraie dimension dans cette riche et vibrante biographie. C'est l'histoire d'un idéaliste, sensible, passionné d'histoire et de philosophie qui, bien que ce ne fût pas dans son tempérament, est conduit à incarner la défense des valeurs de la république romaine. Oubliant, au nom de ce qu'il croit être le bien commun, que Pompée fut l'assassin de son père, il accepte de le servir. Pompée vaincu, il se rallie au vainqueur, César, se persuadant que celui-ci redressera Rome dans le respect des institutions républicaines. Comblé de faveurs par César, qui fut l'amant de sa mère et dont on murmure qu'il est le fils, il comprend néanmoins son erreur en mesurant les ambitions du dictateur, mais en négligeant l'appui populaire dont celui-ci bénéficie. Bien qu'il soit tout jeune marié, et très amoureux de sa femme, il prend la tête de l'opposition clandestine et du complot qui conduira à l'assassinat de César (15 mars 44 av. J.-C.). Une nouvelle guerre civile commence, qui s'achève en 42 par l'écrasement des républicains et le suicide de Brutus, cet « intellectuel » entraîné malgré lui dans les guerres civiles de son temps, et trop attaché à ses principes pour ne pas être déçu par les hommes, trop lucide pour ne pas constater l'inutilité de son crime.
Paysanne gauloise sans fortune, belle, intelligente et d'une farouche volonté, Frédégonde séduit Chilpéric, fils du roi franc Clotaire. En 568, elle devient reine de Neustrie. Mais elle doit mener une lutte implacable pour survivre et conserver, après le meurtre de son mari, le royaume à son fils, Clotaire II. Face à elle, sa belle-soeur, la reine Brunehilde (Brunehaut) d'Austrasie. Entre les deux régentes, le combat devient sans merci.
Maltraitée par les historiens, Frédégonde n'avait pas fait l'objet d'une grande biographie. Reprenant toutes les sources disponibles, Anne Bernet trace le portrait d'une femme singulièrement forte, qui usa de toutes les armes à sa disposition pour défendre les siens. Sans scrupules mais avec une habileté et une détermination qui forcent l'admiration.
Mariée en 566 au roi franc d'Austrasie Sigebert Ier, l'un des petits-fils de Clovis, Brunehaut est un personnage à la fois célèbre et méconnu. L'historiographie romantique l'a dépeinte sous les traits d'une mégère lancée dans une lutte féroce contre sa belle-soeur, la reine Frédégonde de Neustrie.
Or, dans cette époque impitoyable où les assassinats sont légion, elle se montra sans faiblesse, certes, mais aussi souveraine avisée, diplomate, mécène, soutien de la papauté. Son règne contribua fortement à façonner le nouveau visage d'une France en train de se détacher du modèle impérial romain à l'aube du viie siècle.
Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours exercé le pouvoir. Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets, sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les reines l'ont sans doute aimée davantage.
Madame Élisabeth, soeur cadette de Louis XVI, meurt à trente ans sur l'échafaud le 10 mai 1794. Dans ce portrait absolument neuf, elle apparaît plus résolue et déterminée que son frère dans le tumulte de la Révolution - preuve qu'elle était dotée d'un véritable sens politique.
Très jolie, remarquablement intelligente, mathématicienne de haut niveau, dotée d'un caractère affirmé, Élisabeth, après l'échec de plusieurs projets de mariage, décide de vivre à sa guise parmi un cercle choisi partageant son goût de la retraite et de l'action caritative, sans pour autant, comme on l'affirmera, nourrir une vocation religieuse contrariée. Critique muette des manières de la reine, ce choix l'isole au sein de la Cour, et même de la famille royale. Lorsque la Révolution éclate, elle choisit pourtant de rester près de Louis XVI, qu'elle juge trop faible. Elle est aussi sans illusion sur sa propre influence, contrecarrée par la jalousie de Marie-Antoinette.
Au coeur d'un réseau de renseignement contre-révolutionnaire, elle essaie d'empêcher la catastrophe. Elle vit alors une histoire d'amour impossible avec un roturier et subit une campagne de presse diffamatoire de la part des autorités révolutionnaires.
En s'appuyant sur la correspondance de la princesse, celle de ses amis, les mémoires du temps, Anne Bernet débarrasse, pour la première fois, Madame Élisabeth de l'imagerie pieuse qui occulta sa personnalité.
Une histoire générale de cette mosaïque d'événements que fut la chouannerie dans un récit à la fois tragique, romanesque et cocasse qui ressuscite un peuple de paysans, de faux-saulniers, de marins-pêcheurs, d'artisans et de nobles dont le combat religieux et politique constitue de 1792 à 1804 une épopée.