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Etel Adnan
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Si Etel Adnan, née en 1925 à Beyrouth et morte en 2021 à Paris, a tardivement rencontré une notoriété internationale comme peintre, elle a été dès sa jeunesse et sa vie durant une poétesse prolixe, engagée, aux voix multiples, car nourrie aux nombreuses cultures, langues et traditions dont elle est issue : fille d'un turc et d'une grecque, élevée à Beyrouth et éduquée en Français, elle s'installe longtemps aux États-Unis puis en France, et donc, franco-américano-libanaise, écrit en trois langues. Yves Michaud a composé pour en rendre compte une anthologie qui couvre une période de cinquante ans, de 1947 à 1997, et permet au lecteur de découvrir ce vaste continent poétique où s'énoncent les drames de l'histoire autant qu'une vision cosmique et une spiritualité athée. Vaste, libre et nomade, cette poésie s'affranchit de tout formalisme, de toutes les modes et impose une voix fervente et lucide, sans équivalent dans notre temps.
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Préfaces de Simone Fattal et Laure Adler.
Dans un Liban mutilé où des groupes identitaires combattent sans relâche se noue le destin de Sitt Marie-Rose, une femme chrétienne qui essaie de vivre et de lutter. Alors que la guerre civile éclate, Beyrouth prend la forme d'un champ de bataille. Violence et mort se répandent et Sitt Marie-Rose, malgré sa religion, continue de tendre la main aux Palestiniens. Devenue une traîtresse aux yeux de ses amis, elle voit se dessiner sa propre tragédie.
Porté par une écriture poétique et poignante, ce récit à sept voix nous projette en plein coeur d'un Beyrouth balafré, aux côtés d'un peuple que d'autres ont choisi de diviser. Portrait nuancé d'une héroïne courageuse et authentique, cet ouvrage raconte la guerre, l'Histoire et interroge notre rapport à autrui. Traversée de couleurs, de lumière et de grâce, la voix d'Etel Adnan offre une meilleure compréhension de l'âme humaine. -
Dans ces entretiens avec Laure Adler réalisés peu de mois avant sa mort en automne 2021, Etel Adnan retrace avec profondeur et émotion les expériences fondatrices de sa démarche artistique, entre la poésie et la peinture. De sa jeunesse au Liban à sa reconnaissance tardive (et « fatigante ») lors de la Documenta en 2013, en passant par ses années américaines à New York et surtout en Californie, la conversation devient vite complice, et c’est le destin parfois difficile des femmes qui est revisité, questionné.
Ce qui est étonnant, c’est la tonalité vivifiante et primesautière du livre, et l’absolue croyance en la beauté qui l’habite : la beauté du monde, la beauté de l’art. La conclusion est en vérité une magnifique ouverture : « Aujourd’hui, c’est le printemps. Il y a cette belle lumière. Regardez, les fleurs dans le vase. L’olivier sur le balcon. C’est une bonne journée. » -
"Etel Adnan est au coeur de l'histoire humaine dans son immédiateté, ses contours surprenants, ses défaites, ses deuils, ses éclats d'imaginaire, sa solidarité. Elle est au coeur du combat poétique, elle affine l'arme de l'art pour mieux vivre et appréhender le monde. Sa poésie est fondatrice à la manière de la Beat Génération, mais avec une conscience plus aiguë, plus radicale. Et cela s'explique : la beauté sans nom et le martyr du monde arabe moderne sont au coeur de son cantique qui traverse les consciences et les civilisations." (extrait de la préface de Michel Cassir).
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Ce Ciel Qui… N'est Pas
Etel Adnan
- Editions L'Harmattan
- Poètes des cinq continents
- 1 Janvier 1970
- 9782296352872
Les êtres et leurs ombres ont quitté le jardin. Les chaises se regardent, se demandant si elles doivent converser entre elles ou se taire. I1 y a: un ciel fendu, des branches qui coupent l'air, un bassin octogonal habitué à nos larmes. Il n'y a plus de nuit et le jour n'est pas encore créé. - Les anges ne connaissent pas la Terre. Cette poésie s'écrit - et se lit- à la frontière de la vie et de la mort, là où le ciel disparâîtdans le ciel.