Psychosociologue clinicienne, pratiquant la recherche et l'intervention depuis de longues années dans différents milieux professionnels, Florence Giust-Desprairies nous propose ici une théorisation originale de la notion d'imaginaire collectif, référée à une pluralité d'auteurs mais articulée directement à son expérience des groupes et des organisations. Comme le dit Eugène Enriquez dans sa préface, elle nous plonge dans l'univers « des écoles, des centres de formation, d'une entreprise industrielle, à la rencontre de sujets saisis individuellement ou en groupe. On les voit s'affronter, agencer les éléments pertinents de leurs constructions collectives, découvrir des scénarios méconnus qui fondent leurs actions, élaborer de nouvelles significations... L'auteur sait nous rendre proches ces sujets qui bougent, désirent, se protègent, s'affrontent devant nous dans de véritables courts-métrages où l'on voit se faire et se défaire " l'imaginaire collectif". » Florence Giust-Desprairies, professeur des universités exerçant à l'université Paris 8, est psychosociologue clinicienne
De Platon à Rousseau, nombre d'utopies pédagogiques ont formalisé le rêve d'une éducation idéale. La force de ces utopies ne tient pas tant à la rationalité de leur construction ou à la cohérence de leur conception qu'à la mise en scène de personnages dans un décor, de séquences d'action, bref à une dramatique immédiatement mobilisatrice d'idées et de projets, dramatique capable de stimuler et d'enrichir l'imaginaire collectif et individuel des éducateurs. C'est cette dimension souvent négligée dans les recherches en éducation qu'aborde ici l'auteur à travers la monographie d'une "école nouvelle" aujourd'hui. Un ouvrage qui méritait d'être à nouveau édité.
L'auteur traite du malaise dans l'institution scolaire à partir de sa pratique d'intervention psychosociale dans les établissements et d'une pratique d'accompagnement et de formation des acteurs de l'école dans et hors les murs de l'institution. Les demandes qui lui sont adressées traduisent le malaise et tiennent aux décalages trop grands vécus entre individus et contraintes sociales. Les dix premiers chapitres analysent cette expérience sociale partagée dans l'Institution scolaire, le livre se termine par le récit d'une expérience décisive pour l'auteur quant à ce travail d'analyse.
Ce livre est le résultat d'une recherche-action menée avec des directeurs d'établissements spécialisés dans la prise en charge de personnes polyhandicapées. Sa visée est d'éclairer la complexité de la place qu'ils ont à tenir pour constituer leurs établissements comme des lieux de vie pour les résidents, dans le respect de leur spécificité et de leur dignité. Il s'adresse à tous ceux qui se sentent concernés par la place faite aux personnes polyhandicapées.
L'ouvrage brosse les portraits croisés de deux générations d'acteurs de l'Éducation nationale, représentées chacune par une dizaine de professionnels. La première génération née dans l'après-guerre entre dans la carrière autour de mai-68 ; la deuxième grandit dans les années 1970-1980 et commence à enseigner vers l'an 2000 : elle se présente symboliquement comme descendance de la première. Une mise en regard permet de dégager les spécificités de chacune d'elle ainsi que des continuités et des ruptures. Les enseignants donnent à voir, à travers leurs récits, les liens complexes tissés entre monde familial et monde scolaire. Ces liens sont resitués à la fois dans un contexte socio-économique et rattachés aux événements de l'histoire nationale ou internationale qui participe de la construction des identités, depuis la Seconde guerre mondiale, jusqu'à la décolonisation, les flux migratoires post-coloniaux et la « crise des migrants » de 2015.
Entre la recherche clinique et la clinique de la recherche, cet ouvrage explore et décrit une certaine façon d'être chercheur, une conception particulière du travail scientifique dans laquelle l'implication et la distanciation se combinent en permanence. Cet ouvrage rend compte du travail du chercheur. Il décrit les ficelles du métier. Il raconte également une aventure intellectuelle et institutionnelle au sein du laboratoire de changement social : trois générations de chercheurs apportent ici leur contribution à la construction d'une orientation scientifique singulière qui prétend combiner deux postures a priori étrangères l'une à l'autre : une démarche méthodologique d'inspiration clinique, une démarche théorique inscrite dans les sciences sociales.
En publiant un numéro spécial sur l'histoire du LCS, le souhait des auteurs est double : transmettre un témoignage qui exprime leur gratitude vis-à-vis de ceux qui ont initié une orientation de recherche singulière qui s'est affirmée au sein de l'université autour de la sociologie clinique, et donner le goût à des jeunes chercheurs de poursuivre cette oeuvre, de s'inscrire dans la continuité de cet héritage, de le faire fructifier et de le transmettre à leur tour.