« Too big to fail » constatait-on durement en 2008 au sujet de Lehman Brothers, alors que sa faillite mettait l'économie mondiale à genoux. Trois ans plus tard, le G20 reconnaissait l'existence de 28 banques dites « systémiques », à la puissance telle que la défaillance d'une seule pourrait nous faire derechef culbuter dans l'abîme.
Ces 28 banques, explique François Morin dans ce petit ouvrage, constituent un oligopole qui est tout sauf d'intérêt public. Leur position dominante sur les grands marchés de la finance globalisée leur confère de facto des pouvoirs analogues à ceux des grandes institutions publiques - parmi lesquels rien de moins que la capacité de fixer le prix de l'argent - sans bien sûr partager ni leurs objectifs ni leurs devoirs. À coups de prises de risques massives et d'ententes frauduleuses, elles fragilisent les marchés, mais surtout exercent une influence politique telle qu'on chercherait en vain des puissances publiques en mesure de faire contrepoids. Faut-il chercher plus loin les causes de la crise politique qui traverse les démocraties occidentales ?
Faisant ici parler des données inédites, François Morin se montre catégorique : si nous voulons mettre les citoyens à l'abri de désastres financiers à venir, il nous faut abattre l'hydre bancaire et rapatrier la monnaie dans le giron du public.
Dans un contexte où s'enchaînent toujours plus brutalement les crises économiques majeures, provoquées par les formes financiarisées de la valeur-capital, François Morin livre un plaidoyer pour un remaniement du système économique mondial.
Il s'agit, pour passer de la valeur-capital à une valeur-travail affranchie, d'entamer une réelle démarche d'économie politique, d'adapter aux réalités du XXIe siècle une théorie économique critique qui a fait la grandeur des penseurs du capitalisme moderne, de Marx à Keynes en passant par les institutionnalistes contemporains.
Les défis intellectuels, politiques et moraux d'aujourd'hui sont immenses. Pour y faire face, ce livre propose d'explorer les gestes de refondation économique et politique que citoyens et responsables politiques devraient être appelés à poser : transformer le travail, repenser la monnaie, la notion de patrimoine, la grande entreprise et la démocratie.
Que se passera-t-il lorsque la bulle obligataire mondiale éclatera ? On peut craindre, entre mille maux, des explosions sociales massives et un délitement instantané des tissus économiques. Ni l'inflation ni la croissance ne réduiront l'endettement mondial.
Notre seule planche de salut est de mettre en place un nouveau système dès maintenant : il faut saigner la finance avant qu'elle ne nous saigne !
«Le projet de nationalisation des banques et de grandes entreprises stratégiques de l'économie nationale a été un moment de grande passion et de grande tension politique dans notre pays. Pendant neuf années, les nationalisations avaient alimenté le débat politique, et cette idée avait galvanisé les socialistes jusqu'à l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir. Que quelques années après leur mise en application, elles aient été complètement balayées par les privatisations du gouvernement de Jacques Chirac avait de quoi susciter de fortes interrogations sur le processus même de ces nationalisations.»
Par un étonnant concours de circonstances, l'économiste et universitaire François Morin s'est trouvé engagé en 1981 au cabinet de Jean Le Garrec, secrétaire d'État chargé de l'«extension du secteur public», c'est-à-dire des nationalisations, dont celle des banques. S'appuyant sur ses archives personnelles et ses souvenirs, l'auteur raconte les coulisses de cet épisode extraordinaire de l'histoire récente de la France et s'interroge sur les raisons de l'échec de cette ambitieuse politique de socialisation du capital. Il démontre ainsi que les nationalisations de 1981 et leur échec ont encore beaucoup à nous apprendre, et que ces leçons pourraient nous permettre de réfléchir aujourd'hui aux voies d'une refondation démocratique radicale.
Les marchés financiers ont beau déclencher des crises à répétition, peu d'experts et encore moins de gouvernants osent imaginer un monde sans la liberté et sans le pouvoir de ces marchés, un monde " sans Wall Street " ! Pourtant, comme l'explique ici l'un des meilleurs experts français des systèmes financiers, c'est le pas décisif qu'il faut franchir au plus vite pour éviter une nouvelle catastrophe. L'auteur pose d'abord un diagnostic précis sur les impasses d'un monde " avec Wall Street " : les normes exorbitantes de rentabilité imposées par les gestionnaires de capitaux entrainent tout à la fois, la déshumanisation des conditions de travail, le saccage des écosystèmes et la soumission des politiques publiques à des intérêts privés plutôt qu'à la volonté des citoyens. Mais peut-on, dans un monde ouvert, se passer de la puissance des marchés financiers ? Oui, car du fait même de leur puissance, ces marchés ne servent plus à financer l'économie réelle et pénalisent même celle-ci au profit des jeux purement financiers spéculatifs. Toutefois, pour se passer des instruments de spéculation sur les taux d'intérêt ou les taux de change, il faut reconstruire un système monétaire international qui permette de gérer la monnaie comme un bien commun de l'humanité. Et pour échapper au pouvoir exorbitant des gestionnaires de capitaux, il faudra reformer le droit des sociétés pour partager le pouvoir de gestion entre tous les acteurs prenant part à la production.
François Morin, professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Toulouse I, a été membre du Conseil Général de la Banque de France et du Conseil d'Analyse Economique. Il a notamment publié Le Nouveau mur de l'argent : essai sur la finance globalisée (Seuil, 2006).
L'histoire monétaire et financière que la France a connue dans l'entre-deux-guerres est en train de se répéter, mais, cette fois-ci, à l'échelle mondiale: l'action des grandes banques internationales dresse un nouveau "mur de l'argent" auquel se heurte la volonté des politiques. Cet ouvrage analyse l'architecture, la construction et les dangers de ce mur.
Il propose tout d'abord une évaluation précise de l'emprise de la finance globale sur l'économie réelle. Des tableaux inédits, exprimés dans une nouvelle unité de mesure (le téradollar, soit mille milliards de dollars), offrent une vision cohérente des flux financiers (capitaux) et des flux réels (biens et services) qui traversent l'économie mondiale.
Il met ensuite au jour le rôle singulier que joue les plus grandes banques mondiales. Depuis les années 1990, quelques dizaines de banques ont conquis le vrai pouvoir de régulation monétaire: ce sont elles désormais qui dictent effectivement l'évolution des taux d'intérêt, et non plus les Banques centrales. La revendication démocratique contestant l'indépendance des Banques centrales à l'égard du politique est donc déjà dépassée. Le pouvoir est ailleurs. Et cela est d'autant plus inquiétant que ce pouvoir semble incapable de nous éviter des catastrophes financières. Un des meilleurs spécialistes français ouvre ici une piste de réflexion pour une autre régulation de la finance globale.
On se rend à Belleville ou La Havane, Denain, Nice ou Saïgon. Et l'on tombe sur quoi ? Le tumulte. Par tout présent et toujours recommencé. Et cette constance des individus à vouloir bâtir et rebâtir. En dépit des nuages qui se sont amoncelés, tandis que se brouillaient les feuilles de route. Car l'humanité ne manque jamais d'espérance ni d'ingéniosité.
La Planète Blanche de Marcel Morin et François Missen se lit comme un polar. En 1971, un jeune commissaire enthousiaste et courageux est nommé à Marseille. Objectif : repérer les laboratoires clandestins de la French Connection, plaque tournante du trafic d'héroïne vers New York. Mission impossible qu'il mènera à bien, en dépit de l'hostilité du milieu, mais aussi de ses prétendus alliés. Morin découvre le mécanisme de la circulation de la drogue. Des bars jusqu'aux laboratoires, il remonte patiemment la filière grâce à la fameuse « méthode Morin » : établir des preuves qui confondent les truands. Il « obtient » son premier labo, fief du plus grand chimiste de l'histoire de la drogue : Césari. Il évolue en parallèle avec un homme également seul contre tous, François Missen, journaliste au Provençal, engagé à fond dans la croisade antidrogue. Un document d'une valeur inestimable, mais surtout un grand livre.
LES FICTIONS :
« La Faucheuse », de Julie Marcil ; « Le Quatrième chien seul », d'Alain Bergeron ; « Mon écrivain », de Jean Charbonneau ; « On ne meurt pas un soir de pâté chinois », de Maude Gosselin-Lord ; « De si beaux yeux verts », de François Leblanc ; « Les Moutons andalous et les pâturages du Yorkshire », de Hugues Morin.
LES ARTICLES :
« L'Année 2015 du polar québécois », d'André Jacques ; « Le Polar québécois : bilan de santé objectif, diagnostic critique subjectif », de Norbert Spehner.
LES CHRONIQUES :
« Camera oscura » ; « Le crime en vitrine » ; « Dans la mire ».
C'est aux paradis artificiels et autres substances « illicites » que se consacre le numéro du printemps de la revue Cap-aux-Diamants. Tabac, alcool, marijuana, LSD, de la Nouvelle-France aux années 1970, ce numéro propose plusieurs articles abordant un aspect ou un autre de ces substances visant à altérer les sens. Catherine Ferland propose quelques histoires autour du tabac en Nouvelle-France. Samuel Heine nous entraîne dans les fumeries d'opium et à la rencontre de la communauté sino-montréalaise au XXe siècle. Prohibition ou tempérance ? Yannick Cormier revient sur le référendum du 10 avril 1919. Guy Morin effectue un voyage dans le Québec psychédélique, et François Droüin nous informe sur la commission Le Dain qui, dans les années 1970, étudiait déjà la possibilité de décriminaliser le cannabis. Enfin, Marc-André Brouillard discute de la revue Mainmise, publiée entre 1970 et 1978, véhicule de la contre-culture québécoise de l'époque.
Alors que le rapport de la commission Laurent sur la protection de l'enfance et de la jeunesse en appelait récemment à instaurer une « société bienveillante » pour les jeunes, qu'en est-il vraiment ? Quel avenir offre-t-on à toute une partie de la jeunesse au Québec, celle à qui le système ne sourit pas, qu'on marginalise, voire criminalise au lieu de l'inclure ? Quelle place accorde-t-on à la jeunesse militante que l'on refuse d'écouter sous prétexte qu'elle est trop verte, trop woke, trop radicale ou trop différente ? Ce dossier de la revue Relations nous met en face de la jeunesse qu'on exclut et en face du miroir qu'elle nous tend. Aussi au sommaire, un débat sur la légalisation de toutes les drogues, un entretien avec Gilles Vigneault, et le texte lauréat dans la catégorie analyse du concours « Jeunes voix engagées » 2021. (source : Relations)
A concise and practical overview of the most important modern synthetic aspects of conjugated polymers and carbon materials, including their properties and applications. Well structured, this book summarizes recent achievements, outlines the current state and reviews research trends. As such, a wide variety of polymerization techniques are included on both a strategic as well as a practical level, including Stille, Suzuki , and direct (hetero)arylation polymerizations. Furthermore, it covers various carbon-rich materials, such as graphene and carbon nanotubes, followed by a look at how the different synthetic pathways and strategies influence their final properties, for example, for use in organic electronic devices. The whole is rounded off with a discussion of future technology advances. An essential reference for newcomers as well as experienced researchers in the field.
This first systematic compilation of synthesis methods for different classes of polymers describes well-tested and reproducible procedures, thus saving time, money and chemicals.
Each chapter presents the latest method for a specific class of conjugated polymers with a particular emphasis on the design aspects for organo-electronic applications. In this concise and practically oriented manner, readers are introduced to the strategies of influencing and controlling the polymer properties with respect to their use in the desired device.
This style of presentation quickly helps researchers in their daily lab work and prevents them from reinventing the wheel over and over again.
A concise and practical overview of the most important modern synthetic aspects of conjugated polymers and carbon materials, including their properties and applications. Well structured, this book summarizes recent achievements, outlines the current state and reviews research trends. As such, a wide variety of polymerization techniques are included on both a strategic as well as a practical level, including Stille, Suzuki , and direct (hetero)arylation polymerizations. Furthermore, it covers various carbon-rich materials, such as graphene and carbon nanotubes, followed by a look at how the different synthetic pathways and strategies influence their final properties, for example, for use in organic electronic devices. The whole is rounded off with a discussion of future technology advances. An essential reference for newcomers as well as experienced researchers in the field.
L'année la plus compliquée dans la vie de Jean-Roch Bouchardat fut celle au cours de laquelle il crut avoir retrouvé l'amour. D'âge mûr, divorcé depuis bien longtemps, bibliothécaire convaincu dans un quartier populaire de Montpellier, il doit faire face parallèlement à la déconstruction d'un modèle de vie en société, la famille, et aux tentatives individuelles de recomposition précipitée. Des pulsions de bonheur jaillissent au milieu des infortunes dans un pays morose que l'on découvre en pleine campagne électorale.
Le 14 janvier 1998, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, confiait à François Morin, Professeur à l'Université des sciences sociales de Toulouse, une mission d'analyse et de prospective sur la structure du capital des entreprises françaises, et les évolutions du « modèle français » de détention du capital.
Analysant la « grande rupture » que connaît à l'heure actuelle ce modèle français, sous la très forte pénétration des normes anglo-saxonnes, François Morin explore les nouvelles voies d'une nécessaire stabilisation de l'actionnariat des entreprises françaises. Il propose, en particulier, de susciter l'émergence de nouveaux acteurs institutionnels, qui pourraient gérer - pour le compte de tiers - l'épargne longue, dont l'économie a cruellement besoin. Une telle proposition constituerait l'une des réponses au problème posé par le financement de notre système de retraite, dont l'équilibre est menacé par le choc démographique des années 2005.
Orgeville-Alger ou les cinq oncles raconte l'aventure d'Annie Golder, une jeune femme audacieuse qui dans les années quarante, abandonne sa province pour s'installer en Algérie où, en un quart de siècle, elle va s'enraciner. La voici donc au coeur d'une grande tourmente, avec en arrière-plan l'histoire d'une époque. A ses côtés, se succèdent des hommes auprès desquels elle n'a pas craint de se risquer. Ses allers et retours, ses pérégrinations, la fatalité, rien ne l'empêche de suivre son élan vital.
Fruit d'un travail en équipe mené depuis deux ans, le présent ouvrage rassemble des analyses sur les plus grands groupes européens et leurs réseaux d'alliances. Le phénomène le plus remarquable mis en évidence ici est l'organisation en « coeur financier » de ces réseaux intergroupes. Configurés sur une base d'abord nationale, ces réseaux financiers ont cherché très vite, par leur contrôle du mouvement de fusions acquisitions, à anticiper le grand marché unique européen de 1993. Aujourd'hui ces vastes ensembles financiers, qui rassemblent de très nombreux capitaux bancaires et industriels, ont tendance, par les interrelations qui se multiplient entre eux, à dessiner les contours d'une nouvelle organisation : le coeur financier européen. Manifestement avec cette construction, l'embryon de l'Europe industrielle et financière est en train de se développer sous nos yeux même si le jeu spectaculaire et singulier de certains acteurs peut parfois masquer ces tendances beaucoup plus profondes.
Il était une fois deux hommes qui avaient beaucoup marché et couru. Le premier, un instituteur, s'appelait Pittitus et son parcours préféré avait été en mai 1968, la rue Gay-Lussac ; le second un boucher, se nommait Bertin et ses jambes se souvenaient encore du col de Becouche, Algérie, mai 1960. Puis, chacun avait épousé une femme ... à son image ? Quatre personnes donc, venues de différentes régions de France.
En venant au monde, Alexandre ne se doutait pas des efforts que son père, sous ses airs de bonté, exigerait de lui. De même, il ignorait les prouesses qu'il lui faudrait accomplir pour avancer jusqu'à la maturité. Etudiant la philosophie et le Graal, il s'aventure à Paris, Barcelone, Berlin... Mais est-on jamais parvenu à bon port ? Roman de formation, roman d'apprentissage, Debout, Alexandre dévoile également le chemin "initiatique" d'un adolescent en manque de modèle, interrogeant le monde à travers une quête, qui est autant celle de ses origines que de ses désirs.
Le « président normal » et le philosophe de la « démesure », le socialiste de la « synthèse » et le sociologue de la « complexité », se sont rencontrés au coeur de la campagne présidentielle de 2012. L'idée consistait à confronter leur vision de la gauche, du progrès et du nouveau désordre mondial. Car la crise que nous vivons est pour Edgar Morin une crise de civilisation, le socle de nos valeurs et de nos croyances vacillent sur ses fondations.
Un cowboy éploré. Un musicien confus. Un scientifique ignoré. Une policière à bout de souffle. Des pères désespérés. Un super-héros déchu.
Six récits qui illustrent quelques facettes de la relation complexe que l'humain entretient avec la mort: pourquoi on la donne, à soi-même et aux autres; ce qu'on laisse derrière; comment elle traverse le temps; comment on y survit; et pourquoi, parfois, on refuse de la laisser gagner.