La vie du dernier géant de la République parlementaire.Qui était vraiment Raymond Poincaré que l'on a injustement stigmatisé comme " l'Homme qui rit dans les cimetières " ? Un personnage bien différent de celui que suggère ce cruel sobriquet qui sous-entend qu'il fut responsable de la première guerre mondiale. En réalité, Poincaré a sauvé la France à plusieurs reprises ; notamment en ayant eu le courage politique d'appeler au pouvoir en 1917 Clemenceau malgré leur rivalité personnelle.
Plus encore, ce chef d'Etat méconnu qui fut aussi appelé " Poincaré la confiance " restera le dernier homme d'Etat de la République parlementaire. C'est lui, avec " le Franc Poincaré " qui a donné à la France des années de stabilité monétaire et d'équilibre budgétaire. C'est ce lorrain, travailleur et visionnaire, qui a créé, ce qu'on oublie souvent, les " Assurances Sociales ", l'ancêtre de la Sécurité Sociale !
C'est encore le champion de " l'union sacrée " durant la Grande Guerre puis de " l'union nationale " à la fin des années vingt, qui donnera à la Troisième République ses dernières années de stabilité avant la dépression économique et politique des années trente.
C'est enfin un modèle pour tous les hommes politiques qui rêvent de revenir au pouvoir après l'avoir quitté : plusieurs fois ministre, président du Conseil puis président de la République durant la Grande Guerre, Poincaré, le " recours ", sera rappelé à deux reprises à la tête du gouvernement. Académicien français, docteur en droit et licencié es lettres, cousin germain et ami intime du mathématicien-physicien Henri Poincaré, il est le témoin d'une époque où les hommes politiques rivalisaient de culture et pas seulement d'ambition.
Il était juste et nécessaire de rendre enfin à ce grand homme d'Etat, par cette biographie riche et passionnante, ce qui lui était dû.
Pourquoi Thiers ? Pourquoi une biographie de l'homme qui reste dans les mémoires comme le sinistre fossoyeur de la Commune ? Pourquoi raconter la vie de ce Monsieur Prud'homme, emblème de la bourgeoisie conquérante et sûre d'elle ? À cause de tout cela - et aussi parce que Thiers, dont Balzac s'inspira pour créer son Rastignac, est un incroyable personnage de roman.
Car Thiers, c'est aussi : un enfant du peuple, abandonné par son père escroc, qui, grâce à son ambition et son travail, deviendra chef de l'État. Un provincial monté à Paris, qui séduit par son intelligence les salons et, en premier lieu, le superbe Talleyrand. Un journaliste touche-à-tout qui, à peine arrivé à Paris, découvre le génie de Delacroix, ébranle la Restauration en théorisant, dans le journal qu'il a créé, le système parlementaire et participe au plus haut niveau à la révolution de Juillet 1830. C'est aussi un politicien taxé d'opportunisme, mais qui n'a jamais rallié le Second Empire, dont il prévoit, fustigeant à la Chambre la politique étrangère de Napoléon III, la terrible chute. C'est le diplomate qui, à soixante-treize ans, parcourt l'Europe pour trouver des alliés à la France. C'est le libérateur du territoire qui règle aux Allemands une exorbitante rançon de 5 milliards de francs sans pour autant ruiner les finances du pays. Thiers, enfin, c'est l'homme d'État qui comprend en 1871 qu'il est temps de fonder la République... Thiers, c'est le XIXe siècle.
1851 : Louis Napoléon Bonaparte n'est encore que président de la République ; il gouverne avec - ou contre - une Assemblée où se heurtent Légitimistes et Orléanistes. Dans ce climat détestable apparaît un mystérieux inconnu. Surnommé « le mystérieux Rodolphe » (le futur Napoléon III est un admirateur d'Eugène Sue), il rend publics, en les distillant de bien étrange façon, les pharaoniques projets d'urbanisme parisien confiés par le président au préfet de l'Yonne, Georges Eugène Haussmann. C'est ainsi qu'au fil des enquêtes officielles ou officieuses se dévoilent les sombres rouages d'un « délit d'initiés » à la base d'une énorme entreprise de spéculation immobilière... Un roman historique direz-vous ? Voire politique. Car « l'affaire des petits papiers » ressemble comme une soeur à d'autres « affaires » plus proches de nous ; car la difficile cohabitation entre le président Louis Napoléon Bonaparte et l'Assemblée trouve dans nos mémoires un écho très proche ; car les couloirs de l'Élysée et les intrigues qui les animent n'ont guère changé depuis le milieu du siècle dernier ; car sous le nom de personnages connus, le président, Morny, Thiers, Berryer et quelques autres, se dessinent bien vite les traits de politiciens d'aujourd'hui ; et si ceux-ci s'avancent sous le masque - léger - et le travestissement - transparent -, d'autres figurent à visage découvert dans un Tout-Paris politico-médiatique qui doit moins à la IIe République qu'à la Ve. Un roman policier alors ? Certes, dans ces nouveaux « Mystères de Paris », de caves en passages secrets, de rendez-vous discrets en documents volés, de suicides en bavures, d'alliances en trahisons, on cherche le coupable, et on le trouve. Mais trouve-t-on tous les coupables ? De la politique fiction ? De la politique, bien sûr, tous les personnages en font profession, au XIXe comme au XXe siècle ; mais de la fiction ?...
Pourquoi VGE ? Parce que le vent de l'Histoire est passé par là - trente ans déjà que Giscard a quitté l'Élysée et pourtant, son bilan politique reste curieusement en suspens... Incompris, mal jugé, à l'image de son septennat, écrasé entre les très riches heures gaulliennes prolongées en Pompidou et le fol espoir suscité par Mitterrand.
Pourtant, son action, indubitablement, restera dans l'histoire politique. Giscard fut l'un des premiers à comprendre que les Trente Glorieuses touchaient à leur fin et à organiser la transition vers ce qu'il appelait la « croissance douce ». Il a vu venir la crise dans laquelle nous nous débattons encore. Il a fait face aux effets du premier choc pétrolier puis du second, et cela sans que le tissu social ne se déchire. Il a imposé des réformes au plan des moeurs, au risque de s'aliéner une partie de son électorat. À l'extérieur, face aux nouveaux défis économiques, il a « inventé » la mondialisation, esquissant un gouvernement mondial avec le G7 et relançant la construction européenne.
Sous son mandat, la France ne fut jamais ridicule ; pourtant, il n'est jamais parvenu à se faire aimer des Français, et - ironie tragique pour cette immense intelligence -, il n'a jamais vraiment compris pourquoi. Très marqué par son enfance et son milieu, il n'a pas pris la mesure de son irrémédiable différence. On se souvient de lui forçant sa nature pour se rapprocher des Français ordinaires et paraissant a contrario tristement condescendant.
Tragique, VGE l'est aussi par ses funestes choix humains - il promeut Chirac qui le trahira ; par sa volonté farouche de revenir aux affaires après 1981, quitte à briguer d'obscurs mandats locaux ; par l'échec de son ultime combat politique en faveur de la Constitution européenne ; par l'étonnante immaturité affective, enfin, que révèlent ses récentes velléités romanesques...
C'est cette double dimension du personnage, sa grandeur et son échec intimement liés, que Georges Valance a voulu explorer. En journaliste passionné d'enquêtes, en biographe soucieux de replacer l'homme dans son époque, il fait revivre cinquante années de vie politique tout en posant un regard neuf et dépassionné sur son personnage.
L'édition originale de cet ouvrage contient deux cahiers photos hors-textes de 16 pages en couleurs, non repris dans la présente édition numérique.
1851 : Louis Napoléon Bonaparte n'est encore que président de la République ; il gouverne avec - ou contre - une Assemblée où se heurtent Légitimistes et Orléanistes. Dans ce climat détestable apparaît un mystérieux inconnu. Surnommé « le mystérieux Rodolphe » (le futur Napoléon III est un admirateur d'Eugène Sue), il rend publics, en les distillant de bien étrange façon, les pharaoniques projets d'urbanisme parisien confiés par le président au préfet de l'Yonne, Georges Eugène Haussmann. C'est ainsi qu'au fil des enquêtes officielles ou officieuses se dévoilent les sombres rouages d'un « délit d'initiés » à la base d'une énorme entreprise de spéculation immobilière... Un roman historique direz-vous ? Voire politique. Car « l'affaire des petits papiers » ressemble comme une soeur à d'autres « affaires » plus proches de nous ; car la difficile cohabitation entre le président Louis Napoléon Bonaparte et l'Assemblée trouve dans nos mémoires un écho très proche ; car les couloirs de l'Élysée et les intrigues qui les animent n'ont guère changé depuis le milieu du siècle dernier ; car sous le nom de personnages connus, le président, Morny, Thiers, Berryer et quelques autres, se dessinent bien vite les traits de politiciens d'aujourd'hui ; et si ceux-ci s'avancent sous le masque - léger - et le travestissement - transparent -, d'autres figurent à visage découvert dans un Tout-Paris politico-médiatique qui doit moins à la IIe République qu'à la Ve. Un roman policier alors ? Certes, dans ces nouveaux « Mystères de Paris », de caves en passages secrets, de rendez-vous discrets en documents volés, de suicides en bavures, d'alliances en trahisons, on cherche le coupable, et on le trouve. Mais trouve-t-on tous les coupables ? De la politique fiction ? De la politique, bien sûr, tous les personnages en font profession, au XIXe comme au XXe siècle ; mais de la fiction ?...
Il y a bien un miracle français : une étonnante capacité à renaître, telle le phénix, de ses cendres, et que soulignait en son temps Raymond Aron : «Nous avons souvent dégringolé après être montés, mais mystérieusement, nous avons toujours réussi à ressusciter.»
D'où vient cette capacité de rebond ? Comment la France parvient-elle à passer de l'effondrement au redressement, de l'humiliation à la gloire, de la banqueroute à la prospérité ? Pour élucider ce paradoxe, Georges Valance revient aux sources de l'histoire de France.
Il en explore les plus fortes crises. Terrassée par l'Anglais pendant la guerre de Cent Ans, déchirée par les guerres de religion, et un siècle plus tard par les dissensions de la Fronde, laminée par les guerres révolutionnaires, humiliée par l'Allemagne en 1870 puis de nouveau en 1940... Et cependant, alors que s'élevait déjà la complainte des «déclinologues» de l'époque, la France a su, chaque fois, sortir du gouffre et retrouver son rang. «On ne modernise pas un pays à partir de ses échecs, mais en démontrant la possibilité du changement à partir de ses succès», nous avertit Nicolas Baverez. C'est l'ambition de ce livre.
En nous rappelant comment les Français sont parvenus à surmonter les pires heures de leur histoire, Georges Valance nous offre une formidable leçon d'optimisme - et aussi une incitation à l'action.
Elles sont soeurs, nées de la même terre, l'empire de Charlemagne. Pourtant elles ne cessent de s'observer, de se méfier l'une de l'autre, de s'envier, de s'aimer, de se haïr. Elles ? La France et l'Allemagne, les deux nations phares de l'Europe, qui se sont construites depuis toujours sur des modèles antithétiques : le royaume et l'empire. Est-ce pour cela que les Français et les Allemands ont tant de mal à se comprendre ?
Depuis les Croisades, les premiers reprochent aux seconds leur lourdeur, leur goût de l'ordre, une discipline glaçante, quoique fascinante. Les chroniques du Moyen Âge, les ambassades du Grand Siècle, les récits populaires et même la littérature (ce cher baron de Nücingen...) ont colporté des images des Allemands qui sont autant de clichés. Les anecdotes fourmillent, qui montrent à quel point ceux-ci sont vivaces, chez le soldat agonisant dans les tranchées comme chez nos présidents les plus lettrés. Car il n'est jusqu'à la langue et la syntaxe qui nous opposent, comme si le style français était exclusivement légèreté et brio...
Et l'inverse, la francophobie ? Et toutes les tentatives de rapprochement, les traités, les programmes interculturels, la pompe des commémorations, l'étrange sabir des diplomates, la volonté d'oeuvrer à quatre mains pour construire une Europe pacifiée ?
Il fallait un auteur né dans les Vosges pour raconter cette histoire d'amour et de haine entre deux pays, en décrypter les moments clés, et proposer une généalogie vivante et incarnée d'une germanophobie qui affleure aujourd'hui plus que jamais.
Création Studio Flammarion d'après une photo d'un casque de soldat allemand des collections de la Mairie de La Ferté-Gaucher (Seine et Marne).
Son nom évoque la norme bourgeoise de l'appartement parisien si prisé des agents immobiliers. Mais l'oeuvre d'Haussmann est autrement plus vaste. Durant dix-sept années d'un gigantesque chantier, le préfet de la Seine a fait de Paris la capitale la plus moderne de son temps, traçant la perspective des avenues, aménageant les espaces verts, organisant la distribution de l'eau et du gaz, créant les égouts.
Rien, pourtant, ne semblait prédestiner ce petit-fils d'immigrés allemands et luthériens, engagé dans une morne carrière administrative, à se lancer dans pareille entreprise. Rien, sinon son exceptionnelle puissance de travail, sa curiosité très moderne pour l'industrie, et... la rencontre inespérée de Louis Napoléon Bonaparte un beau matin de janvier 1849. De ce jour Haussmann saura être la parfaite incarnation du mythe bien français de l'homme providentiel accouché par l'Histoire.
Et rarement l'histoire de la France aura été plus magistrale que sous le Second Empire. Symbole de ce régime tant décrié et qui fut cependant le premier à prendre acte de l'importance de l'économie, Haussmann fut aussi un viveur, amateur de bons vins et de jeunes femmes, organisant les plus fastueuses des fêtes impériales. Si l'homme est controversé, son oeuvre nous parle toujours. « Les hommes ne sont grands, disait Napoléon, que par les monuments qu'ils nous laissent. » Haussmann nous a légué le visage actuel de Paris, qui peut encore prétendre au titre de plus belle ville du monde.
Berlin, 9 novembre 1989 : le mur de la honte est ouvert. Cet événement marque le terminus historique du XXe siècle, en même temps qu'il déclenche la course à la réunification allemande, et la dissolution dans le bloc communiste, jusqu'à l'éclatement de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie. Georges Valance a retrouvé les acteurs de cette histoiren et obtenu leurs confessions. Il a entendu les diplomates en poste à l'époque - notamment à Bonn et dans les capitales européennes -, les conseillers et ministres - d'Hubert Védrine ou Roland Dumas, à Edvard Ackermann et Hans Tietmeyer. Il écrit ainsi l'histoire inédite d'une journée révolutionnaire. Mais l'heure est aussi au bilan. Il faut comprendre la nature de cette nouvelle Allemagne, décomplexée, soucieuse de ses intérêts d'abord, et qui, en se proclamant république de Berlin montre qu'elle se considère comme le premier acteur d'Europe. Ce livre analyse les ambitions de cette nouvelle république et les conséquences qui en résultent, notamment pour la France. Là aussi, la qualité et l'originalité des sources utilisées permettent d'écrire une histoire immédiate de l'Allemagne réunifiée.