Filtrer
Éditeurs
- Flammarion (6)
- EuroPhilosophie Éditions (4)
- PUF (3)
- Éditions de la Sorbonne (2)
- Albin Michel (2)
- CNRS Editions (2)
- Hermann (2)
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) (2)
- Seuil (2)
- Bayard Adulte (1)
- ENS Éditions (1)
- Editions L'Harmattan (1)
- La découverte (1)
- Points (1)
- Polity (1)
- Raconter la Vie (1)
- Éditions Payot (1)
Accessibilité
Prix
Guillaume Blanc
-
L'invention du colonialisme vert : pour en finir avec le mythe de l'éden africain
Guillaume Blanc
- Flammarion
- Champs
- 28 Septembre 2022
- 9782080292834
L'histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Éden ! Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants sont encore expulsés des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG.
Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert. -
La nature de l'historien : Par le haut, par le bas
Guillaume Blanc
- CNRS Editions
- Histoire
- 13 Février 2025
- 9782271149473
La nature au prisme de l'histoire (post)coloniale et des enjeux de pouvoir qui s'y nichent. Un itinéraire de recherche qui nous emmène des Cévennes à l'Éthiopie en passant par le Canada. Une dénonciation de la violence du monde universitaire et des difficultés à être enseignant-chercheur au quotidien aujourd'hui.
Comment être un universitaire quand on a été suffisamment défavorisé pour savoir ce que subir veut dire ? Comment devenir un historien dans un monde académique qui a ceci de violent qu'il prétend ne pas l'être ? Et surtout, comment raconter le passé correctement quand on confond si souvent ce que fut l'histoire avec ce qu'on aurait aimé qu'elle fût ?
Être, devenir, raconter. Trois histoires parallèles pour un itinéraire personnel, écrit "en parlant trop et de tout" : la nature tranquille des Cévennes et la grisaille de la Porte de Vanves ; " les luttes de crasse " entre universitaires et l'humanité salvatrice des étudiants ; la splendeur de la nature africaine et la violence déshumanisante de l'Unesco ; les mémoires coloniales et l'actualité de notre temps postcolonial... L'ambiguïté est partout, et c'est là le fil rouge de ce récit : démêler les contradictions d'un passé qui pèse encore sur le présent, grâce à une histoire qui n'est jamais plus utile que lorsqu'elle accepte de tout prendre, le haut comme le bas.
Au fil des pages se dessine un parcours original, fort et sincère, où la nature, salvatrice par bien des côtés pour l'auteur, apparaît aussi, surtout lorsqu'elle semble sauvage et préservée, comme un terrain miné par les luttes de pouvoir. C'est la nature de l'historien. -
Décolonisations : histoires situées d'Afrique et d'Asie (XIX-XXIe siècle)
Guillaume Blanc
- Points
- Points Histoire
- 14 Janvier 2022
- 9782757894538
Décolonisations
Ce livre retrace l’histoire des décolonisations en adoptant un point de vue : celui des Suds. S’écartant d’une rupture chronologique convenue, colonisation-décolonisation, il débute en 1850 pour s’achever en 2013 : de l’invention des continents et des races jusqu’au naufrage des réfugiés partis d’Afrique de l’Est. Cartes, témoignages et arrêts sur images accompagnent cette synthèse : plutôt qu’un grand récit sur « l’Afrique » et « l’Asie », des histoires situées éclairent la singularité de sociétés africaines et asiatiques. Il en ressort combien nous vivons dans un monde postcolonial : le passé colonial pèse encore sur le présent, mais l’histoire nous permet de le comprendre sereinement.
Guillaume Blanc
Maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Rennes 2, il est spécialiste de l’histoire environnementale et globale de l’Afrique. Il a notamment publié Une histoire environnementale de la nation (2015) et L’Invention du colonialisme vert (2020). -
La nature des hommes : Une mission écologique pour "sauver" l'Afrique
Guillaume Blanc
- La découverte
- 14 Mars 2024
- 9782348081750
Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l'Unesco ou le WWF, les dirigeants africains " protègent " la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd'hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au coeur d'une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le " Projet spécial africain ".
L'auteur raconte l'histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l'on découvre l'un après l'autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l'Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d'Afrique de l'Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s'adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c'est la nature des hommes que d'échanger, pour le meilleur et pour le pire. -
Protéger et détruire : gouverner la nature sous les tropiques (XX-XXIe siècle)
Guillaume Blanc, Mathieu Guérin, Grégory Quenet
- CNRS Editions
- Histoire
- 20 Octobre 2022
- 9782271144263
Comment s'est construit, au fil du XXesiècle et jusqu'à nos jours, le gouvernement de "la" nature en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient ? De la création des premières réserves de chasse dans les colonies africaines au nom de la protection de la faune aux modèles actuels de conservation communautaire privilégiés par les organisations internationales, cette ambitieuse recherche croisant histoire, géographie, science politique et écologie, revient sur les négociations et luttes provoquées par le "colonialisme vert".
Qu'il s'agisse de la gestion impériale des forêts à Singapour ou au Liban, de l'introduction de nouvelles espèces dans l'Afrique coloniale française ou de la promotion de la "récolte" de la grande faune, des conflits contemporains autour du tigre, de l'éléphant et du crocodile marin en Inde, ces études font ressortir l'entremêlement des temps coloniaux et post-coloniaux. Avant comme après les indépendances, protéger la nature, c'est exercer le pouvoir. Et hier comme aujourd'hui, la conservation globale de la nature aux Suds évolue au rythme d'une contradiction permanente entre prédation et protection. -
Humanités environnementales ; enquêtes et contre-enquêtes
Guillaume Blanc, Elise Demeulenaere, Wolf Feuerhahn, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 12 Janvier 2022
- 9791035104139
Histoire environnementale, anthropologie de la nature, sociologie de l'environnement... : on assiste, depuis une trentaine d'années, à la multiplication de sciences humaines et sociales qui prennent l'environnement pour objet, et revendiquent de voir ainsi leur épistémologie transformée. Le foisonnement de ces labels est tel que, aujourd'hui, certains souhaitent les rassembler sous une bannière commune, celle d'« humanités environnementales ». Plutôt qu'un manifeste, cet ouvrage propose une histoire des humanités environnementales au prisme des disciplines (anthropologie, histoire, philosophie, géographie, sociologie, études littéraires, sciences politiques, économie, droit). Il retrace pour la première fois l'émergence intellectuelle et institutionnelle de ces domaines d'étude. En prêtant attention à la pluralité des débats et des controverses passés, ce livre décrypte un paysage singulier de la recherche internationale contemporaine : celui des sciences humaines et sociales aux prises avec l'environnement.
-
La combustion du monde : peuples autochtones, conservation et marchandisation de la nature en Asie du Sud et du Sud-Est
Guillaume Blanc
- Editions L'Harmattan
- 23 Mai 2024
- 9782336431093
Cet ouvrage décrypte les méfaits de l'industrie de la conservation sur les peuples autochtones en Asie du Sud et du Sud-Est. Un modèle de protection de la nature est mis en place par des organisations transnationales écologiques, soucieuses de préserver la planète du réchauffement climatique mais pour qui les populations locales n'ont guère le droit à la parole.
Les peuples autochtones et les paysans de la forêt ont pourtant leurs propres manières de gérer la conservation des territoires qu'ils habitent et ils méritent d'être entendus. La marchandisation de la nature s'accélère depuis le protocole de Kyoto instauré en 2004, fruit du néolibéralisme. Cela distord l'entreprise de conservation désormais cooptée par des agences censées réguler le coût de la nature à protéger. Les gagnants sont les entreprises pollueuses qui se parent d'un titre de noblesse et prétendent se soucier de la protection des écosystèmes en achetant des crédits carbone au Cambodge, au Vietnam, au Laos, en Malaisie et en Inde.
Ce livre offre un intérêt particulier à celles et ceux désireux de connaître les travers d'un modèle de conservation s'effectuant au détriment des peuples autochtones et, partant, voué à être sérieusement remanié. -
Une histoire environnementale de la nation ; regards croisés sur les parcs nationaux du Canada, d'Ethiopie et de France
Guillaume Blanc
- Éditions de la Sorbonne
- 15 Octobre 2020
- 9791035104184
Cet ouvrage propose une histoire environnementale comparée de la nation. L'auteur démontre qu'au-delà des contextes, l'invention de la nature vise bien souvent à renforcer les contours matériels et idéels de la nation au nom de laquelle agissent les pouvoirs publics. Tandis que dans la France parsemée de lieux de mémoire, le parc des Cévennes sert à la pérennisation d'une nation paysanne, nostalgique et traditionnelle, au Canada, pour pallier un passé manquant de profondeur mais débordant de conflits, le parc Forillon donne à voir et à croire une nation vierge, atemporelle et apolitique. Quant à l'Éthiopie et son parc du Semen, l'État s'approprie les représentations néomalthusiennes et vaguement racistes des institutions internationales telles que l'Unesco et le WWF afin d'être reconnu sur la scène internationale et de s'imposer, alors, sur un territoire qu'il veut national. Mobilisant les lois, les rapports d'activité et la documentation archivistique et touristique produits par les gestionnaires de ces territoires, de la fin des années 1960 au temps présent, cet ouvrage relate trois histoires de natures et de nations. Mais il livre aussi une seule histoire : celle du parc comme enjeu de luttes. Car de l'Amérique du Nord à l'Afrique jusqu'à l'Europe, en tant qu'espace de vie quotidienne converti en espace de visites temporaires, le parc national légitime toujours l'exercice public d'une violence concrète et symbolique sur les populations locales et environnantes.
-
The story begins with a dream - the dream of Africa. Virgin forests, majestic mountains surrounded by savannas, vast plains punctuated with the rhythms of animal life where lions, elephants and giraffes reign as lords of nature, far from civilization - all of us carry such images in our heads, imagining Africa as a timeless Eden untouched by the ravages of modernity. But this Africa has never existed. The more we destroy nature here, the more we fantasize about it in Africa. Along with UNESCO, the WWF and other organizations, we convince ourselves that the African national parks are protecting the last vestiges of a world once untouched and wild. In reality, argues Guillaume Blanc, these organizations are responsible for naturalizing large tracts of the African continent, turning territories into parks and forcibly evicting thousands of people from the lands where they have lived for centuries. Making use of archives and oral histories, Blanc investigates this battle for a phantom Africa and the contradictory claims of nations who destroy nature at home while believing that they are protecting the natural world abroad. In so doing, they enact a new type of colonialism: green colonialism.
-
- 50%
Le Peuple des femmes : un tour du monde féministe
Fabienne Brugère, Guillaume Le Blanc
- Flammarion
- Champs
- 25 Septembre 2024
- 9782080465375
Ce livre est une enquête sur les pratiques et les voix des femmes dans le monde. Nourri d'entretiens avec des activistes, des artistes, des femmes engagées et des hommes concernés, il constitue un vade-mecum des pratiques féministes contemporaines.
Le peuple des femmes manifeste une nouvelle exigence de justice qui est désormais la norme : la justice de genre. Non seulement le peuple n'est plus le monopole des hommes, mais la justice sociale qui le sous-tendait et qui s'organisait selon la redistribution des richesses ne peut plus occulter de nouvelles redistributions. À la racine de tout monde commun se tient l'enjeu central d'égalité.
Mais, par-delà la justice et l'égalité, c'est à une lutte pour le pouvoir que nous assistons. Ce pouvoir préempté par les hommes leur est désormais disputé par les femmes. Écoféminisme, féminisme du care, féminisme queer : le peuple des femmes, transnational et inclusif, s'affirme comme antidote aux nationalismes virilistes. -
Guillaume Le Blanc distingue neuf passions dangereuses, qui diminuent l'estime morale d'une personne en la faisant entrer dans une relation toxique aux autres : paresse, lâcheté, mensonge, envie, jalousie, peur, haine, colère, ressentiment.
Selon l'auteur, ces passions dangereuses sont bien davantage que des vices moraux qu'il faudrait condamner, car elles fournissent une raison de vivre impérieuse au passionné en colorant son existence... Mais au point d'en devenir addictives. Elles ne sont donc pas tant des défaillances de notre personnalité que des « manières d'être », suscitées et encouragées par le monde social qui nous entoure. Nous ne sommes pas tristes en nous-mêmes : c'est le monde dans lequel nous vivons qui nous rend tristes.
Comment pouvons-nous ne pas nous laisser gouverner par les passions dangereuses ? Ce livre se propose d'examiner chacune d'entre elles afin de mieux nous rendre attentifs aux moyens de lutter, et ainsi nous permettre de nous battre à armes égales contre les forces négatives qui nous terrassent. -
Oser pleurer : Les larmes sont le propre de l'homme
Guillaume Le Blanc
- Albin Michel
- 31 Janvier 2024
- 9782226492449
" Un livre à la fois intellectuellement stiumant et poigant [...]." La Vie
" Un essai magistral qui mêle interrogations philosophiques et interrogations sociétales." Psychologies
« Les larmes ne sont pas le seul langage de la perte, du désespoir et du chagrin. Elles sont courageuses, audacieuses car elles nous indiquent que quelque chose doit être changé à quoi il faut consentir. En ce sens elles sont un chemin de liberté bien davantage qu'une voie de résignation. »
En interrogeant la signification existentielle des larmes, Guillaume Le Blanc ouvre un champ inédit. Des pleurs solitaires - larmes d'Achille ou de Priam, d'Énée ou d'Antigone, de la sainte Thérèse du Bernin, du marin d'Odessa dans Le Cuirassé Potemkine... - aux larmes solidaires - celles des « folles de la place de Mai », de Greta Thunberg ou du 11 septembre 2001 - il esquisse une métaphysique des larmes à rebours de la fragilité qu'on leur attribue. Non seulement les larmes nous rendent pleinement humains, mais lorsque celles-ci, solitaires, deviennent solidaires, elles apparaissent comme une force politique. En osant pleurer, on ne fait pas que déplorer, on accuse, on réclame justice : un peuple en larmes est un peuple en armes.
" Un essai stimulant." La Croix Hebdo -
La fin de l'hospitalité ; l'Europe, terre d'asile ?
Fabienne Brugère, Guillaume Le Blanc
- Flammarion
- Champs essais
- 23 Mai 2018
- 9782081435629
Depuis l'Antiquité, l'hospitalité est l'une des valeurs traditionnelles de l'Europe. Aujourd'hui, pourtant, devant l'arrivée d'exilés fuyant des conditions de vie insupportables, le continent se mue en forteresse. Une vertu fondatrice de notre humanité est-elle en train de disparaître ?
Pour la première fois, deux philosophes s'emparent de la question de l'hospitalité. Ils associent la réflexion à l'enquête de terrain, défendant le principe d'un "reportage d'idées" qui les mène dans la "jungle" de Calais, à l'aéroport de Tempelhof à Berlin, dans les nombreux camps de réfugiés présents dans toute l'Europe.
Refusant l'idéalisme comme le cynisme, ils posent les jalons d'un "réalisme de l'hospitalité" : parce qu'elle est une épreuve existentielle pour les hôtes comme pour les arrivants, celle-ci ne peut être que collective, donc politique. -
Les philosophes ne traitent jamais de la course à pied ; déjà les Grecs faisaient l'éloge de la tortue marcheuse, mais disqualifiaient le vaillant Achille, pris dans la folie de ses enjambées... L'auteur, coureur de fond lui-même, s'oppose ici à cette tradition : en autant de textes qu'il y a de kilomètres au marathon, il va à la rencontre des millions de joggers qui ignorent parfois leur propre sagesse.
Il brosse pour cela de nombreux portraits, de Guy Drut aux fuyards des sociétés modernes, en passant par les marathoniens de New York ou d'Amsterdam. Il montre que la course permet de tester les philosophies (si l'on démarre kantien, on finit toujours spinoziste...). Il la ressaisit enfin comme une expérience du temps, et révèle sa vraie nature : la course est l'épreuve d'un pouvoir intérieur. -
La solidarité des éprouvés : une histoire politique de la pauvreté
Guillaume Le Blanc
- Éditions Payot
- 5 Octobre 2022
- 9782228931939
Les vies pauvres ne sont pas de pauvres vies : il y a urgence à considérer l'histoire des vies pauvres comme riche de sens politique et philosophique à l'heure du primat économique.
-
Judith Butler ; trouble dans le sujet, trouble dans les normes
Fabienne Brugère, Guillaume Le Blanc
- PUF
- Débats philosophiques
- 8 Août 2014
- 9782130640899
La philosophe américaine Judith Butler est connue en France pour avoir relancé la problématique féministe à partir d'une relecture des relations de pouvoir chez Michel Foucault. Mais son travail peut aussi être étudié sous l'angle des rapports entre sujet et normes. Comprendre l'action des normes dans la vie humaine et la vie des normes dans les actions humaines, c'est s'engager dans une double réflexion sur le pouvoir de la norme dans la vie et sur le pouvoir de la vie dans les normes. Tel est le centre de la philosophie de J. Butler. D'un côté, la norme a une efficacité pratique particulière dans la régulation des vies et des comportements, d'un autre côté, une norme n'est posée que parce qu'elle peut être contestée par la vie. L'un des enjeux de cette étude est de souligner combien, en posant des questions radicales, J. Butler s'inscrit dans la tradition philosophique d'une "relecture" comparée - ici, Hegel, Freud, Foucault.
-
Vaincre nos peurs et tendre la main ; mobilisons-nous pour les exclus
Guillaume Le Blanc
- Flammarion
- 23 Mai 2018
- 9782081446618
Il est temps. De vaincre nos peurs et de tendre la main.
L'humanisme ne signifie rien s'il laisse de côté les femmes, les enfants, les hommes venus d'ailleurs. Il n'est rien non plus s'il laisse sur le bord de la route les exclus d'ici. Il est temps de refuser l'idéologie du ministère de l'Intérieur, et de bâtir ensemble les fondations de notre société hospitalière. Il est temps de nous faire connaître.
Notre conviction est simple, elle est portée par tout un peuple, citoyens, associations, intellectuels, qui dit "ça suffit". L'humanité est plus grande que la nation.
Voici un manifeste, assorti de propositions concrètes, pour que nous agissions ensemble et qu'ensemble nous prenions la parole.
Ne nous y trompons pas : en refusant d'accueillir les autres, c'est nous-mêmes que nous cessons d'aimer. -
Cet ouvrage se présente comme un essai sur l'exclusion sociale, soit les différentes formes de disqualification et de ségrégation qui tendent à rendre certaines vies "invisibles". Cette invisibilité est le fruit d'une construction sociale particulière : non pas seulement un déni de reconnaissance, mais la conséquence d'un désoeuvrement social, l'absence d'une perception de l'oeuvre d'une vie précarisée qui se traduit par un effacement de cet "autre" humain. Il s'agit alors de se demander à quelles conditions politiques il est possible de revenir de manière critique sur une telle invisibilité. L'auteur situe sa réflexion à la jonction de la philosophie sociale et politique, et propose une discussion théorique des principales sources contemporaines de la théorie sociale (Honneth, Butler, Nussbaum), mais aussi de la phénoménologie (Ricoeur, Levinas).
-
Vies ordinaires, vies précaires
Guillaume Le Blanc
- Seuil
- La Couleur des idées
- 25 Juillet 2016
- 9782021335910
Banalisée, inscrite désormais dans le décor de notre quotidien, la précarité bouleverse notre rapport aux normes sociales. Sait-on simplement aujourd'hui ce qui distingue une vie ordinaire d'une vie précaire ? A-t-on seulement noté que les chômeurs, les surnuméraires, les inutiles, cette armée de sans-voix, s'inventent une nouvelle langue à laquelle nous restons sourds ?
Si la philosophie peut espérer contribuer à la critique sociale, il lui revient de traduire ces expériences d'inexistence et de redonner droit de cité à ces voix discordantes, participant ainsi à la construction d'une " société décente ". Non point un programmme, mais une exigence : parce que les voix des précaires sont l'ultime voix de la démocratie, leur faire une place dans le bruit ordinaire de nos vies.
Guillaume le Blanc est professeur de philosophie à l'université Michel-de-Montaigne-Bordeaux III.
-
L'auteur propose une « relecture » du livre de Canguilhem, Le normal et le pathologique. La philosophie de Canguilhem consiste en une réflexion sur la vie et la connaissance que nous pouvons en avoir. Cet effort pour penser ensemble vie et connaissance est décisif chez Canguilhem, dont la philosophie de la vie repose sur le concept de norme.
-
La ville serait structurée comme un langage et comporterait donc, tel le psychisme, une dimension inconsciente. C'est l'hypothèse et le parti pris de ce livre, qui rendent possible une nouvelle description d'une série d'appareillages génériques de la Chose urbaine - telles la toponymie, la perspective ou la monumentalité - et de leurs dysfonctionnements, lorsque ces mêmes dispositifs sont pris dans un délire à ciel ouvert. Apparaît alors un certain envers de la machine urbaine, et le sujet reprend ses droits sur un processus qui semblait l'homologuer. Le symptôme délirant, saisi à travers des figures esthétiques et littéraires, permet de prendre la mesure des points de butée des savoirs censés rendre compte du phénomène urbain. En convoquant la psychanalyse, ce texte entend proposer une anthropologie élargie de l'urbain, non en fournissant un discours sur la ville, mais en introduisant un moment de trouble dans les discours qui l'investissent.
-
Dedans, dehors ; la condition d'étranger
Guillaume Le Blanc
- Seuil
- La Couleur des idées
- 29 Avril 2016
- 9782021037616
Dans la lignée de Vies ordinaires, vies précaires (Seuil, 2007), Guillaume Le Blanc aborde en philosophe une réalité sociale que l'actualité ne cesse d'illustrer : la stigmatisation de l'étranger. Qu'est-ce qu'être étranger dans une nation ? Qu'est-ce qu'une vie sans attaches, prise entre deux langues, en attente ? Que fait-on quand on désigne quelqu'un par le nom d'" étranger " ? Au fil de l'analyse, Guillaume Le Blanc dénoue tous les ressorts qui assignent les étrangers à une place intenable : dans la nation mais dehors, avec elle mais perçus contre elle. Ce faisant, l'auteur conduit le lecteur vers une question qui traverse l'histoire de la philosophie : peut-on se penser soi-même comme un autre ?
-
Karine est la femme aux chats, à la fois contrôleuse des impôts et éleveuse de sacrés de Birmanie. Mal à l'aise dans le monde de la fiscalité, elle a choisi d'aménager sa vie pour assouvir sa passion des félins. L'élevage des chats est pour elle un art plutôt qu'un commerce ; elle a donc fait de ce second métier un lieu de réalisation de sa philosophie du soin mutuel. Cette existence entre deux mondes montre la voie d'un rééquilibrage possible entre vie au travail et vie hors travail. Son histoire est aussi l'occasion de s'interroger sur la place que les animaux domestiques occupent dans nos vies.
Guillaume le Blanc est professeur de philosophie à l'université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Il est notamment l'auteur de Courir : méditation physique (Flammarion, 2012), L'Invisibilité sociale (PUF, 2009) et Vies ordinaires, vies précaires (Seuil, 2007).
-
Lectures de Canguilhem : Le normal et le pathologique
Guillaume Le Blanc
- ENS Éditions
- 7 Février 2022
- 9791036203848
Nietzsche a pu écrire que la philosophie était affaire de santé plutôt que de vérité, désignant à la pensée la tâche de saisir ce qu'il en est de la vie. Toute perspective sur la vie ne peut elle-même être qu'une perspective vitale. « Le normal et le pathologique » de Canguilhem parvient à une conclusion voisine. La vérité des énoncés biologiques et médicaux ne prend sens que rapportée aux expériences vécues de l'homme sain et de l'homme malade. De fait, le livre de Canguilhem propose, à partir de modélisations épistémologiques toujours précisées, une philosophie de la vie. Après Nietzsche et Bergson, tout autant avec eux que contre eux, Canguilhem cherche à ressaisir la vie non seulement par le maintien des normes mais plus encore par leur renouvellement. Tandis que la santé correspond à une tolérance maximale, la maladie limite les capacités des vivants au point de susciter cet art de la correction qu'est la médecine. Une pensée de la médecine peut alors être entrevue en tant que productrice d'un nouveau normal et activité de résistance à la pathologie. Ceci suppose toutefois de comprendre l'acte médical comme un acte éthique alors même que la formulation d'une éthique médicale induit des effets normalisateurs dénoncés par Canguilhem. Restituer au livre de Canguilhem toute son actualité philosophique, tel est l'enjeu de ce recueil.