La Praxis est le point de départ et le point d'arrivée du matérialisme dialectique. Ce mot désigne philosophiquement ce que le sens commun appelle : la vie réelle, cette vie qui est à la fois plus prosaïque et plus dramatique que celle de l'esprit spéculatif. Le but du matérialisme dialectique n'est autre que l'expression lucide de la Praxis, du contenu réel de la vie et, corrélativement, la transformation de la Praxis actuelle en une pratique sociale consciente, cohérente et libre. Le but théorique et le but pratique - la connaissance et l'action créatrice - sont inséparables.
Partant de l'oeuvre du célèbre auteur du Capital, Henri Lefebvre expose, dans cette introduction lue par de nombreuses générations d'étudiants, la « conception du monde » développée par Marx. Cette conception du monde à la fois morale, philosophique, sociologique, historique, économique et politique, a profondément marqué notre monde contemporain.
La dialectique serait-elle passée de mode - avec le marxisme ? Pour admettre cette thèse, il faudrait admettre également qu'il y eut un mode de penser dialectique. À coup sûr, le marxisme suscita à certaines époques (vers 1956, vers 1968), un engouement dans les milieux intellectuels et universitaires qui débordait de beaucoup les spécialistes de Marx et les cercles politiquement intéressés. Ceci avant la « crise du marxisme » qu'il ne faut pas confondre avec la fin d'une mode. Mais la dialectique ? Il n'est pas assuré, aujourd'hui, qu'elle ait bien « pris », qu'elle se soit bien greffée sur une tradition cartésienne éprise d'une certaine clarté et d'une évidence qui se situe au début du raisonnement. Alors que la pensée dialectique avance, parfois se modifie et change en cours de route et ne trouve son déploiement qu'à la fin. Pourtant la dialectique continue. Comme tendrait à le prouver la réédition de ce livre, qui cherche sans le dissimuler à enseigner la dialectique, c'est-à-dire la démarche (méthode) qui, sans abolir la logique, mais sans rester dans ses limites, analyse les contradictions dans le savoir et les conflits dans la réalité. La pensée dialectique s'avère alors plus souple, plus affinée que la simple logique et que la théorie des évidences dans la pensée distincte et claire.
Chacun parle couramment d'art ou de pensée moderne, de techniques modernes, d'amour moderne, etc. Malgré l'usage et les abus, le mot n'a pas perdu son prestige. Il sert dans la publicité, dans les propagandes et dans l'expression de tout ce qui est ou paraît nouveau. Mais que signifie-t-il exactement ? Ambigu, ce mot révèle à l'analyse deux sens et recouvre deux réalités : tantôt il désigne une exaltation plus ou moins factice et soumise à la mode, tantôt il indique un certain nombre de problèmes et de possibilités (ou d'impossibilités). La première acceptation peut se nommer « modernisme », la seconde « modernité ». Le modernisme est un phénomène sociologique : l'acte d'une conscience sociale qui peut avoir ses lois. La modernité est une motion liée à une critique naissante et à une problématique définissable. Les douze préludes que contient ce volume s'efforcent de distinguer modernisme et modernité, pour saisir leurs rapports dialectiques. Ils cherchent à préciser les contours de la notion de « modernité », en formulant les questions qu'elle pose ou plutôt qu'elle enveloppe. Ce qui ne va pas sans une contestation radicale des réalités et des idées qui semblent établies dans notre société dite moderne.
Quotidienneté, modernité, deux faces de la même réalité, la nôtre. L'une triviale, génératrice d'ennui - l'autre scintillante, agitée, pénétrée de technique et de culture. La seconde couvre la première et l'entretient. Le sens de ce clignotementétrange et familier ? c'est-l'absurde et le malaise. S'agirait-il d'une structure définitive, d une brisure irrémédiable ? Telle est la question. Or la dissolution, en raison de cet état des choses sociales, de ce qu'on nomme officiellementla culture, et la faiblesse des institutionsqui maintiennent un semblant d'unité permettentde montrer d'autres possibilités : une révolution culturelle s'annonce, non pas séparabledes transformations économiques et politiques,mais distincte.
Ce résultat du travail d'un groupe de réflexion né en 1985 est consacré à la citoyenneté. Celle-ci est pensé sans réduction à la politique considérée comme une appartenance parmi d'autres (famille, profession, religion, quartier, monde...) du nouveau citoyen.
« Il ne s'agit en rien d'un abécédaire politique, encore moins d'un lexique ou d'un dictionnaire qui s'inspirerait de telle ou telle doctrine. » Voici au contraire un livre virulent, provocant - une « stimulation » pour aller chercher, au-delà des tabous et des interdits de toute sorte, les réponses aux besoins de cette société nouvelle qui se constitue en pleine « crise ». Le philosophe ouvre les pistes, non sans humour ni verve ; se propose en guide dans « le dédale labyrinthique du mondial », mais laisse à son lecteur la maîtrise des synthèses et des dénouements actifs. Il « donne à penser ». Sans « neutralité », conscient de la « lutte à mort qui se livre » pour étouffer toute « critique concrète », notamment « la critique « par la gauche » des institutions étatiques et de leur fonctionnement. »
Un philosophe, un combat. Entre le stalinisme et les événements de Mai. Entre l'histoire et l'utopie. L'un des plus grands penseurs contemporains se penche sur son passé, et sur notre avenir. Il y découvre que, depuis le début de ce siècle, nous cultivons à loisir les méprises et les illusions.
(LEFEBVRE DE BEAUVRAY, avocat au Parlement)1784-1787Le manuscrit dont nous allons publier une partie n'était pas identifié au moment où nous l'avons vu pour la première fois, à la Bibliothèque Nationale ; il était ainsi décrit dans le catalogue : « 10364. Mémoires anecdotiques de la fin du règne de Louis XVI, incomplets du début à la fin, XVIIIe. Papier 318 et 335 feuillets 275 sur 185 millimètres. D. rel.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.