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Isabelle Chave
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« Être rugby» : Jeux du masculin et du féminin
Anne Saouter, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 1 Août 2014
- 9782735117871
Parmi les sports de compétition, le rugby apparaît comme l'un des plus « virils ». Il doit pour une bonne part cette réputation au jeu lui-même - mêlées, plaquages et autres « percussions » plus ou moins violentes -, mais aussi au parfum de scandale qui entoure les « troisièmes mi-temps » d'après match. La rumeur véhicule à leur propos des légendes épiques et picaresques d'excès alimentaires, éthyliques ou sexuels qui semblent également faire partie du jeu. Le monde du rugby institue ainsi une sociabilité d'hommes qui passe par l'exclusion, volontiers emphatique, des femmes et tout particulièrement des épouses de joueurs, celles que l'on appelle parfois les « veuves du rugby ». Mais les femmes et les valeurs du féminin ne sont-elles pas beaucoup plus présentes qu'il n'y paraît de prime abord ? Grâce à une ethnographie approfondie, Anne Saouter démontre que, à côté du modèle dominant dans lequel les femmes ne peuvent être que des « mamans » ou des « putains », on voit se dessiner d'autres modes de présence du féminin, grâce notamment au personnage encore marginal de la joueuse de rugby. L'expansion du rugby féminin suffira-t-elle cependant à remettre en cause un édifice symbolique qui, du moins dans le rugby français, correspondait à une véritable initiation masculine ? Initiation qui imposait déjà des jeux ambigus avec la définition des sexes, dont témoigne le soupçon d'homosexualité (plus ou moins « refoulée ») qui pèse sur les joueurs.
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La Société des voisins : Partager un habitat collectif
Alain Morel, Isabelle Chave, Christine Langlois, Bernard Haumont, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 22 Octobre 2015
- 9782735119318
Rassemblés bien souvent sans l'avoir souhaité, les habitants des ensembles résidentiels urbains doivent partager des lieux intermédiaires entre l'espace privé du logement et l'espace public de la rue. Si ce partage se réduisait à des rencontres épisodiques, la cohabitation entre voisins serait sans histoires. Mais tel n'est pas le cas. Les parties communes ont pour vocation d'être partagées sans pour autant qu'un accord préalable sur la manière de s'y comporter ou sur leur utilisation ait été établi. Aussi sont-elles le lieu privilégié de confrontations entre différentes conceptions de la civilité, de la propreté, de la sociabilité, du savoir-vivre... C'est ici notamment que se déroulent les luttes destinées à faire prévaloir son identité ou à éviter de se voir imposer une image stigmatisée. Attentifs à ce qui se passe dans ces espaces entre-deux - à la fois lieux de passage et scène où se confrontent différentes cultures de l'habiter -, les ethnologues et sociologues réunis dans cet ouvrage analysent les mécanismes récurrents, les codes sociaux et les normes culturelles mis en oeuvre par les habitants pour produire des règles de vie communes possibles et les inscrire dans des contextes aussi divers qu'imbriqués : individuel et familial, collectif et social. Au-delà des variations et des différences qu'ils décrivent, les auteurs montrent comment l'établissement d'un ordre, souvent provisoire, résulte de confrontations et de né
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En pays Kanak : Ethnologie, linguistique, archéologie, histoire de la Nouvelle-Calédonie
Alban Bensa, Isabelle Chave, Isabelle Leblic, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Novembre 2015
- 9782735118793
En se situant toujours au plus près des gens, de leurs paroles et de leurs actions, ces seize textes précis et respectueux des variations régionales entendent rompre avec les considérations générales et globales qui escamotent le plus souvent le "grain" si particulier de la culture kanak. En retour, loin de tout exotisme et de tout passéisme, ce livre propose des outils d'investigation et d'analyse novateurs, pour aborder l'une des civilisations les plus originales et les plus toniques que la France ait eues à connaître.
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Les Sourds c'est comme ça ! : Ethnologie de la surdimutité
Yves Delaporte, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 21 Octobre 2015
- 9782735117741
Les sourds-muets, aujourd'hui rebaptisés « sourds » - ce qui n'est pas sans entraîner quelques confusions - ont été entièrement délaissés par les sciences sociales, qui ont cru sur parole le discours médical de la déficience et de sa réparation à tout prix. Ce discours, qui semble relever de l'évidence tant la surdimutité est un objet de scandale pour la pensée ordinaire, est pourtant historiquement daté : au xixe siècle, les sourds-muets étaient reconnus comme une catégorie anthropologique, avant que la langue des signes ne soit interdite pendant cent ans à partir de 1880 dans les instituts d'enseignement. Les sourds sont porteurs d'une radicale étrangeté. Pour eux, être sourd réfère moins à un déficit d'audition qu'à l'affiliation à un groupe linguistique et culturel. Symétriquement, l'entendant est moins celui qui est pourvu d'audition que l'autre culturel : celui qui, ne connaissant pas la langue des sourds, se méprend sur ce qu'ils sont. Un profond sentiment de complétude, incompréhensible pour les tenants de l'idéologie de la déficience, se fonde sur l'existence d'une langue qui, pour emprunter un canal différent de celui de toutes les autres langues humaines, n'en présente pas moins les mêmes fonctions et les mêmes richesses. « Les sourds, c'est comme ça » : telle est l'expression qui conclut fréquemment les récits, et qui a pour fonction de souligner ce qu'il y a d'unique dans l'expérience sourde du monde. Fidèle à sa vocation, qui est de décrire les productions collectives d'un groupe humain, telles qu'elles sont vécues et pensées par lui, l'ethnologue donne à voir l'autre côté du miroir. Lui aussi montre, à sa manière, que « les sourds, c'est comme ça ». Bilan de sept années d'enquête, ce livre vient infirmer les représentations communes de la surdimutité comme malheur individuel. Il la montre telle qu'elle est : une singularité qui a trouvé sa voie propre pour accéder à la symbolisation.
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Le Tournant patrimonial : Mutations contemporaines des métiers du patrimoine
Isabelle Chave, Christian Hottin, Christine Langlois, Claudie Voisenat, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 14 Octobre 2024
- 9782735130757
Quels métiers se cachent derrière les décors que constituent les galeries de musées, les salles d'archives ou les façades des monuments, plus familières au public que les magasins, réserves, salles de tri ou de restauration où se fabrique le patrimoine ? Ces activités professionnelles sont, de fait, une part tenue dans l'ombre d'un spectacle patrimonial qui se mesure habituellement en milliers voire en dizaine de milliers de visiteurs, et en dizaine voire en centaines de millions d'euros de budget. Part de l'ombre mais aussi parfois métiers de l'ombre : les acteurs qui retiennent ici l'attention des chercheurs - gardiens, médiateurs, amateurs en voie de professionnalisation - ne sont pas toujours ceux que les médias mettent volontiers au premier plan. Lorsqu'elles deviennent terrain de l'ethnologue, ces professions souvent sollicitées pour porter un discours assertif sur le patrimoine apparaissent en proie au doute, loin de leurs certitudes scientifiques : conservateurs en mal d'objets, restaurateurs incertains face aux défis du temps, chercheurs en proie à des injonctions contraires... Aux ethnographies attentives rassemblées dans ce volume, véritable auscultation d'un monde professionnel, il convenait d'offrir une large mise en perspective. Métiers anciens ou nouveaux, tous s'inscrivent en effet dans le paradigme d'un tournant qui a bouleversé jusqu'au sens du mot « patrimoine ». Dès lors, celui-ci désigne moins un instrument de conservation de l'histoire nationale qu'une forme, de plus en plus individuelle, d'expérience du passé, repoussant indéfiniment les limites du potentiel patrimonial, et délaissant les assurances de l'expertise scientifique au profit des incertitudes de la démocratie culturelle.
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Corps combattant : La production du soldat
Jeanne Teboul, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Octobre 2024
- 9782735130702
« Rares sont les entreprises où vos collègues ne perdent jamais une occasion de vous soutenir », indiquait le slogan d'une récente campagne de recrutement de l'Armée de terre française. Rares aussi sont les métiers où l'engagement requis comprend une telle extrémité ; le choix de servir sous les drapeaux implique d'admettre l'éventualité d'avoir à donner ou recevoir la mort. Mais comment y parvient-on ? Comment l'institution militaire s'y prend-elle pour transformer de jeunes civils en soldats professionnels prêts à se battre y compris jusqu'au sacrifice de leur propre existence ? Fondé sur une enquête ethnographique conduite dans un centre d'instruction militaire auprès de recrues et de leurs formateurs, cet ouvrage interroge les modalités concrètes et enjeux de la fabrique des combattants. Devenir soldat nécessite d'incorporer des techniques et savoir-faire spécifiques, d'aguerrir son corps, d'accroître sa force et sa résistance au prix d'une discipline intense. Mais au-delà, il s'agit d'intégrer une communauté soudée et homogène, de « faire corps » autour de valeurs, de rituels et de traditions partagés qui dépassent le strict cadre de l'instruction opérationnelle. Homme de métier, le soldat est un homme qui doit faire la preuve de ses qualités « viriles » : courage, dépassement de soi et capacité à (faire) endurer la violence se trouvent ainsi au coeur de l'esprit de corps que l'on cherche à transmettre. En dévoilant la pluralité des enseignements militaires, cette recherche met au jour le caractère complexe et parfois ambigu d'une formation dans laquelle il s'agit tout à la fois d'apprendre à combattre et parader. À la croisée d'une ethnologie des savoirs, du corps sexué et des identités socioprofessionnelles, cet ouvrage propose un regard sur une institution politique de premier plan, aujourd'hui particulièrement visible dans l'espace social et pourtant encore largement inaperçue des sciences sociales.
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Le Patrimoine culturel immatériel : Enjeux d'une nouvelle catégorie
Annick Arnaud, Sylvie Grenet, Isabelle Chave, Christine Langlois, Chiara Bortolotto, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 13 Octobre 2015
- 9782735118182
Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Pourquoi inventer une nouvelle catégorie de patrimoine dans un monde déjà obsédé par la conservation des traces du passé ? Peut-on protéger des expressions culturelles vivantes sans les figer ? À qui revient la charge de le faire ? À qui appartient ce patrimoine ? À travers une analyse des politiques culturelles récemment engagées par les États à la suite de la Convention de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003), cet ouvrage propose des premières réponses à ces questions. En effet, cette catégorie patrimoniale, qui suscite des attentes et un engouement croissants parmi les acteurs sociaux et politiques à l'échelle planétaire, est à l'origine de vives controverses entre acteurs institutionnels et scientifiques. Modelée sur une acception anthropologique de la culture, cette notion ne peut que retenir l'attention des ethnologues, qu'ils choisissent de s'investir dans le chantier d'élaboration de ce patrimoine, ou d'observer à distance l'« effet Unesco » sur des objets tels que la samba de roda ou les fêtes de la Tarasque. Au coeur du débat anthropologique contemporain, l'institution du patrimoine immatériel est trop récente pour avoir déjà fait ses preuves. Mais les difficultés qu'elle pose, aux acteurs sociaux et aux institutions, en France comme à l'étranger, montrent que, loin de simplement élargir le champ patrimonial, elle implique des changements profonds. Les contributions ici réunies en analysent certaines des limites et des potentialités.
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Ethnologies en miroir : La France et les pays de langue allemande
Isabelle Chave, Christine Langlois, Utz Jeggle, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 1 Août 2014
- 9782735118847
Pourquoi en France a-t-on donné la priorité à l'étude de la parenté, et dans les pays de langue allemande à celle de la narration populaire ? Quels rapports entretiennent l'ethnologie française avec l'histoire et celle de langue allemande avec le politique ? De quelle manière étudie-t-on, ici et là, les faits symboliques et religieux, et qu'entend-on par symbolismes populaires ? Quels objets de recherche, quels problèmes sollicitent aujourd'hui les ethnologues ? Ce sont là quelqu'unes des interrogations auxquelles on a cherché à répondre dans ce face à face. Les quatorze essais présentés ici dégagent en miroir l'originalité, et les divergences, de ces deux écoles majeures de l'ethnologie de l'Europe. Les auteurs passent en revue les objets d'étude, les méthodes, les principales orientations théoriques, l'histoire mais aussi l'avenir de cette discipline désignée, selon le lieu et le moment, par les termes d'etimologie, Volkskunde, folklore ou arts et traditions populaires. Mais, par delà le tableau des originalités et différences dans l'ethnologie de ces deux aires linguistiques, cet ouvrage ouvre une brèche dans le mur d'ignorance réciproque qui sépare les ethnologues de l'une et l'autre langue : tâche primordiale si l'on veut comprendre le champ des civilisations européennes.
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La Foi des charbonniers : Les mineurs dans la bataille du charbon, 1945-1947
Bruno Mattei, Evelyne Desbois, Yves Jeanneau, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 1 Août 2014
- 9782735119226
Entre 1945 et 1947, deux années lourdes d'effets historiques et sociaux : la corporation minière atteint son apogée et commence son déclin. Trois regards croisés, complémentaires, portés sur un même objet, cette bataille du charbon dont on ne sait plus grand-chose, même du côté des terrils du Nord. Face au trou noir laissé dans les mémoires par cet épisode productiviste - amnésie collective remarquable - cette recherche soulève des questions iconoclastes, convoque des témoins, acteurs ou spectateurs de l'époque, confronte reconstitutions individuelles et documents d'archives. Cette période n'avait encore jamais fait l'objet d'une étude systématique. En retrouvant les faits recouverts par les légendes et l'imagerie, les auteurs remuent les cendres de l'histoire et exhument les murmures enfouis et les révoltes oubliées.
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Ni vue, ni connue : Approche ethnographique de la culture bourgeoise
Béatrix Le Wita, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 11 Décembre 2015
- 9782735118267
Qu'est-ce qu'un bourgeois ? Admettant avec B. Groethuysen que l'intéressé est assez grand pour le dire lui-même, Béatrix Le Wita préfère poser la question : qu'est-ce qui fait aujourd'hui un bourgeois ? Sa réponse : tout ce qui, paroles, gestes, objets, définit au jour le jour moins un état qu'une culture. C'est, ici comme ailleurs, en butant sur les mots et les usages, que l'ethnologue peut espérer montrer comment, après huit siècles de refus de soi et de déni par les autres, on naît et on devient bourgeois. Attention portée aux détails, contrôle de soi, quasi-ritualisation des pratiques quotidiennes, mais aussi entretien et usage constants d'une vaste mémoire familiale caractérisent, comme le démontre avec finesse Béatrix Le Wita, cette culture conçue comme un allant de soi, minimum indispensable pour quitter l'état de nature.
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Ils apprenaient la France : L'exaltation des régions dans le discours patriotique
Anne-marie Thiesse, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 1 Août 2014
- 9782735118014
Comment concilier l'unité de la Nation et sa diversité ? L'exaltation de la Patrie commune entreprise par la Troisième République se fonde précisément sur la célébration des beautés variées de la France. Au travers des manuels départementaux rédigés par les autorités pédagogiques se dessine la représentation de la France des « petites patries ». Inventaires émerveillés des sites pittoresques, hagiographies des grands hommes locaux, hymnes aux vins du cru et descriptions enthousiastes des traditions s'inscrivent dans un même projet : développer chez les futurs citoyens l'amour du sol natal pour les conduire à l'amour de la Patrie. La construction des identités locales mise en oeuvre vise à montrer que chaque partie de la France, par-delà ses spécificités, est quintessence de la Nation. Les publications pédagogiques effectuent la synthèse des divers discours républicains sur la France régionale et mettent en relief les lieux communs qui en organisent aujourd'hui encore la perception.
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Nous, on n'en parle pas : Les vivants et les morts chez les Manouches
Patrick Williams, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 8 Décembre 2016
- 9782735117895
Les Manouches, dont les roulottes et camions sillonnent le Massif central, ne parlent pas de leurs morts. Cette déférence muette procède d'un art plus général du non-dit et de l'absence qui soude la communauté tsigane et l'inscrit dans le monde des Gadjé, le nôtre. Les Manouches ne disent rien d'eux-mêmes. De leurs défunts ils taisent les noms, détruisent les biens et abandonnent les campements aux herbes folles : « L'avènement manouche se fait par la soustraction », souligne l'ethnologue dans ce texte exceptionnel. Seul un intime des « buissonniers », des chasseurs de hérisson, des rempailleurs de chaises et autres ferrailleurs nomades de nos campagnes pouvait procéder à l'ethnographie de ce retrait et de ce silence essentiels, à chaque instant refondateurs de l'identité du groupe dans sa distance aux non-Tsiganes. L'écriture « compréhensive » de Patrick Williams épouse, par son rythme, ses décalages et son inventivité, la complicité subtile du plus apparent et du plus caché, et nous restitue la cassure structurelle qui fait des Manouches ces gens du proche et du lointain, d'ici et d'ailleurs. Ni marginale, ni dominée, ni déviante, leur civilisation n'a cessé de se constituer au sein des sociétés occidentales comme circonstancielle et pure différence. En creux, en contrepoint, en silence. Ce livre plein de finesse, d'émotion et de questions cruciales posées à l'ethnologie nous révèle sous un jour entièrement nouveau l'un de ces « peuples de la solitude » chers à Rimbaud et à Chateaubriand. Alban Bensa
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Archives, archivistes, archivistique dans l'Europe du Nord-Ouest du Moyen Âge à nos jours
Martine Aubry, Isabelle Chave, Vincent Doom
- Publications de l´Institut de recherches historiques du Septentrion
- 12 Juillet 2012
- 9782905637796
Le colloque tenu au Centre des archives du monde du travail, l'un des cinq centres d'archives dépendant des Archives nationales, du 2 au 4 décembre 2004, est né du souhait de la section régionale Nord-Pas-de-Calais-Picardie de célébrer, au plan local, le centenaire de l'Association des archivistes français. Organisé avec la coopération du Centre de recherches historiques sur l'Europe du Nord-Ouest (Université de Lille 3), ce colloque a fondé son projet scientifique sur une démarche pluridisciplinaire mêlant archivistes et universitaires, professionnels et utilisateurs, aux liens naturellement étroits et aux finalités complémentaires. L'appel à communications, diffusé dès 2002, privilégiait une période chronologique large, allant de l'Antiquité à nos jours, et un espace géographique ouvert, comprenant les régions du nord-ouest de la France (Nord, Pas-de-Calais, Picardie, Normandie), la Belgique, les Pays-Bas, le nord de l'Allemagne, le Danemark, la Finlande, la Suède, la Norvège, l'Islande, le Royaume-Uni et l'Irlande. Dans cet espace sans cohérence historique apparente se sont tissés des liens politiques à géométrie variable et des relations économiques polymorphes, dont l'Union européenne forme la dernière représentation. Dans ce cadre aussi, par leur richesse ou par leur indigence, les archives sont le témoin privilégié du rapport entre l'espace et le temps, du flux et du reflux des activités et de l'autorité, mais aussi de la relation indéfectible entre la gouvernance et la mémoire, dont la nature et le mouvement demandent à être jalonnés de balises chronologiques et phénoménologiques. Les interventions devaient fournir aux chercheurs, aux historiens généalogistes comme aux amateurs, des clés d'accès à cette mémoire, afin d'éclairer le contexte de production et le contenu du matériau produit, transmis, légué et exploité. Elles ont été réparties en trois thèmes, appréhendant dans leur dimension historique l'objet mémoriel - les archives, - issu de l'action primaire des structures et des individualités qui le génèrent ; l'agent - les archivistes -, qui veille à la pérennité de la mémoire ; l'action - l'archivistique -, nécessaire à la préservation et fondée sur une science dont les principes se sont progressivement forgés.
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L' esprit de corps : Sexe et mort dans la formation des internes en médecine
Emmanuelle Godeau, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 14 Octobre 2015
- 9782735118021
Des travaux pratiques d'anatomie et de dissection - plaçant les jeux autour du sexe et de la mort au principe même de cet apprentissage - aux « revues » et post-revues » spectaculaires des salles de garde en passant par les rituels qui rythment le temps de l'internat sur le modèle des « grands » passages biographiques - « baptême » et « enterrement » du néophyte, se dessine un parcours coutumier indissociable de l'acquisition des savoirs propres à la discipline médicale. Conduite majoritairement auprès d'anciens internes des hôpitaux français à Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Paris, la recherche d'Emmanuelle Godeau n'exclut ni le comparatisme (U.S.A, Suisse, Scandinavie), ni la profondeur historique.
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Des hommes de devoir : Les compagnons du Tour de France (18e-20e siècle)
Nicolas Adell-Gombert, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 13 Octobre 2015
- 9782735117949
La belle ouvrage, le Tour de France, le secret... tout l'imaginaire du compagnonnage tient dans quelques pratiques et quelques symboles qui ont focalisé l'attention, épaississant un « mystère » compagnonnique et laissant dans l'ombre les questions qui auraient dû être premières : qu'est-ce qu'être un compagnon ? Comment le devenir ? Et le rester ? Établi à partir d'enquêtes de terrain, de récits de vie et de dépouillement d'archives, cet ouvrage montre les voies qu'il faut emprunter, fait entendre les appels auxquels il faut savoir répondre pour se dire « compagnon du Tour de France ». Car l'auteur, ethnologue, le démontre clairement : l'actualité des compagnons n'est pas une simple persistance. En effet, le compagnonnage est une institution dont la modernité s'est lentement construite depuis le XVIIIe siècle. Simple organisation de jeunesses artisanales vouée à « faire passer » cet âge de la vie dans un premier temps, le groupe compagnonnique a progressivement cherché à façonner de manière plus large l'existence des individus. Institution de passage devenue institution à rites de passage, les compagnons ont peu à peu mis en avant un modèle de vie auquel seule une minorité peut se soumettre : les hommes de Devoir, ceux qui ont su, comme ils le disent eux-mêmes, « faire de leur vie un chef-d'oeuvre ».
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Imaginaires archéologiques
Daniel Fabre, Christian Hottin, Isabelle Chave, Christine Langlois, Claudie Voisenat, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 13 Octobre 2015
- 9782735118946
Pourquoi cette passion, jamais démentie en France depuis deux siècles, du grand public pour l'archéologie ? Est-ce parce que l'irruption dans le présent des traces d'un passé soudain tangible parait offrir la possibilité d'un rapport direct avec les hommes qui les ont laissées ? L'archéologie, discipline douée d'une indéniable puissance évocatrice, ouvre la porte à de multiples réactions individuelles, de l'émotion esthétique à la naissance d'une vocation, de la reconstruction de véritables récits historiques à la production d'une oeuvre littéraire ou plastique. Les apparitions de l'art préhistorique, la sidération du jeune archéologue tombé amoureux de la jeune morte antique Gradiva, les controverses sur l'Atlantide, les quêtes folles des chercheurs de trésor; l'invention artistique de la civilisation pessinoise, l'amour exigeant des propriétaires de grottes ornées: les auteurs étudient ici dans le détail quelques-uns de ces imaginaires produits par l'expérience archéologique. Ces contributions s'inscrivent dans une généalogie qui, depuis le recueil des légendes attachées aux mégalithes par le folklore préhistorique de la fin du xixe siècle à la sociologie et à l'anthropologie des sciences aujourd'hui, interroge le rapport imaginaire, créatif et souvent passionnel que les hommes entretiennent avec leur passé enfoui.
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L' Herbe qui renouvelle : Un aspect de la médecine traditionnelle en Haute-Provence
Pierre Lieutaghi, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 1 Août 2014
- 9782735118045
Herbes de cures alliées aux cycles saisonniers, feuilles amères, fleurs « qui font transpirer », « purges » non laxatives, salades ramassées dans les friches, qui nettoient des « crasses » de l'hiver, les dépuratifs ne séparent pas l'aliment du remède, s'adressent davantage à des « états du corps » qu'à des maladies précises. Mais où sont ici les limites de la médecine populaire ? Ne trouve-t-on pas aussi des dizaines de remèdes dépuratifs en pharmacie ? Archaïsme médical déjà combattu voici deux siècles, dès l'apparition du terme, le « dépuratif », entendu à la fois sur les modes botanique, historique et symbolique, suscite de multiples échos. Dans nos contrées, ne conserverait-il pas trace au cours des temps d'une rencontre particulière avec la plante-remède, d'une perception et d'un usage du monde où nos politiques de santé pourraient trouver à réfléchir ? Ce livre montre l'intérêt d'une analyse approfondie de cette « médecine populaire par les plantes », bien mal connue en dépit des célébrations actuelles. C'est à partir de sa passion de naturaliste que Pierre Lieutaghi en est venu aux savoirs traditionnels. Chemin du végétal vers l'homme, inhabituel pour les anthropologues mais qui lui a permis de retrouver le fil des profonds rapports entre les hommes, les plantes et le cosmos.
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Cultures du travail : Identités et savoirs industriels dans la France contemporaine.
Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 26 Octobre 2015
- 9782735118700
Qu'est-ce qu'une culture du travail ? Comment la définir autrement qu'en opposition à la culture savante ? Quelles relations une société entretient-elle avec son ou ses industries ? Comment définir et appréhender ce qu'on appelle la culture d'entreprise ? A ces questions ethnologues, sociologues, géographes et historiens apportent ici des réponses. Ce livre est aussi consacré à l'intérêt que ces sociétés, villes, petites régions, entreprises, portent à ce qui constitue leur patrimoine industriel. Plus que des maté
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Vers une ethnologie du présent
Daniel Fabre, Isabelle Chave, Gérard Lenclud, Gérard Althabe, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 15 Décembre 2015
- 9782735119776
Comment s'initier aujourd'hui à l'ethnologie de la France - ou de l'Europe ? Comment se former à des pratiques d'analyse permettant d'appréhender nos sociétés contemporaines, voire d'y conduire une action ? C'est à ce projet pédagogique que les ethnologues à l'origine de cet ouvrage se sont attachés, en élaborant des cycles de formation qui intègrent dans la réflexion et les débats la question des usages attendus de l'ethnologie. L'ouvrage reprend - en le recomposant - ce travail d'explicitation de la démarche ethnologique. Après une analyse de la singularité intellectuelle d'une ethnologie « chez l'autre », et un examen de la question des sources de la discipline dans nos sociétés, les auteurs abordent la question de l'interprétation, celle de la production du sens et donc du symbolique qui est au coeur des pratiques sociales. Des exemples fouillés - la cure rituelle des hernies infantiles, la mise à mort des bêtes dans les abattoirs, la constitution d'albums ou de vidéos de mariage - font écho à des analyses plus théoriques, l'une sur le fonctionnement de la démonstration et de la preuve, l'autre sur le « dialogue inachevé » de l'anthropologie et de la psychanalyse. Les déplacements de perspective qu'opère une discipline en train de se construire sont rendus sensibles par l'analyse d'objets classiques pour l'ethnologie - et d'objets nouveaux, plus exactement d'objets réélaborés tels que la parenté parallèle (adoption, parrainage) ou le football, interrogé comme un rite. Du présent, ici, comme objet ethnologique...
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Le Match de football : Ethnologie d'une passion partisane à Marseille, Naples et Turin
Alain Hayot, Jean-marc Mariottini, Christian Bromberger, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 13 Octobre 2015
- 9782735118175
À quoi rime l'engouement de nos contemporains pour les matchs et les clubs de football ? Que cherchent à mettre en forme les passionnés qui se regroupent, semaine après semaine, sur les gradins des stades ? Une longue enquête ethnologique, auprès des spectateurs ordinaires comme parmi les supporters les plus démonstratifs de trois métropoles singulières, éclaire d'un jour nouveau les significations de cette ferveur. Récits de vie et paroles quotidiennes des partisans, histoires de matchs - des préparatifs aux commentaires du lendemain -, composition et répartition du public dans le stade, fonctionnement des associations de supporters, chants, slogans, emblèmes utilisés pour encourager les siens et discréditer les autres... sont ici analysés au plus près pour cerner les ressorts et les modulations de cette effervescence. Saisi dans tous ses états et dans toutes ses résonances, le match de football apparaît comme le support d'une gamme extraordinairement variée d'identifications, comme un langage universel sur lequel chaque collectivité imprime sa marque propre et, plus encore, comme la mise en forme dramatique des valeurs cardinales qui façonnent le monde contemporain. Quant au stade, il s'offre comme un des rares espaces où une société urbaine, dans sa moitié masculine au moins, se donne en spectacle à elle-même et où s'expriment émotions et symboles proscrits dans le quotidien. Ces propriétés, jointes à l'exaltation du sentiment communautaire et aux pratiques ferventes des supporters les plus ardents, invitent à esquisser un parallèle entre le match de football et un rituel religieux. En quoi cette analogie nous aide-t-elle à mieux comprendre ce qui se joue sur le terrain et dans les gradins ?
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S'apparenter : Ethnologie des liens de familles recomposées
Agnès Martial, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 25 Janvier 2013
- 9782735115839
Depuis les années 1970, grandir dans une famille recomposée concerne un nombre croissant d'individus. Des liens inédits unissent beaux-parents et beaux-enfants, demi et « quasi » frères et soeurs, dans une ordonnance différente des lieux et des temps de la vie familiale. Apparaissent de nouvelles manières de vivre et de penser les liens de famille, qui interrogent nos repères traditionnels. Que signifie être père ou mère, beau-père ou belle-mère dans les familles recomposées ? Est-ce donner la vie, donner son nom et ses biens, nourrir et élever un enfant et le chérir, l'adopter ? Que signifie être frère ou soeur ? Avoir eu les mêmes parents biologiques, avoir partagé son enfance dans un même lieu ? Des relations amoureuses et sexuelles entre « quasi » frères et soeurs sont-elles licites ? C'est à ces questions que tente de répondre ce livre à travers l'exploration ethnographique d'une trentaine d'histoires familiales, où le point de vue des « beaux-enfants », devenus adultes, constitue le principal éclairage. A partir de leurs récits, mis en perspective par le recours à l'histoire et à l'anthropologie, Agnès Martial met au jour l'incertitude des termes, des rô
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Domestiquer l'histoire : Ethnologie des monuments historiques
Daniel Fabre, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 28 Janvier 2016
- 9782735118762
L'ethnologie s'est, jusqu'à présent, très peu intéressée au monument dans la mesure où celui-ci témoignait d'une conception officielle de l'histoire. Érigé pour entretenir la mémoire, il énonce le passé en le peuplant des figures que l'autorité souhaite immortaliser. Et la notion de « monuments historiques » ne fait que prolonger cette définition première en choisissant après coup, dans la masse des édifices et des ouvrages de l'art, ceux qui incarnent au mieux le destin imaginé de la nation. Aujourd'hui, ces conditions originelles ont beaucoup perdu de leur force et de leur sens. Pourtant l'intérêt pour les hauts lieux, loin de faiblir, n'a jamais été aussi intense et jamais les débats à leur propos n'ont été aussi ardents. Ce livre tente d'en comprendre les raisons. De la Sicile orientale au pays valencien, des châteaux privés à la cité de Carcassonne en passant par les bourgs et les campagnes du Minervois, du bas Languedoc et du Périgord, il nous fait voyager dans des territoires et des sociétés marqués par la conversion monumentale et patrimoniale. L'attention ethnologique s'adresse ici, en priorité, aux habitants, aux visiteurs, à tous ceux qui vivent au présent familier la majesté monumentale et en domestiquent, sur un mode imprévu, les pouvoirs. Cet ouvrage est issu d'un séminaire organisé conjointement par la mission du Patrimoine ethnologique, l'UMR 8555 (Centre d'anthropologie, Toulouse) et l'ethnopôle GARAE à Carcassonne. Intitulé « Regards anthropologiques sur les monuments historiques », réunissant ethnologues et professionnels des Monuments historiques, il s'est tenu à Carcassonne, au mois de septembre 1997.
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Campagnes de tous nos désirs : Patrimoines et nouveaux usages sociaux
Laurence Bérard, Philippe Marchenay, Michel Rautenberg, Andre Micoud, Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 23 Octobre 2015
- 9782735118649
Que signifie l'investissement actuel pour une campagne chargée de réassurer nos identités ? Étant de plus en plus nombreux à être citadins, ne s'agit-il donc là pour nous que d'une nostalgie ? Les ethnologues, géographes et sociologues dont les travaux sont rassemblés dans ce volume montrent la complexité du phénomène. S'il est vrai que la patrimonialisation de la campagne peut parfois prendre çà et là des accents passéistes, il ne s'agit que d'un effet trompeur. Dans ces reconquêtes, il ne s'agit pas seulement pour les ruraux de témoigner des valeurs qui les ont fait tenir ; il s'agit aussi, pour une société toute entière (anciens et nouveaux habitants), de se réapproprier un bien commun à partir de projets tournés vers l'avenir. Une multitude d'acteurs - associations, élus, techniciens, agriculteurs, entreprises agroalimentaires, professionnels du tourisme ou de la culture - débattent, à travers la « mise en patrimoine » d'un territoire, d'un foie gras, d'une race domestique, d'un champagne ou d'un savoir-faire..., d'autres types de rapport au monde (à l'espace, au temps, à l'habiter, au corps...) qu'il convient d'instituer. Et, patrimoine ne rimant ni avec « folklore » ni avec fermeture sur soi, ces articles démontrent que, pour y réussir, ce sont les avis de ces acteurs qu'il convient, avant tout, de prendre en compte. Cet ouvrage est issu d'un programme de recherche collectif financé par la mission du Patrimoine ethnologique du ministère de la Culture en 1994 et 1995 et intitulé « Nouveaux usages de la campagne et patrimoine ». Il est le résultat d'une animation scientifique qui, outre les responsables de la présente publication, a mobilisé sous l'autorité de la mission du Patrimoine ethnologique de nombreuses personnalités de la recherche et de la valorisation des territoires ruraux. Citons ceux qui nous ont accompagné dans la rédaction des textes de l'appel d'offres et dans les séminaires organisés aux Moussières et à Die : Noël Barbe, Jean Davallon, Françoise Dubost, Thierry Geffray, Philippe Goergen, Pierre-Antoine Landel, François Portet, Yvon Lamy, Bernadette Lizet, André Pitte. Qu'ils soient tous ici chaleureusement remerciés.
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Les Savoirs naturalistes populaires : Séminaire de Sommières, déc. 1983
Isabelle Chave, Christine Langlois, Pascal Liévaux
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 11 Décembre 2015
- 9782735119509
Les 12 et 13 décembre 1983, le Centre de rencontres de Sommières accueillait une trentaine de chercheurs représentant la grande majorité des équipes aidées par le ministère de la Culture sur un thème de l'appel d'offres lancé en 1982 par le conseil du Patrimoine ethnologique : les savoirs naturalistes populaires. Bien que bénéficiant des apports considérables des travaux des folkloristes, de l'école structuraliste et de la "nouvelle ethnologie" anglo-saxonne, les travaux menés autour des modes de perception et d'utilisation du milieu naturel ont connu en France un développement récent marqué par deux courants importants : le lancement dans les années 70 de programmes de recherche pluridisciplinaires associant sciences de la nature et sciences humaines (programme PIREN - programme interdisciplinaire de recherche en environnement -, ATP du C.N.R.S. - action thématique programmée - etc.), la création de nouvelles structures de protection et de gestion des milieux naturels comme les parcs nationaux ou naturels régionaux. C'est à cette époque que se développent grâce, en particulier, au Laboratoire d'ethnobotanique et d'ethnozoologie du Museum national d'histoire naturelle, des recherches nouvelles sur les relations milieu/société qui intègrent les apports de différentes disciplines comme l'ethnologie et l'écologie. De leur côté les parcs mettent en place, souvent autour d'écomusées ou de conservatoires génétiques, des opérations d'inventaire, de conservation, de revalorisation des savoirs traditionnels liés au milieu naturel. Les aménageurs prennent en effet conscience que l'érosion des savoirs naturalistes, la disparition d'un matériel végétal ou animal adapté, peuvent provoquer des déséquilibres dans le fonctionnement des écosystèmes.