Une victimologue anime un groupe de parole qui rassemble des auteurs de violences intrafamiliale. En attente de jugement ou de réinsertion, ces hommes dévoilent peu à peu leur vécu, les certitudes qui les animent, parlent de leurs failles, de leur besoin de dominer et de punir, des amitiés qu'ils développent dans leur foyer spécialisé... Au fil des ateliers, confrontée à leurs expériences et à leurs propos parfois dérangeants, l'autrice s'interroge sur sa propre histoire. Qu'est-ce qui a pu la conduire à écouter ces bourreaux ? Qu'en est-il des violences qu'elle-même a vécues, en tant qu'enfant, que femme, que mère ? Comment pousser ces hommes à reconnaître et assumer leur passé violent puis à se reconstruire autrement ?
Il m'a rappelé. Il me dit. Ça tire, des coups de feu, il se passe quelque chose, il y a un attentat à l'école Ozar Hatorah. Je n'arrivais pas à intégrer ce qu'il me disait ; Et puis au moment où il était en train de me parler ; Je reçois un appel de la préfecture et là ; Je comprends qu'il est en train de se passer quelque chose ; Et qu'il ne me raconte pas des bêtises ; Et c'est comme si ; En l'espace d'une seconde ; Vous comprenez que votre vie va être totalement bouleversée. Le 19 mars 2012, l'école Ozar Hatorah de Toulouse est prise pour cible par un tireur. Des feux dans ces mots est un texte poignant, tissant les récits de douze témoins de l'attentat. D'une poésie brute, ces voix racontent avec une bouleversante humanité cet épisode de notre histoire.
Pourquoi le djihadisme exerce-t-il une telle séduction sur certains jeunes ? Que faire de ceux qui se sont radicalisés ? Comment empêcher d'autres jeunes de basculer dans la radicalisation ? Ce livre défend une conviction : toute démarche de prévention doit associer les jeunes et les familles qui ont été confrontés à la radicalisation pour dissuader ceux qui souhaitent emprunter ce chemin. Les témoignages de Mansour, de Marie, d'Éric, de Tia et d'autres permettent de comprendre en profondeur leurs parcours, leurs motivations, leurs revirements et pourquoi le djihadisme séduit des jeunes en quête de sens, de place, d'aventure. Les récits des mères de djihadistes révèlent la détresse des familles, déchirées entre leur loyauté affective et un sentiment dévastateur de honte. Ils révèlent aussi leur besoin d'agir, de s'associer à la lutte contre la violence. Ils permettent d'explorer les sources du « choix » djihadiste et les moyens de l'éviter. L'approche préventive développée dans ce livre a été initiée en Belgique. Elle rencontre un intérêt croissant en France. Vincent de Gaulejac est professeur émérite à l'université Paris-VII-Diderot. Président du Réseau international de sociologie clinique, il est l'auteur d'une vingtaine de livres, notamment Les Sources de la honte et La Lutte des places. Isabelle Seret est journaliste, sociologue clinicienne formée à la victimologie. Elle accompagne des jeunes et des familles confrontés à la radicalisation pour les mobiliser dans des programmes de prévention. Le préfacier, Roland Gori est psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à Aix-Marseille Université.