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Prix
Jean Birnbaum
-
Seuls les enfants changent le monde
Jean Birnbaum
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 29 Septembre 2023
- 9782021507928
Après le succès du Courage de la nuance, Jean Birnbaum poursuit son enquête sur l'« héroïsme du doute » avec une réflexion personnelle et politique sur l'enfance.
Dans ce nouveau livre, il montre comment la naissance d'un enfant fait vaciller toute certitude. Ce qui l'intéresse, c'est une expérience banale mais qui a peu attiré l'attention des penseurs : devenir le parent d'un enfant, c'est constater ses effets sur notre rapport aux autres et sur notre vision politique des choses. Si, depuis Socrate, le philosophe est celui qui dynamite nos préjugés, alors le bébé s'impose comme le plus subversif des philosophes.
Cette fois encore, Jean Birnbaum mêle réflexions et émotions. Il se tourne vers des auteurs aimés (Hannah Arendt, Georges Bernanos, Roland Barthes, Rosa Luxemburg...) et puise dans sa propre expérience. À l'heure où le mouvement « No kids » dénonce la procréation comme une catastrophe intime et écologique, ce livre proclame la solidarité essentielle entre espoir d'une société meilleure et promesse de la vie donnée, transmise, sauvée ; il n'y a pas d'émancipation sans générations, pas d'avenir sans enfants, pas de fraternité sans bébés.
Jean Birnbaum dirige Le Monde des livres. Il est l'auteur de plusieurs essais parus au Seuil, notamment Un silence religieux. La gauche face au djihadisme (2016, prix Aujourd'hui) et Le Courage de la nuance (2021, prix François Mauriac). -
« Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison », disait Albert Camus, et nous sommes nombreux à ressentir la même chose aujourd’hui, tant l’air devient proprement irrespirable. Les réseaux sociaux sont un théâtre d’ombres où le débat est souvent remplacé par l’invective : chacun, craignant d’y rencontrer un contradicteur, préfère traquer cent ennemis. Au-delà même de Twitter ou de Facebook, le champ intellectuel et politique se confond avec un champ de bataille où tous les coups sont permis. Partout de féroces prêcheurs préfèrent attiser les haines plutôt qu’éclairer les esprits.
Avec ce livre, Jean Birnbaum veut apporter du réconfort à toutes les femmes, tous les hommes qui refusent la «brutalisation» de notre débat public et qui veulent préserver l’espace d’une discussion aussi franche qu’argumentée. Pour cela, il relit les textes de quelques intellectuels et écrivains qui ne se sont jamais contentés d’opposer l’idéologie à l’idéologie, les slogans aux slogans. Renouer avec Albert Camus, George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron, Georges Bernanos, Germaine Tillion ou encore Roland Barthes, ce n’est pas seulement trouver refuge auprès de figures aimées, qui permettent de tenir bon, de se tenir bien. C’est surtout retrouver l’espoir et la capacité de proclamer ceci : dans le brouhaha des évidences, il n’y a pas plus radical que la nuance.
Jean Birnbaum dirige Le Monde des livres. Il est l’auteur de plusieurs essais, et notamment d’Un silence religieux. La gauche face au djihadisme (2016, prix Aujourd’hui) et La Religion des faibles. Ce que le djihadisme dit de nous (2018, prix Montaigne). -
Quand l'enfance nous raconte
Nicolas Gauvrit, Najat Vallaud-Belkacem, Jean Birnbaum, Isabelle Santiago, Jean-Luc Gleyze
- Editions de l'Aube
- MONDE EN COURS - ESSAIS
- 13 Septembre 2024
- 9782815960977
Que nous disent les enfants de leurs parents et grands-parents ? Quels traits de nous-mêmes méconnus, surprenants, inattendus ou significatifs peut-on deviner en scrutant les visages et les vies de nos rejetons ? Quelles enfances si différentes des nôtres peuplent nos sociétés changeantes, où tant se passe sur les écrans bleutés et dans les nouveaux cocons intimes des villes et des campagnes ? Que lit-on quand l'enfance nous raconte ?
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Qu'est-ce donc qu'être humain aujourd'hui ?
La question, très actuelle, est celle de l'éthique et de ses conditions de possibilité. À quels gestes reconnaît-on une personne qui se comporte de façon humaine, simplement et solidement humaine ? Si "se montrer" humain, c'est offrir cette "épiphanie du visage" que Levinas affirmait être la condition de tout lien et de toute justice, peut-on encore "être humain" quand on doit être masqué ? Voulons-nous d'une humanité démissionnaire et spectatrice d'elle-même, confiant à des algorithmes le soin de maîtriser les aléas de l'existence ? Réussirons-nous à mettre fin à la hiérarchisation sexuée de notre monde commun afin que les femmes deviennent pour de bon les égales des hommes ?
Telles sont quelques-unes des questions essentielles auxquelles tentent de répondre les auteurs de ce livre.
Textes de Dominique Avon, Étienne Balibar, Étienne Bimbenet, Alain Caillé, Patricia Eichel-Lojkine, Camille Froidevaux-Metterie, Donatien Grau, Sandra Laugier, Andrea Marcolongo, Élisabeth Roudinesco, Marie-Françoise Sales. -
Au début, on pouvait croire à une mode passagère. Et puis la vogue est devenue lame de fond : aujourd'hui, l'amour de la philosophie constitue une passion partagée. Comme si notre société renouait avec une promesse des Lumières, que Diderot résumait ainsi : "Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire !"
Voilà pourquoi on lira ici une réflexion critique : en effet, l'espérance de la "philo pour tous" menace sans cesse de nourrir le marketing démagogique du "développement personnel". Une réflexion politique attentive au genre, aussi, car bien que la pensée n'ait pas de sexe, le masculin l'emporte dans l'image commune que l'on se fait du "philosophe". Une réflexion pédagogique et paradoxale : si philosopher, c'est "penser par soi-même", ce geste autonome peut-il s'en remettre à une parole enseignante ? Une réflexion historique et culturelle, enfin, car il faut se demander ce qu'il en est de la philosophie ailleurs qu'en Occident. La pratique de la philosophie nous amène à nous défaire de nos certitudes et à nous bricoler une éthique en actes, qui nous permet de tenir bon, de nous tenir bien : apprendre à philosopher, c'est apprendre à être libre. Voilà une urgence collective et un impératif pour tous. -
Un silence religieux ; la gauche face au djihadisme
Jean Birnbaum
- Seuil
- H.C. essais
- 7 Janvier 2016
- 9782021298413
Alors que la violence exercée au nom de Dieu occupe sans cesse le devant de l'actualité, la gauche semble désarmée pour affronter ce phénomène. C'est qu'à ses yeux, le plus souvent, la religion ne représente qu'un simple symptôme social, une illusion qui appartient au passé, jamais une force politique à part entière.
Incapable de prendre la croyance au sérieux, comment la gauche comprendrait-elle l'expansion de l'islamisme ? Comment pourrait-elle admettre que le djihadisme constitue aujourd'hui la seule cause pour laquelle un si grand nombre de jeunes Européens sont prêts à aller mourir à des milliers de kilomètres de chez eux ? Et comment accepterait-elle que ces jeunes sont loin d'être tous des déshérités ?
Là où il y a de la religion, la gauche ne voit pas trace de politique. Dès qu'il est question de politique, elle évacue la religion. Voilà pourquoi, quand des tueurs invoquent Allah pour semer la terreur en plein Paris, le président socialiste de la France martèle que ces attentats n'ont " rien à voir " avec l'islam.
Éclairant quelques épisodes de cet aveuglement (de la guerre d'Algérie à l'offensive de Daech en passant par la révolution islamique d'Iran), ce livre analyse, de façon vivante et remarquablement documentée, le sens d'un silence qu'il est urgent de briser.
Jean Birnbaum dirige Le Monde des livres. Il est l'auteur de plusieurs essais, tous parus chez Stock, parmi lesquels : Leur jeunesse et la nôtre. L'espérance révolutionnaire au fil des générations (2005) et Les Maoccidents. Un néoconservatisme à la française (2009).
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La religion des faibles ; ce que le djihadisme dit de nous
Jean Birnbaum
- Seuil
- Documents (H.C)
- 20 Septembre 2018
- 9782021346503
" Le croyant est le miroir du croyant ", affirme le djihadiste. Par ces mots, il adresse à l'Occident un défi : toi qui ne me prends jamais au sérieux, contemple ma ferveur et vois ta propre foi.
Alors, faisons face. Saisissons le miroir. Observons l'image qu'il nous renvoie, nous qui sommes si réticents à dire " nous ", parce que ce serait délimiter une frontière avec " eux ". Mais le djihadiste nous y contraint. " Nous aimons la mort comme vous chérissez la vie ", martèle-t-il, de Ben Laden à Merah. Et en disant vous il exhibe un nous. Du même coup, il dévoile la pieuse arrogance qui nous désarme : nous sommes convaincus d'être le centre du monde, le seul avenir possible, l'unique culture désirable.
Or, le djihadisme sème le doute. Sa puissance de séduction révèle la fragilité de " notre " universalisme. Nous voici donc obligés d'envisager autrement les rapports de force passés (l'histoire des colonialismes) et présents (depuis l'affaire Rushdie jusqu'à Charlie). Nous voici également contraints de porter un regard neuf sur la conquête des libertés (démocratiques, sociales, sexuelles...) qui distinguent l'Europe comme civilisation.
Au miroir du djihadisme, cette croyance conquérante, nous découvrons ce qu'est devenue la nôtre : la religion des Faibles.
Jean Birnbaum dirige le Monde des livres. Il est l'auteur de plusieurs essais, et notamment d'Un silence religieux. La gauche face au djihadisme (2016), auquel cet essai fait suite.
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L'identité, pour quoi faire ?
Collectif, Jean Birnbaum
- Gallimard
- Folio essais
- 8 Octobre 2020
- 9782072916557
Parce qu'on l'associe spontanément, aujourd'hui, à une série d'inquiétudes portant sur la culture, les traditions, les manières de vivre, et parce qu'elle peut nourrir une rhétorique d'exclusion, voire de violente intolérance, la notion d'identité est parfois réduite à ses enjeux les plus périlleux. Or elle dépasse de loin ces seuls débats. Avant même de toucher à la politique, la question de l'identité s'impose à tout individu conscient, sous la forme de ce mystère que Francis Wolff résumait ainsi : « Je suis toujours le même comme une chose et pourtant je suis, comme les événements, cause de certains événements, mes actes. Je change sans cesse et pourtant je suis toujours celui que j'ai toujours été. Mystère de l'identité : qui suis-je ? »Cette interrogation, qui engage la façon dont une vie peut faire continuité, concerne chacune et chacun. Évacuer « l'identité », en faire un mot maudit, un mot moisi, sous prétexte qu'il provoquerait une dérive « essentialiste », ce serait passer à côté de l'essentiel. Ce serait ignorer que, pour déconstruire l'identité, il faut d'abord en affirmer l'épaisseur humaine, et même, peut-être, en revendiquer la puissance émancipatrice.
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Dans nos démocraties contemporaines, le pouvoir passe souvent pour être introuvable. Les gouvernants se voient régulièrement soupçonnés de n'être que les pantins des "vrais" puissants, les marionnettes de forces situées en dehors de tout contrôle populaire. En même temps, chacun a plus ou moins conscience que le propre de la démocratie, c'est de faire en sorte que le pouvoir soit partout et nulle part, qu'on ne puisse mettre la main dessus, qu'il n'appartienne à personne, et surtout pas à ceux qui l'exercent - bref qu'il soit un "lieu vide".
Si le pouvoir est un lieu vide, il n'y a pas de conjonction possible entre le pouvoir, la loi et le savoir ; pas de monarque absolu, de Führer ni de Duce, moins encore de Secrétaire général omniscients. En sorte que la question du pouvoir donne lieu à un questionnement interminable, sur sa nature, sa source, son efficace.
Parce qu'il n'est jamais là où l'on croit, le pouvoir déçoit forcément. Mais pour demeurer démocratique, il lui faut échapper à tous... Ce paradoxe concentre beaucoup des questions qui enflamment nos débats politiques les plus contemporains. Il nourrit les réflexions de cet ouvrage. -
De quoi avons-nous peur ?
Jean Birnbaum, Collectif
- Gallimard
- Folio essais
- 10 Octobre 2018
- 9782072789168
Il y a quelques années, un Forum Philo Le Monde/ Le Mans entièrement consacré au thème de la "peur" aurait été impensable. Trop étroit, ou trop sombre. Pourtant, lorsque cette idée a été suggérée à l'automne 2016, la réaction a été unanime : ce qui aurait naguère suscité une réticence relevait maintenant de l'urgence.
La peur s'imposait comme une évidence.
Est-ce un effet des attentats djihadistes ? Le résultat de la précarité sociale, des nouvelles tensions géopolitiques ou des multiples dérèglements climatiques ? Quoi qu'il en soit, la peur est là, multiforme et solide. Plutôt que de l'écarter d'un revers de main en affirmant qu'elle est sans objet ou qu'elle relève d'une orchestration politique (le fameux "gouvernement de la peur"), il convient de l'affronter. L'enjeu importe. En effet, si la crainte est classiquement envisagée comme le ressort du despotisme, la communauté de la peur ne saurait tenir lieu de communauté politique. D'où la nécessité de la surmonter, ou du moins de la déconstruire. Des philosophes, des historiens mais aussi des écrivains, un comédien, un cinéaste et même un artiste de cirque ont tenté de penser cet effroi collectif qui entrave le présent et menace d'annuler l'avenir. Voici le fruit de leurs réflexions. -
Tout commence par un aphorisme de René Char extrait des Feuillets d'Hypnos : "Notre héritage n'est précédé d'aucun testament." Il ne constitue pas "une donnée" identifiable ou 'un donné' calculable, même s'il nous a bien été offert. Ce dont nous héritons n'est souvent ni nommable ni saisissable une fois pour toutes. Pourquoi cela ? Déjà parce que nous héritons de souvenirs autant que d'oublis. Souvent nous ne savons pas qui furent nos donateurs et comment se nomment nos trésors. Les contemporains n'ont pas conscience de la tradition dont ils pourraient, s'ils l'assumaient, se constituer en héritiers.
L'aphorisme de René Char nous demande de repenser ensemble l'autrefois, le maintenant et l'après de toute transmission. Le passé refoulé finit toujours par faire retour à travers symptômes, crises ou séismes de notre présent. Comment donc se constitue une tradition lorsque son contenu, héritage du passé, nous vient de grands-parents trop mystérieux ou de trésors incompréhensibles qui se retrouvent, sans qu'on les ait choisis, entre nos mains, au fond de notre coeur ou juste sous nos pieds ?
Après avoir reconnu et nommé notre héritage, voici donc qu'il nous
échoit de le partager, de le transmettre. Mais de quelle façon penser un tel partage ? -
Leur jeunesse et la nôtre ; l'espérance révolutionnaire au fil des générations
Jean Birnbaum
- Stock
- Essais - Documents
- 28 Septembre 2005
- 9782234067929
Voici une expérience singulière : à quatorze ans, vouloir changer le monde. À quatorze ans, se mouiller pour ses idées, monter à l'assaut du ciel, endurer l'angoisse du militant. À entendre certains « soixante-huitards » revenus de tout, et qui prétendent avoir été les ultimes représentants de la jeunesse révolutionnaire, cette expérience serait désormais impensable : « Après nous, le désert politique », affirment-ils... À mille lieux de cette nostalgie stérile, Jean Birnbaum a voulu savoir comment l'espérance révolutionnaire se transmet entre les générations. Et si cette « enquête en filiation » est menée au miroir du mouvement trotskiste, c'est que ce courant singulier a maintenu vivante, tout au long du XXe siècle, une tradition minoritaire mais opiniâtre d'émancipation. En France plus qu'ailleurs, les traits spécifiques de cette tradition (l'écoute des aînés, la passion des textes...) en ont fait l'une des plus grandes écoles politiques et intellectuelles. Entre la génération des années 1930, isolée, pourchassée, affrontant à la fois le stalinisme et le fascisme, et celle des années 1960, solidaire des peuples colonisés, la continuité fut tant bien que mal assurée. De cette mémoire fraternelle, entre révolte et mélancolie, que reste-t-il maintenant ? Des jeunesses de jadis et d'hier à celles d'aujourd'hui, inventant, avec l'« altermondialisme », de nouvelles radicalités sans frontières, quelles sont les filiations ? À partir d'entretiens approfondis avec des militants, actuels ou anciens, célèbres ou inconnus, Jean Birnbaum restitue avec force des figures et des destins hors du commun, mais repère aussi la trace des déceptions et des déchirures intimes : sur la question juive, par exemple, ou encore sur les dérives sectaires. Au fil de ce parcours critique et au coeur de ces propos, n'en vibre pas moins l'exigence qui anime toute « génération » digne de ce nom : celle d'une justice à venir, par-delà le monde présent.
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Mai 1968 - mai 2008, de la politique à la religion : parmi les maoïstes français, ils sont quelques-uns à avoir emprunté ce chemin. Qu'ils soient croyants ou athées, ils sont passés d'une scène marxiste à une scène spirituelle : de Mao à saint Paul, pour Alain Badiou, Guy Lardreau ou Christian Jambet ; de Mao à Moïse, pour Benny Lévy, Jean-Claude Milner et leurs camarades. Par-delà les divergences, ils se retrouvent désormais sur ce nouveau front. Mais ils ne se sont pas « rangés ». L'argent ne les intéresse guère, le conformisme bourgeois ne leur inspire que mépris. Pour ces hommes de plume, l'essentiel est ailleurs. Ils connaissent la France, le pouvoir qu'exercent les idées ici. Ils savent que la guerre intellectuelle, la seule qui compte, est une bataille de longue durée. Ainsi, les anciens « maos » n'ont pas cessé de croire. Avec le temps, l'objet de leur foi s'est déplacé, voilà tout. Hier, pour chacun, la Cause se situait à Pékin, au coeur de l'Orient rouge. Aujourd'hui, pour certains, la Cause s'appelle Occident. « L'Ouest », comme dit André Glucksmann. Chez ceux-là, d'une radicalité à l'autre, le glissement a quelques conséquences. Quarante ans après Mai 68, ces anciens gauchistes fustigent les Lumières, les penchants démocratiques et autres naïvetés progressistes : égalitarisme, anti-racisme ou pacifisme. Telle est donc la thèse de ce livre : dans leur style flamboyant, sans nuance ni pitié, les « Maoccidents » se tiennent à l'avant-garde d'une révolution culturelle qui s'appelle néoconservatisme.
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La face visible de l'homme en noir
Jean Birnbaum, Raphael Chevenement
- Stock
- Essais - Documents
- 20 Septembre 2006
- 9782234067325
C'est un grand professionnel du petit écran : voici près de dix ans que vedettes et personnalités défilent sur son plateau. Et quel que soit le jugement que l'on porte à son égard, il faut admettre que son émission épouse un certain air du temps. Etudier le discours qui lui est attaché, en exhiber les traits originaux, c'est éclairer les passions et les angoisses de notre société.
Il parle des hommes, de leur cinéma, de leur politique. Des femmes aussi, de leur corps surtout. Et puis de magouilles, d'impostures et de mystérieux complots. Sur ce plateau, tout un monde fantasmagorique se trouve convoqué, où rien n'arrive par hasard, où la vérité demeure sans cesse à dévoiler : à une heure de grand écoute, sous les yeux d'un comique envoûté, d'une irrésistible top-model ou d'un philosophe consterné, il fait du bon sens « conspiratif » et du style « paranoïde » de vraies valeurs high-tech. De quoi ces obsessions font-elles symptôme en démocratie ? Et pourquoi une telle cérémonie vient-elle flatter si agréablement les honnêtes gens ?
Notre méthode est simple. Elle consiste à prendre l'animateur au mot. Plonger dans l'archive télévisuelle, visionner les émissions, semaine après semaine, histoire de repérer thèmes privilégiés et continuités rhétoriques (codes, mots de passe, combinaisons symboliques?), par-delà la sidération de l'instant et les illusions du (faux) direct. D'emblée, le lecteur doit donc en être averti : l'ouvrage qu'il tient entre ses mains ne prétend pas, lui, livrer la « face cachée » du personnage, ni révéler sa « part d'ombre ». Nous n'avons pas enquêté sur ses « réseaux », nous n'avons pas interrogé ses meilleurs ennemis, nous n'avons pas fouillé dans son passé?
Aux « coulisses », nous avons préféré l'image telle qu'elle se donne à voir, le discours tel qu'il se déploie. Nul jugement, ici : décrire suffit. Car à l'horizon de cette enquête sur la « face visible » du phénomène (la seule qui compte, à la fin), il y a une conviction : non, la vérité de l'époque n'est pas « ailleurs » ; elle explose là, sous nos yeux, en pleine lucarne, « face caméra ». -
Les larmes de l'histoire : de Kichinev à Pittsburgh
Pierre Birnbaum
- Gallimard
- NRF Essais
- 14 Janvier 2022
- 9782072757655
Écrire l'histoire du judaïsme, est-ce narrer le récit d'une vallée de larmes ?
Non répondit longtemps un des plus grands historiens du judaïsme, Salo Baron (1895-1989). Né en Galicie, au sein de l'empire des Habsbourg, invité à enseigner à New York en 1926, il découvrit alors ce qu'il pensait être l'exceptionnalisme américain.
Société neuve, les États-Unis n'ont pas connu les Croisades, les affres du Moyen Âge, les malheurs de l'Inquisition, les pogromes de l'Europe de l'Est et de l'empire russe, dont celui de Kichinev en 1903 marqua tous les esprits ; ils ont échappé au pire, à l'expulsion des Juifs européens. Baron en est persuadé, les États-Unis démentent à eux seuls ce qu'il appelle ' la vision lacrymale de l'histoire ', le récit du destin du judaïsme comme la liste ininterrompue des persécutions et des massacres. Tout au plus les Juifs américains se heurtent-ils à des préjugés, à des barrières sociales dans les clubs et les universités, mais jamais à un antisémitisme théorisé en idéologie politique à l'instar de l'Allemagne et de la France.
Pourtant, en avril 1913 éclate à Atlanta l'affaire Leo Franck, le lynchage d'un Juif accusé du meurtre rituel d'une jeune fille. Première manifestation d'un antisémitisme de haine qui va éclore jusqu'à nos jours, porté par les suprémacistes blancs. Des centaines de synagogues ont brûlé au cours des décennies, jusqu'au massacre de Pittsburgh en 2018 et aux slogans antisémites lors de la tentative de putsch contre le Capitole en janvier 2021.
La romance de l'exceptionnalisme sanctifiée par Salo Baron et à sa suite par les historiens du judaïsme américain se trouve-t-elle ainsi durablement démentie ? Est-ce ici aussi le retour de l'histoire lacrymale ? -
La tentation nationaliste
Pierre Birnbaum, Régis Meyran
- Éditions Textuel
- Essais Textuel
- 9 Mars 2022
- 9782845978942
Le grand historien Pierre Birnbaum livre son analyse des raisons du retour en force du nationalisme, thème au coeur de la campagne p résidentielle. Il voit dans le déclin de l'État la source du repli vers un nationalisme agressif réactionnaire et désignant des ennemis irréductibles. Birnbaum démontre comment des variables internes et externes minent cet État qui n'apparaît plus comme le garant de la cohésion nationale et de la citoyenneté partagée.
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Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques
Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum, Philippe Braud
- Armand Colin
- Dictionnaire
- 7 Juin 2023
- 9782200637521
Ce Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques couvre deux domaines distincts, la théorie politique (ses concepts, ses méthodes), et la pratique, inscrite dans les institutions politiques et dans l'exercice du pouvoir.
Ce dictionnaire traite en priorité de la France et des pays francophones, tout en s'efforçant d'élargir le champ de la comparaison à la dimension européenne et même mondiale.
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Marcel Proust : l'adieu au monde juif
Pierre Birnbaum
- Seuil
- Biographies-Témoignages
- 2 Septembre 2022
- 9782021506839
Cent ans après la mort de Marcel Proust, le 18 novembre 1922, on n’en finit pas de dénombrer ses contradictions, ses ambiguïtés et ses équivoques. Proust est catholique – « j’aime le catholicisme et je veux l’aimer » – tout en défendant les Juifs ; il se moque de l’antisémitisme, mais fait parfois sien le vocabulaire de Drumont ; se présente comme un « ardent dreyfusard », mais se métamorphose au cours de l’affaire et après son dénouement en un dreyfusard « désenchanté ». S’il condamne le nationalisme de ses amis antisémites comme Léon Daudet ou Maurice Barrés qui taisent sa judéité, il admire sans réserve ou presque leurs œuvres littéraires. Conservateur dans l’âme, fasciné par l’aristocratie, hostile au socialisme et à toute forme de bouleversement social, il demeure aussi sensible, par « atavisme » familial, à l’univers yiddish ou à certains rituels de la vie juive tout en faisant siens les codes culturels, les croyances et les manières de vivre des salons de la haute société chrétienne. C’est alors l’image d’un Juif non-juif qui se dessine.
Pierre Birnbaum entreprend de raconter et de déplier ces ambiguïtés, en suivant pour la première fois l’immense correspondance de Proust en la replaçant dans son contexte politique – de l’affaire Dreyfus à la loi de séparation de l’Église et de l’État jusqu’à la Première guerre mondiale. Loin des personnages de la Recherche, c’est Proust qui révèle ses partis pris.
Pierre Birnbaum, professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est spécialiste de l’histoire de la IIIe République et des Juifs d’État. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d’État, de Gambetta à Vichy (Fayard, 1992 ; Points, 1994) et Léon Blum. Un portrait (Seuil, 2016 ; Points, 2017). -
La leçon de Vichy ; une histoire personnelle
Pierre Birnbaum
- Seuil
- Histoire (H.C.)
- 12 Septembre 2019
- 9782021428124
Pierre Birnbaum, le théoricien de l'État fort à la française dont il a dessiné l'idéal-type, universaliste et protecteur des minorités, est né en juillet 1940, à Lourdes, quelques jours après l'instauration du régime de Vichy, de parents juifs et étrangers, dans une famille persécutée puis traquée par " l'État français " et par l'Occupant. À l'âge de deux ans, il est confié à une famille de fermiers des Hautes-Pyrénées avec sa soeur à peine plus âgée. Enfant caché, il doit sa survie à des Justes alors que les hauts fonctionnaires du régime de Vichy collaborent à la chasse aux Juifs.
Par un étrange déni, il ne s'était jusqu'ici jamais interrogé dans son travail sur cet " État français " qui a mobilisé tous les moyens pour les traquer, lui et sa famille. Il retrace, dans ce livre émouvant, les années de persécution de son enfance à partir d'archives
saisissantes, tant locales que nationales, et se fait l'historien de sa propre histoire. Il pose surtout en des termes nouveaux, depuis le coeur de sa théorie, la question de la continuité entre la République et Vichy. L'État devenu " français " sous la houlette des droites extrêmes, est-ce encore l'État ?
Cet ouvrage d'une force singulière ne manquera pas de susciter le débat sur un pan de notre histoire toujours disputé. Car, conclut Pierre Birnbaum, le fait que les hauts fonctionnaires passés au service de Vichy aient été si peu sanctionnés pour leurs responsabilités dans la persécution et la déportation des Juifs de France reste un héritage lourd à porter. Toutes les conséquences de la leçon de Vichy n'ont pas été tirées.
Professeur émérite à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Pierre Birnbaum est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d'État, de Gambetta à Vichy (Fayard, 1992 ; Points Histoire, 1994), Léon Blum. Un portrait (Seuil, 2016 ; Points Histoire 2017) et Où va l'État ? (Seuil, 2018). -
" La plus personnelle des biographies de référence ", Robert Paxton
Dans ce portrait passionné et souvent inattendu, Pierre Birnbaum redonne pleinement vie à Léon Blum : le dreyfusard, l'homme de Juin 36 et de ses immenses conquêtes sociales, mais aussi le jeune dandy aux goûts littéraires d'avant-garde, l'homme d'action doté d'un réel courage physique, l'avocat de l'émancipation sexuelle des femmes, l'amoureux aux multiples vies. Il relit aussi ses engagements à la lumière de l'histoire de ces Juifs d'État, " fous de la République ", auxquels il a consacré un livre qui a fait date. Figure accomplie de la citoyenneté républicaine, Blum ne renia jamais sa judéité.
Une vision singulièrement renouvelée.
Pierre Birnbaum, professeur émérite à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Les Fous de la République. Histoire politique des juifs d'Etats, de Gambetta à Vichy (Seuil, 1994), Le Moment antisémite. Un tour de la France en 1898 (Fayard, 1998), La République et le cochon (Seuil, 2013) et Les Désarrois d'un fou de l'Etat : entretiens avec Jean Baumgarten et Yves Déloye (Albin Michel, 2015).
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Dans un grenier à Stockholm, Daniel Birnbaum trouve un classeur abandonné portant la mention « Papiers laissés par Imm ». Les documents ainsi conservés ont appartenu à son grand-père Immanuel et dévoilent l'incroyable histoire de ce journaliste, connu par son nom de plume « Dr B. », qui arrive en Suède comme réfugié au début de la Guerre. Fils du cantor de la synagogue de Knigsberg, converti au protestantisme, condisciple de Walter Benjamin, Immanuel Birnbaum a fui le nazisme en 1933 pour être correspondant de journaux de langue allemande en Europe.À l'automne 1939, la capitale suédoise est au centre des négociations diplomatiques intenses, et Immanuel est aspiré dans un monde de double jeu. D'un côté, il travaille pour la maison d'édition Fischer repliée à Stockholm, et aide des espions britanniques à diffuser de la propagande en Allemagne. Mais, d'un autre côté, dans une lettre rédigée à l'encre sympathique, il dévoile à de mystérieux correspondants allemands le plan anglais de faire sauter le port d'Öxelsund par lequel transite une partie du minerai de fer nécessaire aux industries de guerre allemandes. Cette action devait forcer la Suède neutre à entrer en guerre. La lettre est interceptée et Immanuel est arrêté par les autorités suédoises. Dans Dr B., Daniel Birnbaum raconte ainsi sous forme romanesque ce qu'a vécu son grand-père en Suède à une période chaotique et éprouvante. Est-il un espion, un résistant, ou un journaliste manipulé ? Mais où commence la fiction ? Car le personnage principal du Joueur d'échecs de Stefan Zweig s'appelle lui aussi « Dr B. ». Il ne s'agit sûrement pas d'une coïncidence.
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Les importantes mobilisations catholiques des années récentes à l'encontre du mariage pour tous, de la procréation assistée ou de la question du genre propulsent soudain au premier plan de la société des enjeux culturels qui évoquent les conflits liés à la sécularisation mise en oeuvre par la Troisième République. La remise en question de la neutralité de l'espace public tout comme l'expression abusive de « communautés imaginées » de toutes sortes provoquent le renouveau d'affrontements culturels inédits propices à tous les dérapages.
Lorsqu'en janvier 2014 éclate la manifestation « Jour de colère », comme autrefois mais dans un contexte de grande faiblesse de l'État, les citoyens juifs sont, à nouveau, souvent désignés comme responsables de la dénaturation de la société française. Les funestes « La France aux Français », les « Mort aux Juifs ! » accompagnés de slogans révisionnistes ou anti-israéliens se font entendre dans les rues de Paris. « Jour de colère » révèle une alliance incertaine qui se noue entre catholiques intransigeants, extrême droite nationaliste et certains jeunes issus fréquemment de l'immigration nord-africaine dans une commune détestation des Juifs considérés comme pervertisseurs de la nation et oppresseurs des peuples.Pierre Birnbaum est professeur émérite à l'université Paris I. -
Les deux maisons ; essai sur la citoyenneté des Juifs (en France et aux Etats-Unis)
Pierre Birnbaum
- Gallimard
- NRF Essais
- 18 Octobre 2012
- 9782072312786
À quoi sert de s'interroger sur la nature de la citoyenneté aux États-Unis et en France à partir de l'exemple des Juifs? À penser à nouveaux frais la question du rapport entre la religion et l'espace politique en Occident.
La Révolution française, on le sait, prolongeant l'action de l'État fort, construit un espace public qui s'efforce de laminer toutes les formes d'appartenance identitaire en cantonnant celles-ci au seul espace privé. L'intégration des Juifs français leur permet l'accès aux sommets de l'État, selon une mobilité vers l'élite politico-administrative sans égale dans l'Histoire, mais suscite à leur encontre un antisémitisme politique neuf, de l'Affaire Dreyfus à Vichy.
Les Juifs américains, on le découvrira dans cet ouvrage d'une richesse d'information peu commune, ne connaissent en rien ce brillant destin public : dans une société à État faible, leur émancipation formelle et la reconnaissnace de la pérennité de leur culture, conquises dès la Révolution, ne valent qu'à l'échelle de l'État fédéral. À partir des années trente, le New Deal et sa logique de nationalisation de la société font que désormais les lois fédérales s'appliquent au niveau des États : des Juifs rejoignent le pouvoir politique dénoncé dès lors comme un 'Jew Deal'. Plus tard, dans les années soixante, quelques juges juifs de la Cour suprême contribuent grandement à la sécularisation de la nation chrétienne, provoquant, comme en France, de vives réactions antisémites.
L'exemple des Juifs permet donc de camper deux grands modèles de rapports du politique au religieux : l'émancipation à la française ouvre la porte de la citoyenneté dans l'espace public sécularisé en ignorant toute identité autre que nationale ; l'émancipation à l'américaine se révèle davantage propice à l'épanouissement des identités religieuses qu'à leur entière reconnaissance comme citoyenneté. Les promesses des 'deux maisons' sont distinctes et les désillusions dissemblables. -
Management et innovation dans l'immobilier : les défis à relever d'un secteur en mutation
Thierry Cheminant, Frédéric Distler, Fana Rasolofo-Distler, Gilles Henry, Claude Birnbaum
- Dunod
- Hors Collection
- 3 Novembre 2021
- 9782100834662
Innover c'est s'adapter, tel est le credo des professionnels de l'immobilier qui doivent se révéler êrte créatifs et entreprenants dans un secteur de plus en plus incertain et mouvant. La mise en oeuvre d'un véritable management de l'innovation et de « l'imagination » s'impose aux acteurs de l'immobilier, sans laquelle un certain nombre d'entre eux disparaitront.
Les six auteurs de cet ouvrage proposent un tour d'horizon du secteur de l'immobilier dans toutes ses variétés et complexités.
La question du pilotage de la responsabilité sociale des entreprises dans le champ de l'immobilier interroge le management partenarial et la responsabilité sociale des entreprises. Ces mêmes entreprises sont également confrontées de plein fouet à la révolution numérique et aux changements des comportements clients qui deviennent de plus en plus informés et « experts ». C'est la remise en cause progressive du statut des professionnels qui se joue là et qui incite ces derniers à repenser leurs modalités d'intervention et leur formation, fondement de leur légitimité.
Cette dynamique sociétale se retrouve dans l'évolution du logement social contraignant les bailleurs sociaux à repenser leurs investissements, leur management et leur rapport aux locataires qui deviennent des clients dans une société de plus en plus marchande du fait d'un retrait progressif de l'Etat et des collectivités publiques.
Cette dynamique impacte également depuis les dernières lois votées les modalités de gestion des agences immobilières, de la promotion, du syndic de copropriété.