" A la recherche de la peur ", l'historien Jean Delumeau a réussi une peinture sans précédent de l'Occident du XIVe au XVIIIe siècle, tout à la fois histoire des mentalités, histoire de la vie quotidienne.
L'auteur dépeint:
I. " Les peurs du plus grand nombre " (peur de la mer, peur des ténèbres, peur de la peste, etc.);
II. " La culture dirigeante et la peur " (l'attente de Dieu, la présence de Satan et de ses agents _ le juif, la femme _, la sorcellerie...).
Né à Nantes en 1923, agrégé d'Histoire, Jean Delumeau est depuis 1975 professeur au Collège de France. Il a derrière lui une oeuvre importante, marquée par des ouvrages qui lui ont valu une réputation internationale. Sa thèse sur Rome au XVIe siècle a été rediffusée dans une collection pour le grand public. La Civilisation de la Renaissance a obtenu le prix Gobert de l'Académie française en 1968. Les deux livres de la " Nouvelle Clio ", Naissance et affirmation de la Réforme et Le Catholicisme entre Luther et Voltaire, ont ouvert de nouvelles voies à l'historiographie religieuse. Enfin, Le Christianisme va-t-il mourir? continue de connaître un grand succès. Jean Delumeau est directeur de la collection " Les Temps et les Hommes " (Hachette) et codirecteur de la " Nouvelle Clio " (P.U.F.).
La religion de demain sera-t-elle l?agnosticisme ? Jamais, en Occident, la foi traditionnelle, n?a été tant remise en cause. La tendance au syncrétisme fait fortune, les sectes ont chaque jour de nouveaux adeptes et, partout, le repli sur des intégrismes agressifs semble s?accentuer. Ce sont là les aspects les plus visibles du fait religieux aujourd?hui. Il en est beaucoup d?autres de par le monde, plus difficiles à saisir, car ce que représente la religion pour des millions de croyants nous échappe souvent.
Cette série, qui reprend les divers chapitres d?un ouvrage paru en 1993, a une ambition : faire découvrir la diversité du patrimoine spirituel de l?humanité et montrer l?esprit de chaque confession ? christianisme, judaïsme, islam, mais aussi hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, shintô, religions d?Afrique.
Au-delà de la diversité des croyances qui y sont décrites, cette encyclopédie des grandes religions ? à laquelle ont participé des représentants de chaque confession, des historiens et des sociologues ? nous invite à réfléchir sur l?homme religieux de tous les temps. L?homme a besoin de rites et de sacré pour retrouver à la fois l?ordre universel et des raisons de vivre. Toutes les religions, dans le langage qui leur est propre, exaltent la sagesse et la compassion, la sincérité et l?humanité.
La religion de demain sera-t-elle l'agnosticisme? Jamais, en Occident, la foi traditionnelle n'a été tant remise en cause. La tendance au syncrétisme fait fortune, les sectes ont chaque jour de nouveaux adeptes et, partout, le repli sur des intégrismes agressifs semble s'accentuer. Ce sont là les aspects les plus visibles du fait religieux aujourd'hui. Il en est beaucoup d'autres de par le monde, plus difficiles à saisir, car ce que représente la religion pour des millions de croyants nous échappe souvent.
Cet ouvrage a une ambition: faire découvrir la diversité du patrimoine spirituel de l'humanité et montrer l'esprit de chaque confession _ christianisme, judaïsme, islam, mais aussi hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, shintô, religions d'Afrique. Chacune a ses dogmes, ses écritures saintes ou ses mythes fondateurs. Même l'idée de salut individuel est loin d'être universelle: ici on croit en un au-delà, ailleurs on parle de renaissance ou de réincarnation. Ici il existe un clergé, des sacrements, ailleurs ils sont absents.
Au-delà de la diversité des croyances qui y sont décrites, cette encyclopédie des grandes religions _ à laquelle ont participé des représentants de chaque confession, des historiens et des sociologues _ nous invite à réfléchir sur l'homme religieux de tous les temps. L'homme a besoin de rites et de sacré pour retrouver à la fois l'ordre universel et des raisons de vivre. Toutes les religions, dans le langage qui leur est propre, exaltent la sagesse et la compassion, la sincérité et l'humanité.
Verra-t-on un jour une religion de l'humanité comme l'espéraient les romantiques? Personne ne peut le savoir, mais il nous appartient de comprendre l'autre.
On participé à cet ouvrage: J. BAUBEROT, J.-P. BERTHON, F. CHAMPION, O. CLEMENT, J. DELUMEAU, A. GUELLOUZ, M.-R. HAYOUN, M. HULIN, L. KAPANI, I.-P. LALEYE, J.-N. ROBERT, J. ROGUES, K. SCHIPPER, H. TINCQ, M. TOKI, L. VANDERMEERSCH, M. WIJAYARATNA.
Quels cheminements conduisent un historien chrétien, en raison même de ses recherches, à intervenir dans le présent de l'Église ? La réponse apparaîtra à la lecture des dossiers réunis dans ce livre. Ils se répartissent en deux ensembles : le premier évoque à la fois le vécu religieux à la sortie du Moyen Age et l'immense peur de l'hérésie ressentie alors par l'Église ; le second saisit la Réforme catholique en action à travers miracles et missions et grâce à la radioscopie d'une congrégation féminine.
Quelques questions majeures ressortent de ces enquêtes convergentes (qui ne négligent pas d'interroger le théâtre comique) : christianisme et magie sont-ils conciliables ? En terre chrétienne, au XVVle siècle, y avait-il des agnostiques ? Quelles furent les causes lointaines de la déchristianisation ? L'auteur du Christianisme va-t-il mourir ? et de La peur en Occident se déclare convaincu que dans l'ancien modèle de christianisme - celui de l'Église-pouvoir - la christianisation était moins forte qu'on ne l'a cru et donc qu'aujourd'hui la déchristianisation n'a pas les dimensions qu'on lui accorde d'ordinaire.
Ce Chemin d'histoire débouche ainsi sur l'espoir.
Si notre fin de siècle est marquée par le pessimisme, l'histoire de la chrétienté a été imprégnée par le millénarisme plus profondément qu'on ne le croit d'ordinaire. Nombreux en effet furent ceux qui crurent que le Christ reviendrait sur terre et y régnerait pendant mille ans auprès des justes ressuscités. Les hommes, enfin, vivraient heureux. Le diable, la mort, le péché, l'enfer s'évanouiraient.
Cette croyance, qui s'appuyait sur des prophéties de l'Ancien Testament et sur l'Apocalypse de saint Jean, fut combattue par saint Augustin. Mais elle réapparut à la fin du XIIe siècle sous la plume du moine calabrais Joachim de Flore dont les visions prophétiques se répandirent dans toute l'Europe. Au fil des siècles, le millénarisme refit surface sous de multiples formes. Thomas Müntzer, Jean de Leyde, Campanella et Jurieu, entre autres, évoquèrent cet avenir radieux qui, pour les uns, s'instaurerait par la violence et, pour les autres, se réaliserait dans la paix. Christophe Colomb espérait étendre ce royaume chrétien des " derniers jours " à la terre entière. Les Pères pèlerins qui s'établirent en Amérique du Nord dans les années 1620 voulaient faire de cette partie du monde le centre du royaume du Christ, et cet espoir a été l'une des composantes de l'identité américaine.
Les attentes millénaristes se laïcisèrent peu à peu pour rejoindre l'idéologie du progrès: Priestley attendait mille ans de bonheur à la suite de la Révolution française. Et c'est bien la tradition millénariste qui inspirait encore Pierre Leroux, inventeur du mot " socialisme ", lorsqu'il écrivait: " Le règne du Christ est promis sur la terre. "
Après Une histoire du Paradis, le Jardin des délices, Jean Delumeau, membre de l'Institut et professeur honoraire au Collège de France, continue ici sa grande enquête sur les rêves de bonheur de l'Occident chrétien. Auparavant, il en avait exploré les angoisses (La Peur en Occident, Le Péché et la Peur) et leurs remèdes (Rassurer et protéger, L'Aveu et le Pardon).
En dépit, ou peut-être en raison de la déchristianisation de notre époque, l'histoire religieuse est l'un des domaines de recherches les plus florissants. Ce livre qui vient clore les années d'enseignement de Jean Delumeau au Collège de France réunit les témoignages de vingt-cinq historiens chrétiens dont les travaux sont orientés sur le passé de l'Eglise. A travers leurs divers engagements, ils évoquent les exigences réciproques de leurs convictions religieuses et de leur discipline, montrant comment leur familiarité avec l'histoire du christianisme a influencé leurs prises de position de croyant. Loin d'être incompatibles, la foi et l'histoire peuvent et doivent s'enrichir. L'avenir du christianisme lui-même n'est-il pas lié à sa réconciliation avec la modernité, c'est-à-dire avec l'esprit scientifique .et la tolérance?
Ont participé à cet ouvrage : Marcel Bernos, Alain Cabantous, Pierre Chaunu, Gérard Cholvy, Bernard et Monique Cottret, Jean Delumeau, Alexandre Faivre, Jacques Fontaine, Michel Lagrée, François Lebrun, Nicole Lemaitre, Marc Lienhard, Jean-Pierre Massaut, Georges Minois, Michel Mollat du Jourdin, Pierre Pierrard, Claude Prudomme, Jean Quéniart, Francis Rapp, René Rémond, Pierre Riché, Claude Savart, Marc Venard, Bernard Vogler.
Faire avouer le pécheur pour qu'il reçoive du prêtre le pardon divin et s'en aille rassuré: telle a été l'ambition de l'Eglise catholique, surtout à partir du XIIIe siècle, lorsqu'elle a rendu la confession privée obligatoire chaque année et qu'elle contraint à l'aveu détaillé de tous les péchés mortels.
En prenant ces décisions l'Eglise romaine ne mesurait sans doute pas quelle avalanche de problèmes elle allait déclencher. A l'Age classique, la pratique pénitentielle suscita des débats qui passionnèrent Pascal, Boileau et Bossuet. Confidence volontaire des péchés ou aveu autoritairement décrété? Morale de la compréhension ou rigidité élitiste? Les débats furent vifs. Ils subsistent toujours.
Quel fut le comportement réel des confesseurs? Comment les chrétiens vécurent-ils cette obligation de la confession? Les conseils d'écoute bienveillante donnés aux confesseurs renvoient indiscutablement à la difficulté psychologique de l'aveu, en particulier celui des péchés sexuels.
La confession a voulu rassurer, mais c'était après avoir inquiété le pécheur. Elle a affiné la conscience, fait progresser le sens des responsabilités, mais elle a aussi suscité les maladies du scrupule et fait peser un joug très lourd sur des millions de fidèles. La confession des péchés, qui n'a d'équivalent dans aucune autre religion, bouleversa le vécu religieux. Aujourd'hui encore nous restons marqués par cette formidable contribution à la connaissance de soi.
Jean Delumeau, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Peur en Occident (Fayard, 1978), Le Péché et la Peur (Fayard, 1983), Rassurer et protéger (Fayard, 1989).
Dans la vie de Campanella (1568-1639), la réalité dépasse sans cesse la fiction. Il a été un authentique personnage de roman et l'historien n'a besoin d'ajouter aucun détail pour révéler un
parcours fait d'indépendance ombrageuse, de suspicions récurrentes, d'aventures dramatiques, de prisons et de tortures, de retournements surprenants et de dénouements imprévus.
Fils d'un Calabrais analphabète, il devint un philosophe de renom international et l'auteur d'une oeuvre immense (et touffue), dont la plus grande partie fut rédigée, grâce à sa prodigieuse mémoire, au cours de trente années de prison. Il aurait dû être condamné à mort comme hérétique récidiviste. Mais, soumis à une torture de près de quarante heures, il feignit la folie et échappa à la peine capitale.
De ses geôles il envoya avec un aplomb surprenant lettre sur lettre aux papes, à des cardinaux influents, aux souverains d'Espagne, aux archiducs autrichiens, et aussi à Galilée. Réputé pour sa science des étoiles, il devint après sa libération des prisons napolitaines l'astrologue confidentiel d'Urbain VIII, à qui un horoscope annonçait une mort prochaine. Mais le pape, contraint par la conjoncture religieuse de l'époque, ne put lui maintenir son appui et favorisa sa fuite. S'étant rendu en France, Campanella y fut durant les dernières années de sa vie un conseiller de Richelieu pour les affaires italiennes. Sa dernière intervention publique fut, à la demande d'Anne d'Autriche et de Richelieu, l'établissement de l'horoscope du dauphin qui venait de naître, le futur Louis XIV !
Un tel personnage, auteur à la fois de La Cité du soleil et d'une Apologie de Galilée, prophète millénariste et ennemi d'Aristote et de Machiavel, constitue une énigme, surtout si l'on tient compte de ses retournements - plus ou moins sincères - et des zones d'ombre qui subsistent à son sujet. Qui était-il vraiment ? Quel était le fond de sa pensée ? Quel dossier pour les historiens que cette grande figure de l'histoire culturelle italienne - et occidentale - encore peu connue hors des frontières de la Péninsule !
Professeur honoraire au Collège de France, membre de l'Institut, Jean Delumeau est l'historien mondialement reconnu des mentalités et de la religion de la fin du Moyen Age à la Révolution. Ses ouvrages, notamment La Peur en Occident, Le Péché et la Peur, Une histoire du paradis (3 vol.), etc., ont tous connu un profond succès.