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Littérature
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« Mon p'tit rat, J'espère que toutes mes histoires ne te perturbent pas trop et que tu commences à sentir le passage de mon âme vers la tienne. Je m'y suis préparée. Je sais que, pour toi, c'est un choc, mais il faut calmer le jeu, c'est pas la fin du monde, bien au contraire. C'est un grand rendez-vous que nous avons, toi et moi, mon rat. Je dois tout mettre en ordre de mon côté, j'y suis presque. Mais toi, tu as des choses à faire, si tu veux bien me faire confiance. »
Dans un monde dont les repères s'effacent, où les identités se confondent, où le temps ne semble pas toujours s'écouler dans le même sens, un fils se tient au chevet de sa mère en train de vivre ses derniers jours. Est-ce parce qu'il ne se résigne pas à la disparition annoncée de cette femme merveilleuse et irremplaçable qu'il est dans cet état ? Elle aussi, de son côté, semble perdre la tête. Mais ce qui pourrait passer pour de la démence n'est-il pas plus simplement une manière de façonner le monde à sa guise ?
Marc Lavoine est auteur, compositeur, interprète, comédien et écrivain. Chez Fayard il a publié L'homme qui ment (2015). -
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l'aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Evidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l'achat d'une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l'érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d'esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L'éruption était inévitable. -
Une vingtaine d'hommes et de femmes, entre 18 et 45 ans. Ils ont interviewé Jacques Chirac, Barbara, Carla Bruni, Claude Allègre, Simone Veil et bien d'autres. Ils constituent l'équipe de rédaction d'un journal, Le Papotin, dont chacun des trois numéros annuels est lu par 6 000 abonnés fidèles. Tous souffrent d'autisme et sont suivis à l'hôpital de jour d'Antony. En 1992, ces jeunes autistes interviewent Marc Lavoine, qui vient de tourner le clip de sa chanson « Le Parking des anges ». L'un d'eux, Arnaud, lui lance : « Tu ressembles à la Peugeot 605 alors que Daniel Balavoine ressemble à la 405. Et Alain Souchon à la Rover 825. » Le chanteur rit, gêné. Il fredonne le refrain des « Yeux revolver ». On l'interrompt : « On n'est pas chez Drucker, ici, hein ! » A la fin de l'interview, c'est lui qui remercie ses hôtes. Il ne les quittera plus. Aujourd'hui, à l'occasion des vingt ans du Papotin, avec Driss El Kesri, ancien professeur de français et fondateur du journal, il raconte ses rencontres et accompagne un ensemble de morceaux choisis du Papotin, des interviews inouïes et des textes émouvants, souvent drôles.