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Pietro Verri
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Les Méditations sur le bonheur (1763), dont le destin éditorial se mêle étroitement à celui des Délits et des peines de Beccaria (1764), inaugurent la carrière littéraire de Verri. Synthèse de sa formation intellectuelle nourrie de la philosophie politique et morale du XVIIIe siècle européen, de Locke à Helvétius, de Hutcheson à Rousseau, elles sont aussi un vivier d'idées et de thèmes qui vont forger l'identité de l'École de Milan, l'un des grands foyers italiens des Lumières.
Ce petit traité offre une leçon d'humanité mue par un idéal égalitaire. Assignant la quête du bonheur, fondée sur un travail d'analyse de soi et de connaissance des autres, comme objectif de la vie sociale, de la politique et de la législation, l'auteur expose les prémisses de sa pensée réformatrice et progressiste, qui traversa le siècle jusqu'aux lendemains de la Révolution. C'est l'avènement de l'économie politique comme science du bonheur public. -
Les Observations sur la torture de Pietro Verri sont un document fascinant. Libération
En 1630, le duché de Milan connaît une grave crise de succession. Pour contrôler les rouages de l'État et se concilier les bonnes grâces de la population, le Sénat va utiliser la terreur suscitée par l'épidémie de peste qui ravage la région et flatter les peurs et superstitions les plus ancestrales. Ainsi sera érigée la Colonne Infâme, afin de remémorer le procès des propagateurs de peste', les sieurs Piazza et Mora, torturés, tenaillés, roués et égorgés pour avoir oint les murs de la cité avec des substances pestifères...
Un siècle plus tard, alors qu'il travaille à son
Histoire de l'État de Mantoue, Pietro Verri prend conscience de l'ignominie que célèbre la Colonne Infâme. En 1776, lorsque, par la voix du Sénat, Milan refuse d'abolir l'usage de la torture, il s'attelle à la rédaction de ses
Observations ; outre la relation historique des faits qui ont conduit à l'érection du monument, il démonte les témoignages, met au jour les obscurités de la procédure et fait de son ouvrage un vibrant plaidoyer contre la torture.
Car si la raison parvient à établir que la torture est injuste, dangereuse et cruelle, cette récompense me sera plus chère que la gloire d'avoir composé un volume. J'aurais ainsi défendu les plus faibles et les plus infortunés de mes frères humains.