L'érotisme expose et fait exploser la sexualité dans toutes ses dimensions, de l'obscène au sublime. Picasso proclame : « l'art et le sexe, c'est la même chose ». Duchamp monte d'insolites mises à nu sous le signe de Rrose Sélavy (Éros, c'est la vie). Jérôme Bosch exalte et torture les corps pour composer un art d'aimer édénique. Ingres, Bonnard, Michel-Ange et autres chantent une chair que Schiele décharne jusqu'à l'os et que Klimt couvre d'or...Sade pousse Éros vers l'horreur, Fourier promet un Nouveau monde amoureux où « chacun a raison en amour », Le Surmâle de Jarry brûle d'amour, et Kubrick dit son dernier mot : « Fuck ! »Des Vénus callipyges aux hardeurs du porno, Roger Dadoun relève le paradoxe d'un érotisme universel qui fait de chaque individu un être unique.
Péguy place sa réflexion sous le signe d'une éternelle inquiétude et il montre à l'oeuvre, dans l'histoire, la société et l'homme, un redoutable principe de guerre, de crime et de mort auquel Dieu lui-même n'échappe pas. Vision cruelle et lucide de l'iniquité, de la violence, d'une théologie de guerre, d'une belligérance universelle - confirmée et illustrée par tant d'atroces événements contemporains - et qui serait intolérable si elle n'était défiée par un puissant élan de vie, une énergie farouche de résistance et d'espérance à laquelle convient admirablement et exactement le nom d'Éros. La Thèse, oeuvre méconnue, éblouissante coulée de texte, illustre les analyses de ces aspects insolites, déroutants, presque dadaïques ou néo-post-modernes, comme dirait ironiquement Péguy, d'un auteur trop souvent prisonnier de manuels ou de commentaires sectaires. Surgit un Péguy audacieux et novateur, derrière lequel s'essoufflent, ahanant, ânonnant leur modernité, les chétives avant-gardes...
Après un quart de siècle consacré à des recherches en neurophysiologie, qui lui valent une renommée internationale, Freud, en un geste audacieux de rupture, s'engage dans cette étrange auto-analyse, qui lui fait inventer la psychanalyse - sur la base d'une analyse de ses propres rêves, et d'une perception singulière des hystéries et des névroses. Véritable « roman intellectuel », au cours duquel, longtemps seul, il affronte un monde hostile - avant de grouper autour de lui, « horde sauvage », ses premiers compagnons, et de mettre partout, enfin, son emprise. À vocation clinique, certes, avec son objectif tant cité, la « cure analytique », la pensée freudienne, se donne pour tâche d'explorer tous les domaines de la condition humaine. Outre l'"érotique" freudienne, sont posées les bases d'une « science des rêves », l'"onirique" ; s'affirme une "esthétique" qui renouvelle l'analyse des textes et des formes ; et se déploie une "anthropologie" qui ouvre, à l'enseigne de l'« anarchique Aphrodite », d'originales perspectives sur la société et la politique - où cette nouvelle édition s'engage, pour dessiner l'esquisse d'une psychanalyse politique. Voici Freud, théoricien de la sexualité et de la pulsion de mort, penseur de la pulsion du pouvoir, chasseur d'illusions, à nouveau requis face aux terribles défis du monde contemporain.
Après un quart de siècle consacré à des recherches en neurophysiologie qui lui valent une renommée internationale, Sigmund Freud, en un geste audacieux de rupture, s'engage dans cette étrange autoanalyse qui lui fait inventer la psychanalyse - sur la base d'un examen de ses propres rêves et d'une perception singulière des hystéries et des névroses.À vocation clinique, la pensée freudienne se fixe pour tâche d'explorer tous les domaines de la condition humaine : érotique, onirique, esthétique, mais aussi anthropologique, esquissant au passage la possibilité d'une psychanalyse politique.Roger Dadoun présente le " roman intellectuel " de ce savant qui, longtemps seul, regroupa autour de lui une " horde sauvage " et étendit son emprise bien au-delà de son cabinet. Ainsi se donne à voir le médecin, penseur, humaniste, libérateur, théoricien de la sexualité et de la pulsion de mort, chasseur d'illusions, confronté à l'" inquiétante étrangeté " du monde contemporain.
Que nous apprennent nos caractères ? Comment les décrypter et les maîtriser ? L'un des plus éminents psychanalystes français nous offre une introduction complète et accessible de la caractérologie.
Découvrir et appréhender la caractérologie Le mot caractère ne connaît pas de limite. Il permet de singulariser, de typer un individu : tout être humain, quel qu'il soit. Nous sommes tous des caractères !Les caractères se distinguent des trois facteurs humains qui composent notre vie : émotivité, activité, temps ou durée. Ils concernent et englobent toute la réalité de l'homme : chacun est plus ou moins émotif, plus ou moins actif, plus ou moins sensible au temps ou à la durée. Ces trois facteurs fondamentaux produisent les huit carac tères qui fondent la caractérologie : passionné, colérique, flegmatique, sanguin, sentimental, nerveux, amorphe, apathique.Toujours vivaces, ces types demeurent pourtant discutables. Il importe d'envisager la caractérologie dans son ampleur et sa puissance, atta chée à la qualité et à la vitalité des êtres humains définis comme des individus égaux à la portée universelle.La caractérologie restitue à chaque individu son être intime et profond, son humanité sociale et raisonnée. Au coeur de la construc tion psychologique du caractère, se loge irrépressible, distincte pour chacun et commune pour tous, vitale, individuelle, concrète, la flam boyante formule de Baudelaire : mon semblable, mon frère !
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Ce petit texte peu connu publié en 1880, constitue un florilège de ces mots indisciplinés, traversés par le temps et l'usage, modifiés dans leurs sens originels parfois jusqu'à l'absurde, mais parfois aussi jusqu'à la plus inattendue des poésies. Émile Littré les traque, les débusque à la manière d'un entomologiste gardien d'un trésor passé, présent et à venir. Pathologie verbale ou petit voyage en «curiosité linguistique» atteste qu'il est à la fois émouvant et ludique de prendre conscience de la face cachée de la langue. Son auteur le dit lui-même, cette entreprise se voulait légère et didactique, en somme, le point final d'un travail magnifique au service de la langue:
«Comme un médecin qui a eu une pratique de beaucoup d'années et de beaucoup de clients, parcourant à la fin de sa carrière le journal qu'il en a tenu, en tire quelques cas qui lui semblent instructifs, de même j'ai ouvert mon journal, c'est-à-dire mon dictionnaire, et j'y ai choisi une série d'anomalies qui, lorsque je le composais, m'avaient frappé et souvent embarrassé. Ce n'est point un traité, un mémoire sur la matière, que je compte mettre sous les yeux de mon lecteur. C'est plutôt une série d'anecdotes; le mot considéré en est, si je puis ainsi parler, le héros.»
« Au fil d'un dialogue coupé au couteau, les mots fulgurent en éclairs de lame, et lacèrent, et tranchent ; le récit, soutenant la montée en puissance de l'esclave du tsar, sa maîtresse devenue son maître, dans un essai d'une journée "pour voir", progresse à coups de coutelas - une splendide esclave noire en est l'implacable virtuose; les corps d'hommes, boyards et nobles, sont transpercés, découpés, écartelés - pour ce renversant couronnement couronnant le renversement des rôles : la tête du tant aimé tsar est décollée - tranchée. Phallus cou coupé! Les touches de rouge sang qui émaillaient paysages, vêtements et visages culminent en "bain de sang". Et voici que surgit soudain, jaillissant du texte de ce cher Masoch, se délestant de tout esclavage et de toute emprise sexuelle, cette "souveraine de Galicie", la "tsarine noire". Mais pour quelle autre archaïque ou neuve souveraineté, qui répondrait à cette énigme pelotée flagellée refoulée "depuis la fondation du monde": mais que veut la femme? ».
Séminaire dirigé par Maria Antonietta Macciocchi, avec la participation de Laura Betti, Christine Buci-Glucksmann, Italo Calvino, Catherine Clément, Roger Dadoun, Jean-Paul Dollé, Alain Finkielkraut, Enrico Groppali, Pierre Mertens, Alberto Moravia, Geoffrey Nowell-Smith, Marcelin Pleynet, Antonio Prete, Anna Rocchi Pullberg, Donald Ranvaud, Peter Schneider, Enzo Siciliano, Philippe Sollers, François Wahl ; précédé de "Esquisse pour une biographie de Pasolini" par M. A. Macciocchi.
Encore et toujours à découvrir et à redécouvrir, Henri Michaux au texte acéré, nu, grinçant, rieur, plus nécessaire que jamais en notre "époque du flot" où les discours se dévergondent, où la pléthore creuse des objets donne la nausée. Cinq trajets divers parcourent l'oeuvre de Michaux : poésie "énergétique" qui révèle aux faibles leur incroyable puissance, stratégie à l'appui (DADOUN), jeux mystificateurs des idéologies de la lecture et de l'écriture (KUENTZ), lecture légère et dansante d'un Plume aux mésaventures chaplinesques crépitantes d'humour (MATHIEU),"pensée "expérimentale" sollicitant la drogue (MOUCHARD), mouvements subtils d'une écriture qui entrelace sagesse et magie (MOURIER). Toutes ces ruptures obstinées et avides sur les textes de Michaux révèlent au moins sa présence tenace, rigoureuse, éclatante - rocs de mots aux étincelles aptes à crever maints obscurantismes.
Le rêve est le gardien de la vie. Il est la forteresse où sont enfermées les richesses où, jour après nuit et nuit après jour, les êtres puisent la couleur et la chaleur du quotidien. Encore faut-il tenir hardiment entre ses mains les clés des portes qui ouvrent sur le territoire caché où le regard de la conscience n'a pas aisément accès. Encore faut-il savoir où sont les portes et les serrures. Prolongeant la vaste expédition entreprise par G. Róheim pour parvenir au foyer même des terres oniriques, Roger Dadoun et Claude Mettra ont tenté de repérer, dans les imageries du présent, quelques traces au bout desquelles, peut-être, le rêveur découvrira le reflet de son propre souci. A chacun ensuite, selon sa chance, de paver sa route.