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Steven L. Kaplan
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Transmettre, soumettre, socialiser : essai sur l'apprentissage de Colbert à la Grande Guerre
Steven L. Kaplan
- Fayard
- Divers Histoire
- 26 Avril 2023
- 9782213713618
D'un côté, bon nombre de Français voient l'apprentissage comme un phénomène relevant du passé. De l'autre, la politique publique récente vise le cap d'un million d'apprentis ; elle mise sur l'alternance, puissant levier d'emploi et d'insertion, voire de croissance. Pour comprendre chaque position, il faut jeter un regard sur la longue durée, de Colbert à nos jours.
L'apprentissage est d'abord l'histoire de milliers de familles humbles : comment elles négocient l'entrée de leurs enfants dans le monde du travail et comment ces derniers s'y adaptent, apprennent, luttent, s'en sortent. De son essor au XVIIIe siècle, sous-tendu par le corporatisme, à sa perte de vitesse au XIXe, alors qu'il est attaqué par l'idéologie libérale fondée sur le laisser-faire, puis ses transformations à l'aube du XXe siècle, l'apprentissage déborde le seul champ de la formation professionnelle et de la socialisation des jeunes. Tel un « fait social total », c'est à la fois une idée et une pratique qui touchent une multitude de personnes, mais aussi des points sensibles dans le fonctionnement de la société, la marche de l'économie, les intérêts de l'État, la culture politique, l'élaboration de normes sociales et morales, l'évolution des représentations de l'enfance et de l'adolescence. L'apprentissage cristallise ainsi la vive tension entre liberté et régulation.
Dans cet essai majeur, d'une plume brillante, Steven L. Kaplan poursuit le travail au coeur de tous ses livres, de La Fin des corporations à Raisonner sur les blés, sur le fondement des sociétés humaines.
STEVEN L. KAPLAN est professeur émérite à l'université de Cornell (New York). Américain et français, spécialiste de l'histoire sociale, il travaille depuis toujours sur l'Ancien Régime et la Révolution française, et plus récemment sur le XXe siècle. Il a beaucoup écrit sur les subsistances, notamment le pain, et sur le monde du travail. Il a publié chez Fayard Les Ventres de Paris (1988), Adieu 89 (1993), Le Meilleur Pain du monde (1996), La Fin des corporations (2006), Le Pain maudit (2008), Raisonner sur les blés (2017) et Pour le pain (2020). -
Américain amoureux de la France et historien majeur du pain, Steven Kaplan lance un cri d'alarme et d'amour pour le pain. Jamais on n'a mangé aussi peu de pain en France, jamais il n'a eu, dans une indifférence assez générale, aussi peu de goût. On l'accable de tous les maux, on l'oublie... Or, pour reprendre les mots de Jean Anouilh, en France, la réalité a le goût du pain. Plus encore, cet aliment a structuré notre identité, notre culture, a déclenché des émeutes, a été au coeur de la vie politique, idéologique, culturelle, sociale de la France. Militer pour la cause du pain et sa culture, à l'heure de la mondialisation, est-ce une cause perdue ? Steven Kaplan, loin d'être passéiste et idéaliste, a les pieds plantés dans le champ des céréales, le moulin et le fournil. Quand une culture ne s'adapte pas au monde, mais s'oublie, il est temps de résister, de rappeler ce qu'elle fut et de sonner le tocsin. Une savoureuse leçon vivante d'histoire, une enquête inquiétante et un appel à reprendre le chemin des boulangeries, la tête haute !
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Raisonner sur les blés ; essais sur les lumières économiques
Steven L. Kaplan
- Fayard
- Divers Histoire
- 30 Août 2017
- 9782213673325
Laisser-faire contre interventionnisme, c'est sur ce thème qui met aux prises aujourd'hui nos hommes politiques, nos intellectuels et nos économistes que se sont affrontés les plus grands esprits du XVIIIe siècle, Diderot, Galiani, Turgot, Necker, parmi d'autres.
Alors que la science économique vient de naître, les « économistes », comme s'appellent eux-mêmes les physiocrates, deviennent un groupe influent auprès de Louis XV et vont transformer le monde, notamment grâce à l'idée nouvelle de liberté. Mais les premières tentatives de l'appliquer politiquement, par des réformes radicales dans le domaine de l'approvisionnement, débouchent sur de très graves crises sociales, économiques, politiques et culturelles.
De nombreux critiques pointent la dangerosité d'un désengagement drastique de l'État et mettent en relief le caractère ambigu d'une liberté sectaire incapable de porter une émancipation socialement juste. Du grand débat sur les blés que font naître ces affrontements brutaux, tant sur les marchés et les chemins que dans les livres et les salons, émergent deux visions du monde qui continuent de nous diviser aujourd'hui.
Steven Kaplan nous plonge dans les écrits et les correspondances des protagonistes pour répondre à cette question fondamentale : comment concilier marché et régulation, liberté et égalité ? Ce faisant, il offre une vision renouvelée du XVIIIe siècle français et une manière originale de pratiquer une histoire des idées. -
La fin des corporations
Steven L. Kaplan
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 17 Janvier 2001
- 9782213650975
Les communautés d'arts et métiers sont une clef essentielle pour comprendre l'Ancien Régime, puisqu'elles réglementaient l'organisation du travail dans les villes et assignaient à chacun une place dans la hiérarchie de la société. Quels pouvoirs détenaient-elles ? Etaient-elles une barrière contre l'anarchie ou une entrave à la liberté des individus et du commerce ? Ces questions sont au coeur des débats sur la modernisation qui ont enflammé la France des Lumières. En 1776, Turgot, le ministre philosophe, tente de les abolir, mais le vaste mouvement de résistance qu'il soulève le contraint à reculer. Necker impose alors, avec plus ou moins de succès, un corporatisme d'Etat, à la fois plus souple et plus rationnel. Les nouvelles communautés qui se forment aux quatre coins du royaume ne sont abolies qu'en 1791, preuve qu'au début de la Révolution elles constituaient encore, malgré les critiques, l'un des piliers de l'ordre social et politique.
Dans ce récit de la lente agonie des corporations, Steven Kaplan fait revivre maître, apprentis et compagnons, montrant les conflits et les tensions qui agitaient souvent échoppes et ateliers derrière la fraternité affichée. Ce tableau coloré démystifie les visions caricaturales d'une institution dont l'histoire a longtemps été trop idéalisée avant de tomber dans l'oubli. Steven L. Kaplan est professeur d'histoire européenne à Cornell University. Il a publié, entre autres, Les Ventres de Paris. Pouvoir et approvisionnement dans la France d'Ancien Régime(Fayard, 1988) et Le Meilleur Pain du monde. Les boulangers de Paris au XVIIIe Fayard, 1996).