On n'existe plus ! Cette plainte est caractéristique de toutes les personnes qui ont le sentiment d'avoir perdu leur place dans la société. Ce phénomène de désinsertion sociale est nouveau et touche un nombre de personnes de plus en plus important. La lutte des places n'est pas une lutte entre des personnes ou entre des classes sociales. C'est une lutte d'individus solitaires contre la société pour trouver ou retrouver une « place », c'est-à-dire un statut, une identité, une reconnaissance, une existence sociale. Cet ouvrage décrit, à partir de récits de vie, différents aspects de l'exclusion et diverses formes de désagrégation du lien social. Il montre comment des individus entrent dans l'engrenage de la désinsertion et présente les stratégies pour tenter de s'en sortir. Il analyse également pourquoi les réponses politiques et institutionnelles se sont avérées, jusqu'à présent, impuissantes pour enrayer ce phénomène.Nouvelle édition augmentée.Vincent de GAULEJAC, sociologue, est directeur du Laboratoire de changement social.Frédéric Blondel est sociologue et consultant.Isabel Taboada-Leonetti, disparue en 2005, était sociologue et chercheur au CNRS.
Quelque chose de destructeur semble à l'oeuvre dans le monde du travail. Le mal-être au travail est désormais une réalité qui touche tout le monde et partout, tant dans le secteur privé que dans le public. Suicides, dépression, burn out, harcèlement, pressions de tous ordres, on ne compte plus les signes d'un phénomène lourd et inquiétant. Doit-on s'y résigner comme si c'était une fatalité dans nos sociétés postindustrielles ? Non, répondent ensemble Vincent de Gaulejac et Antoine Mercier. Dans ce manifeste qui résonne comme un cri d'alarme, le sociologue clinicien et le journaliste invitent à réagir, à analyser les causes du malaise qui ne sont pas réductibles aux seules variables psychologiques. Ils proposent de mieux comprendre les sources du mal-être pour se donner les moyens d'en sortir au niveau individuel, collectif et politique. Comment changer un système chaotique et paradoxal qui engendre une crise permanente, banalise l'exigence du toujours plus et préconise la lutte des places comme moteur de la performance.