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Yves Ternon
-
Makhno : la révolte anarchiste 1917-1921
Yves Ternon
- Les Belles Lettres éditions
- Le Goût de l'Histoire
- 12 Janvier 2024
- 9782251919485
De 1917 à 1921, en Ukraine méridionale, un jeune militant anarchiste, Nestor Makhno, lève une insurrection et conduit une guerre de partisans. C'est un soulèvement de paysans pauvres, inspiré par la tradition cosaque, mais libre de tout préjugé nationaliste, religieux ou raciste. Le mouvement s'est fixé pour but l'instauration d'un communisme libertaire, utopie généreuse devenue concevable dans le chaos politique que connait alors l'Ukraine, déchirée par des forces contraires et où nul pouvoir ne parvient à s'installer. L'illusion apparait avec les Thèses d'avril de Lénine, mais l'espoir d'un terrain de conciliation entre anarchistes et bolchéviks sur le principe des Soviets et des assemblées populaires est rapidement dissipé par les événements. L'un des premiers, Makhno, dénonce l'imposture d'un parti totalitaire qui feint de s'appuyer sur une base populaire pour mieux imposer sa dictature. Il devient, dès lors, l'homme à abattre. Les bolchéviks s'y emploient, rompant à deux reprises une alliance avec les makhnovistes, les écrasant impitoyablement et poursuivant Makhno au-delà de sa mort pour en réduire l'importance historique et le présenter sous les traits d'un bandit anarchiste, fanatique et cruel. Il importait de sortir Makhno de la pénombre qui l'enveloppe, de le restituer à son environnement historique, infiniment complexe dans ses méandres, et de l'éclairer tel qu'il fût : un grand stratège et un compagnon fraternel, fils de la terre d'Ukraine, avatar des légendaires Cosaques Zaporogues et, en même temps, simple ouvrier agricole tentant de faire pousser l'anarchisme, en le greffant sur la steppe en ces jours de printemps des peuples où soufflait le vent de l'épopée.
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1915 : le génocide des Arméniens
Gérard Chaliand, Yves Ternon
- Archipoche
- 14 Avril 2022
- 9791039201513
Les spécialistes Gérard Chaliand et Yves Ternon présentent une synthèse documentée et mise à jour sur le Génocide arménien de 1915.
Reconnu après une longue lutte de procédure par la sous-commission des Droits de l'homme des Nations unies en 1986 et par le Conseil de l'Europe l'année suivante, plus récemment par le président américain Joe Biden, le génocide des Arméniens (1915) est toujours nié par l'État turc.
Cet ouvrage éclaire et met en perspective la déportation et les massacres en masse des populations arméniennes d'Anatolie exécutées durant la Première Guerre mondiale par le gouvernement jeune-turc.
Le cheminement qui a ramené l'attention sur ce génocide et sa reconnaissance par diverses instances internationales est également d écrit et analysé. Enfin, Gérard Chaliand et Yves Ternon, en marge de leurs contributions respectives, ont rassemblé un choix de documents et d'archives allemandes, américaines et britanniques qui établissent les faits et décrivent l'assassinat d'une nation.
Un avant-propos inédit fait le point sur les avancées historiographiques et diplomatiques au cours des quinze dernières années. -
À rebours des nombreuses légendes et mystifications qui ont pu courir autour de cet intime du dernier couple impérial, Yves Ternon propose une biographie objective et factuelle sur l'une des figures les plus fascinantes de la fin de la Russie impériale : Grigori Raspoutine.
Qui était le véritable Raspoutine ?Le tsarisme chancelle. Les présages du désastre s'accumulent : un autocrate velléitaire, une impératrice mystique et névrosée, un Parlement muselé, une société en mutation travaillée par des partis révolutionnaires.
Alors, des profondeurs du passé russe, surgit Raspoutine.
Homme de Dieu et " diable sacré ", dévot et pervers, fascinant et repoussant, devin guérisseur et débauché impénitent, c'est un personnage de Dostoïevski qui débarque à la Cour.
Son influence sur la tsarine Alexandra, son pouvoir inexpliqué sur la santé fragile du tsarévitch Alexis grandissent au cours de la guerre, au point qu'il pèse sur les destinées de l'Empire. De toutes parts, enflé par la rumeur, un cri s'élève : " Il faut tuer Raspoutine ! " Autour du prince Ioussoupov, la conjuration s'organise.
Rejetant les faux bruits de complot et les légendes sur les " forces obscures ", Yves Ternon restitue à l'Histoire ce moujik insaisissable, incarnant l'irruption de l'irrationnel dans le politique, aux heures les plus tragiques de l'Empire. -
L'empire ottoman ; lé declin, la chute, l'effacement
Yves Ternon
- EDITIONS DU FELIN
- HISTOIRE ET SOCIETES
- 19 Mars 2020
- 9782866459123
À son apogée, au XVIe siècle, l'Empire ottoman s'étendait sur trois continents. Puis il amorça son déclin. Les sultans ne pouvaient moderniser l'empire en préservant les règles théologiques sur lesquelles il reposait. L'Empire ottoman subit les pressions divergentes des puissances européennes puis, au XIXe siècle, miné par l'éveil des nationalismes, l'empire commença à se démembrer et perdit ses possessions européennes et africaines. En rêvant de reconstituer un ensemble turc asiatique, les Jeunes-Turcs précipitèrent son effondrement qui se produisit après la Première Guerre mondiale. La révolution kémaliste préserva l'empire d'une désintégration. Sur ses ruines, Mustafa Kemal édifia une République turque laïque et moderne.
Yves Ternon est chirurgien et historien français. Spécialiste des génocides, il est l'auteur de nombreux livres sur le génocide arménien avant d'écrire ces dernières années sur le Rwanda. -
Le XXe siècle, siècle des génocides ? Les années qui viennent de s'écouler, malgré la mise en oeuvre d'une justice pénale internationale, ne permettent guère l'optimisme. Après tout, les années 1990 resteront marquées du sceau des violences commises en ex-Yougoslavie et du génocide des Tutsi au Rwanda. Le moment est donc venu de s'interroger : les guerres majeures de notre temps conduisent-elles nécessairement au génocide ? La guerre n'est-elle qu'un accélérateur des crimes de masse ou bien doit-on chercher à les expliquer autrement ?Yves Ternon relit ici notamment les trois grands génocides qui ont marqué le siècle écoulé : celui des Arméniens, celui des Juifs, celui du Rwanda. Il dévoile l'alchimie complexe qui mène au massacre. Et pose une question centrale aujourd'hui : la guerre a-t-elle définitivement triomphé du droit ?Yves Ternon s'est spécialisé depuis de longues années dans l'étude des crimes de masse. Il a notamment publié 1915, le génocide des Arméniens (avec G. Chaliand), L'Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement (avec G. Chaliand), L'Innocence des victimes.
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L'État criminel ; les génocides au XX siècle
Yves Ternon, Urbe Condita
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 31 Janvier 2014
- 9782021158281
Le XXe siècle aura eu le triste privilège de connaître la barbarie organisée, administrée, étatisée - dont le génocide reste la variante la plus affreuse.
Qu'est-ce qu'un génocide ? Cet essai n'est pas un catalogue de l'horreur. Il est d'abord une tentative d'intelligibilité face à l'"Etat criminel". On y trouve les faits sur les génocides et autres massacres "génocidaires", de la Shoah aux violences de Bosnie et du Rwanda. Plus profondément, Yves Ternon, en utilisant les outils des différents spécialistes des sciences humaines, s'efforce de rendre raison du phénomène qui hante notre histoire contemporaine.
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Génocide. Ce néologisme, créé par Rafael Lemkin en 1943 pour signifier la destruction des Juifs d'Europe, assassinés pour ce qu'ils étaient, n'appartient hélas pas au passé. Avant la Shoah, le monde avait été témoin du génocide des Arméniens en 1915 ; plus près de nous, en 1994, les Tutsi furent également les victimes de ces destructions de masse.
Yves Ternon s'est consacré depuis les années 1960 à l'étude de la médecine allemande sous le national-socialisme. Il est depuis devenu un historien de premier plan sur la question du crime de génocide.
Cet ouvrage, qui constitue la synthèse de ses recherches sur la question, est consacré dans un premier temps à « décortiquer » les sources idéologiques, juridiques et historiques ; dans un second temps, aux paramètres ayant conduit à leur application visant à la destruction du peuple arménien de l'Empire ottoman, des Juifs d'Europe et des Tutsi du Rwanda.
La préface de l'historienne Annette Becker revient sur le parcours d'Yves Ternon, parcours ayant abouti à cette réflexion autour de la genèse du racisme biologique et du crime de génocide.
Une réflexion nécessaire à l'heure où le monde est de nouveau plongé dans d'autres formes de violences. -
De 1914 à 1924, des communautés chrétiennes de l'Empire ottoman ont été détruites. Ces chrétientés orientales, pour certaines nées des schismes du Ve siècle, s'étaient maintenues dans leur diversité pendant la période ottomane dans un empire multiethnique et pluriconfessionnel. Nestoriens, chaldéens (également appelés assyro-chaldéens), syriaques et Grecs, disparaissent, les uns au cours du génocide des Arméniens (avril 1915-décembre 1915) et jusqu'en 1918, les autres dans un contexte différent, comme les communautés grecques dont la destruction s'étend de 1914 à 1924.Le responsable de cette destruction est le nationalisme turc. Exprimé sous la forme d'un turquisme, voire d'un panturquisme et d'un pantouranisme chez les Jeunes Turcs du Comité Union et Progrès, ou d'un turquisme moins conquérant dans le mouvement kémaliste de 1919 à 1924, il obtient le même résultat : un nettoyage ethnique et religieux qui exclut les chrétiens d'une Turquie où les musulmans sont, dans l'esprit de ces idéologues, les seuls à même d'adhérer à un projet national turc.Ce livre explore avec rigueur les différentes modalités de la disparition des chrétiens d'Anatolie, à partir d'une abondante documentation complétée par la récente publication des Archives du Vatican.
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Frère arménien, frère juif, frère tutsi ; les combats d'une vie
Yves Ternon
- Archipel
- 3 Avril 2019
- 9782809826371
L'autobiographie d'un homme engagé, chirurgien et militant devenu, en quarante années, éminent historien et gardien de la mémoire des génocides du XXe siècle : Arméniens (1915), Juifs (1941-1944), Tutsis (1994)...
Un siècle, trois génocides Jeune chirurgien, Yves Ternon se voit demander par la fédération de France du FLN d'opérer les blessés algériens de la guerre triangulaire que se livrent OAS, gaullistes et indépendantistes. Cette irruption tragique de l'Histoire dans son quotidien va déterminer son engagement pour la justice et les droits de l'homme, mais aussi sa volonté d'établir la vérité des faits.Dès 1965, il entame des recherches qui le conduisent à publier trois livres sur les crimes des médecins nazis. L'étude de la Shoah, par une série de hasards, l'amène à découvrir que les Arméniens de l'Empire ottoman, en 1915, furent eux aussi victimes d'un génocide oublié, auquel il s'intéresse au moment même où des voix s'élèvent contre sa négation par le gouvernement turc.Conduit sur près de quarante ans, son travail lui permettra de rapprocher les deux événements, mais aussi de proposer une définition juridique universelle de la notion de génocide. Celui des Tutsi au Rwanda, en 1994, viendra confirmer l'importance d'une telle approche comparée.À l'heure où la France commémore officiellement le génocide arménien, les mémoires d'Yves Ternon, guidé par les impératifs de liberté, d'égalité et de fraternité, sont un plaidoyer contre la haine raciale et le négationnisme. -
Mémorial du génocide des Arméniens
Raymond Kévorkian, Yves Ternon
- Seuil
- Essais (H.C.)
- 6 Novembre 2014
- 9782021139426
En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'agenouillait devant le mémorial du ghetto juif de Varsovie.
En 1986, les États-Unis ont fait des excuses aux citoyens américains d'origine japonaise internés collectivement après l'attaque sur Pearl Harbor (1941).
En 1990, l'URSS reconnaissait que les massacres de Katyn (1940) perpétrés contre des milliers d'officiers polonais avaient été commis par le régime stalinien.
En 1993, par la déclaration de Kono, le Japon présentait des excuses à la Corée pour l'usage forcé durant la Seconde Guerre mondiale de plusieurs centaines de milliers de " femmes de confort ".
En 2010, le Premier ministre britannique, David Cameron, s'excusait en Irlande parce que lors du Bloody Sunday (1972), les forces de l'ordre britanniques avaient tiré sur une manifestation pacifique de catholiques.
Tous ces États admettent leur responsabilité. Seule la Turquie, qui s'est fondée sur un crime de masse, présente un siècle après les faits ses condoléances aux " petits-enfants " des victimes en omettant de mentionner que l'anéantissement de la population arménienne a été organisé par le gouvernement jeune-turc.
Livre de référence organisé chronologiquement, le Mémorial a pour ambition de refléter la totalité des connaissances actuelles sur le génocide des Arméniens. Accompagné de photos, de cartes et de tableaux, il rassemble des centaines de textes de l'époque, officiels ou privés, accompagnés des commentaires et analyses des auteurs.
Préface de Gérard Chaliand
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Makhno : La Révolte anarchiste (1917-1921)
Yves Ternon
- FeniXX réédition numérique (Éditions Complexe)
- La mémoire du siècle
- 12 Novembre 2015
- 9782402043717
De 1917 à 1921, en Ukraine méridionale, un jeune militant anarchiste, Nestor Makhno, lève une insurrection et conduit une guerre de partisans. C'est un soulèvement de paysans pauvres, inspiré par la tradition cosaque, mais libre de tout préjugé nationaliste, religieux ou raciste. Le mouvement s'est fixé pour but l'instauration d'un communisme libertaire, utopie généreuse devenue concevable dans le chaos politique que connaît alors l'Ukraine, déchirée par des forces contraires et où nul pouvoir ne parvient à s'installer. L'illusion apparaît avec les « Thèses d'avril » de Lénine, mais l'espoir d'un terrain de conciliation entre anarchistes et bolcheviks sur le principe des Soviets et des assemblées populaires est rapidement dissipé par les événements. L'un des premiers, Makhno, dénonce l'imposture d'un parti totalitaire qui feint de s'appuyer sur une base populaire pour mieux imposer sa dictature. Il devient, dès lors, l'homme à abattre. Les bolcheviks s'y emploient, rompant à deux reprises une alliance avec les makhnovistes, les écrasant impitoyablement et poursuivant Makhno au-delà de sa mort pour en réduire l'importance historique et le présenter sous les traits d'un bandit anarchiste, fanatique et cruel. Il importait de sortir Makhno de la pénombre qui l'enveloppe, de le restituer à son environnement historique, infiniment complexe dans ses méandres, et de l'éclairer tel qu'il fût : un grand stratège et un compagnon fraternel, fils de la terre d'Ukraine, avatar des légendaires Cosaques Zaporogues et, en même temps, simple ouvrier agricole tentant de faire pousser l'anarchisme, en le greffant sur la steppe en ces jours de printemps des peuples où soufflait le vent de l'épopée.
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Empire ottoman ; le déclin, la chute, l'effacement
Yves Ternon
- Michel de Maule
- 1 Janvier 2002
- 9782876234772
Table des matières
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. ANAMNÈSE
Chapitre premier. Avant les Ottomans
1. Les Balkans
2. L’Anatolie
Chapitre 2. Les Conquérants
Chapitre 3. L’État et la société ottomans au XVIe siècle
L’État ottoman
La société ottomane
Chapitre 4. Un empire continental et maritime
Domaine européen
Domaine méditerranéen
Domaine asiatique
Les capitulations
Chapitre 5. L’amorce d’un déclin
[carte] L’Empire ottoman à son apogée
Crise de l’institution ottomane
Malaise dans l’armée ottomane
Crise économique et malaise social
Affaires étrangères
Chapitre 6. Un empire à découper
Passé russe
Des tulipes à la fenêtre
Des diplomates à la Porte
La pénétration russe
Le projet grec
Chapitre 7. Des provinces à détacher
1. Les provinces balkaniques
2. Les provinces arabes
DEUXIÈME PARTIE : DÉCLIN DE L’EMPIRE OTTOMAN
[carte] La partie européenne de l’Empire ottoman en 1821
Chapitre premier. La route des Indes
La révolution industrielle
La Révolution française
Napoléon et l’Empire ottoman
Chapitre 2. Les révoltes serbes
Chapitre 3. La règle du jeu diplomatique
Chapitre 4. La guerre d’indépendance grecque
Trame économique et politique
L’Hétairie
Passage à l’acte
L’insurrection grecque
L’intervention des Puissances
Le règlement européen de la question grecque
Chapitre 5. Les terribles réformateurs : Mahmud II, le réformateur
Méhémet-Ali
Chapitre 6. Le « Tanzimat »
Les réformateurs et leur oeuvre
Les sultans
Les Nouveaux-Ottomans
Les « Millet »
Chapitre 7. L’Europe, les nationalités et l’Empire ottoman (1848-1875)
[carte] La partie asiatique de l’Empire ottoman au XIXe siècle
La guerre d’Orient
Affaires européennes
Chapitre 8. Le Mont-Liban
Les communautés du Mont-Liban
La crise de 1840-1845
La crise de 1860 180
Chapitre 9. La crise balkanique (1875-1878)
Révolte dans les Balkans
Le congrès de Berlin
Chapitre 10. L’ère hamidienne (1878-1908)
[carte] La Turquie d’Europe après le traité de Berlin
1. La politique des Puissances
2. La politique du sultan
3. L’imbroglio macédonien
TROISIÈME PARTIE : LA CHUTE DE L’EMPIRE OTTOMAN
Chapitre premier. Le Comité Union et Progrès
La révolution de 1908
La crise balkanique
La contre-révolution d’avril 1909
Les Jeunes-Turcs au pouvoir (1909-1912)
Chapitre 2. Les guerres des Balkans
Les relations internationales (1908-1913)
La ligne balkanique
La première guerre des Balkans
La seconde guerre des Balkans
[carte] Les Balkans après le traité de Bucarest
La commission de la Dotation Carnegie
Chapitre 3. À la recherche d’une identité turque
Turquisme. Panturquisme. Pantouranisme
Diffusion du panturquisme dans l’Empire ottoman
Le panturquisme comme programme politique
La dictature jeune-turque
Chapitre 4. L’Empire ottoman dans la Guerre mondiale
Entrée en guerre de l’Empire ottoman
Guerre mondiale, guerre totale
1915 : les fronts ottomans
La destruction des Arméniens de l’Empire ottoman
L’accord Sykes-Picot
[carte] Les accords Sykes-Picot
Mobilisation des forces vitales de l’Empire ottoman
1916-1917 : les fronts ottomans
Le plan anglais
Les révolutions russes et le canevas caucasien
Le rêve pantouranien
La défaite ottomane
La fin du régime jeune-turc
QUATRIÈME PARTIE : LE PASSAGE
Chapitre premier. La paix des Alliés. De Moudros à Sèvres
La conférence de la Paix
Europe centrale et Balkans
Russie méridionale
Constantinople sous occupation alliée
La révolution kémaliste
Syrie et Cilicie
L’Angleterre et l’Orient arabe
Le traité de Sèvres
Chapitre 2. Mustafa Kemal. Une histoire parallèle
Le soldat
Le rebelle
Chapitre 3. De Sèvres à Lausanne. La paix de Kemal
Les relations kémalo-bolchéviques
Règlement de la question arménienne
La conférence de Londres
La guerre gréco-turque
Le traité de Lausanne
Chapitre 4. Le sort des minorités chrétiennes d’Asie Mineure
La minorité arménienne
La minorité grecque
Les réfugiés
CINQUIÈME PARTIE : LA RÉPUBLIQUE D’ATATÜRK
Chapitre premier. Républicanisme et laïcité
Proclamation de la république
Abolition du califat
La révolte kurde
Laïcisation
Règlements de comptes
Le Discours
Chapitre 2. Populisme et étatisme
Populisme
[carte] La République de Turquie en 1935
Réveil de l’opposition
Étatisme
Chapitre 3. Une identité nationale
La révolution de l’écriture
La quête des origines et la réécriture de l’histoire
La langue turque
Chapitre 4. Analyse du kémalisme
Chapitre 5. La Turquie parmi les nations
Politique balkanique
Les Détroits
Le monde musulman
Un cas d’irrédentisme : le « sandjak » d’Alexandrette
NOTES
GLOSSAIRE
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
INDEX DES NOMS DE LIEUX
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Genèse du droit international ; des Pères fondateurs aux conférences de la Haye
Yves Ternon
- Karthala
- 18 Avril 2016
- 9782811114541
Pendant plus de vingt siècles, les jurisconsultes ont débattu du droit. Traitant des lois naturelles, ils faisaient référence aux principes moraux du monde civilisé et à la nécessité pour les États de s'accorder sur des règles qui leur permettraient de coexister dans la paix. Après qu'Athènes eut ébauché les premières règles d'un droit international privé, Rome rédigea un jus gentium, ensemble des droits accordés aux peuples étrangers, un droit que Justinien codifia pour le monde chrétien.
Au XVIe siècle, le théologien catholique espagnol Vitoria pose la première pierre de l'édifice d'un droit des gens, expression de la renaissance de l'humanisme. Au XVIIe siècle, Grotius fixe les règles de ce droit dans la guerre et dans la paix, alors qu'au terme de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie tente d'établir un équilibre européen. Les jurisconsultes du XVIIIe siècle incluent le droit des gens dans le droit naturel, puis Vattel, dans un ouvrage écrit en langue française - et non plus en latin - dissocie ces deux droits, au nom de la raison. Les Lumières, les Révolutions américaine puis française, l'Empire napoléonien imposent les principes des droits de l'homme : on commence à parler d'un droit international.
Au XIXe siècle, conscients de la nécessité de contenir les violences de guerre, les jurisconsultes posent les fondements d'un droit pénal international. Au terme de congrès et de conférences, ils les font adopter par de plus en plus de nations. Néanmoins, à la veille de la Première Guerre mondiale qui ouvre un siècle de violences extrêmes, ce droit n'est qu'une ébauche.
Comme le développe Yves Ternon dans cet ouvrage, le droit international est l'oeuvre de ces Pères fondateurs. Pour chacun d'eux, son élaboration se situe dans un espace politique et un mouvement de pensées qui influencent leur oeuvre. Ce droit, ils l'ont construit avec les philosophes, les publicistes et autres témoins de leur temps, tout en demeurant attachés aux intérêts de leur nation. -
En 1915, le peuple arménien de Turquie, qui avait déjà connu de nombreuses persécutions, fut victime, de la part du gouvernement turc, d'une tentative d'anéantissement à peu près complet. Sur 1 800 000 personnes, 1 200 000 périrent. C'est, avant l'holocauste juif et l'autogénocide cambodgien, le plus effroyable massacre de l'histoire d'un siècle qui en a connu tant d'autres. Aujourd'hui, les Arméniens sont partagés entre une République en Union soviétique et une diaspora répandue en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique et en Australie. En 67 ans de revendications et de combats, le peuple arménien n'a même pas obtenu la reconnaissance de son malheur : d'où, à l'instar des Palestiniens, le développement d'un terrorisme arménien principalement dirigé contre les intérêts turcs à travers le monde. Minutieux, objectif et courageux, le livre d'Yves Ternon constitue une véritable somme de la question arménienne au XXe siècle.