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Editions Boréal
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Si j'ai changé de vie et de langue maternelle, c'était pour que ma mère ne puisse pas me lire.
Si j'ai changé de vie et de langue maternelle, c'était pour pouvoir respirer alors que j'avais toujours étouffé. Je raconte, ici, l'histoire d'une femme qui a appris à respirer dans une autre langue. Qui a plongé et refait surface ailleurs.
Maintes fois récompensée, Lori Saint-Martin est reconnue pour son travail de traductrice de grands noms de la littérature anglo-canadienne. Or, la langue française - et toutes les langues qu'elle maîtrise - est plus qu'une passion pour cette femme, c'est une nécessité. Et à lire ce livre écrit au scalpel, on comprend qu'il lui était tout aussi nécessaire de l'écrire. Cela donne un récit à la fois lumineux et cruel où elle raconte comment elle a rejeté le milieu, la culture et la langue qui l'ont vue naître pour se réinventer, devenir autre. On pénètre dans l'intimité d'une métamorphose identitaire, on accompagne en pensée une femme qui repasse par les chemins tordus de son enfance et qui un jour a eu une révélation : la langue française.
De Kitchener, en Ontario, à Montréal, en passant par Québec, Barcelone et Berlin, Lori Saint-Martin nous entraîne sur les lieux de « ses langues » et des visages qu'elles évoquent. Père, mère, soeur, professeurs, écrivains, mari et enfants sont des personnages cruciaux de ce voyage. En plus de l'anglais et du français, Lori Saint-Martin maîtrise l'espagnol et entretient avec l'allemand une relation particulière, inachevée. Ce livre est un hommage aux langues, à la manière dont elles nous font, nous sculptent, mais c'est surtout l'extraordinaire aventure d'une adolescente, d'une femme, qui, telle une nouvelle Alice, ose traverser le miroir pour en revenir enfin changée en elle-même. -
Artiste au sens fort du terme, Lhasa de Sela a séduit les mélomanes du monde entier avec ses chansons multilingues, son timbre de voix unique, feutré, et sa présence envoûtante sur scène. Elle se permettait tous les mélanges, de la musique gitane aux rancheras mexicaines, du country-folk américain au jazz en passant par la chanson française et les mélodies sud-américaines. Son album La Llorona a profondément marqué les esprits, remportant un extraordinaire succès public et critique. Un BBC World Music Award lui a été décerné pour The Living Road. Elle a succombé à un cancer du sein en 2010 à l'âge de trente-sept ans seulement, après avoir enregistré un dernier album.
Fred Goodman signe la première biographie de cette chanteuse hors norme, lui qui n'a découvert Lhasa de Sela qu'à son décès, constatant à regret qu'elle était inconnue dans son pays d'origine, les États-Unis. Élevée dans une famille hippie voyageant entre les États-Unis et le Mexique dans un autobus scolaire transformé en caravane, Lhasa a été exposée toute son enfance et son adolescence au monde des arts, aux cultures et aux territoires, comme autant de préambules à sa trajectoire singulière de femme et de chanteuse. S'il se montre fasciné et admiratif, Goodman n'est pas pour autant complaisant. Bohémienne, Lhasa n'en était pas moins ambitieuse, exigeante et imprévisible.
L'auteur a rencontré plusieurs musiciens québécois liés à Lhasa comme Bïa, Patrick Watson, Thomas Hellman et, bien sûr, Yves Desrosiers, intimement lié à la production du mythique La Llorona. Montréal, où un parc du quartier Mile End porte son nom, a été un lieu central dans sa vie trop brève. La voix de celle qu'on appelait surtout par son prénom résonne encore dans les rues de Montréal et dans le coeur des Québécois. Il allait de soi qu'une traduction en français de cette biographie étoffée prenne forme dans cette même ville. -
Les nuits de l'underground
Marie-Claire Blais
- Editions Boréal
- Boréal compact
- 22 Septembre 2022
- 9782764613801
«Une étude de milieu comme il s'en fait peu dans notre littérature. Dans ce genre de roman, où la réflexion accompagne sans cesse l'événement, Les Nuits de l'Underground est un des meilleurs ouvrages de M.-C. Blais.»
Gilles Marcotte, Le Devoir -
Le monde se repliera sur toi
Jean-Simon Desrochers
- Editions Boréal
- Roman
- 18 Octobre 2022
- 9782764647349
Le plus grand rêve de Clio, c'est que son père et sa mère se réconcilient pour que la famille soit réunie à Noël. Clio se dit qu'elle doit cesser de se mentir, mais c'est plus fort qu'elle. Seul le déni permet de couler des jours ordinaires dans un parfum d'éternité.
En route pour l'école, ce matin-là, le dernier avant les vacances de fin d'année, Clio partage l'abribus avec Zoé, qui arrive de Vancouver où elle est tombée par hasard sur Carter promenant son chien, qui, lui, a croisé Anne-Julie qui sortait en pleine nuit de chez son ex... Ainsi s'amorce une chaîne de rencontres en apparence fortuites mais qui nous amèneront à décrire plusieurs boucles autour du monde.
Tour de force narratif, ce nouveau roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'une bande de Moebius. Les lecteurs retrouveront, dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'imaginaire foisonnant qui caractérise le romancier. Il y joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages : adolescentes à la recherche de soi; joueurs de hockey finlandais en mal du pays; militante écologiste coréenne en visite à Tchernobyl; terroriste prête à tout sacrifier à sa soif d'absolu; tenancière de café parisien qui cherche l'amour en ligne.
Tout le plaisir naît ici de la tension constante entre la structure suprêmement maîtrisée et le don de Jean-Simon DesRochers pour rendre l'aspect chaotique, désordonné, compulsif, de la vie des humains. Il en résulte un portrait aussi familier qu'inquiétant du monde contemporain, gouverné par des forces obscures, ébranlé par les attentats, traversé par les rumeurs conspirationnistes, obsédé par le sexe, où chacun est prêt à tout miser sur la moindre miette de tendresse. -
L'enfant qui savait parler la langue des chiens
Joanna Gruda
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 19 Février 2013
- 9782764642160
Il y a des vies qui sont si étonnantes qu'on n'aurait pu les inventer. C'est le cas de celle de Julian Gruda, alias Jules Kryda, alias Roger Binet. Comment, à quatorze ans, un garçon peut-il déjà avoir emprunté autant d'identités ? Avoir vécu avec autant de familles différentes sans se faire démasquer ? Avoir servi d'agent secret de la Résistance ? Comment peut-il avoir grandi à l'orphelinat même s'il a deux mères, au moins ? Et surtout, où a-t-il appris à parler la langue des chiens, ce qui fait tant l'admiration de ses camarades ?
En nous racontant sous forme romanesque l'histoire véridique de son père, Joanna Gruda dépeint une enfance hors du commun, qui commence à Varsovie à l'orée de la guerre et qui s'achève dans Paris libéré. À travers les yeux de Julek, ce sont les heures les plus sombres du siècle dernier qu'on voit défiler, mais rendues avec une vérité et une vivacité hors du commun. C'est la guerre - inhumaine, trop humaine -, comme si nous y étions.
La nécessité, pour les Juifs d'Europe, de fuir et de se cacher, les délices de l'école buissonnière, l'occupation allemande, les amourettes heureuses ou malheureuses, les bombardements qui ont accompagné l'offensive alliée, la joie de retrouver les êtres aimés qu'on croyait perdus, l'abîme dans les yeux de ceux qui sont revenus des camps, tout cela est raconté sans la moindre sentimentalité, rendant plus palpable encore le tragique qui imprègne ces années sombres.
Mais ce récit captivant est d'abord l'histoire d'un enfant qui garde sa capacité d'étonnement devant les tours et les détours du destin. Animé d'un espoir inextinguible, il nous donne une extraordinaire leçon de survie. -
Je ne suis pas de son monde, un maestro de la poésie et sa ritournelle, un prof de littérature et son étudiante, un homme coincé devant un petit pétard blond, deux univers défigurés par la présence de l'autre, non, je ne suis pas de son univers et il passe son temps à me le rap-peler aussi. Oui, je viens d'un univers très différent du tien, me répond-il tout le temps comme pour me signifier que je suis une extraterrestre dans sa vie et qu'être ensemble pour vrai relève de la fiction. Quand il me dit ça, j'aurais envie de m'arracher un oeil et de l'avaler, qu'il me laisse donc me raconter une belle histoire, la belle histoire de deux mondes qui s'effondrent ensemble. Plus nos plaies seront profondes, plus on s'infiltrera l'un dans l'autre. Émilie-Kiki a vingt-six ans et aime Tchéky K., cinquante-six ans, son professeur de littérature, marié «jusqu'aux oreilles». S'engage alors un rapport de force qui oppose jeunesse et savoir, une lutte à finir entre deux clowns tristes dont la piste prend souvent l'allure de chambres d'hôtel minables et où tous les coups sont permis.
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Clair et nuiteux à la fois, dans ma chance dernière. Plus clair que sombre, j'ose espérer. Je réapprends à vivre en poète et à écrire de même, à regarder pour faire voir, à écouter pour faire entendre, refusant de toute ma force de me laisser soigner par des thaumaturges ennemis du désir, passionnés d'autodestruction programmée, désirant composer avec la vie comme avec une catastrophe. Bienheureux incendie qui m'a redonné l'inutile et indispensable passion de me laisser vivre.
Dans la nuit du 26 décembre 2019, la maison de Robert Lalonde a complètement brûlé. Cette demeure, qu'il avait construite avec sa compagne et entretenue avec ardeur pendant plus de trente ans, n'est plus qu'un tas de cendres fumant au milieu du jardin dévasté. Les pompiers ont bien tenté de faire sortir à la queue leu leu les quatre mille livres que recelait la maison en flammes. En vain, ou presque. Les maîtres de céans, après avoir cherché une porte dans l'étouffante boucane noire, se sont retrouvés, en plein coeur de l'hiver, tous les deux nus comme au premier jour.
Pendant toute une année, ils ont caboté d'un chalet à l'autre en attendant qu'une nouvelle demeure les accueille. De cet épisode, Robert Lalonde tire un de ses textes les plus lumineux. Les livres, aussitôt partis en fumée, ne demandent bien sûr qu'à renaître, et un beau matin, dans un de ces chalets de fortune, une idée vient à l'auteur : traduire Walt Whitman, tout Leaves of Grass, pour s'occuper. Ces carnets, ponctués de passages tirés de l'oeuvre maîtresse du grand poète américain, racontent comment l'écrivain est chassé d'un paradis pour en voir un autre se construire sous ses yeux. On retrouve avec bonheur le Lalonde débarrassé de la tyrannie de conter en droite ligne et disposé à admettre l'allure que prend la vérité quand elle est mêlée à la mort. -
Les yeux tristes de mon camion
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 1 Novembre 2016
- 9782764644652
Connaissez-vous Massasoit, le vieux sage de la nation wampanoag, Jean-Baptiste Faribault et Michel Laframboise, ces aventuriers canadiens-français qui ont bâti l'Ouest américain, ou l'oncle Yvan, revenu de la guerre alors que plus personne ne l'attendait, ou la tante Monique de Santa Monica ? Saviez-vous qu'une vieille Honda était douée de parole, qu'une grande tortue sacrée vivait dans la rue Pie-IX, qu'un camion des années 1950 avait des yeux, et que ces yeux pouvaient parfois être tristes ? Voilà quelques-unes des merveilles que l'on découvre ici. Après «C'était au temps des mammouths laineux» (2012), voici de nouveau une trentaine de petits essais écrits avec cet art qui est la marque unique de Serge Bouchard, le timbre même de sa voix : un art qui est à la fois celui de l'anthropologue, nourri par une attention passionnée aux visages et aux récits inépuisables des humains, et celui du poète, confiant dans les pouvoirs révélateurs de l'imagination et du langage.
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Louise Durand est grand reporter pour un quotidien montréalais. Elle a la sensibilité à fleur de peau d'une femme qui a été témoin de trop de tragédies et la combativité de celle qui doit, pour survivre dans son milieu où la concurrence est féroce, donner plus de coups qu'elle n'en reçoit.
Au cours d'une mission à Kaboul, Louise fait la connaissance de Soraya, jeune Afghane mariée de force à un époux violent qu'elle a fui. Elle habite dans un refuge tenu par Farida, qui se bat pour toutes les victimes de crimes d'honneur. Touchée par le courage des deux femmes, par la détresse de Soraya, Louise promet d'aider celle-ci. Elle lui promet de la soutenir si elle accepte de venir à Montréal, à titre de réfugiée.
C'est à cause de cette promesse que Soraya, pour la première fois de sa vie, quitte son pays, sa culture, pour faire la longue route qui la mènera vers un autre monde, où elle pourra enfin aimer et vivre librement.
« La Promesse » propose une fine réflexion sur la fragilité des idéaux, sur la difficulté de venir en aide aux êtres dont le destin nous émeut, sur l'amitié au féminin. -
Dans Les Aurores montréales, Monique Proulx nous a en quelque sorte donné le livre définitif sur la ville. Elle a su y rendre, de façon inégalée, le paysage urbain et toute la faune qui s'y agite. Ce nouveau roman pourrait bien être le livre définitif sur la campagne - sur la « champagne », ainsi qu'on désignait au Moyen Âge tout territoire s'étendant hors de la ville. Avec cette écriture ferme, exacte, chatoyante qu'on lui connaît, Monique Proulx fait éclater sous nos yeux la magie d'un royaume épargné par le développement. Autour d'un lac mythique, au coeur d'une forêt inaltérée, les chevreuils, des écureuils, des insectes et des chanterelles sont les personnages réels de cette histoire sur la vie qui s'échappe, sur l'impermanence de toute possession. Les personnages humains n'en sont pas moins fascinants, réfugiés dans la célébration de la beauté, rejoints malgré eux par la tourmente. Il y a Lila Szach, venue d'un autre âge et d'un autre continent, qui possède la quasi-totalité du territoire et la défend farouchement contre les prédateurs. Il y a Claire, qui tente de tenir en équilibre la réalité et l'imaginaire. Il y a Simon, résolu à aimer tout ce qui est vivant. Il y a le petit Jérémie, sur qui plane les menaces, et d'autres qui viendront joindre leur pas à cette chorégraphie cosmique - la jeune Violette, qui fuit l'horreur suprême, les Clémont, prédateurs de père en fils, Marianne, la citadine irréductible, Marco, le père-enfant. La beauté réussira-t-elle à sauver le monde ? Voilà la question, pressante, qui résonne à travers tout ce roman. Quelle qu'en soit la réponse, la sagesse ne nous ordonne-t-elle pas de goûter sans tarder la salutaire ivresse que procure cette beauté, comme le font les personnages de ce roman et comme Monique Proulx sait si bien nous la faire partager ?
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Je suis borderline. J'ai un problème de limites. Je ne fais pas de différence entre l'extérieur et l'intérieur. C'est à cause de ma peau qui est à l'envers. C'est à cause de mes nerfs qui sont à fleur de peau. Tout le monde peut voir à l'intérieur de moi, j'ai l'impression. Je suis transparente. D'ailleurs, tellement transparente qu'il faut que je crie pour qu'on me voie.
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Lettres sur la sexualité humaine
Marcelle Gauvreau, Frere Marie-Victorin
- Editions Boréal
- 11 Juin 2024
- 9782764638330
La publication, en 2018, des Lettres biologiques de Marie-Victorin a fait figure de révélation. Dans ces missives qu'il a adressées à son assistante d'alors, Marcelle Gauvreau, de 1933 à 1944, on voit le grand scientifique aborder un champ d'études nouveau, la sexualité, à une époque où la morale dominante rendait impensable toute discussion publique sur le sujet.
Pour des raisons de droits, les réponses de Marcelle Gauvreau n'ont été publiées que l'année suivante, en 2019, sous le litre de Lettres au frère Marie-Victorin. C'est alors qu'on a pu saisir toute l'importance cette correspondance, car elle lève le voile sur un amour profond entre un homme et une femme, fondé sur une relation à Dieu qui barre la route à une relation physique que les deux savent impossible. Nous découvrons en Marcelle Gauvreau une femme dotée d'une exceptionnelle capacité d'introspection et d'une profonde spiritualité, et en Marie-Victorin, un homme passionné, habité par le désir de briser les entraves que l'époque imposait à la fois au savant et à l'homme.
Cette nouvelle édition rassemble pour la première fois en un seul volume les lettres des deux épistoliers, nous permettant de les lire dans la séquence de leurs échanges et de partager ainsi, au fur et à mesure qu'elle se déroule, cette étonnante aventure humaine.
« Une histoire absolument fabuleuse. »
- Annie Desrochers, Le 15-18 (Radio-Canada)
« Si on enlève le vocabulaire, qui est celui de l'époque, c'est une vision extrêmement avant-gardiste. Un livre qui semble fascinant. »
- Michel C. Auger, Radio-Canada -
Des Québécois en Normandie
Frederic Smith
- Editions Boréal
- Essais littéraires
- 28 Mai 2024
- 9782764638279
Les Canadiens français devenus Québécois ont longtemps entretenu une relation malaisée avec la guerre. Si on a beaucoup fait état des deux crises de la conscription, leur participation même aux grands conflits mondiaux n'a pas eu l'écho qu'elle mérite, et cela au Québec même. Huit décennies après le jour J, l'historien Frédéric Smith entend contribuer à combler cette lacune en relatant la contribution des Canadiens français à la libération de la France.
En suivant pas à pas les soldats du Régiment de la Chaudière, du Régiment de Maisonneuve, des Fusiliers Mont-Royal et du 4e Régiment d'artillerie moyenne, Smith nous fait revivre le débarquement de Normandie comme si nous y étions. Il explique les rôles variés des militaires, parachutistes, fantassins, tankistes, aumôniers, artilleurs, infirmières. Il détaille leur équipement et leur armement. Il décrit minutieusement chacune des missions auxquelles les Canadiens ont participé. Il nous fait ressentir leur cohabitation quotidienne avec la mort.
En puisant abondamment dans les archives privées recueillies auprès des familles des anciens combattants, de même que dans plusieurs récits personnels aujourd'hui introuvables, Frédéric Smith a choisi de s'intéresser d'abord au facteur humain. C'est au quotidien de chacun de ces hommes - originaires de Sillery, de Montmagny, de Montréal et d'ailleurs au Québec - qu'il s'attarde : aux raisons qui les ont amenés à s'enrôler, eux qui étaient pour la majorité des volontaires; à leur vie en Angleterre pour leur entraînement; aux séquelles psychologiques laissées par l'horreur insoutenable des images imprimées dans leur mémoire.
Nous croisons aussi des personnages plus connus, comme les futurs premiers ministres Paul Sauvé et René Lévesque, ou Jacques Dextraze, futur chef d'État-major des forces canadiennes. Enfin, le journal récemment découvert de l'infirmière Paule Vallée permet à Frédéric Smith d'accentuer le rôle souvent négligé des femmes sur le front.
Ce passionnant récit de la campagne de Normandie constitue d'abord un hommage au courage des hommes et des femmes d'ici qui se sont engagés pour participer aux grands événements qui façonnaient le monde. Il vient en outre nous rappeler de manière fort opportune l'horreur absolue qui est indissociable de toute guerre.
L'ouvrage, qui comporte de nombreuses cartes et photos inédites, bénéficiera de l'intérêt suscité par le 80e anniversaire du Débarquement en 2024. -
Le Québec est, jusqu'à nouvel ordre, une simple province, et les Québécois sont des « provinciaux ». Dans ce recueil de textes, qui fait suite à ses « Chroniques d'un temps loufoque », François Ricard nous fait prendre conscience des avantages qu'il y a à vivre dans une province et à ne pas se trouver aux commandes du monde, ne serait-ce que la possibilité de voir celui-ci d'un peu loin, donc de le critiquer plus librement.
Mettant à profit ce recul favorable à la réflexion, il nous invite à nous pencher sur des questions qu'on évite le plus souvent : Qu'est-ce qu'être moderne aujourd'hui ? L'anti-intellectualisme est-il le fléau que l'on dit dans notre société ? Le français est-il en voie de devenir une langue obsolète, même - et surtout - en France ? La littérature québécoise - pour peu qu'elle existe - serait-elle l'avenir de la littérature française ? Le salut peut-il passer par la poésie ?
L'auteur propose, en passant, le concept de « néoprovincialisme » pour décrire notre situation. Car n'est-ce pas en province que sont désormais accueillies les idées nouvelles avec un enthousiasme et une unanimité qu'on ne voit guère au même degré dans les sociétés où elles ont été inventées ? Ce qui l'amène à jeter un regard à la fois intrigué et amusé sur quelques phénomènes qui caractérisent notre quotidien : accommodements raisonnables, « Outgames », règles d'équité en emploi, « grand humour » auquel atteignent parfois certains de nos esprits les plus fins. Bref, les grands et les petits bonheurs de la vie provinciale.
« Moeurs de province », où l'essayiste ne manque pas également de rendre un hommage ému à quelques êtres qui l'ont marqué, est un livre qui n'a aucune vérité ni aucun salut à proposer, n'obéissant à rien d'autre qu'au besoin de ne jamais perdre de vue la complexité et la vanité de nos pensées et de nos existences, sans oublier, bien sûr, le plaisir d'écrire. -
Gaston Miron ; la vie d'un homme
Pierre Nepveu
- Editions Boréal
- Biographie
- 23 Septembre 2011
- 9782764641033
Le 21 décembre 1996, dans la modeste église de Sainte-Agathe, avaient lieu les funérailles nationales d'un poète. Avant Gaston Miron, aucun écrivain n'avait reçu des autorités politiques québécoises un honneur pareil. Comment une telle chose pouvait-elle se produire dans une société qui avait jusque-là si mal traité ses poètes, de Nelligan à Saint-Denys Garneau ? C'est tout simplement que Gaston Miron incarne mieux que quiconque le Québec moderne. Miron est notre contemporain capital. Écrire la biographie de Gaston Miron, c'est faire davantage que retracer la vie d'un homme, c'est raconter le Québec de la Grande Noirceur et des communautés religieuses, la Révolution tranquille, la renaissance du nationalisme et les mouvements de gauche, la crise d'Octobre, les deux référendums, c'est raconter l'histoire de l'édition au Québec et la naissance d'une institution littéraire semblable à celle dont sont dotées les autres nations. À l'étranger aussi, le Québec, c'était Gaston Miron, tant parmi la confrérie des poètes que sur les plateaux de la télévision française. Après de nombreuses années de recherche qui l'ont amené à rencontrer les proches de Miron et à traverser d'abondantes archives, le poète, romancier et essayiste Pierre Nepveu arrive à embrasser l'empan de cette vie hors du commun. Il sait bien sûr faire ressortir toute l'envergure du poète, mais il réussit également comme nul autre à peindre l'homme, sa rudesse, sa fragilité, son grand rire franc, ses coups de gueule, sa misère natale qu'il portait comme un stigmate, son espoir indomptable.
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L'homme descend de l'ourse
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 22 Avril 2013
- 9782764612040
Serge Bouchard est un orignal. Il a la couenne dure, le cou puissant, le sabot obstiné. Il est de ce cuir dont on fait les bêtes lumineuses. S'il sait aller le nez en l'air, humant l'air du temps, dire d'où vient le vent et ce qu'il emportera, il préfère observer le sol.
Il y trouve des indices, des pistes, des fragments qu'il emmagasine, des brindilles qu'il tisse d'un sens nouveau. Mais là où il excelle, c'est quand il creuse. L'humus riche des habitudes enfouies le ravit, il plonge un sabot gourmand dans ces débris, se réjouit de leur odeur étrange et familière à la fois. Immanquablement, il s'enfonce dans les bois opaques et en ramène des morceaux choisis. C'est qu'il sait caller, l'orignal.
Marie-France Bazzo (extrait de la préface) -
Ni pastiches, ni exercices de style, ces histoires sont écrites « sous l'influence » d'autres écrivains : Jean Giono, Colette, Flannery O'Connor, Francis Scott Fitzgerald, Gabriel García Márquez, Anton Tchekhov, Guy de Maupassant, Gabrielle Roy, Michel Tremblay. Participant de l'oeuvre de fiction de Robert Lalonde, tout en poursuivant la voie inaugurée dans Le Monde sur le flanc de la truite et Le Vacarmeur, ces neuf textes constituent autant d'hommages à des auteurs admirés, du « piratage par amour ». Le plus beau dans tout ça, le plus surprenant - j'aurais pu, évidemment, m'y attendre -, c'est que pillant à tour de bras je me suis vu retomber dans les sillons de ma calligraphie à moi, ce fameux timbre «naturel », qui est peut-être fait de bien plus de chants qu'on pense. Chemin faisant - car rien ne saurait arrêter le pilleur ravi ! -, je découvris, avec une joie quasiment surnaturelle, comment travaillait celui-ci, besognait celle-là, bûchait cet autre, virgulait et adjectivait cet autre encore, et crus même apercevoir le paysage qui tremblait dans la fenêtre de l'un, ou ventait dans celle de l'autre, pendant qu'il ou elle écrivait. À tel point que je fus souvent bien étonné de déposer ma plume, une fois l'histoire achevée, dans un présent absolument personnel et inimitable, où m'attendaient des occupations de revenant, pour lesquelles il me semblait que je n'étais pas né. R.L.
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Saints-Damnés
Marie-laurence Trépanier
- Editions Boréal
- Romans et récits
- 11 Septembre 2018
- 9782764645628
Millie voulait qu'on la voie. Elle voulait être le soleil qui brûle la rétine. Personne ne pouvait la regarder en face.
Elle n'était qu'un bébé quand Pa l'a trouvée dans la forêt au creux d'un orme et l'a emmenée dans sa maison au village des Saints-Damnés. Tout de suite, il en est devenu fou amoureux tandis que Ma, sa jeune femme, l'a prise en aversion. Millie a néanmoins grandi pour devenir une adolescente d'une envoûtante beauté. Ce qui n'est pas sans troubler Pa. Est-ce pour cela qu'un jour Millie décide de disparaître ?
Dans ce premier roman aux allures de conte, Marie-Laurence Trépanier fait battre un mystérieux sabbat au milieu d'une forêt qui n'existe peut-être pas, évoque deux jumeaux maléfiques comme deux astres qui se tournent autour avant de s'abîmer l'un dans l'autre.
Elle nous parle du regard que les hommes portent sur les femmes, de celui que les femmes portent les unes sur les autres, elle nous parle de violence, de mort et de rédemption. -
Des poèmes inédits du grand Gilles Vigneault se sont frayé un chemin jusqu'à nous. D'une voix tantôt amusée, tantôt prenante, le poète nous offre son accompagnement et sa sagesse.
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Anne Hébert, vivre pour écrire
Marie-andrée Lamontagne
- Editions Boréal
- Biographie
- 29 Octobre 2019
- 9782764641422
Que ce soit comme nouvelliste et romancière, du Torrent et des Chambres de bois à Kamouraska et aux Fous de Bassan, comme poète, du Tombeau des rois aux Poèmes pour la main gauche, ou comme dramaturge, des Invités au procès à La Cage, Anne Hébert (1916-2000) nous a laissé une oeuvre dont la splendeur, l'originalité et la force font d'elle une figure majeure de la littérature québécoise et canadienne du XXe siècle. Commencée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, cette oeuvre s'échelonne sur une cinquantaine d'années, toujours nouvelle et cependant toujours fidèle au même désir, à la même exigence : vivre, c'est écrire. Mais qui était cette femme qui a donné naissance dans tant de livres à tant de beauté, de violence et de vérité ? Sur sa vie, son intimité, ses rapports avec sa famille et ses proches, Anne Hébert était la discrétion même, comme si la présence et le rayonnement de son oeuvre exigeaient l'effacement de sa personne, sa propre absence, en quelque sorte. De son enfance et de sa jeunesse, de ses apprentissages, de la trajectoire qui l'a conduite du Québec où elle est née à la France où elle s'est épanouie, de ses façons de travailler, des rencontres qui l'ont marquée, des êtres qu'elle a aimés et qui l'ont aimée, entourée, soutenue, des joies et des souffrances qu'elle a vécues et qui ont pu nourrir son imagination de romancière, elle n'a pratiquement rien dit, ni dans ses écrits ni dans ses interventions publiques.
C'est donc sur ce « mystère Anne Hébert » que se penche ici Marie-Andrée Lamontagne, non certes pour le résoudre (qui saura jamais la vérité d'un tel être ?), mais pour essayer au moins de l'éclairer avec toute la précision, la sympathie et l'honnêteté qui s'imposent. Recherches dans les bibliothèques et les dépôts d'archives, exhumation et dépouillement de correspondances privées et de papiers de famille, entretiens avec plusieurs témoins, dont des proches, consultation d'imprimés et de documents audiovisuels de toutes sortes, voyages : mariant l'enquête journalistique et l'essai littéraire, la biographe n'a rien négligé pour nous offrir un portrait complet et vivant de cette grande dame dont l'existence, vouée à la littérature, aura épousé le XXe siècle. -
On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s'enfuit de la communauté fermée qui l'a vu naître et qui l'étouffe. Le voici donc plongé dans le « Frais Monde », dans la jungle urbaine, au risque de se noyer. Il doit s'inventer à partir de rien. Il doit apprendre à se nourrir, à se trouver un toit, un travail. Il doit découvrir tous les codes de la vie libre, dont celui de la séduction, car rien ne l'attire plus que les « Mignonnes » du Frais Monde, toutes plus pimpantes les unes que les autres, toutes déshabillées là où ça rend fou de les regarder.
Ce n'est pas un hasard si Markus se retrouve à aider les plus mal pris de la ville, pas un hasard non plus si Abbie et Raquel, deux vestiges de son ancienne vie, viennent s'échouer chez lui. Car Markus est différent. Malgré son intense désir d'intégration, Markus est dévoré par une flamme qui le pousse à éclairer ceux qui semblent souffrir d'obscurité - et ils sont nombreux. Comment trouver sa place sans perdre son âme? Où se terre la Mignonne ultime, l'âme soeur qui lui fait si cruellement défaut? Et qui est cette ombre bienveillante qui veille sur lui depuis le début, ce vieil homme mystérieux que Markus surnomme « Maître K », et qui se dérobe chaque fois qu'il l'approche?
Cette histoire, c'est Markus qui nous la raconte, en jouant comme un enfant émerveillé avec la nouvelle langue qu'il a apprise. Ce sont les mots et les yeux candides de Markus qui nous dévoilent les désastres ambulants partout, et l'aveuglement du monde libre qui court, qui court pour se fuir lui-même. -
Nous sommes en 1954, à Montpellier, dans le sud de la France, où les traces de la Seconde Guerre mondiale sont encore bien fraîches. Aymé, un jeune Québécois, passe ses vacances scolaires chez ses grands-parents, loin de sa famille pour la première fois. Attiré par la musique des gitans qui vivent sur les bords du Lez, il va faire la connaissance de Mika, un « caraque », comme on appelle là-bas les Gitans.Mais pourquoi ses grands-parents voient-ils d'un mauvais oeil cette amitié qui se noue? Pourtant, Mika est un compagnon fascinant, qui semble savoir plein de choses sur le pays et les créatures qui le peuplent. Quand Mika annonce que la Casilda, la vieille du château, celle qui dit la bonne aventure, désire voir Aymé, celui-ci aura-t-il le courage de briser l'interdit familial et d'accepter l'invitation?
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Des Québécois en Normandie - Du jour J à la libération de Paris
Frédéric Smith
- Editions Boréal
- Essais littéraires
- 28 Mai 2024
- 9782764648278
Les Canadiens français devenus Québécois ont longtemps entretenu une relation malaisée avec la guerre. Si on a beaucoup fait état des deux crises de la conscription, leur participation même aux grands conflits mondiaux n'a pas eu l'écho qu'elle mérite, et cela au Québec même. Huit décennies après le jour J, l'historien Frédéric Smith entend contribuer à combler cette lacune en relatant la contribution des Canadiens français à la libération de la France.
En suivant pas à pas les soldats du Régiment de la Chaudière, du Régiment de Maisonneuve, des Fusiliers Mont-Royal et du 4e Régiment d'artillerie moyenne, Smith nous fait revivre le débarquement de Normandie comme si nous y étions. Il explique les rôles variés des militaires, parachutistes, fantassins, tankistes, aumôniers, artilleurs, infirmières. Il détaille leur équipement et leur armement. Il décrit minutieusement chacune des missions auxquelles les Canadiens ont participé. Il nous fait ressentir leur cohabitation quotidienne avec la mort.
En puisant abondamment dans les archives privées recueillies auprès des familles des anciens combattants, de même que dans plusieurs récits personnels aujourd'hui introuvables, Frédéric Smith a choisi de s'intéresser d'abord au facteur humain. C'est au quotidien de chacun de ces hommes - originaires de Sillery, de Montmagny, de Montréal et d'ailleurs au Québec - qu'il s'attarde : aux raisons qui les ont amenés à s'enrôler, eux qui étaient pour la majorité des volontaires; à leur vie en Angleterre pour leur entraînement; aux séquelles psychologiques laissées par l'horreur insoutenable des images imprimées dans leur mémoire.
Nous croisons aussi des personnages plus connus, comme les futurs premiers ministres Paul Sauvé et René Lévesque, ou Jacques Dextraze, futur chef d'État-major des forces canadiennes. Enfin, le journal récemment découvert de l'infirmière Paule Vallée permet à Frédéric Smith d'accentuer le rôle souvent négligé des femmes sur le front.
Ce passionnant récit de la campagne de Normandie constitue d'abord un hommage au courage des hommes et des femmes d'ici qui se sont engagés pour participer aux grands événements qui façonnaient le monde. Il vient en outre nous rappeler de manière fort opportune l'horreur absolue qui est indissociable de toute guerre.
L'ouvrage, qui comporte de nombreuses cartes et photos inédites, bénéficiera de l'intérêt suscité par le 80e anniversaire du Débarquement en 2024. -
Lettres sur la sexualité humaine
Marie-Victorin, Marcelle Gauvreau
- Editions Boréal
- 11 Juin 2024
- 9782764648339
La publication, en 2018, des Lettres biologiques de Marie-Victorin a fait figure de révélation. Dans ces missives qu'il a adressées à son assistante d'alors, Marcelle Gauvreau, de 1933 à 1944, on voit le grand scientifique aborder un champ d'études nouveau, la sexualité, à une époque où la morale dominante rendait impensable toute discussion publique sur le sujet.
Pour des raisons de droits, les réponses de Marcelle Gauvreau n'ont été publiées que l'année suivante, en 2019, sous le litre de Lettres au frère Marie-Victorin. C'est alors qu'on a pu saisir toute l'importance cette correspondance, car elle lève le voile sur un amour profond entre un homme et une femme, fondé sur une relation à Dieu qui barre la route à une relation physique que les deux savent impossible. Nous découvrons en Marcelle Gauvreau une femme dotée d'une exceptionnelle capacité d'introspection et d'une profonde spiritualité, et en Marie-Victorin, un homme passionné, habité par le désir de briser les entraves que l'époque imposait à la fois au savant et à l'homme.
Cette nouvelle édition rassemble pour la première fois en un seul volume les lettres des deux épistoliers, nous permettant de les lire dans la séquence de leurs échanges et de partager ainsi, au fur et à mesure qu'elle se déroule, cette étonnante aventure humaine.
« Une histoire absolument fabuleuse. »
- Annie Desrochers, Le 15-18 (Radio-Canada)
« Si on enlève le vocabulaire, qui est celui de l'époque, c'est une vision extrêmement avant-gardiste. Un livre qui semble fascinant. »
- Michel C. Auger, Radio-Canada