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Littérature
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Rencontre avec Piero della Francesca
Piero Calamandrei
- Editions Rue d'Ulm
- 20 Octobre 2023
- 9782728808427
Calamandrei se souvient d'une excursion de 1938 dans les environs d'Arezzo, aux confins de la Toscane et de l'Ombrie, où il a vu pour la première fois la fresque désormais célèbre de Piero della Francesca représentant la Vierge enceinte.
C'est là l'occasion, dans une prose impeccable, d'une méditation sensible sur le passage du temps, les destructions et les malheurs de la guerre, le caractère irremplaçable des oeuvres, l'évidence du beau, la singularité de l'émotion artistique et la force de l'attachement du peuple italien pour son patrimoine...
« En Italie et particulièrement en Toscane, chaque bourg, chaque tournant, chaque colline a un visage, comme une personne vivante ; il n'est pas de coteau ni de clocher qui ne soit associé dans notre coeur au nom d'un poète ou d'un peintre, au souvenir d'un évènement historique aussi important pour nous que les joies et les peines de notre famille. Il ne s'agit pas de littérature, il s'agit de la vie. [...] Il y a, entre Arezzo et Sansepolcro, un petit village du nom de Monterchi près duquel, dans un cimetière en pleine campagne, règne en solitaire le plus beau tableau de Piero della Francesca, la Madonna del Parto, qui célèbre de la manière la plus solennelle et la plus austère la gloire de la maternité : il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à ce tableau livré aux Allemands, comme je pensais à mes proches et à mes amis en danger. Que lui sera-t-il arrivé ? Aura-t-il pu être sauvé ? »
Piero Calamandrei, 15 sept. 1944
Inédit en français
Traduit de l'italien, illustré et annoté par Angela Guidi et Lucie Marignac
Postface de Carlo Ossola -
Une jeunesse à Berlin : bilan provisoire 1926-1950
Gunter De Bruyn
- Editions Rue d'Ulm
- 19 Janvier 2024
- 9782728808526
Dans la banlieue verte de Berlin, au cours des années 1930, un garçon rêveur grandit, perdu dans ses livres. Le royaume de son imagination n'a que peu à voir avec l'environnement immédiat ou avec le régime qui se met en place. Pendant que les haut-parleurs exaltent autour de lui la force virile, l'adolescent s'éveille à l'amour et n'écoute que sa fantaisie... Puis on lui colle sur la tête un casque de soldat. Il a 17 ans. Quatre décennies plus tard, un écrivain repart sur les traces de ses vingt premières années. Il s'en est fallu de peu que l'Allemagne nationale-socialiste, en s'écroulant, n'écrase son propre corps sous les décombres. C'est un survivant qui témoigne. Commencée dans l'Allemagne divisée, publiée en 1992 dans l'Allemagne réunifiée, l'autobiographie de Günter de Bruyn connaît un immense succès au lendemain de la chute du Mur. Elle révèle un auteur majeur chez qui l'humaine fragilité s'affirme, prise entre le double feu du nazisme et du stalinisme, comme une force propre à résister à toutes les épreuves - à commencer par celle du temps.
Dans la constellation des témoins de l'Allemagne hitlérienne, de S. Haffner (Histoire d'un Allemand, Actes Sud, 2003) à Th. Bernhard (L'Origine, Gallimard, 2007), de M. Reich-Ranicki (Ma vie, Grasset, 2001) à H.-M. Enzensberger (Hammerstein ou l'intransigeance ; Un bouquet d'anecdotes - Gallimard, 2008 et 2022), de Bruyn, qui fit toute sa carrière en RDA, occupe une place à part.
Inédit en français
Suivi d'un essai d'Édouard Michel, Un Günter stoïcien (où il est aussi question de Günter Grass, Pelures d'oignon, Le Seuil, 2007) -
Lima, Pérou, vers 1960. Les années rock'n'roll dans une capitale latino-américaine de plus en plus surpeuplée. Les jeunes de la bande du quartier grandissent comme ils le peuvent : fougueux, fragiles, impatients. Sans repères familiaux et avec pour tout modèle quelques figures locales au passé trouble, ils naviguent à vue vers l'âge adulte dans une société qui prêche la pureté et étale partout la tentation du vice. De billard en commissariat, de plage en troquet, chacun tente de s'affirmer par la transgression... et fait par petites touches la découverte de sa personnalité intime, par-delà bien et mal.
Et si nous regardions le monde avec leurs yeux ? Pour la première fois dans la littérature péruvienne, Reynoso laisse entendre sans tabous leurs mots et leur conscience. La langue de la rue s'impose dans un texte littéraire, se mêlant à la prose poétique de son narrateur et donnant à lire en filigrane un plaidoyer puissant contre le conservatisme de la société et en faveur des marges. -
« Un livre sert à celui qui l'écrit, rarement à celui qui le lit, c'est pourquoi les bibliothèques sont pleines de livres inutiles. » Ainsi s'achève l'autobiographie de Luigi Pintor, texte pourtant parmi les plus essentiels qu'il puisse être donné de lire, pudique, profond, bouleversant. Dans une vie, que devons-nous à nous-mêmes et qu'est-ce qui tient à l'époque où nous vivons ? Traversant un demi-siècle d'histoire, de l'enfance heureuse à l'expérience décisive de la Seconde Guerre mondiale, de la Résistance au rêve d'une société différente, du journalisme engagé aux épreuves politiques et personnelles, ces pages sensibles, imagées et volontairement sobres dressent le portrait d'un homme fidèle à lui-même, à ses engagements et à ses idéaux, dans une écriture à l'ironie vibrante digne des plus grands - La Rochefoucauld, Leopardi, Rilke ou Calvino.
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Dans Les Forêts du Maine Henry David Thoreau a rassemblé les récits des voyages qu'il fit dans les forêts du nord-est des États-Unis en 1846,
1853 et 1857. Ce triptyque singulier de textes écrits en l'espace d'une quinzaine d'années, couvrant le coeur de la vie créatrice de l'écrivain,
offre un accès privilégié à la complexité de sa vision du monde et de sa pensée. Du jeune romantique doué et ambitieux à l'observateur parvenu
dans sa maturité, en passant par le prophète de la protection de la nature, s'y dessine l'image d'un homme pour qui l'exploration de la nature
sauvage avait de larges résonances personnelles et collectives. En le suivant pas à pas à travers ces vastes espaces naturels d'une beauté
fascinante, à la rencontre des pionniers et des Indiens, le lecteur contemporain est entraîné dans une aventure intellectuelle qui l'invite
à réfléchir au rapport moderne de l'homme à son environnement.
Écrivain majeur de l'Amérique du XIXe siècle, Henry David Thoreau (1817-1862), auteur notamment de Walden et de De la désobéissance civile,
apparaît comme un jalon essentiel dans la genèse de la conscience moderne. -
« Si je devais donner le nom de tous les ouvrages américains qui promettent d’avoir une longue, même une très longue vie, je dirais sans hésiter La Lettre écarlate, Huckleberry Finn et Le Pays des sapins pointus. » Ces mots de Willa Cather tirés de sa préface de 1925 au livre de Jewett (1re éd. 1896) étonneront sans doute le lectorat français qui connaît mieux, de la cartographie littéraire de la Nouvelle-Angleterre, le Boston de Henry James, le Salem de Hawthorne ou le Walden de Thoreau.
Jewett a ancré ses récits dans son Maine natal, modelant son écriture sur ces « arpents de granite » qu’évoquait avant elle Emily Dickinson. Mais il est un autre « pays » qui s’esquisse dans ces pages écrites à l’aune du féminin et dans les marges critiques d’une nation en passe de devenir un empire. Loin de la carte désuète d’un monde disparu, Le Pays des sapins pointus est un livre frontière qui inquiète la pensée cadastrée, fait bouger les identités et troubles les appartenances. -
Premier long récit de Sarah Kirsch, Toutes-Fourrures est sans doute son livre en prose le plus riche et le plus abouti. Ce texte foisonnant paru en 1988 se fonde sur une actualisation de la version germanique du conte de Peau d'Âne (Allerlei-Rauh) des frères Grimm pour faire la chronique du quotidien de l'auteure dans les marais du nord de l'Allemagne tout en relatant des souvenirs de sa vie en Allemagne de l'Est, dans son enfance ou bien au cours d'un été passé chez Christa Wolf dans le Mecklembourg.
Cette chronique qui encadre et ponctue le récit est celle d'un monde menacé par la disparition du vivant, mais aussi d'un destin intime ayant survécu à plusieurs tragédies auxquelles font écho les différents drames de l'histoire allemande, du nazisme jusqu'à la partition du pays en deux États. Elle est conduite par une narratrice qui thématise la multiplicité de ses moi, ainsi que leur porosité avec la nature extérieure.
Entrant en écho avec le récit de Christa Wolf, Scènes d'été (trad. fr. Alinéa, 1990), Toutes-Fourrures rend hommage aux plus grands poètes allemands, de Goethe à Hlderlin en passant par Gryphius ou Klopstock. Salué à sa parution par Marcel Reich-Ranicki, ce récit à l'ironie mordante est marqué par une profonde mélancolie. L'écrivaine y joue avec toutes les ressources la langue allemande, en y infusant son rythme propre, porté par un style tantôt biblique, tantôt poétique ou pathétique, et tour à tour philosophique, archaïque ou familier. -
Réédité tardivement car Shelby Foote le jugeait trop ancré dans son histoire familiale, ce premier roman (1949) retrace l'ascension puis la chute d'un fils de fermier de l'East Mississippi - Hugh Bart, l'intrus aux talents éminents. Il parvient à intégrer la classe des grands planteurs du Delta et à restaurer dans sa splendeur d'antan Solitaire, fief de l'illustre lignée des Jameson qui compte parmi les siens l'un des fondateurs du comté et un héros de la guerre de Sécession.
Il revient à son petit-fils de narrer la geste d'un aïeul victime de son penchant pour le romantique et le chevaleresque - véritable Don Quichotte du Delta et grand chasseur devant l'éternel, qui s'efforça en vain de maintenir les valeurs du Vieux Sud, sapées par l'irruption du progrès et de la modernité, et emportées par le vent de l'Histoire. L'intrigue se déroule pendant la période charnière d'un demi-siècle comprise entre la guerre de Sécession et la Première Guerre mondiale, où l'Amérique perd définitivement son innocence originelle de « Peuple élu de Dieu ».
Salué par Faulkner à sa parution, Bart le magnifique, dans la lignée des Illusions perdues, évoque un destin individuel hors du commun sur fond de fresque historique, en contribuant tout à la fois à déconstruire et à perpétuer les mythes du Sud des États-Unis. À l'instar du grand classique de William Alexander Percy, Lanterns on the Levee: Recollections of a Planter's Son (1941), le récit éclaire d'un jour cruel cette terre fascinante qui a légué à la nation des Pères fondateurs ses tares les plus funestes, mais aussi donné à la littérature américaine - de William Faulkner à Eudora Welty et de Flannery O'Connor à Thomas Wolfe - quelques-unes de ses voix les plus illustres.
Du pathétique au tragique en passant par l'ironie et l'humour, l'écrivain y exploite avec une jubilation communicative les multiples ressources lexicales et stylistiques de la langue américaine, et livre dans sa préface à la réédition de 1987, qui vient clore tous ses romans publiés, des éléments décisifs pour la lecture de tout l'oeuvre à venir. -
Altipiano - cheminer avec mario rigoni stern - illustrations, noir et blanc
Loïc Seron
- Editions Rue d'Ulm
- 22 Octobre 2021
- 9782728807543
Mario Rigoni Stern aurait eu cent ans le 1er novembre 2021. Comment naît un écrivain de cette envergure ? par quelle conjonction d'éléments décisifs ? dans quel lieu, quels paysages ?
Le plateau d'Asiago, au nord-est de l'Italie, a été fondamental pour lui : il l'a forgé, éduqué, nourri, puis, après la Seconde Guerre mondiale, apaisé, soigné, réconcilié avec la vie. Et l'auteur du Sergent dans la neige le lui a bien rendu. En décrivant ce haut plateau l'Altipiano, cette étonnante île de terre suspendue au-dessus de la plaine de Vénétie, en chroniquant la vie de son peuple, Rigoni Stern a parlé du monde entier, préfigurant la pensée écologiste globale. Son oeuvre exalte la possible relation équilibrée entre l'homme et la nature, mais aussi entre les hommes, simples composants du vivant.
Loïc Seron a parcouru ces lieux à pied et en toutes saisons pour évoquer l'esprit d'un homme qui a tiré de sa montagne la force de vivre debout et de se souvenir, la volonté de comprendre et de témoigner, en harmonie avec le monde.
Dialogue intime d'images et de mots, son cheminement célèbre un paysage, une voix, un idéal humaniste, comme pour répondre à cette question : qu'est-ce qui compte vraiment ? -
Les femmes dans l'espace littéraire moderne
Carry Van Bruggen
- Editions Rue d'Ulm
- 6 Octobre 2023
- 9782728808311
Parus en feuilleton au cours de l'année 1916 sous le titre Littérature moderne, ces articles analysent ce que les oeuvres et la vie littéraires font comprendre de la place des femmes dans la société. Consacrés pour l'essentiel aux XVIIIe et XIXe siècles - Madame de Staël et George Sand, F. Schlegel et Heine, Walter Scott, Shelley et Byron, Dickens et Thackeray, Charlotte Brontë... -, ils offrent un premier aperçu de la réflexion stimulante conduite ensuite par l'écrivaine dans Prométhée, son grand essai sur l'histoire intellectuelle européenne et l'essor de l'individualisme à l'époque moderne.
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Emily Dickinson, l'évidence obscure
Pierre-yves Pétillon
- Editions Rue d'Ulm
- 6 Mai 2022
- 9782728807796
« Faut-il comprendre la poésie d’Emily Dickinson ? »
Par l’audace d’une telle interrogation, Pascal Aquien avait posé d’emblée la question qui traverse ce livre, établissant avec force l’évidence obscure de la poésie de Dickinson comme s’approchant de celle du monde. Il signalait, d’entrée de jeu, le danger qui menace l’herméneute, affronté à l’épreuve de l’inexpliqué, au poids de non-sens du poème, qui exige pourtant d’être lu à la lettre.
Poète américaine majeure, Emily Dickinson (Amherst, Massachusetts 1830-1886) a vécu une vie introvertie et recluse et ne fut quasiment pas publiée de son vivant. Unique pour son époque, non conventionnelle, son œuvre n’est connue dans toute son étendue qu’après sa mort et il faudra attendre le milieu du XXe siècle pour qu’en paraisse un recueil complet et intact.
On trouvera ici des lectures qui se sont nourries d’une longue fréquentation poétique. On fera profit de très belles « explications de texte » qui sont autant d’approches du sens. Surtout, chacun se trouvera relancé dans sa lecture personnelle, fortifié et démuni, invité à reprendre la tâche, à refaire ces parcours afin d’en découvrir d’autres. En vue de nouveaux et précaires « arrangements » du sens et de ses éclipses.
Suivi d’un choix de poèmes en bilingue -
Paru chez Einaudi en 1962 et régulièrement réédité depuis, La Guerre des pauvres fait revivre, à partir du journal tenu par l'auteur, un chapitre héroïque méconnu de l'histoire de l'Italie, depuis la campagne de Russie (il s'engage en juillet 42) jusqu'à la Libération (Cuneo est libérée fin avril 45).
Officier du corps expéditionnaire italien sur le front de l'Est dans la division Tridentina, Revelli raconte l'immense défaite et la retraite tragique qui, à la suite de la contre-offensive russe sur le Don, jettent à travers la steppe gelée des dizaines de milliers d'hommes, dont peu survivront. Après, écrit-il, sa vie ne sera plus la même. Quittant l'armée, il prend les armes dans le maquis des Alpes et mène au jour le jour, comme chef partisan puis en tant que commandant de l'une des brigades antifascistes Giustizia e libertà, un autre combat - contre les détachements mussoliniens de la République de Salò et contre les troupes hitlériennes.
Au fil des jours et des pages de ce livre-vérité s'affirment la cohérence d'un destin individuel, la dignité des humbles pris dans la folie absurde de l'histoire, la force du témoignage sur « la guerre vue d'en bas ». Portées par une prose sèche et abrupte, une écriture blanche de mémorialiste qui s'invente en marchant et en luttant, loin de la rhétorique du combat ou du sentiment.
Entre Le Sergent dans la neige de Mario Rigoni Stern (1953) et La Guerre sur les collines de Beppe Fenoglio (1968), une autre voix s'élève, qui confère à ces antimémoires de guerre la dimension d'une épopée. -
Politique des traductions
Marc Crépon, Ginevra Martina Venier
- Editions Rue d'Ulm
- 17 Mars 2023
- 9782728808052
Comment mesurer les enjeux politiques de la traduction dans un monde fracturé, du point de vue de sa pratique comme des réflexions théoriques qu'elle appelle ? C'est le défi relevé par ce livre. Revenant sur « la tâche du traducteur » (W. Benjamin), il articule deux ordres de problème : le premier concerne l'inscription des traductions dans l'histoire et la prise en considération d'un double contexte - celui du texte original dans son moment propre et celui de leur écriture dans une autre aire culturelle et un temps différé, avec des risques toujours possibles de décontextualisation. Le second a trait à un « humanisme de la traduction » (B. S. Diagne) dans un monde d'échanges inégal. Les traductions sont le vecteur privilégié d'un autre accès au monde : mais comment en corrigent-elles l'injustice ?
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Traduit une première fois en 1953, ce roman faulknérien servi par une écriture splendide devait être réédité. Il égale, à plus d'un titre, les plus belles réussites de la littérature sudiste contemporaine, et c'était celui de ses six romans que Shelby Foote préférait.
Ampleur de la période historique embrassée, de la fin de la guerre de Sécession à la Seconde Guerre mondiale, ingéniosité de l'intrigue, personnages inoubliables, subtilité de l'analyse psychologique, richesse des thématiques abordées, exigence non dénuée d'humanité, portée par un humour parfois désespérant - L'Amour en saison sèche démontre de manière exemplaire ce que peut être une fidélité vraiment créatrice.
L'oeuvre nous transporte dans ce Sud qui a toujours fasciné les lecteurs français à travers ses plus brillants représentants : Edgar Poe, Eudora Welty, Flannery O'Connor, Truman Capote, Erskine Caldwell, William Styron...
Une redécouverte.
Du même auteur sont disponibles en français : Shiloh (Rivages, 2019), Tourbillon (Imaginaire Gallimard, 2006), L'Enfant de la fièvre (nouvelles, Imaginaire Gallimard, 1986), Septembre en noir et blanc (10/18, 1984). -
Cuore [Cœur], que les Italiens appellent couramment Le Livre Cœur, a été le texte le plus lu en Italie entre sa publication en 1886 et la fin des années 1960. Reconstituant les multiples évènements d’une année scolaire vécue par des enfants de Turin, il a connu une immense fortune littéraire avant de susciter chez certains intellectuels de notre temps comme Umberto Eco une profonde et spirituelle aversion. Sa portée pédagogique et politique est comparable, pour l’Italie de la fin du XIXe siècle, à celle du Tour de la France par deux enfants sous la IIIe République. Restituant une société où les apprentissages personnels prennent leur sens en incarnant une communauté nationale idéale, il permet d’appréhender l’alchimie rêvée des vertus individuelles, civiques et patriotiques dans l’Italie libérale et bourgeoise une génération après son unification.
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Shakespeare pornographe ; un théâtre à double fond
Pierre-jean Richard
- Editions Rue d'Ulm
- 15 Mars 2019
- 9782728806232
Nul, au temps de Shakespeare, n'a su autant que lui transmuer l'obscénité verbale en énergie dramatique, jusqu'à produire sous l'intrigue officielle de ses pièces un tout autre spectacle, fait des péripéties salaces du langage lui-même.
C'est à cette production parallèle, à cet autre théâtre, le plus souvent désopilant, que nous sommes invités à assister ici. On y découvre un pan méconnu du génie créateur de Shakespeare. Car ce montreur d'hommes est aussi un pornographe hors pair, assurément le plus doué de sa génération. De sa première à sa dernière (39e ?) pièce, il a cultivé systématiquement une double entente saturée d'obscénité, qui va bien au-delà de la trouvaille ponctuelle, dans le cadre d'une véritable stratégie dramaturgique de l'équivoque.
Ce voyage d'exploration pourra éclairer les anglicistes, les traducteurs ou les gens de théâtre. Il se lit aussi comme un recueil des mille et un contes grivois qui composent, pourrait-on dire, le Décaméron de Shakespeare. -
Lettres à un jeune londonien
William Makepeace Thackeray
- Editions Rue d'Ulm
- 24 Mai 2021
- 9782728807406
Parues en feuilleton dans le magazine satirique Punch, entre 1847 et 1848, sous la forme d'une correspondance fictive entre un vieil oncle et son neveu, les Lettres à un jeune Londonien sont un vade-mecum existentiel et un guide du savoir-vivre. Cet inédit offre une introduction savoureuse à l'un des meilleurs auteurs de langue anglaise et une belle récréation aux amateurs de Thackeray, qui retrouveront le style singulièrement mordant du grand victorien.
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Cris rassemble les nouvelles de la période du 4 mai 1919 où s'épanouit le mouvement pour la Nouvelle culture, qui revendique l'usage de la langue vernaculaire et s'en prend au moralisme confucéen. Certaines d'entre elles, comme «Le Journal d'un fou», publiée dans Nouvelle jeunesse en 1918, ou «L'édifiante histoire d'A-Q», sont devenues canoniques. D'autres, comme «Terre natale» ou «L'opéra de village ,», représentent sur un mode élégiaque la Chine rurale du bas-Yangtse dans laquelle a grandi Lu Xun. Errances, publié en 1926, contient onze nouvelles évoquant, sur un ton souvent mélancolique, l'errance des intellectuels chinois des années 1920.
Anciens lettrés devenus petits fonctionnaires, ils semblent piégés entre leurs souvenirs d'un passé rural familier mais cruel et la modernité incertaine ou trompeuse des grandes villes occidentalisées, où ils peinent à trouver une place.
Mauvaises herbes, recueil de vingt-trois poèmes en prose, dont la forme rompt avec la plupart des pratiques poétiques antérieures, rassemble des méditations, oniriques ou nostalgiques, sur le passage du temps et les efforts humains pour changer l'histoire. -
Ce texte est né d'une idée originale de De Amicis : faire des tramways à chevaux de Turin à la fin du XIXe siècle un sujet d'écriture romanesque. Pendant les douze mois de l'année 1896 (une année marquée par la funeste guerre d'Afrique entre l'Italie et l'Éthiopie), ces « carrosses pour tous » qui sont un lieu de rencontre des différentes classes sociales, serviront à l'écrivain d'observatoire privilégié. Dans ce roman « expérimental » - qui pourrait aussi être défini comme un singulier récit de voyage et un livre-enquête -, les personnages sont les passagers, dont certains, au gré de leurs apparitions répétées, vont composer une véritable galerie : leurs personnalités, révélées par le regard pénétrant du narrateur, forment un roman choral où les trajectoires des uns et des autres se trouvent reliées au sein d'une structure unitaire. La simplicité de l'invention est compensée par la précision avec laquelle est décrite la société d'une grande ville italienne, fière des gloires du Risorgimento mais vivant à l'enseigne d'une activité intense et de la culture de masse naissante. La « question sociale » joue un rôle fondamental et constitue l'un des filtres du jugement de De Amicis, qui venait d'adhérer au parti socialiste ; sa vision du socialisme ici n'est pas celle de la lutte des classes, mais plutôt d'une collaboration apaisée.
Le texte est inédit en français.
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La vie de Ruben Darío écrite par lui-même
Rubén Darío
- Editions Rue d'Ulm
- 17 Février 2023
- 9782728807994
Parue au soir de sa vie alors que Darío se trouvait dans une situation physiquement et financièrement précaire, cette autobiographie d'un poeta errante, premier écrivain latino-américain au destin véritablement universel, embrasse d'un regard à la fois mélancolique et lucide son itinéraire mouvementé. Dictée tambour battant, c'est un témoignage précieux sur son existence cosmopolite et la genèse de son oeuvre, sur les sociétés latino-américaines dans leur dimension politique, socioéconomique et culturelle, et sur le tournant du xxe siècle.
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L' Heure sans Dieu : Et autres histoires pour enfants
Lou Andréas-Salomé
- Editions Rue d'Ulm
- 8 Mars 2006
- 9782728836864
Battue par son père, rudoyée par sa mère, et incomprise souvent,
Ursula trouve auprès du Bon Dieu un interlocuteur à la mesure de son âme.
Car tout est loin d'être gris au pays enchanté de la petite fille.
L'héroïne à laquelle Lou Andreas-Salomé prête sa sauvagerie et sa voix vit au rythme brisé des jeux d'enfants et
des espiègleries de ses poupées. Entre Alice au pays des merveilles et Blanche-Neige au milieu des nains,
Ursula évolue dans un monde féerique de rêveries et d'imagination. Au fil des trois récits composant
L'Heure sans Dieu et autres histoires pour enfants, dont la fillette est la protagoniste autant que l'ordonnatrice,
les figures d'adultes (parents naturels, pères symboliques ou spirituels, tante, amis, voisins) croisent les visages d'enfants
(camarades, poupées, nourrissons).
Les saynètes du livre ont pour toile de fond les goûters gourmands, les jardins et les maisons,
une grotte mystérieuse, un couple d'inconnus planté dans la neige, nombre d'objets chargés de couleurs et de sens, et mille détails
ouvrant sur un ailleurs merveilleux. Les références discrètes, mais constantes, à l'univers biblique, au fantastique des contes, à
la mythologie classique et germanique se mêlent à l'imaginaire propre de l'auteur, qui fait dialoguer subtilement le visible et
l'invisible et qui sait donner vie à tous les plans de la réalité. -
Souvenirs de Paris ; l'exposition universelle de 1878
Edmondo De amicis
- Editions Rue d'Ulm
- 20 Août 2015
- 9782728827138
En 1878, Edmondo De Amicis séjourne à Paris et envoie à son journal en Italie une série d'articles sur la capitale française et sur l'Exposition universelle, prétexte initial de son voyage. Emblématiques du travail de reportage de l'écrivain, les Souvenirs de Paris documentent remarquablement la fascination exercée par la ville sur les visiteurs italiens. Jouant avec les lieux communs, l'auteur rend hommage à la culture française, s'interroge sur le rôle international de la France au lendemain de Sedan et de la Commune, s'amuse des vices et des travers des Parisiens plus qu'il ne les condamne, se met en scène en touriste étourdi par tant de merveilles et de tentations.
Avec le compte rendu foisonnant de la visite de l'Exposition, c'est au coeur des lumières et du brouhaha de la ville, déesse de la modernité et des plaisirs, que nous plonge ce texte malicieux et virevoltant. -
Shylock et son destin ; de Shakespeare à la Shoah
John Gross
- Éditions Rue d'ULM via OpenEdition
- 3 Septembre 2019
- 9782728806515
Comme Don Quichotte ou Robinson Crusoé, Shylock est l'une des grandes figures de la littérature mondiale, que l'on ait lu ou pas, vu représenter ou non le Marchand de Venise. C'est aussi l'un des personnages les plus complexes et les plus controversés du répertoire théâtral : acteurs, metteurs en scène, critiques et spectateurs s'y sont confrontés depuis plus de quatre cents ans. Bourreau ou victime ? Tragique ou comique ? Comment Shakespeare le concevait-il, comment le percevons-nous depuis ? Interprété par des acteurs de légende (Charles Macklin, Edmund Kean, Henry Irving, John Gielgud, Laurence Olivier...), Shylock a inspiré Hazlitt, Heine, Proust ou Henry James, non sans les troubler. Symbole économique convoqué par Marx ou Ruskin, il a aussi fait la joie des psychanalystes. Surtout, il a une place à part dans l'histoire de l'antisémitisme. Devenu un archétype, il permet une analyse passionnante des rapports entre la littérature et la vie. Après ce qu'a connu l'Europe au XXe siècle, nul ne peut voir Shylock sur scène sans frissonner.
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De Francesca à Béatrice ; à travers la Divine Comédie
Victoria Ocampo
- Editions Rue d'Ulm
- 18 Février 2021
- 9782728807284
Écrit directement en français il y a exactement un siècle, en 1921, à l'occasion du sixième centenaire de la mort de Dante, De Francesca à Béatrice est le premier essai original de V. Ocampo. Très tôt, le texte de Dante est devenu pour elle le lieu d'une méditation personnelle, comme chez T. S. Eliot ou O. Mandelstam. Mais quand Eliot formule, à travers le Florentin, sa conception personnelle de la poésie, quand Mandelstam se penche avec lui sur la douleur de l'exil, Ocampo revient, avec Francesca, avec Béatrice, et guidée par Dante, à la méditation de « l'amour incorruptible, impérissable, qui émeut encore le monde ».
Publié en 1924 dans une traduction espagnole présentée par J. Ortega y Gasset, le texte ne parut dans sa « version française » originale qu'en 1926 (Paris, Bossard) : la présente édition le restitue pour la première fois aux lecteurs français.