Eres
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Pourquoi nous voulons tuer Greta : nos raisons inconscientes de détruire le monde
Bénédicte Vidaillet
- Eres
- Sociologie clinique
- 14 Février 2023
- 9782749276090
Jamais le désastre écologique n'a été aussi évident. Pourquoi cette connaissance nous laisse-t-elle apathiques, incapables de réagir et encore moins de nous révolter ? Alors que face au danger de la pandémie, nous avons accepté, et même demandé, des mesures coercitives immédiates.
Cet essai tranchant propose une réponse : la destructivité environnementale est inscrite au plus profond de nos inconscients. Notre adhésion au dogme du progrès ou de la croissance a été nourrie par des désirs de violence et de puissance à l'égard de la nature.
S'appuyant sur de nombreuses situations concrètes, Bénédicte Vidaillet bouscule ainsi bien des évidences. Par exemple, sommes-nous sûrs de ne vouloir que du bien à nos descendants ? Ne peuvent-ils être vécus comme des rivaux risquant de nous priver de ce que nous détenons - nos modes de vie, nos privilèges, nos petits plaisirs, notre pouvoir -, de devenir « rois » à notre place, de nous tuer symboliquement ?
En révélant sur quels ressorts inconscients se développe notre contribution active au désastre, cet essai montre qu'une profonde transformation psychique est nécessaire si nous voulons nous engager politiquement dans une autre voie. -
Pouvoir faire un beau travail : une revendication professionnelle
Jean-Philippe Bouilloud
- Eres
- Sociologie clinique
- 25 Mai 2023
- 9782749276663
Le travail occupe une part centrale dans nos vies modernes. Or les conditions imposées par la rationalisation du travail, la course éperdue aux réductions de coûts et la prévalence des seules dimensions économiques ont fait voler en éclat les anciens rapports au travail.
Il est de plus en plus difficile de pouvoir faire du beau travail, du travail bien fait, d'avoir de bonnes relations professionnelles, dans un cadre acceptable.
Pouvoir faire un beau travail, c'est pouvoir être fier de ce que l'on fait, alors que l'oubli du beau, voire son empêchement, met chacun dans l'inconfort et la frustration. Faire un beau travail, c'est résister à la pression économique et gestionnaire de l'organisation. À côté de la souffrance éthique, il y a une véritable souffrance esthétique dans l'empêchement de ce beau travail qui demeure pourtant une véritable revendication professionnelle, et un droit moral pour chacun. -
La comédie humaine du travail ; de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale
Danièle Linhart
- Eres
- Sociologie clinique
- 5 Janvier 2017
- 9782749246338
Danièle Linhart analyse en quoi la logique du management moderne n'est pas si éloignée de celle qui a prévalu dans le taylorisme. Dans les deux cas - déshumanisation et sur-humanisation - c'est la dimension professionnelle des salariés qui se trouve attaquée.
Désormais le management moderne revendique l'idée que le salarié est avant tout un être humain dont il faut prendre en considération les besoins, les aspirations, comme les faiblesses. Ce livre montre que derrière cette idée louable s'organise en réalité une disqualification des métiers, de la professionnalité, de l'expérience qui tend à renforcer la domination et le contrôle exercés par les dirigeants. Gérer les salariés en fonction de leur seule condition humaine, c'est nier le fait qu'au travail, ils tiennent des rôles, exercent des fonctions dont ils sont les experts et qui mettent des limites à l'envahissement de leur vie personnelle. -
Mangas, sagas, séries, les nouveaux mythes adolescents : devenir soi-même par la fiction
Julien Cueille
- Eres
- Sociologie clinique
- 13 Septembre 2022
- 9782749274669
Pour les ados particulièrement, les récits de fiction, mangas, sagas, séries, univers de jeux, sont un élément vital, viral et omniprésent. Malgré le côté incontestablement commercial de certaines oeuvres à succès, ils en font quelque chose de très personnel et de collectif en même temps.
L'indétrônable Harry Potter, Naruto, One Piece... dessinent les contours d'une culture adolescente, dont ils constituent les nouveaux mythes. Loin de ne faire que consommer, les jeunes se réapproprient, réinventent, échangent, écrivent, mais surtout vivent, à travers les fictions, l'expérience, en première personne, d'une construction de soi, forcément chaotique. Supports d'une initiation singulière, ces récits les aident à entrer dans le monde adulte... tout en retardant cette échéance.
« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort » est la devise qu'illustrent les combats, la souffrance des héros ou anti-héros, la violence omniprésente, une violence qui pourrait venir de l'intérieur... Entre bien et mal, narcissisme et charisme, les personnages les plus populaires sont aussi les plus troubles. Aux limites de l'humain. Face aux monstres de la crypte, les fameux pouvoirs des héros sont sans doute nécessaires pour affronter les risques et sauver sa peau.
Ainsi ces mythes contemporains dressent le portrait-robot d'une jeunesse désorientée, en proie à l'incertitude, mais plus créative qu'on ne le croit souvent. -
L'insoutenable subordination des salariés
Danièle Linhart
- Eres
- Sociologie clinique
- 4 Juin 2021
- 9782749268507
Les salariés sont pris dans un dilemme qui les met en grande vulnérabilité. Au-delà du besoin financier qui les tient, et malgré les contraintes permanentes qu'impose la subordination inscrite dans leur statut, ils ont pour leur travail de réelles aspirations en termes de sens, d'utilité sociale, d'identité professionnelle et citoyenne.
Cette situation permet aux directions d'entreprise d'asseoir et de pérenniser leur emprise sur leurs salariés, de façon de plus en plus savante et sophistiquée. En stimulant et exacerbant les désirs qui sous-tendent leur rapport au travail, elles parviennent à imposer de nouvelles méthodes d'organisation et d'implication des salariés, toujours plus déstabilisantes et délétères.
Danièle Linhart décrypte la capacité patronale à faire renaître, sans cesse, sa domination, afin de préserver, voire sublimer, un lien de subordination qui devient de plus en plus personnalisé et intrusif, et qui compromet toute capacité collective des salariés à s'emparer des véritables enjeux du travail. Des DRH « bienveillantes » et préoccupées du « bonheur » de leurs salariés aux « entreprises libérées » par leur leader, en passant par l'esprit start-up et l'offre éthique, l'auteure analyse tous ces faux-semblants des innovations managériales qui paralysent l'intelligence collective. -
Mettre sa vie en jeux : le théâtre d'intervention socioclinique
René Badache, Vincent de Gaulejac
- Eres
- Sociologie clinique
- 20 Octobre 2021
- 9782749271163
L'individu produit la société qui le produit et inversement, on ne peut donc changer l'un sans l'autre. Le théâtre d'intervention offre un espace transitionnel qui permet de mieux saisir ces interférences, de ne pas se figer dans un rôle, de se dégager de ses identités assignées, de se distancier de la façon dont le passé est agissant en nous. Jouer avec la vie, jouer avec sa vie, cet engouement proprement humain, peut être un formidable vecteur d'émancipation.
Le théâtre n'est qu'un moment dans un processus d'intervention. Les étapes antérieures permettent d'établir la confiance, d'analyser la demande, de construire un cadre contenant, de circonscrire les problèmes, d'inscrire l'intervention dans une temporalité précise. Les étapes postérieures consistent à mentaliser les effets cathartiques par un double travail de réflexivité mentale et de perlaboration psychique. La verbalisation des émotions éprouvées par les participants, acteurs et spectActeurs, la discussion collective après chaque saynète, le relevé de conclusions, le moment sociologique, l'élaboration de préconisations, la mise en oeuvre de pistes d'action sont autant de mobilisations individuelles et collectives qui consistent à prendre conscience des origines de la violence, de la genèse des conflits, des actions souhaitables et possibles pour améliorer les choses.
Les effets de ce processus se déclinent au niveau des personnes impliquées, des collectifs et des organisations concernées et, plus largement, au niveau politique de l'ensemble de la Cité. -
Autorité et légitimité ; le sens du collectif
Alain Eraly
- Eres
- Sociologie clinique
- 5 Janvier 2017
- 9782749249216
Les formes d'autorité varient à l'infini selon les sociétés et les époques.
Qu'est-ce donc que l'autorité ? demandait Hannah Arendt voici un demi-siècle. Alain Eraly avance sur cette question un point de vue renouvelé.
Si l'on réduit l'autorité à une relation d'obéissance, on perd de vue sa fonction première : celle d'inscrire la vie sociale dans l'imaginaire d'une communauté et ainsi de construire un « nous », une identité commune. On a coutume d'associer la crise de l'autorité au grand mouvement d'émancipation des individus propre à notre modernité, or, l'auteur soutient qu'en réalité, cette crise renvoie d'abord à une crise du collectif.
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Reconstruire l'hôpital ; concilier normes et relation de soin
Corine Cauvin Renault
- Eres
- Sociologie clinique
- 10 Décembre 2020
- 9782749267692
Cet ouvrage est décisif pour comprendre l'impréparation dans laquelle s'est trouvé notre système hospitalier face à la pandémie due au coronavirus. Après l'effet de sidération provoqué par la crise sanitaire, comment reconstruire l'hôpital ?
Des réorganisations permanentes, à partir des années 1980, ont imposé un modèle en rupture avec les valeurs traditionnelles présidant aux activités soignantes. Devant l'explosion des demandes de santé et l'augmentation des coûts, les responsables politiques ont proposé réforme sur réforme sans parvenir à une régulation d'ensemble. Entre logiques défendues par les soignants et celles incarnées par les gestionnaires, la norme s'est imposée comme la figure d'une action neutre, légitime parce que scientifique, mesurable et modélisante. Elle s'est généralisée au détriment de l'attention aux situations concrètes provoquant ainsi des décrochages entre la vision centrale abstraite et celle du terrain.
A partir d'un véritable travail clinique mené dans la durée et dans l'épaisseur des fonctionnements hospitaliers, l'auteur dégage de nouvelles voies pour reconstruire l'hôpital en réconciliant les différentes logiques - médicale, soignante, gestionnaire - pour ne pas oublier que soigner, c'est d'abord de la présence, du soin humain et technique, des équipements, des lits, et pas seulement un processus optimisé. -
Le vêtement de travail, une deuxième peau
Ginette Francequin
- Eres
- Sociologie clinique
- 3 Janvier 2013
- 9782749224046
Le vêtement de travail traduit le contenu de l'ouvrage mis sur le métier, la deuxième peau exprime la façon dont les salariés interrogés ont défini leur vêtement de travail. Endossé, il construit le statut, chacun y donne du sens selon qu'il est choisi ou imposé, selon son sexe, son appartenance culturelle, en fonction des époques et des circonstances. Le bleu, la salopette, les uniformes, la robe, le tablier, la blouse, le costume-cravate : au travail l'habit fait-il le moine ? Ginette Francequin est maître de conférences en psychologie clinique et sociale, à la Chaire de psychologie du travail du Conservatoire national des arts et métiers, membre du Laboratoire de recherches LISE-UMR-CNRS, membre associé au Laboratoire de changement social, Paris VII Corine Olive Le Glatin, Ergonome et Psychologue du travail. Doctorante au Conservatoire national des arts et métiers. Maryse Beder, Médecin du travail et titulaire du DESA en psychologie du Conservatoire national des arts et métiers. Avec la participation de Philippe Fauquet, Physicien et Psychologue du travail
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Entre glamour et souffrance, le métier du mannequin
Kevin Flamme
- Eres
- Sociologie clinique
- 19 Février 2022
- 9782749272665
Issu d'une thèse universitaire, ce livre se lit comme un roman. Parangon d'un système de gestion hypermoderne où tout s'accélère, jusqu'à la réinvention de soi pour le bénéfice de quelques actionnaires de grands groupes de luxe, il illustre le parcours d'un mannequin pendant huit années au sein de l'industrie de la mode de luxe. L'approche analytique proposée renouvelle la compréhension de la soumission à un système de gestion spécifique du métier, révélant ce qui se joue subjectivement pour le mannequin dans un métier certes glamour, pourtant largement aliénant.
En quoi les pratiques d'organisation du travail et de management des organisations de mannequinat pour hommes participent-elles d'une désubjectivation complète des mannequins, et de l'emprise imaginaire à leur métier ? Quelles voies d'émancipation le mannequin peut-il construire pour se dégager de l'emprise d'un système de gestion auquel il contribue volontairement ? Dans quelles limites les dynamiques organisationnelles et de management participent-elles de l'institutionnalisation de la violence au travail ? Quel rôle joue l'écriture auto-ethnographique dans l'émancipation du chercheur ? En quoi le processus de subjectivation de la sociologie clinique permet-il de caractériser des actes de résistance émancipateurs ? -
Les tyrannies de la visibilité ; être visible pour exister
Nicole Aubert, Claudine Haroche
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749231815
La visibilité est un terme qui revient aujourd'hui de façon récurrente dans le débat public. Pas une réunion en entreprise, privée ou publique, à l'université ou dans les organismes sociaux qui ne se préoccupe désormais de rendre visible l'action menée ou ne se montre consciente de la nécessité de se rendre visible, de façon à capter l'attention. Pas un parti politique, un responsable qui ne s'en soucie de manière lancinante et continue. L'ensemble des pratiques sociales connaissent à présent les tyrannies de la médiatisation permanente. Pourquoi et comment l'exigence de visibilité a-t-elle pris une telle ampleur aujourd'hui dans notre société ? Quelles en sont les manifestations et les conséquences à différents niveaux, celui de la société dans son ensemble, celui du travail, de la vie politique, de la façon de communiquer, celui du rapport à soi et du vécu individuel de chacun ? Nicole Aubert est professeur à ESCP Europe et membre du Laboratoire de changement social de l'université Paris 7. Claudine Haroche est directeur de recherches au CNRS
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Le symptôme complotiste ; aux marges de la culture hypermoderne
Julien Cueille
- Eres
- Sociologie clinique
- 10 Juillet 2020
- 9782749266589
Les théories du complot sont aujourd'hui omniprésentes, si bien que nul ne saurait y échapper : on est toujours le complotiste de quelqu'un !
Les analyses dominantes qui les combattent oublient l'essentiel : les conspirationnistes, comme les hystériques en leur temps, sont le symptôme de leur société. Notre société du savoir et de l'information valorise le discours technoscientifique prétendant, en vain, éradiquer l'irrationnel et les croyances, qui bien sûr sont loin d'avoir disparu !
Dans ce monde où il est si difficile de « tuer le père », devenu introuvable, contester la « vérité », érigée en source du pouvoir, n'est-ce pas un moyen de résister et de s'affirmer pour les adolescents en quête d'identité ?
Sans aucune complaisance pour les thèses conspirationnistes, l'auteur en propose une lecture clinique, nourrie par la démarche anthropologique et les concepts de la psychanalyse. Il se met à l'écoute des sujets, en particulier des adolescents si perméables aux « vérités alternatives ». Et si leur goût pour les histoires de conspirations n'était qu'une façon de répondre, sur un mode mythique et binaire, à l'emprise perverse de nos sociétés de contrôle ? -
Clinique du pouvoir ; les figures du maître
Eugène Enriquez
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749218571
L´ouvrage a pour but d´analyser le problème du pouvoir et les diverses figures qu´il peut présenter. Depuis la parution de Du pouvoir par Bertrand de Jouvenel en 1945, c'est le premier ouvrage qui articule les approches sociologique, anthropologique, politique, psychosociologique et psychanalytique du pouvoir. Si une attention particulière est portée à ses aspects répressifs, sont étudiés ici les fondements du pouvoir et ses liaisons avec la sexualité, la guerre, la mort, l´argent, le désir de soumission, mais également la vie et la bonté. Le pouvoir est abordé aussi bien au niveau macrosociologique (l´Etat), qu´au niveau psychosociologique (les relations du pouvoir) et psychologique (la manière dont est vécu le pouvoir par ceux qui l´exercent et par ceux qui s´y soumettent}. L'auteur pose alors un problème essentiel : un pouvoir dépourvu de fondement et d´incidence mortifère peut-il exister ? Eugène Enriquez est professeur émerite de sociologie à UFR de Sciences sociales de Paris 7
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Mondialisation économique soumise aux lois du marché, éclatement des limites spatiales (plus de frontières), temporelles (règne de l'immédiateté, de l'urgence), éthiques (plus d'interdit), massification et violence : dans ce contexte où l'adhésion se fait plus à soi-même qu'à une cause, l'individu, devenu avant tout un consommateur, aussi bien de produits que de sens ou de soi (autoréflexivité permanente), doit aussi lutter pour son existence sociale. On assiste ainsi aujourd'hui à une recomposition de l'identité personnelle, à la fois renforcée et fragilisée, au renouvellement des profils psychologiques, à l'émergence de nouveaux types de pathologies, à l'hypercompétitivité permanente et à un rapport au temps inédit. L'ouvrage rend compte de ces mutations en explorant toutes les facettes de cet individu, produit et producteur de la société hypermoderne. Nicole Aubert, sociologue, professeur à l'Ecole supérieure de commerce de Paris
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@ la recherche du temps ; individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations
Nicole Aubert
- Eres
- Sociologie clinique
- 20 Mai 2019
- 9782749261775
Toute l'histoire de notre rapport au temps est marquée par une progressive accélération du rythme de la vie. L'avènement des nouvelles technologies de la communication (mails, téléphones mobiles, Internet) et le triomphe du capitalisme financier, fondé sur une exigence de rentabilité à très court terme, ont entraîné trois façons nouvelles de vivre le temps : l'instantanéité, l'immédiateté et enfin l'urgence.
La nouveauté est là, dans le fait que l'urgence, autrefois cantonnée au domaine médical ou, parfois, au domaine juridique, a envahi le domaine économique et, par voie de conséquence, le registre de la vie professionnelle et celui de la vie personnelle.
Ce sont les fondements et les incidences de ce nouveau rapport au temps que les auteurs se proposent d'approfondir au niveau des individus, des groupes, des institutions et des entreprises, et dans différents domaines : la finance, la politique, l'économie, l'utilisation des technologies, les apprentissages... -
La novlangue managériale ; emprise et résistance
Agnès Vandevelde-Rougale
- Eres
- Sociologie clinique
- 17 Août 2017
- 9782749253725
Lire l'entretien de l'auteur (propos recueillis par Audrey Minart)
Comment dire le mal-être au travail ? Que faire des émotions ressenties au travail, celles qu'on ne peut pas exprimer parce qu'on se révèlerait « trop sensible », ou pas suffisamment « performant » ni « professionnel » ? Comment dire la peur, celle qui est jugée « irrationnelle » ? Considérés comme des « ressources humaines », les travailleurs n'arrivent plus à donner du sens à ce qu'ils vivent.
Nourri d'une recherche socio-anthropologique, cet ouvrage présente une analyse du langage utilisé dans le management en articulant les registres de la pensée, de l'éprouvé et de l'action. Avec des illustrations saisissantes et des références théoriques diversifiées, l'auteur analyse les dévastations qu'occasionne le management moderne en toute tranquillité, en toute impunité :celui-ci ne provoque pas seulement du mal-être au travail. Par l'utilisation de sa novlangue, il participe aussi et surtout au corsetage des imaginaires, au façonnage des univers symboliques, au formatage des émotions, à l'écrasement des intelligences individuelles et collectives.
Agnès Vandevelde-Rougale ne se contente pas de démonter le processus d'intériorisation du discours dominant, elle souligne le potentiel de résistance de l'individu et les voies qui s'offrent à lui pour se dégager de ces entraves langagières et faire face à la violence plus ou moins ordinaire à l'oeuvre dans les organisations. -
Cancer du sein : une féminité à reconstruire
Ginette Francequin
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749234236
Préface du docteur Rémy Salmon, cancérologue à l'institut Curie. Alors que le sein est à la une de l'actualité avec les prothèses PIP ou les délo-calisations de l'usine Lejaby, voici des paroles utiles socialement qui articulent les témoignages de femmes touchées par le cancer du sein et des savoirs professionnels relevant de la santé et la médecine, des soins du corps et de la beauté, du maintien et du retour dans l'emploi. Ginette Francequin donne la parole à des patientes de tous âges et milieux et à des soignants français et québécois pour tenter de répondre aux questions que la maladie engendre : choc de l'annonce du cancer du sein ; remaniement nécessaire au niveau de l'emploi et des relations humaines dans l'entreprise, dans la cité, et même dans la famille. L'ouvrage témoigne aussi des façons « de dire, de faire et d'être » que les femmes ont inventées pour faire face à l'adversité et garder leur féminité, avec l'aide des professionnels engagés, quand la maladie a entamé regard et émotions. Il développe les relations possibles entre les femmes et les professions du soin, de la beauté et de la féminité, et apporte des informations utiles. Docteure en psychologie clinique et sociale, Ginette Francequin est chercheure au Laboratoire interdisciplinaire de sociologie économique du CNAM Paris et associée à Paris VII.
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La sociologie clinique ; enjeux théoriques et méthodologiques
Vincent de Gaulejac, Fabienne Hanique, Pierre Roche
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749226675
La sociologie clinique connaît depuis maintenant deux décennies un développement important, en lien avec la montée toujours plus forte des préoccupations et des demandes sociales sur les dimensions subjectives de la condition humaine. En témoigne la parution de nombreux ouvrages relevant de cette approche sur les thèmes les plus divers. En revanche, c'est la première fois qu'est entrepris le bilan de ses enjeux théoriques et méthodologiques : définition et analyse de son objet lui-même, autrement dit des processus sociopsychiques mais aussi de la spécificité de sa pratique (coopération étroite entre chercheurs et acteurs, co-acheminement du sens de l'expérience et de la situation ; co-construction des savoirs ; mise en travail par le sociologue lui-même de sa propre implication dans la recherche ; visée compréhensive, analytique mais aussi émancipatrice).
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Devenir sociologue ; histoires de vie et choix théoriques
Bouilloud J-P.
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749219479
Quels sont les liens entre vie privée et vie professionnelle, vie personnelle et vie intellectuelle ? Comment, et pourquoi, devient-on sociologue ? Comment s'inscrivent la production intellectuelle, les choix théoriques et l'oeuvre du chercheur dans le parcours de sa vie personnelle ? Telles sont les questions auxquelles ce livre essaie d'apporter des éléments de réponse, à partir des récits autobiographiques de 27 sociologues (voire psychosociologues ou anthropologues) français, connus et moins connus : Anne Ancelin-Shutzenberger, André-Marcel d'Ans, Pierre Ansart, Georges Balandier, Christian Bachmann, Jacqueline Barus-Michel, Raymond Boudon, Pierre Bourdieu, Robert Castel, Michel Crozier, Sonia Dayan-Herzbrun, Jean Duvignaud, Eugène Enriquez, Pierre Fougeyrollas, Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies, Claudine Haroche, Françoise Héritier, Georges Lapassade, Edgar Morin, Serge Moscovici, Numa Murard, Gérard Namer, Max Pagès, Renaud Sainsaulieu, Alain Touraine et Michel Wieviorka. Jean-Philippe Bouilloud est professeur au département Stratégie, hommes et organisation du campus de Paris. Diplômé de HEC, docteur en sociologie (Université de Paris VII), habilité à diriger des recherches, après quelques années passées dans la banque et le conseil, il a rejoint ESCP-EAP comme professeur permanent en 1992.
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Désir, passion, érotisme... l'expérience de la jouissance
Barus-Michel J.
- Eres
- Sociologie clinique
- 6 Décembre 2014
- 9782749219370
Tout le monde est intéressé par l'expérience de la jouissance, la sienne et celle des autres, à preuve toutes les oeuvres artistiques, érotiques, scientifiques écrites, interrogées et consultées. Ces productions, excitantes ou spécialisées, abordent en général la jouissance sous un angle déterminé. Ce livre essaie de restituer à cette expérience les dimensions complexes et contradictoires qui en font une question obsédante, différemment posée, interprétée et traitée, selon qu'on est de ce sexe ou de l'autre.
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La puissance d'agir au travail ; recherches et interventions cliniques
Pierre Roche
- Eres
- Sociologie clinique
- 20 Octobre 2021
- 9782749252629
Cet ouvrage présente une clinique sociologique qui a une double ambition, celle de transformer les situations de travail elles-mêmes en augmentant la puissance d'agir des hommes et des femmes qui l'exercent mais aussi celle d'indiquer la voie qui permet la promotion, au coeur même de sa pratique, d'un régime démocratique de production des savoirs.
En effet, pour qu'il y ait changement, l'intervenant-chercheur ne peut se contenter de porter à la connaissance des salariés les savoirs acquis au cours des recherches sociologiques. Il doit les confronter à ceux des acteurs et surtout construire avec eux des savoirs inédits à partir de l'expression de leurs ressentis et de l'expérience collective de penser ensemble. C'est en se mettant eux-mêmes en travail qu'ils peuvent transformer leur travail.
En prenant appui sur des situations de travail concrètes relevant de différents champs professionnels, Pierre Roche décrit et fonde cette fonction de tiers-aidant dans une éthique démocratique.
Destiné aux chercheurs et aux consultants qui s'intéressent à la clinique du travail, cet ouvrage sera utile aux étudiants qui veulent s'y former, aux militants de l'éducation populaire qui défendent le principe de la co-construction des savoirs qui la sous-tend et, enfin, aux professionnels soucieux de réfléchir sur leur pratique et leurs positionnements et de les transformer afin de gagner en puissance d'agir. -
La part de social en nous ; sociologie clinique et psychothérapie
Vincent de Gaulejac, Claude Coquelle, Collectif
- Eres
- Sociologie clinique
- 24 Octobre 2018
- 9782749255651
Entre l'être de l'homme et l'être de la société, les influences, les connexions et les interactions sont profondes. Chaque individu contribue à produire la société, qui produit chaque individu. Comment analyser ces interférences ? La question est particulièrement sensible lorsque des conflits, vécus comme « personnels », sont pour une part la conséquence de situations sociales liées au travail, à la famille, à l'argent, à la violence institutionnelle et plus généralement à la violence symbolique des rapports sociaux.
La démarche clinique en sociologie offre des outils pour décrire la réciprocité des influences entre les processus sociaux et les processus psychiques dans les histoires de vie, et pour analyser la genèse sociale des conflits psychiques. Des thérapeutes issus d'écoles différentes témoignent, à partir de leur pratique, des effets de leur rencontre avec la sociologie clinique. En quoi leur offre-t-elle un complément utile dans l'analyse de certains patients ? Comment peut se construire une complémentarité dialectique entre psychanalyse, psychothérapie et sociologie clinique ? Comment cette clinique de la complexité favorise-t-elle l'intégration entre le corporel, le psychique et le social ?
L'ouvrage ouvre des perspectives nouvelles à tous les professionnels de la relation, aux psychothérapeutes et psychanalystes, pour leur permettre de mieux intégrer dans leur pratique la part de social en nous. -
La fécondité de l'approche psychanalytique concerne non seulement le sujet singulier, mais aussi les collectifs organisés (entreprises, écoles, hôpitaux, institutions, associations, etc.). Elle offre une compréhension approfondie de leur dynamique humaine et notamment des processus psychiques et subjectifs en jeu dans leur quotidien, ainsi que des repères méthodologiques déterminants pour structurer des démarches d'intervention, en dépassant le réductionnisme comportementaliste.
Cet ouvrage présente une synthèse critique des apports de la psychanalyse et de courants associés (psychodynamique du travail, psychosociologie, socioanalyse, sociologie clinique, sociopsychanalyse, etc.) à l'étude du fonctionnement des organisations, depuis les premières découvertes freudiennes jusqu'aux recherches les plus récentes, en France et dans le monde. Ces travaux originaux revisitent, par la mobilisation et le remaniement de concepts analytiques (inconscient, refoulement, imaginaire, pulsion, angoisse, narcissisme, envie, désir, jouissance, etc.), des thématiques aussi importantes que la constitution du lien social, la subjectivation, la « motivation », le pouvoir, les conflits, le changement organisationnel, la souffrance au travail ou encore l'identité professionnelle. -
La violence ordinaire dans les organisations ; plaidoyer pour les organisations réflexives
Gilles Herreros
- Eres
- Sociologie clinique
- 30 Mars 2016
- 9782749216331
La violence ordinaire perpétrée au quotidien dans les organisations est au centre de cet ouvrage. La percevoir pour s'y opposer, telles sont les orientations proposées.
En appui sur des récits mettant en scène des situations de travail banales, analogues à celles que chacun peut avoir vécu,l'auteur montre comment la violence se tisse quotidiennement. Pour se perpétrer, comme pour se perpétuer, la violence a besoin de l'indifférence, voire de l'acceptation du plus grand nombre. Les récits proposés montrent comment les petits renoncements, les cécités multipliées, les questionnements liquidés, chaque jour répétés par les uns, fabriquent des mécaniques qui détruisent les autres. Il n'y a aucune fatalité à ce phénomène. L'auteur plaide pour la mise en place d'organisations «réflexives» valorisant une appréhension clinique des procès de travail et le déploiement d'une critique réhabilitant la subjectivité et l'intersubjectivité.
Gilles Herreros est professeur de sociologie à l'université Louis Lumière Lyon 2, membre du Centre Max Weber.