Au moment de la naissance de Michaël, il y avait eu une grande tempête. Et quand Michaël avait poussé son premier cri, un coup de tonnerre avait fait trembler les vitres de la maison. Mais ce n'est que le soir de ses six ans qu'il se servit pour la première fois de son pouvoir. Ce soir-là, son père, une fois de plus, n'était pas revenu de voyage à temps pour son anniversaire. Ce soir-là, sa mère quitta la maison en lui disant « Je penserai toujours à toi », et le laissa à la garde de la voisine. Alors Michaël courut dans la nuit et s'avança jusqu'au bord du rocher qui surplombait la mer. Et il décida de ne plus grandir. La tempête se leva. Un éclair dessina un grand M. dans le ciel. Ce fut le début de la deuxième vie de Michaël.
« Surtout, Mouche, disait la maman, n'ouvre la porte de l'appartement à personne. - Non maman ! - Ni aux vendeurs, ni aux livreurs, ni aux sondeurs, ni aux facteurs, ajoutait le papa, ni à aucun métier dont le nom se termine en « eur » d'ailleurs ! » Mais il y a cette affreuse sorcière, la voisine. L'abominable vieille rêve de dévorer la petite Mouche. Elle se déguise même en présentatrice de télévision et se fait apparaître dans le téléviseur. Que faire ? La petite Mouche est maligne, elle sait que moins les sorcières sont gentilles, plus elles sont méchantes ! Et si la sorcière espère l'emporter dans son sac, la petite fille a heureusement plus d'un tour dans le sien ! Mais d'abord, il faudrait trouver le Grand Livre Noir des Horreurs, vous savez, ce livre dans lequel les sorcières lisent leurs vilaines recettes de magie. La petite Mouche (« la fine mouche », comme dit son papa) réussira-t-elle à vaincre son ennemie ? Une histoire malicieuse pour les enfants qui lisent déjà tout seuls, par l'auteur de Petit Grounch à l'école et de Petit Grounch fait du théâtre à l'école des loisirs.
« Je n'aime pas parler de moi, ni répondre à toutes ces questions d'adultes. - Alors, l'école, comment ça va ? - Ton père, comment ça va ? - Et ta mère ? - Elle est morte. Répondre comme ça jette un terrible froid. Je suis un cas, le pire. Que peut-il m'arriver d'autre : que mon père aille en prison. Eh bien, c'est fait ! Et je ne veux pas qu'on s'apitoie sur mon sort, ni que l'on me regarde avec des yeux humides. »
Les contes de ce recueil sont, à deux exceptions près, choisis dans le trésor de la tradition orale française - bien que les mêmes récits se retrouvent, sous une forme ou sous une autre, dans le reste de l'Europe. Le Conte des trois boucs qui montaient à l'alpage est l'adaptation d'un conte norvégien, et le Chat ventru une « randonnée » traduite du danois. Nous aurions aimé fournir, pour chacun des récits de ce recueil, une notice sur le folkloriste qui l'a recueilli et le conteur ou la conteuse qui le lui a fourni, comme nous l'avons fait pour les contes merveilleux dans notre Jean le Teigneux et autres contes populaires français. Cela n'est guère possible. Les collecteurs du siècle dernier ont souvent publié ces petits contes, qu'ils ne tenaient pas toujours en grande estime, sans indication sur leurs conteurs et dans une langue bien éloignée du style oral. Souvent, il m'a fallu réécrire ces récits pour les adapter au goût des enfants. Il n'y a donc pas lieu de parler de collecte folklorique au sens propre du mot. Toutefois, nous avons transcrit à peu près tels quels les contes de « La merlette et le renard », publié par Jean-François Bladé, sans doute avec des retouches, dans ses « Contes populaires de la Gascogne », 1886 ; et « Le demi-poulet », publié par Léon Pineau, probablement avec beaucoup de fidélité, dans ses « Contes populaires du Poitou » en 1891. Pour plus de renseignements sur cet éminent folkloriste, nous renvoyons à la notice sur Jean le Sot dans notre Jean le Teigneux. M.S.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Si vous voulez savoir où se trouve le pays des gavots, regardez une carte de France vers le bas, côté sud-est, dans le grisé indiquant les montagnes qui s'appelaient naguère Basses Alpes et aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence. À trois cents mètres au-dessus de Moustiers-Sainte-Marie se niche le hameau de Vénascle. C'est là que Marcel Scipion est né en 1922 et qu'il a grandi en berger coureur de garrigue avant de devenir « pastre d'abeilles ». Dans « Le sentier de Vénascle », il raconte ses souvenirs, en commençant par celui de sa seconde naissance qui se produisit pour avoir voulu connaître le lieu de la première - et sa mère ne lui avait-elle pas dit, selon la coutume d'alors, qu'elle l'avait trouvé dans un nid sur un saule ? Le danger couru lors de cette expédition n'est rien auprès de ceux qui guettent l'imprudent : les montagnes ne sont pas seulement des alpages odorants sous le soleil, elles se creusent de baumes, s'écaillent en pierriers traîtres sous la foudre qui écrête le « serre » et tue le berger surpris par l'orage dont elle fait une proie pour les aigles. Mais il y a aussi les plaisirs de la chasse à la lèbre (le lièvre), ceux de la tranche et de la ribotte... Tous les charmes de la vie des montagnards éleveurs de chèvres et de brebis dans la Provence au début du siècle, évoqués par un excellent conteur.
« Pour un lapin, tu es vilain », lui répète sa soeur la chatonne Caramelle. « Et t'es pas ça non plus pour un chat » ajoute son frère le lapineau Mozart. C'est que Friou est à la fois l'un et l'autre : un lapin-chat unique de son espèce. Un monstre, en somme, que sa mère elle-même trouve très laid, mais très drôle. Aussi apprend-il vite à cacher sous son corps de lapin blanc sa longue queue de chat et son visage de chat aux yeux verts sous ses longues oreilles de lapin. « Ainsi, ton petit monstre a l'air d'un lapin ordinaire carambistouille », dit la demoiselle à sa chatte Rosemousse, que cela arrange bien, parce qu'elle ne veut pas révéler son mariage secret avec le père de Friou. Et cela arrange encore plus sa maîtresse qui n'aime que les belles choses et redoute les scandales. Mais il n'est pas facile de paraître toute la journée un lapin quand on est un lapin-chat. Et c'est encore plus difficile quand on se trouve exposé dans une vitrine au milieu de figurines de porcelaine qui vous observent. Que deviendra Friou si ces figurines et les passants découvrent ce qu'il est réellement ? « Je suppose que même les monstres peuvent se faire des amis qui les consolent d'être un monstre » se dit-il pour se rassurer. Qui voudra être l'ami du petit monstre dans la vitrine ? Toi, peut-être ?
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La maîtresse vient d'annoncer la grande nouvelle : toute la classe de CM2 part quinze jours dans les Alpes de Haute Provence pour accompagner la transhumance. Cette classe de nature, Martin la guette depuis le cours préparatoire. À peine rentré de l'école, il commence à préparer sa valise, avec quinze jours d'avance et au prix d'un bazar indescriptible, ce qui n'est pas vraiment du goût de sa maman. L'étape suivante consiste à comploter pour se procurer une boussole, un altimètre et une gourde. Il s'agit enfin, le jour J, de réveiller la maisonnée à 8 heures pour être sûr d'être au rendez-vous à midi, gare de Lyon. Les mamans agitent leurs mouchoirs sur le quai. L'aventure peut commencer. Parmi les premières découvertes, la plus étonnante est peut-être la nouvelle tenue vestimentaire de la maîtresse... dont la valise s'est malheureusement égarée entre Grenoble et Gap.
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Noël aux loups, noël aux corbeaux, noël aux sangliers. Trois noëls, trois solstices d'hiver que Jean-Loup Trassard nous décrit pour que nous sentions la terre de forêt d'hiver noire et lourde, les arbres qui connaissent bien la terre, le vent et le ciel, les animaux et les hommes qui vivent ce moment particulier de l'hiver de façon particulière.
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Marc et Clément, qui sont deux inséparables cousins, voudraient bien s'enrichir. Ils décident de chanter dans le métro, habillés en enfants pauvres et étrangers. Mais leurs voix sont recouvertes par le brouhaha. Alors, ils empruntent, pour un jour, le magnétophone de la classe. Et toutes sortes de gens viennent les écouter, chanter avec eux, et même danser ! La station Montparnasse devient très gaie... Mais leur succès attire les envieux. Un inquiétant aveugle s'intéresse de très près à leurs gains. Trois garçons du collège, habitués à rançonner à la sortie des classes, convoitent le magnétophone. Les deux cousins se retrouvent ruinés et honteux. L'intervention de l'astucieux François, et de leurs deux grands amis, Ali et Mélanie, sera-t-elle suffisante pour aider les cousins à sortir de cette terrible situation ? Non ! ils auront besoin aussi d'un soutien plus étrange et inattendu...
Mardi, retour de week-end pour Gustave. C'est le début d'une semaine éprouvante. Mais l'essentiel, c'est qu'il ait échangé son numéro de téléphone avec la fascinante Hélène Dern. D'abord, déjeuner avec son oncle. Ensuite, prendre un bain. Rêver à Hélène Dern. Inventer un gros mensonge pour échapper à une soirée avec Greta. Ensuite, finir de digérer les beignets de soja confectionnés par son oncle et trouver un prétexte pour éviter de dîner avec lui. Tenter de joindre Hélène Dern qui, c'est étrange, ne l'a toujours pas appelé. Peut-être a-t-elle égaré son numéro ? Ensuite, aller examiner de près le futur époux de Marie, son ex-petite amie. Constater à quel point cette brave fille est en train de se tromper... Dormir. Prendre un bain. Se souvenir des merveilleux bras dénudés d'Hélène Dern. Mais... Pourquoi n'y a-t-il jamais personne au numéro qu'elle lui a donné ?
Alfred-Moïse est un jeune garçon à l'âme sensible qui vit au bord d'un lac entre son père, spécialiste des injures homériques, et son oncle, parasite congénital. L'aimable trio coule des jours paisibles quand soudain il est arraché à son train-train de petites fritures par l'intrusion, au milieu de ses cannes à pêche, du Mythe à l'état pur, jaillissant un beau jour hors de l'eau sous forme d'un monstre digne du loch Ness. Ce livre est à l'image de la Bête aquatique : original, plein de vitalité, d'une drôlerie bondissante et tout à fait imprévue. On y fait en outre quelques petites constatations utiles, notamment celle que la poursuite d'un idéal peut mener à la catastrophe, et celle que le Progrès avance comme un rouleau compresseur, réduisant à l'état de galette le malheureux qui se met en travers de sa marche. Ces thèmes ne sont pas neufs. C'est la façon de les traiter qui mérite un salut. Piquanchâgne est une belle prise au tableau de pêche du romancier Gérard Pussey, qui peut poser fièrement pour la photo souvenir, son porte-plume à la main, au côté de ce qu'on doit considérer comme une pièce de concours issue des profondeurs de la vraie grande littérature.
Rue Marcel-Aymé, les enfantastiques ont des pouvoirs extraordinaires. Clara endormie se promène la nuit dans son drôle de lit ! Valérien jette ses livres en l'air, à la recherche d'informations de par le monde ! Alexandre fait croire aux gens tout ce qu'il veut, tandis qu'Émilie donne à ses amies une étonnante leçon de parapluie volant. Mille sabords ! Jérémie prend les autres au mot - même le maître ! Erwan parle aux arbres et les aide à déménager ! Annelise et les soeurs jumelles ont trouvé une flûte étrange et... Oh ! Voilà qu'Alexis bombarde les vedettes de la télévision à travers l'écran, que Yassine sculpte les nuages, et qu'un affreux balai récalcitrant emporte le directeur de l'école par la fenêtre ! La vieille dame aux pigeons est tout étourdie, mais pas ses pigeons : « Quand c'est nous qui décollons, disent-ils, les gens ne font pas tant d'histoires, mille sabords ! »
Il semblerait que ce qu'affectionne la mère de Dominique, c'est l'expédier loin de la maison, en exils punitifs, et le faire revenir si elle s'aperçoit qu'il se sent trop bien ailleurs. L'an dernier, c'était le séjour linguistique à Douvres écourté grâce à un stratagème odieux, quand la voix de Dominique au téléphone est devenue anormalement gaie et sereine. Cette année, Dominique est envoyé trois mois en apprentissage dans un hôtel du bord de mer, puisque le lycée l'intéresse si peu, puisqu'il n'est bon qu'en dessin, autrement dit, bon à rien. Dominique est doux, docile, secret, avec un côté éléphant dans un jeu de quilles. Il fait partie de ces êtres discrets que les gens commencent par rabrouer, avant de vouloir devenir leur ami. Mais il a au fond de lui une force aussi irréversible que le cours d'une rivière, quelque chose qui compte encore plus que sa petite soeur, Moustique. Avec sa première paie, il s'achète une boîte de couleurs. Cette année est celle du changement.
« Quelle histoire ! En ville, des gens tombent malades subitement. Tous les jours, un chaudron magique vient s'approvisionner seul dans les magasins sans payer. Rien à faire pour le retenir, ni pour l'empêcher de filer on ne sait où ! Un matin, pourtant, Jacquot saute dedans. Son étrange monture l'emporte en courant chez une sorcière diabolique, et le malin Jacquot... » Tu voudrais connaître la suite ? Eh bien, ouvre le livre et lis donc ! Car ce conte n'est pas comme les autres. Son humour et les aventures mouvementées du héros face à l'affreuse sorcière se doublent d'une performance d'écriture. En fait, l'histoire se développe sur les règles d'un jeu qui porte un drôle de nom : un acromonogrammaticum. Mais il t'amusera, et je parie que tu lui trouveras un goût de revenez-Y !
Chaque famille a au fond d'elle une grande histoire, ou une légende. Mon frère et moi, on a des ancêtres indiens, mais on ne savait pas grand-chose à leur sujet jusqu'à l'été de cette fameuse chasse au trésor, dans une région de forêts et de lacs immenses, aux États-Unis. Papa et nos cousines avaient décidé de nous raconter toute l'histoire de la famille. Mais il ne s'agissait pas d'écouter tranquillement, allongés devant la cheminée... Il s'agissait de vivre comme nos ancêtres. Pour de vrai. Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
Avoir un oncle célèbre, qui voyage beaucoup et qui vous appelle dès qu'il est à Paris en disant qu'il a envie de vous voir et qu'il vous a rapporté des cadeaux fantastiques, quelle chance. Mais Tonton Gustave est beaucoup plus doué pour se vanter au téléphone que pour gagner l'affection de ses neveux, Arthur et Agathe. D'abord, il se fait attendre des heures, ensuite il n'est pas très modeste... et ses cadeaux ne sont fantastiques que dans sa propre imagination. Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
Krak, c'est le nom de l'aigle de Raphaël. Oui, Raphaël a un aigle. Pas une tortue ou un poisson rouge ou un gros chat noir, comme son copain Antoine. Krak a un beau regard, franc et amical. Raphaël l'a trouvé la semaine dernière, dans une armoire, au grenier. Krak est empaillé. Et si cela signifie qu'il n'est plus vivant, ça ne veut pas dire pour autant qu'il soit mort. Ce matin-là, Raphaël a décidé d'emmener Krak à l'école. À peine est-il arrivé dans la cour qu'Antoine lui demande ce qu'il a dans son sac. Et c'est là que le drame se produit. Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
Hugo a neuf ans. Il s'applique. Il veut faire une belle photo. Il cadre Éliane, Catherine (deux bibliothécaires) et Charlotte (neuf ans, elle aussi). Au moment où Hugo appuie sur le bouton, un éclair aveuglant éclate dans sa main. En une seconde cette lumière les enferme tous les quatre dans un cylindre blanc. Une autre seconde et tout a disparu : le cylindre mais aussi Éliane, Catherine, Hugo et Charlotte. Où sont ces deux enfants et les deux bibliothécaires ? Qui est Zin, le signataire de la note trouvée à l'endroit de la disparition ?
C'est une classe extraordinaire ! Les enfants volent dans les airs, marchent sous l'eau, rampent sous terre, transforment ceux qui les contrarient en animaux, renversent les arbres d'une poussée quand leur mère attend un bébé, ouvrent toutes les serrures avec un doigt, mangent des livres pour apprendre ce qu'ils contiennent, dialoguent avec un épagneul, ou même sont en deux endroits à la fois ! Avouez que c'est formidable ! Eh bien, pas tellement, voyez-vous. Parce que la vie quotidienne a tendance à remettre obstinément les gens dans leurs limites. Heureusement que les enfants ont le sens de l'humour ! (Leur maître aussi !) Comme dit le chien de Fabrice en passant sa langue sur ses babines : « Oua-Oua ! » (Ceux qui ne parlent pas le « chien » trouveront la traduction en pages intérieures.)
Rue Marcel-Aymé tout est merveilleux ! Les doigts de Quentin travaillent à sa place comme des petits bonshommes, Joanny capte la lumière par les yeux, Lola découvre une paire de gants très spéciaux, et lorsque Cyrielle éternue c'est la catastrophe ! Bizarre ! Bizarre bazar, même ! Gaspar fait descendre les nuages afin de les noyer et l'âge de Thibaut change sans cesse ! Camille pêche les cauchemars des autres ! Et Josselin essaie bêtement de scotcher la sorcière de la rue Mouffetard dans le goudron ! Elle ne se laisse pas faire, c'était à prévoir... Rue Marcel-Aymé, à l'école, chez eux, les enfantastiques se manifestent : Orlando a un ange gardien, Alice multiplie tout par deux, Raphaël se transforme en ballon quand ses parents se disputent, la petite Julie entre dans les têtes, et Juliette s'en va en fumée. Bizarre bazar ! Heureusement, la dame aux pigeons ne perd jamais de vue ce petit monde qu'elle aime. Et M. Bertrand, le journaliste, aimerait bien un jour le photographier en action...