"Depuis des années, nous sommes abreuvés d'informations et d'opinions sur l'islam. L'actualité tragique du monde comme les mutations profondes de la société française, tout ne cesse de pointer vers cette religion à laquelle journaux, sites Internet et émissions de télévision consacrent tant de décryptages. Pourtant, le paradoxe est là : plus on l'explique, moins on le comprend."
Pourquoi peut-on dire sur l'islam tant de choses contradictoires ? Et pour connaître son "vrai visage", comment s'y prendre ? Suffit-il de lire le Coran ? Peut-on enfin savoir si cette religion, avec son milliard de croyants, en veut vraiment à notre mode de vie et à la paix dans le monde ?
Dans ce livre lumineux, qui éclaire sans prétendre tout résoudre, Adrien Candiard explique pourquoi, en ce qui concerne l'islam, rien n'est simple. Une lecture dont on sort heureux d'avoir, enfin, compris quelque chose.
"There is no society" : la société, ça n'existe pas. C'est en octobre 1987 que Margaret Thatcher prononce ces mots. Depuis, son message a été entendu par l'ensemble des classes dominantes occidentales. Il a pour conséquence la grande sécession du monde d'en haut qui, en abandonnant le bien commun, plonge les pays occidentaux dans le chaos de la société relative. La rupture du lien, y compris conflictuel, entre le haut et le bas, nous a fait basculer dans l'a-société. No more society.
Mais les classes populaires n'ont pas disparu pour autant. La vague de révolte qui traverse aujourd'hui le monde occidental, des urnes à la rue, des leaders populistes aux Gilets jaunes, n'est que la partie visible de leur soft power qui contraindra le monde d'en haut à rejoindre le mouvement réel de la société, ou bien à disparaître.
Des banlieues aux zones rurales, des métropoles aux petites villes, dans quel état se trouvent les couches populaires après plusieurs décennies de mondialisation ? Dans Fractures françaises (2010), son premier livre, Christophe Guilluy propose une leçon inédite de géographie sociale. S'appuyant sur sa discipline, il révèle que la situation des couches populaires est très différente des représentations caricaturales habituelles. Surtout, il montre que, derrière le trompe-l'oeil d'une société apaisée, s'affirme une crise profonde du « vivre ensemble ».
Dix ans après sa première parution, il faut relire cet essai majeur : révélateur de fractures qui n'ont fait que s'amplifier depuis, il met au jour avec clairvoyance les menaces qui pèsent sur le modèle républicain.
Autrefois, raconte Virgile, un homme quitta son pays ravagé par la guerre, fit naufrage en Méditerranée et échoua sur la côte de Carthage. Bien qu'étranger, il fut reçu par les habitants du lieu comme un égal. Il se nommait Énée et, plus tard, fonderait Rome.
Aujourd'hui, d'autres hommes font naufrage dans cette même mer et échouent sur nos côtes. Savons-nous les accueillir dignement ? Nous qui nous prétendons héritiers du monde classique, n'avons-nous pas perdu une part essentielle de son enseignement ?
Avec finesse et érudition, Maurizio Bettini enquête chez les auteurs grecs et latins pour redonner du sens à notre conception des droits de l'homme. « Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m'est étranger », disait le poète latin Térence : en l'oubliant, ne devenons-nous pas les barbares d'aujourd'hui ?
Assistons-nous au retour en force du racisme ?
Montée de l'extrême droite dans les pays européens, discours anti-migrants de part et d'autre de l'Atlantique, débats sur l'identité nationale et critique du multiculturalisme... La question raciale a envahi notre quotidien. Face à cette déferlante largement relayée par les médias, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux, l'opinion du fait.
C'est précisément l'objet de ce livre. En révélant la part de construction sociale qui préside au racisme, il propose des réponses simples et éclairées par les sciences biologiques et sociales à des questions que chacun se pose : D'où vient la couleur de peau ? Le racisme a-t-il un fondement scientifique ? Quelles sont les conséquences des stéréotypes ? Peut-on parler de communautarisme en France ? Et, surtout, que pouvons-nous faire pour lutter efficacement contre les préjugés ?
Depuis plus de dix ans, Mainstream est devenu le livre de référence des études sur les industries culturelles, les médias et le numérique. Avec cet ouvrage, le terme « mainstream » (dominant, populaire) est entré dans la langue courante et le concept de « soft power » a été révélé.
À travers les blockbusters, les best-sellers, les hits ou les réseaux sociaux, une bataille mondiale pour l'influence culturelle et digitale est en cours. De Hollywood à Bollywood, de la Chine à l'Afrique subsaharienne, du Mexique au Japon, cette enquête sans précédent a été menée sur le terrain dans trente pays pendant cinq ans. Dans toutes les capitales de l'entertainment, Frédéric Martel analyse le jeu des acteurs, les logiques des groupes et suit la circulation des contenus sur les cinq continents. À l'âge numérique, tout s'accélère.
Mainstream raconte cette nouvelle guerre globale de la culture et des médias. Best-seller inattendu, le livre a été traduit dans une trentaine de pays - il est lui-même devenu « mainstream ».
Les homosexuels peuvent se marier à Johannesburg et à Mexico, mais pas à Berlin ni à Rome. En Iran, ils risquent la pendaison alors que les transsexuels se font opérer légalement. En Chine, ils sont des millions à fréquenter les réseaux sociaux gays, mais les militants sont harcelés. Dans huit pays les homosexuels risquent la peine de mort ; dans soixante-seize, la prison.
Pourtant, sur tous les continents, la révolution gay est en marche. Un jour l'homosexualité sera peut-être moins pénalisée que l'homophobie.
La mondialisation de la question homosexuelle est un phénomène majeur. Pendant huit ans, dans cinquante pays, Frédéric Martel a mené une enquête de grande ampleur et rencontré sur le terrain des centaines d'acteurs de cette révolution. À travers le prisme gay, il analyse la mutation des modes de vie, la redéfinition du mariage, l'émancipation parallèle des femmes et des gays, les effets décisifs de la culture et d'Internet. Fil rouge de l'évolution des mentalités, la question gay et lesbienne est un critère pertinent pour juger de l'état d'une démocratie et de la modernité d'un pays. Ce livre, à la fois inquiet et optimiste, riche en portraits inattendus, raconte la nouvelle bataille des droits de l'homme.
Nouvelle édition entièrement mise à jour.
La France serait le seul des grands pays d'Europe à avoir un taux de chômage élevé, une croissance faible et une dette abyssale. Nous serions les seuls à avoir conservé un Code du travail lourd et rigide, un modèle social affreusement coûteux, et à ne pas encore avoir mené les réformes permettant de nous adapter à la mondialisation et à la révolution technologique.
Ce discours est radicalement faux. Il masque les vraies raisons de nos difficultés : les dysfonctionnements du capitalisme financier et les mauvaises décisions de politique économique. Incapables de se confronter à cette réalité, les pays européens ont imposé depuis deux décennies des mesures d'austérité qui ont aggravé les inégalités de manière inacceptable et accru la vulnérabilité de tous les systèmes. La crise sanitaire de 2020, en engendrant un choc économique d'une extrême violence, a révélé et exacerbé les disparités internes à notre société.
Un autre projet est possible. Conjuguant trois disciplines - économie, droit, sociologie - et mobilisant les études les plus récentes, ce livre réfute les explications simplistes, propose un diagnostic puissant et dessine une autre voie qu'il est urgent d'emprunter.
Édition augmentée d'une préface inédite.
26 m2, soit l'équivalent d'un studio : voilà la surface de terres fertiles dont la France est amputée chaque seconde, sous la pression du macadam, des zones pavillonnaires et des hypermarchés dont notre pays est champion. Comment une telle situation est-elle possible, alors que nous peinons déjà à nourrir une population mondiale en pleine explosion?
Pour le savoir, Frédéric Denhez a mené cette enquête corrosive, sillonnant le territoire, sondant les agriculteurs «conventionnels» ou convertis au bio, les maires, les chercheurs... Et ce qu'il a découvert alarme : non seulement le sol se raréfie, mais il ne parvient plus à assurer les services qui le rendent inestimable. La dégradation de ce bien commun, garant de notre alimentation et de nos paysages, appelle à une profonde révolution des mentalités.
Mais tout espoir n'est pas perdu : revenant au passage sur bon nombre d'idées reçues comme l'intérêt du tout bio ou les bienfaits du «zéro carbone», l'auteur propose une série de solutions à adopter d'urgence pour, enfin, cesser de ruiner notre sol.
L'Europe, pendant la plus grande partie de son histoire, a été une idée.
Elle signifiait un profond désir de circulation et de liberté autant qu'un souci de rigueur et de polémique. À Milan ou à Paris, on se lisait fougueusement ; entre Bruxelles et Vienne, on se copiait passionnément. Aujourd'hui, alors même que l'Europe est devenue une institution, elle n'est pas, ou de moins en moins, une idée. Bruxelles serait-elle devenue une Cité interdite où le débat public ne pénètre plus ?
Voilà pourquoi la revue Le Grand Continent a invité cinq penseurs internationalement reconnus pour l'envergure de leurs travaux à parler, pour la première fois, de leur idée d'Europe. Ensemble, ils ont ouvert de nouvelles perspectives, de nouveaux chemins à parcourir pour retrouver les voies d'une Europe idéale, pleinement politique - une certaine idée de l'Europe.
Voyons les choses en face : le travail est en train de disparaître. Nous sommes remplaçables : on n'arrête pas le progrès de la robotisation. Et qui croit encore au plein emploi ?
Pourquoi continuons-nous à mettre le travail au centre de notre vie : pour la gagner ? Allons donc, nos revenus n'ont rien à voir avec la valeur réelle de ce que nous produisons. Pour donner un sens à nos vies, alors ? On ne construit pas sa personnalité en trimant pour gagner le salaire minimum ou en empochant des millions sans se rendre utile aux autres...
Fuck work n'est pas qu'un slogan percutant : c'est la seule façon raisonnable d'affronter l'avenir. Notre productivité nous tue à petit feu, et la planète avec.
Il est temps de prendre acte de ce qui est déjà une réalité et de réfléchir à la seule question qui vaille : à quoi ressemblera notre vie, sans le travail ? Fuck work !
Après celle de la guerre d'Algérie, une nouvelle génération d'anticolonialistes s'est levée, qui mène combat pour dénoncer le péché capital que nous devons tous expier : notre passé colonial, à nous Français. Battons notre coulpe, car la liste de nos crimes est longue Nous avons pressuré les colonies pour nourrir notre prospérité, les laissant exsangues à l'heure de leur indépendance ; nous avons fait venir les indigènes au lendemain des deux guerres mondiales pour reconstruire la France, quitte à les sommer de s'en aller quand nous n'avions plus besoin d'eux ; surtout, nous avons bâti cet empire colonial dans le sang et les larmes, puisque la colonisation a été rien moins qu'une entreprise de génocide : Jules Ferry, c'était, déjà, Hitler ! Contrevérités, billevesées, bricolage... voilà en quoi consiste le réquisitoire des Repentants, que l'auteur de ce livre, spécialiste de l'Algérie coloniale et professeur d'histoire à l'université Paris-8, a entrepris de démonter, à l'aide des bons vieux outils de l'historien - les sources, les chiffres, le contexte. Pas pour se faire le chantre de la colonisation, mais pour en finir avec la repentance, avant qu'elle transforme notre Histoire en un album bien commode à feuilleter, où s'affrontent les gentils et les méchants.
Il y a presque dix ans, Dominique Méda faisait le constat suivant : les femme françaises travaillent de plus en plus, mais les institutions, les mentalités ne se sont pas encore adaptées à cette nouvelle réalité sociale. Qu'en est-il aujourd'hui ? Le "temps des femmes" est-il enfin advenu ? Pour la sociologue, le constat est, hélas, préoccupant. Les inégalités professionnelles entre hommes et femmes ont cessé de se réduire, l'écart des salaires reste significatif (près de 25 %), le temps partiel - qu'il soit choisi ou subi - concerne majoritairement les femmes, lesquelles, par ailleurs, accèdent toujours aussi peu aux postes de responsabilité. Pourquoi cette piètre performance de la France ? Comment expliquer cette résistance à des changements que d'autres pays - nos voisins nordiques par exemple - ont menés avec succès ? Que faire pour relancer une dynamique qui paraît d'autant plus grippée qu'elle ne relève pas de "l'urgence" sociale ? Dominique Méda en appelle à une véritable révolution mentale : il faut inciter les hommes à s'impliquer davantage dans la prise en charge des enfants, déspécialiser les rôles - notamment pour les tâches ménagères -, et reconnaître que certaines activités, jugées peu productives comme tout ce qui touche au care, au soin d'autrui, sont une richesse pour notre pays. Cette révolution est à notre portée.
« Par la faute de laboratoires et d'experts à la solde de lobbies surpuissants - agroalimentaire, biotechnologies, médicaments -, combien de foyers sont touchés aujourd'hui par des cancers, des maladies nerveuses, hormonales, immunitaires ? L'insuffisance des tests, leur absence de transparence et la compromission des agences sanitaires doivent cesser.
« Pour démontrer la dangerosité des produits artificiels et des polluants alimentaires qui inondent nos marchés, nous avons mis en place entre 2008 et 2011 une expérience visant à étudier pour la première fois sur le long terme les effets toxiques d'un OGM alimentaire majeur et du pesticide le plus utilisé dans le monde. Nos découvertes sont alarmantes. Elles remettent en cause toutes nos politiques sanitaires et environnementales. »
Avec un droit de réponse de l'auteur.
Édition revue et corrigée 2013.
« Aujourd'hui, le problème n'est plus de savoir si la "doctrine" marxiste est morte ou non [...] Marx doit être dépassé, c'est-à-dire intégré dans la constellation des penseurs qui peuvent éclairer notre réflexion. »
À travers une série de textes limpides, Edgar Morin, qui dit avoir été marxien avant d'avoir été marxiste, revient sur ce penseur « titan » avec lequel il n'a jamais fini de penser et de dialoguer. Il donne à voir la fécondité de sa méthode - traquer les contradictions sociales et penser leur dépassement - pour l'appliquer à Marx lui-même, y reconnaître les limites et les impensés, et ouvrir la voie à un nouvel avenir.
Alors que le libéralisme se déploie sur le monde et le plonge dans l'abîme écologique, politique, financier et éthique, Edgar Morin invite à retrouver Marx sous les décombres des marxismes, non pour en tirer des solutions miracles, mais pour penser le monde qui vient.
En couverture : Edgar Morin © Ulf Andersen / Gamma. Karl Marx vers 1878 © Photo-Re-Pubblic / Leemage.
C'est un cri lancé à ceux qui nous gouvernent. « Sortez-nous de cette crise ! » tonne Paul Krugman, l'éditorialiste du New York Times et Prix Nobel d'économie 2008. « Et sortez-nous en maintenant ! » tant il est clair, selon lui, que les gouvernements occidentaux n'apportent toujours pas les réponses efficaces à la dépression historique qui s'est déclenchée à l'automne 2008. « L'orgueil et les préjugés rendent les dirigeants incapables de voir ce qui devrait pourtant être limpide... », à savoir qu'il faut abandonner la politique d'austérité, « dépenser maintenant et payer plus tard », taxer les hauts revenus, lutter prioritairement contre le chômage et les inégalités, soutenir les populations endettées. En un mot, renouer avec une stratégie keynésienne qui suppose davantage d'inflation. Dans son style accessible, non dénué d'humour, Paul Krugman signe ici un essai important - d'abord parce qu'il retrace toute l'histoire de la crise, expliquant la montée de la dérégulation financière, la façon dont les élites politiques et les économistes néo-classiques se sont épaulés pour juguler toute approche hétérodoxe de l'économie ; ensuite parce qu'il formule, tant à destination des États-Unis que de l'Europe, des propositions concrètes pour sortir du marasme économique et social. Lutter contre la trappe à liquidité, éviter le credit crunch, ne pas oublier qu'une politique de sortie de crise doit plus viser à baisser la valeur de la dette qu'à la rembourser... Une analyse pragmatique et résolument engagée.
En couverture : Photomontage d'après une photo© Mark Harmel / Taxi / Getty Images.
Marx a tout expliqué, tout analysé à la perfection. Mais il s'est complètement trompé sur ses conclusions. La plus-value, la baisse tendancielle du taux de profit, la loi de la concentration, la mondialisation : tout est lumineux, tout est parfaitement actuel. Mais le capitalisme n'accouche de rien, sinon d'une société cynique et désabusée, tournant sur elle-même dans un univers saccagé sous le fouet du marché.
Le communisme, lui, n'est qu'un christianisme athée, une rédemption des humbles, une version kitsch de l'Évangile, où l'argent, après avoir remplacé Dieu, serait à son tour aboli par la fraternité.
Marx est mort, et le socialisme aussi. Enfin, nous pouvons penser le monde !
Après une analyse très pédagogique de la pensée économique de Marx, Bernard Maris montre l'impasse définitive où conduisent ces théories remarquables autant qu'impuissantes, et donne des clefs pour analyser la mondialisation... Et pour envisager un au-delà du capitalisme.
Création Studio Flammarion
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En France, le capitalisme financier est vécu comme une source insupportable d'aliénation et d'inégalité.
Or, ce livre en fait la démonstration, certains lieux communs du discours anti-capitaliste sont faux et doivent être dénoncés. Partout, le développement financier est un accélérateur de croissance. Les marchés n'induisent pas la myopie industrielle pour laquelle on les blâme, mais permettent le financement de projets de longue haleine. Pour comprendre ce malaise, un détour par l'histoire s'impose. Contrairement à une idée répandue, la France n'était pas prédisposée à l'anti-libéralisme.
C'est le succès mal interprété des Trente Glorieuses qui a nourri l'illusion qu'un a autre capitalisme serait possible. Notre économie reste largement structurée par l'héritage de l'après-guerre. La libéralisation des années 1g8o, stoppée en rase campagne, a donné naissance à un capitalisme schizophrène: un patronat hésitant entre sa loyauté aux actionnaires ou aux salariés, des actionnaires en majorité étrangers et qui ne représentent pas une force politique.
Pour rendre au capitalisme sa légitimité, il faut faire des Français les acteurs à part entière d'un capitalisme financier dont ils doivent être les premiers bénéficiaires.
Délocalisations, précarité, chômage : les grandes peurs sont devant nous. Que restera-t-il de nos emplois demain ? Avec quels salaires, quelles conditions de travail ? Que faire pour fonder un nouvel espoir ? D'abord, considérer ce qui marche à l'étranger, des modèles nordiques aux «fondations de travail» autrichiennes. Ensuite, repenser la «flexicurité». Comment combiner flexibilité du travail et sécurité des personnes ? En admettant que les travailleurs ne s'accrochent à leur emploi que parce que le chômage est massif. Avec des garanties collectives et des parcours professionnels stabilisés, on peut reconstruire la confiance. Cela suppose une nouvelle organisation sociale : ce livre la met au jour. Nous avons les expériences, nous avons la boussole, il est temps d'avancer vers le modèle social européen du XXIe siècle.
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu président de la République. Son programme promettait le changement à une France réputée irréformable. Trois ans plus tard, des domaines aussi sensibles que les retraites, le contrat de travail, la représentativité syndicale ont fait l'objet de lois, ou de protocoles d'accord, sans anicroche notable. Nicolas Sarkozy serait-il en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Un examen minutieux des réformes entreprises prouve que la réalité est tout autre.
En s'attachant à quelques cas particuliers - réforme des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, d'EDF et de la RATP, « modernisation » du marché du travail, réforme des taxis, hausse du pouvoir d'achat, défiscalisation des heures supplémentaires... - et en retraçant le cheminement tortueux qui mène des intentions aux résultats, cet ouvrage effectue une plongée salutaire dans les failles de notre système politique et permet de comprendre pourquoi la méthode choisie par Nicolas Sarkozy, mêlant conciliation et volonté d'étouffement, a échoué.