C'est à Beaumarchais que l'on doit la première édition moderne des Oeuvres complètes de Voltaire, connue sous le nom d'Édition de Kehl : soixante-dix volumes publiés de 1783 à 1789, qui coûtèrent à l'auteur du Mariage de Figaro des trésors d'énergie et une partie de sa fortune. Pourquoi Voltaire, au sommet de sa gloire, choisit-il pour éditeur un homme qu'il ne connaissait pas, et à la réputation plutôt équivoque ? Pourquoi Beaumarchais, déjà engagé dans des entreprises sans nombre, voulut-il s'embarquer dans une aventure aussi longue et périlleuse ? Entre admiration et défiance, connivence et cruauté, main droite et main gauche, ce dialogue où s'affrontent deux grandes figures du siècle des Lumières est aussi une réponse imaginaire à une question réelle d'histoire littéraire.
Peu connue jusque-là, cette grande période du théâtre anglais fut révélée au public pendant la dernière guerre. L'époque victorienne avait trop rapidement condamné ces chefs-d'oeuvre suspects d'atteintes à sa susceptible pudibonderie. Pétillantes d'esprit, parfois lestes, ces pièces sont multiformes : du drame héroïque de Dryden à la comédie de Sheridan, en passant par la comédie moderne d'un Congreve, la satire politique d'un Fielding ou d'un Gay, les farces, les pantomimes, les comédies musicales, on retrouve l'éternel problème du rapport entre les sexes. Servis par des acteurs et des actrices les plus grands que l'Angleterre ait connus, les auteurs, souvent directeurs de théâtre ou metteurs en scène, ont atteint une rare maîtrise dans l'art de charmer la vue et l'esprit. C'est à une redécouverte de cette période, capitale pour l'histoire du théâtre anglais moderne et contemporain, que nous invite cet ouvrage à travers les plus récentes recherches et découvertes.
Il est singulier que les psychologues, les philosophes qui ont étudié les phénomènes du comique et du rire ne se soient pas souciés davantage de celui qui fait rire et particulièrement de celui qui a profession de faire rire : l'acteur comique. La grande préoccupation semble toujours être celle du mécanisme du rire ou des règles de fabrication du comique. Et dans l'abondante littérature consacrée au comédien on s'interroge généralement peu, quand il est comique, sur ce qui constitue son aptitude particulière à faire rire. Or, tout acteur n'est pas forcément comique. Et tout le monde n'est pas acteur. Une étude de l'acteur comique doit ainsi apporter sa contribution aux problèmes généraux de la vocation et des dons de nature. En même temps qu'une réflexion sur le rire et les rieurs.