L'exégèse des "Pensées" se contente d'ordinaire, conformément au dessein de Pascal qui est de « prouver absolument Dieu », de privilégier deux approches de l'argumentation référant le désir de savoir la vérité à la certitude de la religion dont dépend pour l'homme la connaissance de sa nature. On insiste d'une part sur le nécessaire dépassement de la philosophie humaine par la vérité, irréductible à la raison naturelle enfermée dans l'interminable dispute entre le dogmatisme et le pyrrhonisme, d'autre part sur l'inanité des preuves de Dieu procédant à la façon des démonstrations géométriques, physiques ou même métaphysiques. Mais c'est là négliger que la spécificité des Pensées, tant à l'égard des livres des philosophes que par rapport aux autres écrits de Pascal, tient à l'identification dans cet écrit de la recherche de la vérité à un impératif de caractère absolu, imposé par la fin de la nature humaine. En faisant de cet impératif le principe d'une relecture des fragments de Pascal, on éclaire d'un jour nouveau l'impuissance de la philosophie, qui repose sur l'illusion selon laquelle la vérité serait l'objet d'un simple enjeu théorique, quand elle doit être uniquement celui d'un désir engageant la destination même de l'homme.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
La Politique d'Aristote se recommande à nous, modernes, par la limitation volontaire de son horizon à la dimension proprement humaine. Les études réunies ici, parce qu'elles éclairent, au-delà du corpus aristotélicien, la réflexion contemporaine sur la politique, témoignent de l'actualité de l'oeuvre d'Aristote.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
En 1971, ce livre devait convaincre du poids du politique dans l'histoire. Cette démonstration n'est plus aujourd'hui nécessaire. Mais l'étude des structures et des mentalités politiques reste un champ encore largement ouvert à la recherche.
Les États des XIVe et XVe siècles ont, certes, travaillé à accroître leurs ressources pour renforcer leur administration et leur armée. Leurs moyens étaient pourtant trop faibles encore. Un État solide ne pouvait naître que de l'accord d'un prince et d'un peuple. Le peuple cherchait la justice et la paix. Le prince devait le convaincre qu'il était assez fort pour les lui donner, et qu'il tenait à bon droit son pouvoir de Dieu. Autant et plus que la contrainte des institutions, la propagande du prince et les convictions des sujets assuraient la solidité de l'État.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Les médias britanniques sont les plus importants au monde, après ceux des États-Unis et du Japon. Depuis le XVIIe siècle, ils sont des pionniers ; et ils ont été des modèles dans le monde entier, y compris aux États-Unis et au Japon.
On en trouvera ici une brève histoire, puis une description critique de leur état à la fin du XXe siècle. Après quoi, viennent une étude de l'économie de la presse et de la radiotélévision, et une analyse de leurs rapports, parfois difficiles, avec les pouvoirs politiques, attachés à restreindre leur liberté.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
S'il se vérifie que le droit n'a pas la maîtrise intégrale du code du légal et de l'illégal - que pourtant il régit-, qu'il n'a pas d'accès direct aux faits - que pourtant il commande -, que ses frontières, poreuses et réversibles, lui sont aussi bien internes qu'externes, que les règles du jeu qu'il instaure pour pacifier les conflits et guider les comportements sont, elles-mêmes, l'enjeu d'un conflit permanent, que les acteurs du jeu juridique sont autant des partenaires que des adversaires, que la connaissance du droit implique de se situer à la fois dedans et dehors, et que sa légitimité repose tant sur le consensus, que sur la possibilité du dissensus, comment rendre compte de ces paradoxes ?
La pensée juridique classique s'est toujours employée à les faire disparaître, en réintroduisant unité, hiérarchie, simplicité.
Le présent ouvrage s'attache, au contraire, à leur donner statut, en les intégrant dans une pensée du jeu, qui est d'abord une théorie de la complexité. Une théorie qui assume le risque de l'incertitude, et se déploie dans la forme de la dialectique. Appliquée tant au droit lui-même, qu'à l'épistémologie de sa science, et à l'éthique de sa mise en oeuvre, cette dialectique suggère que c'est entre stratégie et représentation, coopération et conflit, réalité et fiction, régulation et indétermination, internalité et externalité, que se rencontre le juridique. Sur la voie tierce de l'entre-deux et du paradoxe.
Ainsi émerge un paradigme ludique du droit, signe d'une philosophie du droit accordée à la complexité des temps actuels.
Si la philosophie s'interroge sur ce qu'est le temps, la littérature décrit et raconte ce qu'il fait et défait, ce qu'il nous fait, ce qu'il nous permet de faire. Ce faisant, elle nous enseigne à faire bon usage du temps, ne serait-ce qu'en prenant le temps de lire et de réfléchir.
Agrégés de lettres classiques, les auteurs de cet ouvrage proposent, sur ce thème au programme des classes préparatoire HEC, une réflexion fondée sur l'étude de grands textes littéraires, anciens voire antiques, beaux textes qui, comme toute oeuvre d'art, savent résister à l'usure du temps.
L'histoire et la situation géographique et politique de ce pays en guerre depuis 16 ans. Sa lutte pour son indépendance, le problème palestinien et les perspectives de paix.
Ce livre est le résultat d'un projet ambitieux, qui a pour objet de nouer les fils épars du tissu des identités de l'Amérique hispanique.
Il ne s'agit pas d'écrire une nouvelle version de l'Histoire partagée du sous-continent, mais de proposer une grille de lecture et d'analyse de l'évolution identitaire des pays américains de langue espagnole, dont la culture, les valeurs, et les codes qu'elle véhicule, constituent un fort dénominateur commun.
Cet ouvrage tente donc d'appréhender le processus de structuration des identités et son évolution, en multipliant les éclairages latéraux, afin de ne laisser dans l'ombre aucun des événements fondamentaux de la vie politique, sociale, économique, et culturelle de ce siècle.
Ce manuel s'adresse à un public averti d'étudiants, d'universitaires, et de spécialistes de l'Amérique latine, mais aussi à un lectorat plus vaste, soucieux d'élargir la base de ses connaissances de cette région. Dans les deux cas, le lecteur se voit invité à remettre en cause certains lieux communs et préjugés relatifs au développement des sociétés et des cultures de l'Amérique hispanique du XXe siècle.
À l'origine de l'oeuvre de Nathalie Sarraute, une impulsion qui pousse à s'avancer vers, à s'élancer contre : impulsion de recherche, d'entame, d'attaque, par laquelle le sujet et le texte réagissent à une « forme » qui, toujours, menace. Cette forme qui est ici, sans relâche, ébranlée (idée reçue, sentiment de convention, personnage, mot qui étouffe...) est ce contre quoi l'oeuvre s'écrit, et ce sur quoi se fonde la réflexion esthétique de l'écrivain : d'où la formidable cohérence de cette oeuvre, qui réfléchit, d'une manière aussi radicale que naturelle, son propre fonctionnement. C'est sous le signe de ce mouvement irrépressible, que sont étudiés ici les différents choix formels de Nathalie Sarraute : moments narratifs, éclats de discours et de voix, images fugitives, retours modulés et altérés du même, composent une poétique de l'instable, par où la réalité peut s'appréhender dans son éternelle agitation.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Au cours de la période nouvelle qui s'ouvre dans son histoire économique et sociale, l'Allemagne bénéficiera, à travers les politiques communes, de la solidarité européenne. Ce titre remplace un ancien Que sais-je? consacré à l'économie de l'ex-Allemagne fédérale.
Malmenés par les chocs des années 1970, le Royaume-Uni et les États-Unis tentent d'endiguer leur déclin relatif, en renouant avec les principes d'un libéralisme, que quelques décennies de consensus keynésien, avaient conduit à délaisser. Aussi, l'accession au pouvoir de Margaret Tacher et de Ronald Reagan est-elle emblématique de cette volonté de rupture, qui fait entrer la « relation spéciale » dans une nouvelle ère, et se traduit par une inflexion sensible des politiques économiques mises en oeuvre.
L'analyse comparée fait toutefois apparaître, au-delà des similitudes apparentes, tout ce qui sépare les deux versions de la « révolution libérale », et quelles mutations se sont produites de part et d'autre de l'Atlantique depuis la fin des années 1970. Le lecteur trouvera, dans l'ouvrage, matière à réflexion sur cette expérience, ainsi que quelques clés pour comprendre les perspectives qui s'ouvrent aujourd'hui.
Ce livre réexamine la question de la rencontre entre cultures juive et allemande, à la fin du XIXe siècle. Rejetant les termes imprécis « d'assimilation » et de « symbiose », il montre comment les transferts et les contacts culturels ont permis l'élaboration d'une culture judéo-allemande originale, riche, tentant d'élaborer les termes d'une intégration entière des Juifs dans la citoyenneté allemande. Il tente de mettre en évidence, à travers l'épineuse question de la mémoire, qu'au moment même où l'Allemagne se construit et se structure, à travers la relecture de son passé, la minorité juive redéfinit son identité et sa place au sein du nouvel État, en prenant à son compte - et en « détournant » à son profit - le modèle dominant, pour se doter d'institutions historiques et mémorielles spécifiques.
Cette interaction permanente, à base de métissages et de transferts, avec la société majoritaire, est tout le contraire d'un abandon. Elle est au service d'une fidélité actualisée à la tradition juive. Portée par une dynamique d'emprunts et de différenciation, ce travail de rénovation culturelle de grande ampleur, qui historise la mémoire collective de la minorité, et s'effectue dans le cadre national allemand, donne naissance à une identité judéo-allemande originale, fondée sur un rapport particulier à sa propre tradition en même temps qu'à l'Allemagne.
Ce livre met en évidence que les Judéo-Allemands berlinois, de la fin du XIXe siècle, sont porteurs d'une vision alternative de l'identité allemande. Récusant - à la différence de la société majoritaire - toute forme de repli identitaire ethnocentrique, ils opèrent - au sein des valeurs allemandes - une sélection, qui ne retient que ce qui est compatible avec l'universalisme de la Bildung et de la tradition juive relue à travers elle.
Le bicentenaire de la Révolution reconduit à l'emblème de celle-ci : la Déclaration des droits de l'homme. L'ouvrage se propose de retracer la trajectoire non exhaustive du rejet depuis Burke (1790) au jeune Marx (1844).
« Ce qui nous importe de dire au sujet de la vidéo ce sont les conditions dans lesquelles son introduction ouvre les possibilités du passage à l'acte, les possibilités de sortir des enfermements, enfermements du discours, de la répétition, des rôles, des catégories, des rouages bien huilés et bien grinçants des institutions...
« Ce qui nous intéresse, c'est quand le travail avec une vidéo fait naître un certain ludisme, met du « jeu », du désir dans les structures institutionnelles et sociales, mais aussi dans nos structures intérieures... »
C'est sur ces bases, que les auteurs ont mené - pendant plusieurs années - les actions et les recherches dont ils rendent compte dans cet ouvrage.
Aujourd'hui, où l'on parle et où l'on vend de plus en plus de vidéos, il importe de risquer des éléments de réponse à la question « la vidéo pour quoi faire ? » : appréhender les phénomènes de groupe dans un stage, déjouer les mécanismes institutionnels, tenter une évaluation de la formation, organiser l'apprentissage d'une langue étrangère autour d'une production collective avec des étudiants, des femmes migrantes, prendre la parole, s'exprimer quand on est élève de CP ou CM, enfants de travailleurs immigrés ou enseignants, faire circuler la communication, et décloisonner les espaces à l'école primaire...
Ainsi, ce livre s'adresse aux pédagogues, aux formateurs, aux animateurs qui, sans être nécessairement spécialistes de la vidéo, se sentent concernés par la pédagogie du projet, l'aventure du décloisonnement, le travail collectif dans ces cadres micro-institutionnels que sont un stage, une école.
À partir des analyses d'un certain nombre d'expériences faites à ce niveau, La vidéo « pour quoi faire ? » propose des idées, des pratiques, des moyens, qui devraient aider le lecteur à inventer, découvrir, entreprendre ses propres projets d'utilisation de la vidéo.
Cet ouvrage a été réalisé par un collectif d'enseignants, de chercheurs, de formateurs, qui travaillent dans différentes institutions éducatives (b.e.l.c., Inspection départementale, Université Paris VII, médiathèque, a.r.o.e.v.e.n.).
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
La psychologie du travail s'est surtout fait connaître à travers ses applications : orientation et sélection professionnelles, formation, ergonomie, organisation du travail, etc. Mais la psychologie du travail a aussi pour objet l'analyse du travail, considéré comme une classe de conduites, analyse indispensable pour fonder des applications valables. Cet ouvrage, de caractère introductif, n'est pas un mini-traité : il ne passe pas en revue tous les thèmes de ce champ, mais se borne à en aborder quelques-uns à titre exemplaire. Cette limitation, loin de restreindre les perspectives, invite au contraire à l'extension et à la transposition des concepts et des méthodes. Une introduction étant aussi un point de départ, on a insisté davantage sur les analyses des situations de travail et la mise en oeuvre des connaissances psychologiques acquises par ailleurs, que sur les techniques d'intervention plus traditionnelles.
La première partie de l'ouvrage donne des informations générales sur le travail et les travailleurs, et délimite le champ de la discipline. Une seconde partie présente l'analyse psychologique du travail. Enfin, une dernière partie décrit quelques situations types, et indique le bénéfice que leur étude retire du concours du psychologue du travail. Elle montre les formes que peut prendre ce concours, aussi bien pour le diagnostic des difficultés, que pour leur réduction, autrement dit le rôle que le psychologue peut jouer dans l'amélioration des conditions de travail.
La deuxième édition de cet ouvrage relatif à la théorie de la finance, a pour objectif d'introduire aux principes essentiels de l'analyse des valeurs financières, et de l'évaluation des décisions financières. Le livre présente une approche rationnelle, qui doit permettre à un investisseur de comprendre les logiques fondamentales de choix et de valorisation des actifs.
Le livre est divisé en sept chapitres ; chacun représente un pilier de la théorie de la finance et, ensemble, ils constituent une intégration des schémas classiques et des conceptions modernes ou récentes de la pensée financière.
L'ouvrage incorpore, très substantiellement, les progrès que la finance a réalisés ces dernières années, notamment dans les logiques et méthodes nouvelles fournies par les modèles d'arbitrage, d'option, de signalisation, d'agence et d'économie de coûts de transaction. Par ailleurs, les lecteurs pourront apprécier les principaux résultats des recherches, qui ont fondé et favorisé l'expansion et la création de produits et de marchés financiers nouveaux.
A. Quintart et R. Zisswiller s'adressent aux praticiens, aux professeurs et aux étudiants qui, en économie et en gestion, souhaitent disposer d'un ouvrage actuel de fondements, de synthèse, et de référence. Écrit dans un style où le raisonnement économique domine l'explication mathématique, le livre présente les éléments les plus significatifs de la théorie à l'aide de nombreux exemples chiffrés.
De ce moment décisif de la modernité philosophique, qu'est le passage de Kant à Hegel, le présent ouvrage produit, enfin, une analyse structurale exhaustive, qui est aussi bien une généalogie vivante. À partir du repérage des structures générales des réfutations, poursuivi successivement sur le terrain de la philosophie théorique, de la philosophie pratique, et de la philosophie de l'Histoire, devient visible l'ampleur des déplacements conceptuels opérés sur la philosophie kantienne par les critiques de Hegel : glissements de problématiques, substitutions sémantiques, changements de perspectives, deviennent lisibles.
Cette étude méthodologique de l'ensemble des critiques hégéliennes de Kant, a elle-même - pour enjeu - un retour critique aux interprétations de ce passage, centrées sur l'idée d'une continuité « idéaliste » (Marx-Engels), ou « métaphysique » (Heidegger). La quête d'une synthèse de dialectique et de réflexion se doit, sous peine de tomber dans l'éclectisme, d'être sensible au choix de rationalité : si Hegel installe la dialectique, « logique de l'apparence » chez Kant, au coeur de la réflexion, celle-ci conserve une position indispensable, grâce à la fonction régulatrice - et non constitutive - de l'Idée, qui empêche un enfermement dogmatique de la philosophie, et repose la question de l'autonomie dans l'ordre pratique.
Cette enquête fournit enfin au lecteur un moyen de s'orienter dans cette alternative majeure d'un point de vue réflexif, et d'un point de vue dialectique, qui exprime l'une des tensions les plus fécondes de la philosophie d'aujourd'hui, démontrant l'actualité persistante de cette confrontation majeure.