Cet ouvrage couvre plus de quatre siècles d'histoire de la littérature anglaise, depuis les prédécesseurs de Shakespeare, jusqu'à Salman Rushdie. Il prend en compte le cadre - historique et idéologique - par rapport auquel il s'efforce de situer les auteurs et les genres, au sein de trois grandes divisions chronologiques : la Renaissance et la première moitié du XVIIe siècle (François Laroque), la Restauration, le XVIIIe siècle et le Romantisme (Alain Morvan), l'ère victorienne et le XXe siècle (Frédéric Regard).
Les auteurs ont voulu rester attentifs aux impératifs pédagogiques, et proposer des synthèses claires, qui respectent les périodicités reconnues, les grands courants et les noms les plus célèbres, sans pour autant oublier les nombreux écrivains à découvrir ou à redécouvrir.
À travers l'utilisation de données de civilisation, de renseignements biographiques et bibliographiques, de citations décisives et d'analyses visant à dégager les enjeux des grands systèmes d'écriture, ils ont cherché à éclairer le grand public, et à fournir à l'étudiant les repères fondamentaux, qui lui permettront d'aborder examens et concours avec rigueur et efficacité.
Ce livre s'adresse à tous ceux, spécialistes, autant qu'amateurs avertis, qui ont, un jour ou l'autre, lu les grandes oeuvres romanesques du dix-huitième siècle anglais : « Robinson Crusoé », « Les voyages de Gulliver », « Clarissa » ou « Tom Jones », et se sont interrogés sur leur portée réelle. D'abord descriptive, cette étude vise à présenter, à la lumière de la critique la plus récente, un genre littéraire qui est né outre-Manche. Un genre dès ses origines largement tributaire des mutations de l'histoire et qui, dès lors, ne peut se comprendre que dans le contexte d'une société en pleine évolution. Cette approche, qui privilégie le sociologique, n'exclut pas pour autant d'autres lectures possibles : l'OEdipe a toujours son mot à dire, et il eût été imprudent d'oublier la nature formelle des textes. Produit d'une évolution mécanique des formes, en même temps que réceptacle des fantasmes d'une société, le roman anglais s'élabore au point de rencontre imprécis du mythe et de l'Histoire : telle est la thèse que les auteurs ont tenté de défendre.
De la Réforme jusqu'à l'époque contemporaine, cet ouvrage met à jour les particularités de la pensée britannique, en même temps qu'il en dégage la contribution à l'évolution des idées dans le monde occidental. En mêlant perspectives synthétiques, présentation d'auteurs ou de thèmes et textes d'époque, cette Histoire des idées dans les îles Britanniques ne se contente pas d'offrir un simple panorama du développement de la pensée politique (ce qu'elle ne manque pas de faire au demeurant) ; elle propose en outre un tableau général de la pensée britannique, où les grandes données philosophiques, religieuses, scientifiques, économiques, sociales, esthétiques, même, permettent de faire comprendre le très fort degré d'intégration et d'interdépendance de ces divers champs. Les tendances lourdes de l'histoire de la pensée britannique - comme le protestantisme, l'empirisme, ou le contractualisme - sont, bien entendu analysées dans ces pages. Mais n'ont pas non plus été oubliées des problématiques plus récentes, comme la réflexion sur le féminisme, ou l'ultra-libéralisme. Au total, cet ouvrage construit un repérage idéologique utile en tant que tel, mais aussi par l'aide conceptuelle qu'il apporte à qui veut aborder l'étude de la littérature, de la civilisation ou de l'histoire britanniques.
L'Amérique a ses humoristes, comme la France ses intellectuels, et l'Espagne ses aficionados. Nul chaînon manquant entre la joyeuse Angleterre et Mark Twain, mais une contre-culture qui, dès ses origines, tend à subvertir les modèles européens en les brocardant. Jeux de miroir, échanges de voix et de masques, art du décalage et du dédoublement, emprunts multiformes aux folklores ethniques, détournement de l'expression médiatique, autant d'éléments qui traduisent un véritable foisonnement. Le goût de la mascarade et de l'énorme s'inscrit dans une identité fluctuante qui facilite plus qu'ailleurs le travestissement. Mais, parallèlement, les variétés du comique américain révèlent la fonction d'une autocritique roborative, de nature à faire rebondir le sujet vers de nouvelles expériences, tant ce rire semble participer d'un métabolisme social sous l'apparence du nihilisme. À la lumière de l'histoire et de l'actualité, cet ouvrage présente les multiples aspects d'un parcours de Sisyphe dans le Nouveau Monde. Destiné aussi à éclairer des lectures ultérieures, il offre le Sésame qui ouvre une caverne d'Ali Baba où Benjamin Franklin, Mark Twain, Ambrose Bierce, James Thurber, Lenny Bruce, Charlie Chaplin, Buster Keaton, Woody Allen, Art Buchwald, et bien d'autres, ont déjà déposé leurs trésors.
Trop souvent, la liberté des poètes est le rêve inavoué d'une critique, qui s'empresse d'analyser - dans chaque oeuvre considérée - ses déterminations. Née d'une lecture passionnée des romantiques anglais, cette étude souhaite, au contraire, montrer chez eux l'émergence d'une poétique libératrice. Retrouver quelque chose comme l'essence de ce romantisme, appelle une lecture recourant tour à tour, pour reprendre l'expression de Starobinski, au surplomb et à l'intimité.
L'extraordinaire richesse de la nébuleuse romantique n'occulte pas, en effet, d'une oeuvre à l'autre, certaines constantes. Aussi, plutôt que d'offrir une nouvelle histoire de ce qui ne fut jamais un véritable mouvement, l'ouvrage fait alterner perspectives synthétiques, repérages thématiques et analyses ponctuelles de plusieurs oeuvres décisives de l'époque, tout en prenant en compte l'apport des métatextes romantiques qui, en amont ou en aval du poème proprement dit, conceptualisent les modalités de l'acte poétique.