Dans les romans de Dostoïevski, la philosophie est partout présente. Les personnages ruminent les questions les plus abstraites, et en discutent passionnément. Les meurtriers-théoriciens, les suicidaires par conviction, les débauchés lucides s'y côtoient, et s'interrogent sur les rapports entre religion et morale, sur notre environnement scientifique et technique ou sur le sens de la beauté. Mais la folle surabondance de ces idées entrave paradoxalement la formulation d'une philosophie de Dostoïevski. La multitude des personnages, la violence des situations dramatiques, une écriture étrange, apparemment négligée, altèrent également la clarté conceptuelle. L'oeuvre du romancier russe a marqué et fasciné de nombreux philosophes, comme Nietzsche ou Heidegger, mais les raisons de son influence n'ont pas été mises à jour. Nous nous demanderons où apparaît finalement l'unité d'une philosophie dostoïevskienne. Dans les thèmes de la liberté et du mal qui obsèdent ses personnages ? Dans une forme littéraire nouvelle, la polyphonie, entraînant une réflexion sur le double et le rapport à autrui ? Ou bien dans une présentation inédite du corps, de la parole, des idées des personnages, qui bouleverse les modèles traditionnels de compréhension de l'homme ?
En janvier 1953, Roger Blin crée En attendant Godot devant les quelques spectateurs du théâtre de Babylone ; la pièce, qui devient aussitôt l'emblème du théâtre de l'absurde, fait en quelques années le tour du monde : elle est considérée aujourd'hui comme un classique du XXe siècle. En près de cinquante ans, le regard que nous portons sur elle a profondément changé : nous n'y cherchons plus de symboles, mais ne finissons pas d'en explorer les signes ; plus qu'à la hantise du vide et à la thématique de l'absence, nous sommes sensibles à la présence des corps et à la réalité des objets. Derrière le trop fameux dialogue de sourds, nous entendons aujourd'hui un mode subtil et musical de communication. Bref, l'absurdité a laissé la place à l'ambiguïté, et l'antithéâtre nous apparaît comme le théâtre par excellence, qui fait triompher le jeu, sous toutes ses formes. L'histoire des mises en scène le montre : les clochards métaphysiques intemporels et désincarnés n'ont cessé de se rapprocher de nous, pour devenir nos intimes et nos contemporains. Et ce qui nous frappe chez ces vagabonds qu'on disait à bout de souffle, c'est leur inépuisable énergie : à l'image de tout le théâtre de Beckett, En attendant Godot représente à sa façon le triomphe de la vie (Giorgio Strehler).
Rares, en France, sont les ouvrages consacrés à la préhistoire du théâtre de Pirandello, dont l'apparition fut pourtant extrêmement tardive. De là le titre de cette étude, qui retrace non seulement l'histoire de sa vie, mais son itinéraire spirituel et intellectuel replacé dans le contexte politique et social de l'époque, celle du décadentisme. La démarche est essentielle si l'on veut comprendre l'oeuvre de ce Sicilien traversée par tous les courants de la pensée européenne, car si l'on reconnaît dans la peinture qu'il nous offre d'une humanité terne, où les individus sont profondément ancrés dans leurs préjugés, tout occupés de leurs intérêts mesquins et sordides, la petite bourgeoisie intellectuelle des provinces méridionales de l'Italie, la portée de son observation dépasse de beaucoup ce milieu restreint. C'est pourquoi il apparaît, finalement, comme le grand dramaturge de l'aliénation humaine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pris entre les deux blocs - classique et romantique - le XVIIIe siècle a longtemps semblé, en littérature, n'avoir qu'une importance idéologique, et ne jouer qu'un rôle de transition. On redécouvre, aujourd'hui, que ce qui fut « le grand siècle » aux yeux de Michelet, a été une des périodes les plus fécondes en inventions de toutes sortes, tant artistiques, que techniques ou épistémologiques. Les « Lumières » qui, d'ordinaire, le définissent, ont cette vertu de le donner à voir incessamment en positif et en négatif. La question se pose alors, ardente, non seulement de la qualité d'une oeuvre mais de son éclat, de sa valeur éclairante, ainsi que, pour les meilleurs esprits, de la part d'ombre qu'elle recèle ou suppose, ce que Valéry désigne comme sa « morne moitié ». Parce que le XIXe siècle a, délibérément, esquivé ou recouvert les questions qu'avait posées le XVIIIe, parce que ceux qui les avaient alors formulées étaient, pour la plupart, de vrais et grands artistes, parce que notre époque sait qu'elle ne peut trouver que dans l'intelligence de la question celle de la réponse, un livre de plus sur le siècle des Lumières n'est pas inutile. Celui-ci, en tout cas, a été conçu et façonné à partir d'un tel pari.
Péguy place sa réflexion sous le signe d'une éternelle inquiétude et il montre à l'oeuvre, dans l'histoire, la société et l'homme, un redoutable principe de guerre, de crime et de mort auquel Dieu lui-même n'échappe pas. Vision cruelle et lucide de l'iniquité, de la violence, d'une théologie de guerre, d'une belligérance universelle - confirmée et illustrée par tant d'atroces événements contemporains - et qui serait intolérable si elle n'était défiée par un puissant élan de vie, une énergie farouche de résistance et d'espérance à laquelle convient admirablement et exactement le nom d'Éros. La Thèse, oeuvre méconnue, éblouissante coulée de texte, illustre les analyses de ces aspects insolites, déroutants, presque dadaïques ou néo-post-modernes, comme dirait ironiquement Péguy, d'un auteur trop souvent prisonnier de manuels ou de commentaires sectaires. Surgit un Péguy audacieux et novateur, derrière lequel s'essoufflent, ahanant, ânonnant leur modernité, les chétives avant-gardes...
Cette étude permet de comprendre l'oeuvre entier de Ionesco (homme de lettres roumain, journaliste et critique littéraire, avant d'être le dramaturge reconnu), un oeuvre écartelé entre deux cultures.
C'est à Beaumarchais que l'on doit la première édition moderne des Oeuvres complètes de Voltaire, connue sous le nom d'Édition de Kehl : soixante-dix volumes publiés de 1783 à 1789, qui coûtèrent à l'auteur du Mariage de Figaro des trésors d'énergie et une partie de sa fortune. Pourquoi Voltaire, au sommet de sa gloire, choisit-il pour éditeur un homme qu'il ne connaissait pas, et à la réputation plutôt équivoque ? Pourquoi Beaumarchais, déjà engagé dans des entreprises sans nombre, voulut-il s'embarquer dans une aventure aussi longue et périlleuse ? Entre admiration et défiance, connivence et cruauté, main droite et main gauche, ce dialogue où s'affrontent deux grandes figures du siècle des Lumières est aussi une réponse imaginaire à une question réelle d'histoire littéraire.
La Poétique d'Aristote est l'oeuvre fondatrice de toute réflexion sur la création épique et tragique. Elle n'a été invoquée, en fait, que par l'intermédiaire d'Horace et des théoriciens classiques français : à ce titre, elle a souffert récemment du mépris des modernes, puis a été récemment redécouverte. On s'est aperçu de son aspect étrangement moderne ; seuls les grands créateurs, même quand ils croyaient s'en affranchir, l'ont comprise et mise en pratique : Racine, malgré Boileau, les romantiques allemands, Hegel, les tragiques modernes, comme Giraudoux... La présente étude replace l'oeuvre dans son contexte historique littéraire, biographique, philosophique ; elle donne une synthèse des analyses aristotéliciennes, qui tient compte des avancées les plus récentes de la recherche ; enfin, elle retrace la fortune de l'oeuvre, depuis l'Antiquité romaine jusqu'à Barthes et Todorov.
Le texte rêve : manière de dire qu'un écrit littéraire vit une vie nocturne et que, de cette vie, nous pouvons entrevoir quelques fantômes. Manière de reconnaître qu'un lecteur attentif peut amener un tel écrit à raconter, dans une autre langue, ce qui se passe sur la scène obscure qu'on dit être celle de l'inconscient. Manière de suggérer que le critique peut éclaircir, un peu, la nuit, reprendre en écho la rumeur, afin que le public sache où porter ses pas, à quoi prêter l'oreille. Pour que lecture et écriture manifestent leur séduction, en donnant occasion à quelque vérité de se produire au jour, il faut qu'elles nous fassent rêver, il faut qu'elles nous incitent à rêvécrire, chacun pour son propre conte... Enfin ! On a récemment retrouvé les restes d'Alain-Fournier, mort sur le front au début de la Première Guerre mondiale ! Dépouillage d'archives, recoupements, fouilles sur le terrain et, finalement, les ossements sont réapparus et ont été identifiés. Tout cela pourrait sembler fort secondaire et anecdotique : en fait, semblable exhumation prouve à quel point, dans le cas de l'auteur du Grand Meaulnes, il est essentiel tout à la fois de mieux fonder l'enracinement de l'écrivain dans sa terre natale, dans sa patrie pour laquelle il a donné sa vie, et de retrouver ses (saintes) reliques pour mieux les adorer. Alain-Fournier est l'objet d'un culte : toujours idéalisé, angélisé... C'est justement ce mythe, particulièrement encombrant et factice, que voudrait profaner cet essai qui montre comment Alain-Fournier a élaboré toute une stratégie romanesque, visant la déculpabilisation et la sublimation (par ses lecteurs) de son propre imaginaire. Oui, Le Grand Meaulnes est un logiciel d'idéalisation et de purification, comme il en est de traitement de texte.
Les problèmes de la condition féminine figurent aujourd'hui parmi les questions d'actualité et les sujets à la mode. C'était déjà le cas au XVIe siècle. La prodigieuse abondance des débats qu'ils suscitent dans la poésie, le roman, la nouvelle, les traités de médecine et de morale domestique, prouve leur importance dans la conscience contemporaine. Bien des écrits polémiques, qui exaltent ou rabaissent la femme, relèvent du jeu intellectuel, et le décalage est inévitable entre le réel et les représentations qu'en donne la littérature. Celles-ci n'en restent pas moins révélatrices de la mentalité d'une époque. L'esprit novateur du premier siècle moderne, qui vit tant de remises en cause, a-t-il entraîné une mutation dans la conception et dans la condition de la femme ? Les figures les plus significatives qu'en propose l'imaginaire poétique, romanesque ou didactique répondront d'elles-mêmes. L'égalité des sexes, à la Renaissance, demeure un paradoxe. Les voix masculines ont été longtemps les seules à se faire entendre en littérature. Celles des femmes, au XVIe siècle, commencent à s'élever en contrepoint à celles des hommes. Nous les écouterons alternativement.
Chef-d'oeuvre littéralement invisible, Les Mille et une nuits d'Antoine Galland connaissent, depuis bientôt trois siècles un succès, une célébrité et une influence qui n'ont d'égaux que l'aveuglement et le silence dont elles souffrent auprès de la critique et de l'histoire littéraires. Surprenante destinée, dont les causes les plus efficaces se révèlent être aussi les moins valables. Ce recueil de contes arabes, trop souvent considéré avec dédain comme une simple traduction, frappe au contraire par son originalité. Reléguées d'ordinaire au rang de contes de nourrice, les histoires de Schéhérazade relèvent en réalité d'un art consommé et subtil, dont l'effet bénéfique sur le sultan qui les écoute (comme sur le lecteur qui les lit) est exemplaire. Modèle raffiné de la littérature du plaisir (ou de la littérature de plaisance), fidèle au goût et à l'esthétique de son temps, le chef-d'oeuvre de Galland demande à devenir enfin visible ; de même que demande à être enfin levée l'hypothèque que la tradition persiste encore trop souvent à faire peser sur la fonction divertissante de toute littérature. C'est cette double réhabilitation qui est proposée ici, car l'une ne va pas sans l'autre. Le résultat souhaité est de voir Les Mille et une nuits et Galland mis enfin à la place qui leur revient : la première parmi les écrits et les écrivains de la fin du règne de Louis XIV.
À l'origine de l'oeuvre de Nathalie Sarraute, une impulsion qui pousse à s'avancer vers, à s'élancer contre : impulsion de recherche, d'entame, d'attaque, par laquelle le sujet et le texte réagissent à une « forme » qui, toujours, menace. Cette forme qui est ici, sans relâche, ébranlée (idée reçue, sentiment de convention, personnage, mot qui étouffe...) est ce contre quoi l'oeuvre s'écrit, et ce sur quoi se fonde la réflexion esthétique de l'écrivain : d'où la formidable cohérence de cette oeuvre, qui réfléchit, d'une manière aussi radicale que naturelle, son propre fonctionnement. C'est sous le signe de ce mouvement irrépressible, que sont étudiés ici les différents choix formels de Nathalie Sarraute : moments narratifs, éclats de discours et de voix, images fugitives, retours modulés et altérés du même, composent une poétique de l'instable, par où la réalité peut s'appréhender dans son éternelle agitation.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Les livres de chasse composés aux XIVe et XVe siècles par Gace de La Buigne, Henri de Ferrières et Gaston Febus, conservés dans des manuscrits somptueusement illustrés, donnent, dans toute sa complexité, l'image de ce qui était à la fois un divertissement, un rituel sophistiqué et un moment important de la parade aristocratique.
Pour la première fois, un ouvrage tente la lecture analytique suivie d'un récit de Breton. Un tel essai n'aurait pas été possible si Breton lui-même, à sa façon, ne l'avait encouragé par l'interprétation qu'il présente dans L'amour fou d'un moment de sa vie. Perspicace, non sans méconnaissances, il a mis tout son soin à expliquer l'événement, en l'entourant de multiples halos poétiques. L'écoute du lecteur, à suivre le fil torsadé de l'écrit, va de surprise en surprise. Une nouvelle aventure secrète naît de pages qui prétendaient à la plus franche lucidité. En étranges familiers, nous reconstruisons le rêve d'une rencontre où, tour à tour, se disent l'éblouissement de la fusion originaire, la menace de la castration et le désir de perpétuer - enfant ou oeuvre - ce qu'a semblé ourdir le hasard.
L'objectif est de permettre au lecteur de se faire une idée de ce qu'est la littérature chinoise traditionnelle.
En rappelant les moments les plus importants de la vie et de l'oeuvre de Pétrarque, cet ouvrage met en relief les influences de ses actions politiques, religieuses et intellectuelles mais aussi de son recueil poétique le «Canzoniere», sur l'ensemble de l'humanisme et de la poésie européenne du XVe au XVIIe siècle.
Si constant, si général, si banal qu'on ne s'en étonne même plus, un fait est pourtant remarquable. Quelque avenir que nous ayons imaginé, il ne se réalise jamais sans que nous en soyons secrètement déçus. Quelle est l'origine d'une aussi infinitésimale mais aussi universelle déception ? Pour l'élucider sont ici analysés le passage de l'imagination à la perception, du possible au réel, l'attente, le désir et le temps.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le texte rêve : manière de dire qu'un écrit littéraire vit une vie nocturne et que, de cette vie, nous pouvons entrevoir quelques fantômes. Manière de reconnaître qu'un lecteur attentif peut amener un tel écrit à raconter, dans une autre langue, ce qui se passe sur la scène obscure qu'on dit être celle de l'inconscient. Manière de suggérer que le critique peut éclaircir, un peu, la nuit, reprendre en écho la rumeur, afin que le public sache où porter ses pas, à quoi prêter l'oreille. Pour que lecture et écriture manifestent leur séduction, en donnant occasion à quelque vérité de se produire au jour, il faut qu'elles nous fassent rêver, il faut qu'elles nous incitent à rêvécrire, chacun pour son propre conte... À l'origine des amours de Tristan et Iseut, un acte manqué : l'absorption du philtre qui lie ceux que tout devait séparer. Ne révèle-t-il pas que le ratage est l'essence même de l'acte amoureux ? Dès lors, la lecture des différentes versions médiévales ne doit-elle pas dégager les modalités de l'impasse amoureuse (division féminine, blessure masculine) dont la description anticipe, avec une rigueur inégalée, ce qu'en dévoilera la psychanalyse ? Le ratage affecte aussi l'acte littéraire. Divisé par des versions en vers différentes ou contradictoires, le texte tristanien manque ou poursuit une impossible complétude dans le roman en prose. La littérature est une blessure qui ne cesse pas de se rouvrir, mais le sang de l'écriture ne laisse jamais advenir le signe ou le texte attendu. Comme l'amour, l'écriture ne serait-elle qu'un acte manqué ?
Le Charybde et Scylla de toute lecture se nomme Histoire et Structure. Réduire le texte à ses circonstances, ou l'en abstraire, risque le même naufrage dans l'insignifiance. Il faut affronter l'écueil pour atteindre le double fond de l'obstacle. L'entreprise de J. Seebacher est production d'un sens qui répare les pertes et déviations de signification dues à l'éloignement des oeuvres du passé dont, chez Hugo, archives et manuscrits procurent la résurrection intime, en restituant les rigoureux calculs de l'écrivain. Tel est l'objet de cette érudition structurale, à la recherche de l'énigme, comme Jean Valjean de l'amour, filon d'or dans la montagne, ténébreux et vierge.
La confrontation de la vie et de l'oeuvre retrouve une jeunesse lorsqu'on s'avise qu'il n'est pas là de face-à-face mais que l'oeuvre intervient, partenaire turbulent, dans le quotidien, que le vécu surgit dans l'écrit, non pour se dire, mais pour infléchir une parole qui ne soupçonne guère sa présence. Moins déroutants que déroutés, les textes des Fleurs du Mal révèlent, à travers les dérobades de l'attendu, les gauchissements de l'évidence, ces quelques faits dont le retentissement dans la sensibilité et l'imaginaire de l'auteur fut décisif. Ils sont peu nombreux, clandestins, liés - qui s'en étonnerait ? - à l'enfance et au travail qu'opèrent sur elle la mémoire, la nostalgie, le rêve. Les deux premières parties de ce livre en établissent, de poème en poème, l'autorité. Mais ces énergies se concrétisent en oeuvres que gouverne une poétique elle-même conduite selon les hauts et les bas de l'espérance et nourrie de choix clairement conçus. Si la bouche cruelle du poète éparpille en l'air cervelle, sang et chair, c'est pour qu'un globe lumineux et frêle prenne son essor. En un troisième temps, cet ouvrage vise à déceler par quelles voies le plus curieux martyr de tout Paris a pu, de ses tourments, faire si souvent un songe d'or.