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CHARLES GROLLEAU
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Omar Khayyam célèbre ici les femmes et la beauté, l'ivresse et la poussière du néant. Ennemi de l'esclavage de la pensée, il s'élève aussi dans ces vers contre l'imposture religieuse et politique. Mystique en apparence, débauché en réalité, préférant les jouissances de l'éphémère aux vérités érigées en dogmes, Khayyam ne souhaite à l'humanité qu'ivresse et amour. Le manteau des explications mystiques couvre, dans ses poèmes, toutes les hardiesses. Qu'un pareil livre ait pu circuler librement dans un pays musulman ne laisse pas de surprendre : la littérature européenne peut-elle citer un ouvrage où toute croyance soit niée avec une ironie si fine et si amère ?
Né en 1048 à Nishapour en Perse, Omar Khayyam a contribué à la réforme du calendrier en 1079. Après une période d'activité scientifique intense, il choisit de se retirer de la vie publique. Éminent savant mais être épris de liberté, il s'éloigne vers 30 ans du pouvoir. Mathématicien et astronome, ses calculs sur l'infiniment grand l'ont rendu proche de l'infiniment petit. À force de sonder le ciel, il a mesuré la durée dérisoire des hommes. Ce buveur invétéré meurt probablement mort en 1131.