"Croire en Dieu est pour un homme la décision intellectuelle la plus importante de sa vie. Faire le choix de croire implique donc de le faire en connaissance de cause. Mais est-ce toujours le cas ?"
Pierre Jourde
Des milliards d'hommes croient en un être suprême. Ils adhèrent à des dogmes compliqués. Ils obéissent à des prescriptions qui réglementent leur nourriture, leur habillement, leur sexualité. Pour eux, ce qu'ils croient est absolu. Pourtant, l'existence de cet être n'est pas évidente. Il faut donc supposer que les croyants y ont réfléchi. Ils ont examiné ce qui pouvait prouver l'existence de Dieu, ont confronté ce qu'ils croient à ce que la science nous dit. En fait, on est étonné de constater que ce n'est pas le cas. On croit parce que la majorité des gens, dans son pays, dans son milieu, dans sa famille croient. Mais alors, comment une telle croyance peut-elle prétendre à l'absolu ? Est-ce qu'il ne faut pas y regarder de plus près ?
Comment relever les extraordinaires défis que nous lancent les crises induites par la destruction de notre habitat planétaire ? Faut-il réviser le concept même de propriété privée ? Remettre en cause la souveraineté des États-nations ? Comment construire ensemble les institutions internationales qui permettraient de prendre soin de nos communs globaux que sont le climat mais aussi la biodiversité, la santé, les cultures et jusqu’à la démocratie ?
Car c'est elle qui, aujourd'hui, est menacée par notre refus d'inscrire des limites à la toute-puissance de la personnalité juridique, des techniques extractivistes et de la marchandisation du monde. Où trouverons-nous les ressources politiques, culturelles et spirituelles pour inventer ces limites et en faire une chance plutôt qu'une insupportable privation de liberté ?
Un tel projet exige de refonder l'utopie des Lumières. Et pour cela, de puiser à la source du christianisme, qui constitue l'une de ses matrices historiques. Il implique donc une révision de la manière dont le christianisme se comprend lui-même : expérience stylistique du retrait d'un Dieu qui s'efface pour nous ouvrir à un horizon démocratique qu'il nous revient d'imaginer ensemble ? Ou religion d'un Christ glorieux qui légitimerait une souveraineté politique autoritaire, carnivore, phallocratique et colonialiste ? Telles sont quelques-unes questions que pose ce livre.Apprendre à y répondre participe peut-être de ce que les traditions bibliques nomment la sainteté.Gaël Giraud est économiste et prêtre jésuite. Directeur de recherches au CNRS, il dirige depuis 2021 le programme de justice environnementale à l’université de Georgetown. Il a notamment publié : Vingt propositions pour réformer le capitalisme (avec Cécile Renouard, Flammarion, 2009), Illusion financière (Éditions de l’Atelier, 2013), Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage ? (col., Les Petits Matins, 2014).
Les discours religieux fondamentalistes actuels expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d'éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il alors couvrir sa nudité ? Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?Delphine Horvilleur analyse successivement les sens de la pudeur et de la nudité, l'obsession du corps de la femme et sa représentation comme "être orificiel" pour proposer une autre interprétation de la tradition religieuse. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l'instrument de sa domintation. Ainsi nous montre-t-elle comment la nudité recouverte d'Adam, d'Eve ou de Noé, renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l'origine destiné, non à rejeter, mais à approcher l'autre. Comment le féminin concerne aussi les hommes qui endossent, dans la prière et la pratique judaïques, les attributs des femmes et du maternel. On découvre alors, dans cette plongée au coeur des grands monothéismes, un autre visage de la femme, de la pudeur, et de la religion.
Qu'est-ce que le bonheur ? Quel est le sens de la vie ? Comment moins souffrir ? Comment mieux aimer ? Et si les réponses à ces grandes questions qui nous animent toutes et tous avaient déjà été données il y a deux mille ans ?
Un homme a prétendu y répondre et certains ont même vu en lui la présence du divin. Jésus rassemble encore à notre époque plus d'un tiers de la planète qui, même face aux avancées des connaissances et aux promesses de la technique, continue de croire en lui... Et s'il nous avait en fait donné toutes les clés pour pouvoir trouver le bonheur et la paix ?
Pourtant, pour celui qui n'est pas initié, ce message peut paraître désuet, illégitime ou décrédibilisé. Voici quelques pages pour tenter de mieux saisir ce qui anime le coeur de ceux qui le suivent aujourd'hui.
Ce livre est un bref chemin intérieur, une quête vers le bonheur, pour comprendre combien croire, si ça ne sert à rien en apparence, peut pourtant tout changer dans nos existences.
Trois femmes ont décidé d'écrire un livre ensemble.
Elles sont rabbin, imame et pasteure et ont abordé tous les sujets qui leur tenaient à coeur.
Quelle place pour les femmes dans leurs trois religions, marquées par des siècles de patriarcat ? Peut-on faire une lecture féministe de la Torah, de la Bible ou du Coran ? Comment réagir aux représentations souvent dévalorisantes du corps de la femme ? Comment distinguer ce qui relève du divin et de la tradition ? Qu'est-ce qui est sacré ? Elles apportent des éclairages théologiques passionnants et accessibles à tous. Elles s'appuient sur leur histoire, confrontent leurs parcours, réfl échissent et racontent les obstacles qu'elles ont surmontés, dans un climat d'écoute et de concorde qui irradie tout le livre.
Des femmes et des dieux est le fruit de leur rencontre. C'est un livre plein d'espoir qui nous aide à saisir l'essentiel.
Une approche philosophique du christianisme par Luc FerryQu'est-ce que le religieux et comment dialogue-t-il avec d'autres domaines de la vie de l'esprit tels que la science, la philosophie, l'éthique, l'art ou la politique ? Pourquoi est-il impossible de démontrer l'existence de Dieu comme on démontre une vérité physique ou mathématique ?
S'adressant aux croyants comme aux athées et aux agnostiques, Luc Ferry, adepte d'une spiritualité laïque, met en lumière les significations multiples des thèmes principaux du christianisme. Plutôt que d'écrire une histoire de la théologie, ce grand philosophe s'attache ici à expliquer la partie proprement philosophique du christianisme, au regard du judaïsme et de l'hellénisme ainsi que de certaines grandes spiritualités laïques.
Émaillé de nombreux extraits de textes sacrés et d'oeuvres philosophiques, enrichi d'explications précises des grands concepts qui jalonnent le dialogue entre religion et philosophie, ce livre vous permettra de mieux comprendre comment ces questions fondamentales ont façonné notre société moderne.
Découvrez :
La complexité du lien entre philosophie et religion
Le christianisme à l'âge des théories de l'évolution et du darwinisme
Des débats d'éthique (peine de mort, euthanasie, bioéthique, célibat des prêtres...)
Dix conseils de lecture des grands penseurs du fait religieux
Et bien d'autres choses encore
Une rabbin et un intellectuel musulman s'entretiennent ici autour de l'essentiel : comment être juif ou musulman ? Quel rapport – semblable, différent, complémentaire... – à l'histoire, à la loi, aux rites et aux coutumes, à la laïcité, à la filiation, à la vérité ? Où en sont les femmes dans le judaïsme et l'islam d'aujourd'hui, quelle est leur place publique et privée ? Quelle relation entretiennent musulmans et juifs avec Dieu ?
La révélation dont les textes gardent la trace n'a de sens que dans des interprétations renouvelées au fil des générations : telle est la conviction qui rapproche, au-delà des différences, Delphine Horvilleur et Rachid Benzine, dans un dialogue à la fois vif et profond. La rabbin affirme que lire la Torah, c'est toujours se battre avec un texte complexe ; pour l'islamologue, se réclamer du Coran, c'est d'abord écouter une parole pour être " bien guidé ". La responsabilité religieuse consiste aujourd'hui à sortir de l'idéologie identitaire, du sacré intemporel qui fige la tradition dans le passé, à poursuivre avec les autres – tous les autres – un dialogue à la fois amical et franc, qui refuse les remparts du fondamentalisme religieux et laisse l'avenir ouvert.
Un livre d'une grande liberté de ton, particulièrement bienvenu en ces temps où il faut lutter contre les murs, symboliques ou concrets, que certains érigent comme s'ils étaient devenus l'unique salut possible.
Delphine Horvilleur est rabbin. Elle a publié En tenue d'Eve et Comment les rabbins font des enfants (Grasset, 2013 et 2015).
Rachid Benzine est islamologue. Il a publié Les Nouveaux Penseurs de l'islam (Albin Michel, 2004), Le Coran expliqué aux jeunes (Seuil, 2013) et Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ? (Seuil, 2016, adaptée au théâtre sous le titre Lettres à Nour).
Voici le traité de la seule révolution qui vaille : la libération intérieure. L'homme en cage, prisonnier des dogmatismes et des conformismes de pensée, est une ombre illusoire.
De l'exigence spirituelle présente de façon plus ou moins confuse dans chaque être humain, jusqu'à cette authentique libération, nous sommes conviés ici à parcourir toutes les étapes : se connaître soi-même, surmonter la peur, découvrir peu à peu le silence et la plénitude.
Réalisé à partir des conférences du grand philosophe indien, ce livre constitue une initiation accessible et brève à une philosophie dont la renommée et l'influence, au fil des générations, n'ont fait que grandir.
En explorant l'histoire de toutes les religions, Frédéric Lenoir explique comment l'homme a un jour eu besoin de Dieu et l'a fait à son image.
Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ? Des premiers rituels funéraires des hommes préhistoriques aux grandes religieuses actuelles, Frédéric Lenoir explore de manière limpide l'univers foisonnant du sacré. Une question parcourt ce livre : à quoi servent les religions et pourquoi accompagnent-elles l'aventure humaine depuis l'aube des temps ?
En ce début du XXIe siècle, le fait religieux demeure au coeur de l'actualité. Nouvelles pratiques, évolutions et permanences des dogmes, intégrismes, laïcité, oecuménismes..., les interrogations ne manquent pas sur le rôle des croyances et de la spiritualité dans la société contemporaine. Un ouvrage qui présente un vaste panorama des religions et croyances dans le monde. Un ouvrage en 3 grandes parties :- Religions monothéistes (judaïsme, christianisme, orthodoxie, catholicisme, protestantisme, islam)- Traditions orientales (hindouisme, bouddhisme, et autres philosophies de la sagesse)- Animisme, syncrétisme, sectarisme...Chaque religion est traitée en six points : histoire, dogmes et doctrines, rites et pratiques, institutions, implantation géographique, enseignements et visions de l'Homme Une chronologie des événements liés aux religions dans l'histoire de l'humanité. Un glossaire des religions et croyances.
De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n'avons pas menés jusqu'au bout, de tout cet à peu près dont nous tissons nos jours et nos nuits, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres, naît un jour la crise.
Une femme vit cette "nuit de l'âme" au coeur de l'hiver dans la solitude d'une maison retirée. Elle l'explore, la pénètre et la retient en des lignes brèves, justes, fatales qui touchent droit au coeur.
Depuis La Mort viennoise et La Guerre des filles, Christiane Singer poursuit cette même quête de l'essentiel tapi au fond de nous. Traversée du miroir, récit initiatique, Histoire d'âme évoque au plus profond et au plus simple le mystère, la difficulté et le bonheur d'être avec des éclats de diamant noir.
Des dieux, des héros et des mythes... Les figures légendaires ont la parole.
Ève a croqué le fruit que Dieu lui avait interdit, entraînant dans sa chute Adam et l'humanité à venir. Et si l'on relisait le mythe, si on le débarrassait de cette culpabilité qu'a endossée l'Homme et tout particulièrement la femme au long des siècles ?
Ève, mère de tous les vivants, curieuse, gourmande et courageuse. Ève, heureuse de faire un choix, le tout premier. Celui d'accéder à la connaissance. Ainsi en transgressant l'ordre divin, découvre-t-elle l'altérité, le doute et bientôt la finitude ; elle acquiert aussi la capacité de raisonner, de s'impliquer, d'enfanter.
Avec Ève, c'est l'histoire de l'humanité qui se joue, le passage de l'état de nature à celui de culture, de l'enfance à l'âge adulte, du chasseur-cueilleur au cultivateur. En désobéissant, c'est la vie qu'Ève a choisi de croquer.
Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme "notre maître" (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au Xllle siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs.
La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que "réveiller les mystères du coeur".
La vie en solitude est une tradition immémoriale qui permet, par le retrait du monde, d'expérimenter une existence favorisant à la fois la prière ou la méditation et le détachement du superflu. Jean-Claude Noyé investigue ici, dans toutes les grandes traditions - juive, chrétienne, musulmane, hindouiste, bouddhiste et taoïste -, la manière dont cette pratique a été initiée et comment elle y est encore très vivante, y compris de nos jours, chez certains, pour des raisons non religieuses. S'appuyant sur une connaissance historique précise de chaque famille spirituelle, et sur une série de rencontres menées depuis plusieurs années avec des femmes et des hommes qui ont choisi la radicalité de la vie solitaire, il nous fait découvrir ce monde mystérieux qui, à travers les siècles et jusqu'à aujourd'hui, n'a cessé et continue de fasciner.
Des dieux, des héros et des mythes... Les figures légendaires ont la parole
Sous l'effet d'une inspiration divine, la jeune et belle Judith conçoit le projet de libérer sa ville assiégée par les Assyriens qui ont envahi la Judée. Quand elle se rend au camp d'Holopherne, le chef de l'armée ennemie, elle compte sur ses charmes pour le séduire. Et, si Dieu lui fait la grâce de l'aider, pour le tuer... Réussira-t-elle dans son projet ? Et comment ? Elle n'en a aucune idée quand elle quitte Béthulie pour aller rencontrer Holopherne.
Cette histoire, racontée dans la Bible, a été maintes fois réécrite pour le théâtre et illustrée par les plus grands maitres de la peinture. C'est ainsi que Judith est devenue une figure mythique, à l'instar d'Esther ou de Salomé. Elle raconte ici son aventure, dans une autobiographie fictive éclairée par des regards modernes.
Si le judaïsme et, à sa suite, le christianisme et l'islam proclament l'unicité d'un dieu régnant seul de toute éternité sur le ciel et la terre, la Bible hébraïque elle-même témoigne, pour qui la lit attentivement, de ses racines polythéistes. De fait, le " dieu d'Abraham " auquel se réfèrent, chacune à sa manière, les trois religions du Livre n'a pas été unique depuis toujours.
Comment un dieu parmi les autres est-il devenu Dieu ? Telle est l'énigme fondatrice que cette plongée aux sources du monothéisme se propose d'élucider en parcourant, sur un millénaire, les étapes de son invention. D'où vient ce dieu et par quel biais s'est-il révélé à " Israël " ? Quels étaient ses attributs et quel était son nom avant que celui-ci ne devienne imprononçable ? Quand accéda-t-il au statut de dieu tutélaire des royaumes d'Israël et de Juda ? Sous quelles formes était-il vénéré et représenté ? Pourquoi les autres divinités au côté desquelles il trônait déchurent-elles ? Au terme de quel processus et en réaction à quels événements le culte exclusif qui lui a progressivement été rendu s'est-il imposé ?
À la lumière de la critique historique, philologique et exégétique et des plus récentes découvertes de l'archéologie et de l'épigraphie, Thomas Römer livre les réponses d'une enquête rigoureuse et passionnante sur les traces d'une divinité de l'orage et de la guerre érigée, après sa " victoire " sur ses rivaux, en dieu unique, universel et transcendant.
Spécialiste mondialement reconnu de l'Ancien Testament, Thomas Römer occupe la chaire " Milieux bibliques " au Collège de France ; il est également professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université de Lausanne.
Particulièrement vigoureuse en France, l'opposition entre « laïcs » et « religieux » nous prive d'un dialogue constructif et restreint le débat intellectuel. Obnubilé par la séparation du politique et du spirituel, on en oublie que les religions, outre leur expression cultuelle, ont accumulé depuis des siècles un trésor de sagesses et de réflexions pour penser les problèmes du monde.Idéologies extrémistes, attentats... le brusque et violent retour du religieux sur la scène publique n'aide ni à la clairvoyance ni à l'indulgence. C'est là où l'inculture religieuse, précisément, opère ses plus sérieux ravages. Privée des ressources du discernement, la modernité préférera invalider globalement les religions au nom de leur violence. En confondant la sécularisation avec une prétendue perte de pertinence de la spiritualité religieuse, elle leur refuse une légitimité à s'exprimer sur les problèmes de l'heure.Le moment est venu de faire la part des choses de manière plus subtile entre deux de nos héritages essentiels : les Lumières, qui ont fondé notre modernité, mais aussi les religions, qui ont fondé nos civilisations. De dénoncer le passe-passe permanent des fausses oppositions. Et, pour renouer avec la dynamique du croire et du savoir, d'en finir avec les clichés anti-religieux.
Yann Boissière a commencé son parcours dans le cinéma en tant que scénariste. Rabbin depuis 2011, fondateur de l'association les « Voix de la Paix », il a été nommé, en 2020, secrétaire général de l'IHEMR (Institut des hautes études du monde religieux). Il a publié Éloge de la loi (Cerf, 2017) et Heureux comme un juif en France ? Réflexions d'un rabbin engagé (Tallandier, 2021).
Deuils, dépressions, naufrages éthiques, ruptures amoureuses, krachs existentiels… : parfois la vie se fait dure, voire terrible. Nul n’échappe à ces chutes qui nous placent face à la seule question qui vaille alors : saurons-nous traverser ces nuits et nous relever – autrement dit : ressusciter ?
Un solide équipement métaphysique peut nous aider à sortir de ces épisodes dramatiques de l’existence, à les commuer en situations résurrectionnelles. C’est d’une telle métaphysique, chrétienne, qu’il est question dans ce livre à la fois marqué par le tragique de la condition humaine et rempli d’espérance. Denis Moreau y entremêle réflexions philosophiques et témoignages personnels pour examiner quelques-unes des catastrophes que la vie nous réserve et décrire la façon chrétienne de tenter de les traverser, à la lumière de la foi en la résurrection du Christ. Parce que les petites résurrections dans nos vies sont comme des rejetons de la grande. Et que, ainsi que l’écrit Hemingway : « L’homme n’est pas fait pour être vaincu. L’homme peut être détruit, mais pas vaincu. »Denis Moreau est professeur de philosophie à l’université de Nantes. Auteur de plusieurs ouvrages sur Descartes et l’histoire de la philosophie moderne, il a aussi codirigé un Dictionnaire des monothéismes (Seuil, 2013) et publié des essais plus personnels où il conduit une réflexion philosophique sur le christianisme, parmi lesquels : Pour la Vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil, 2014), Mort, où est ta victoire ? (Bayard, 2017), Comment peut-on être catholique ? (Seuil, 2018).
Et si nos vies ne se suffisaient jamais d'être "tranquilles", au repos... Si, finalement, l'inquiétude, la curiosité, l'interrogation voire le doute, étaient les vrais moteurs de toute existence humaine en recherche ? Marion Muller-Collard propose ici une méditation qui peut s'adresser à tous, croyants ou non, et nous conduit à faire de notre "intranquillité" l'occasion d'une plus grande confiance, d'une disponibilité à l'imprévu, à ce qui arrive.
Les nouvelles religions se heurtent aux mêmes problèmes d'acceptation que toutes les autres inventions humaines. Pourquoi, alors qu'il y a 2 000 ans le judaïsme était en train de devenir dominant parmi les religions méditerranéennes, est-ce le christianisme qui a finalement remporté la mise ? L'anthropologue des innovations Dominique Desjeux propose une explication inattendue à cette énigme maintes fois revisitée. Au coeur de cette bascule historique, il éclaire le rôle joué par la destruction du Temple de Jérusalem en l'an 70, épisode après lequel les juifs se sentirent menacés de disparition. Ils représentaient pourtant à cette époque près de 8 % de la population de l'Empire romain. La société juive est alors traversée de nombreuses controverses : sur la résurrection des morts, le prosélytisme, l'application de la circoncision ou de la kashrout sur les interdits alimentaires. Certaines de ces règles en faisaient un produit difficile à « vendre » en dehors du monde juif. C'est pourquoi une partie des juifs proposent alors de les simplifier pour en favoriser la diffusion sur le marché international des dieux, ce qui donnera naissance au christianisme.
Il y a des livres qui guérissent car ils réconcilient avec soi-même. Ils font entendre les puissances de division qui menacent. Ils rappellent la voix ténue qui relie à soi-même, et à l'Autre. C'est le grand talent de Lytta Basset d'être à l'écoute de cette voix qui, de récit biblique en récit biblique, guide le lecteur pour mieux naître à soi-même.
Dans ces méditations, Lytta Basset nous apprend à reconnaître la confiance qui naît au coeur des personnages bibliques. C'est elle qui permet l'expérience de renouvellement à laquelle nous sommes invités chacun, chaque matin, au-delà de la peur, de la colère et de tout ce qui nous éloigne de nous-même. Forte de sa riche expérience d'écoute à la fois du texte biblique mais aussi de nos âmes blessées, l'écrivaine et théologienne nous convie à faire résonner cette expérience de renaissance dans nos vies.
Le paysage confessionnel et convictionnel de la France du début du XXIe siècle est marqué par une grande diversité : catholiques, agnostiques, athées, sunnites, bouddhistes, protestants, juifs, orthodoxes, hindous, autres groupes minoritaires issus du christianisme ou de l'islam... Cette réalité n'a fait son entrée que récemment dans le champ de l'histoire religieuse contemporaine. Celle-ci, longtemps marquée par une attention prioritaire au catholicisme, avec des sillons spécifiques tracés pour le judaïsme et le protestantisme, a connu un renouveau. C'est ce dont vient témoigner cet ouvrage, qui constitue la première grande synthèse portant sur la manière dont l'historiographie française a articulé religions, sécularisation et modernité.
À travers l'histoire d'une corporation ouverte à la fois à d'autres disciplines (sociologie, philosophie, théologie, anthropologie, droit) et à d'autres spécialités (histoire politique ou sociale et, plus récemment, histoire culturelle, histoire des femmes, histoire de la jeunesse ou histoire de la santé) se dessine un portrait de groupe au sein duquel des débats intéressant l'ensemble de la discipline historique ont été tenus. Si ses membres ne répondent pas à des profils homogènes, l'empreinte commune de leurs travaux est cependant significative dans le paysage de la recherche et son rayonnement déborde les frontières nationales.
De Jésus, on croit connaître toute l'histoire, de la naissance à la mort, et même au-delà. Rien n'est moins sûr : comment vivait réellement Jésus de Nazareth ? À quoi pouvait ressembler une journée de cet homme inclassable, ni prêtre ni sage, aux confins de l'Empire romain, aux toutes premières heures de notre ère ? Ce livre n'est pas une biographie de Jésus. C'est le récit de ce que pouvait être son quotidien ainsi que celui de son entourage, amis comme adversaires. Régis Burnet propose de comprendre qui fut Jésus en nous décrivant son monde - matériel, politique, culturel, religieux et social. C'est tout un univers qui est ainsi mis au jour. En mêlant narration et explication, érudition et récit, l'auteur fournit des clefs pour comprendre non seulement ce personnage inclassable, mais aussi ceux qui le suivent ou le combattent. L'auteur aborde également, de manière aisée et passionnante, les grands problèmes d'interprétation qui ne cessent de nous agiter : que pensaient les contemporains de lui? quelles relations avait Jésus avec la communauté juive ? qui sont les apôtres ? qu'est-ce qu'un miracle ? pourquoi tout cela va-t-il mal finir pour Jésus ? quel est son message ?
Saint Christophe, saint patron des voyageurs et des soldats, le plus populaire des saints chrétiens. Un protecteur des plus puissants également puisqu'il suffisait d'apercevoir son image pour être préservé de la maladie ou de la mort. Sa vie et son martyre sont moins historiques que légendaires et les traces de son passage sur Terre bien minces au regard de la dévotion dont il est toujours l'objet.
De Reprobus au Christophore -; porteur du Christ -;, des premiers siècles de l'ère chrétienne à l'histoire venue du Moyen-Orient au XIIe siècle, à la version occidentale rapportée par Jacques de Voragine dans
La Légende dorée, l'ambition de cet ouvrage est de reconstituer l'ensemble de la légende, de donner la parole à ceux des poètes et écrivains qui ont trouvé en elle matière à penser ainsi que d'en montrer le rayonnement à travers une iconographie d'une exceptionnelle richesse.
Enluminures et fresques médiévales, statues gigantesques, gravures sur bois et sur cuivre, tableaux et dessins des plus grands maîtres, témoignent de son rayonnement dans l'imaginaire occidental. Et c'est sans compter les objets de piété les plus divers -; reliquaires, médailles, porte-clés et bannières -; que la dévotion populaire a fait se multiplier, à l'image des pouvoirs protecteurs prêtés au Christophore.