À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.
« Les commencements de la Révolution sont ceux d'une extraordinaire accélération de l'histoire. Les événements s'y bousculent dans un luxe d'acteurs, d'envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s'est passé à ce moment-là n'est intelligible que si l'on restitue les faits dans une séquence fondatrice.
« Trois événements, liés entre eux et par lesquels tout advient, n'avaient jamais été racontés en tant que tels. Le mercredi 17 juin, les députés du tiers état s'érigent en "Assemblée nationale". Le samedi 20, ils jurent de ne jamais se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Le mardi 23 juin, ils envoient promener le roi, sa Cour et ses soldats. "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes." Et le roi cède.
« La Révolution s'est jouée et accomplie en sept jours et cinq décrets. Son destin, ses héritages y sont comme scellés. Jusqu'à la guerre civile. Jusqu'à la Terreur. »
Le dernier opus d'Emmanuel de Waresquiel, enrichi d'abondantes sources inédites, change radicalement notre lecture de la Révolution. L'auteur raconte « ses » sept jours tambour battant en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense.
Ce livre est une histoire de l'Ukraine, du territoire et des hommes qui l'habitent, depuis Hérodote jusqu'à Zelensky. Racontée avec brio à travers une suite d'événements et de portraits des protagonistes insérée dans l'histoire politique, économique et militaire de l'Europe et dans celle de la chrétienté ; les deux présentées dans leurs grandes lignes mais sans simplifications excessives. La moitié du livre traite de la période antérieure à la Première Guerre mondiale, ce qui laisse assez de place pour une histoire plus détaillée de l'époque contemporaine.
L'ambition de l'auteur vise toutefois un objectif plus difficile à atteindre que celui de simplement raconter à ses lecteurs l'histoire d'un pays souvent mal connu. Il essaie de leur faire comprendre toute la complexité de la situation de l'Ukraine en dévoilant ses racines historiques. Il y réussit pleinement en montrant comment un ensemble humain traversé par des frontières écologiques, religieuses, linguistiques, politiques, et dont les composantes ont vécu des passés fort différents, construit une identité commune, devient une nation et se donne un État.
Serhii Plokhy évite toute apologie, ne cache pas les faces sombres du mouvement national ukrainien et les énormes difficultés d'apprentissage de l'indépendance face à un voisin, la Russie, puissant et hostile.
Cette histoire de l'Ukraine est aussi celle de la Russie, l'une n'étant pas intelligible sans l'autre. À ce titre, elle est une excellente introduction à la compréhension du conflit actuel.
Une histoire de France du XXe siècle à nos jours, originale et subjective, par le prisme de ses étrangers célèbres." Je suis né le 4 avril 1945 à Montauban de parents allemands, lesquels ont attendu plus de six mois pour déclarer ma venue au monde - trop tard ! Cela a fait de moi un apatride, qui a grandi dans le 15e arrondissement de Paris avec les derniers hussards noirs de la République, a été un supporter inconditionnel de l'équipe de France de Raymond Kopa en 1958, avant d'arriver à Francfort et de prendre la nationalité allemande... pour éviter le service militaire. Revenu en France pour mes études, j'en suis expulsé en mai 1968 - une interdiction de séjour levée dix ans plus tard.
Depuis, ma vie est une sorte de pont entre l'Allemagne et l'Hexagone, et, en 2015, j'ai obtenu le droit de devenir aussi français. Pouvoir désormais jouer avec les deux maillots correspond au fond assez bien à mon état d'esprit : la France doit beaucoup à ses étrangers, sans qui son histoire aurait été tout autre. Ainsi, c'est également la Grande Histoire qui se dessine à travers eux : car tous sont arrivés au gré des mouvements politiques, économiques, scientifiques, culturels... et même sportifs. "
C'est ce cheminement que retrace ce livre à quatre mains, faisant halte ici auprès d'un Émile Zola s'éteignant à l'aube de la Belle Époque, là au couronnement à Cannes des Indigènes de Rachid Bouchareb ; et, toujours, au côté de ces hommes et femmes qui, venus d'ailleurs, ont depuis cent cinquante ans mis la main à l'ouvrage, glorieux et laborieux, d'un pays qui s'écrit.
Pour saisir l’évolution politique de la France, les résultats locaux des élections sont essentiels. Leur extrême variabilité géographique semble un défi à leur compréhension. Grâce à des cartes précises qui resituent l’électeur dans son proche milieu plutôt que seulement dans une classe sociale, cet ouvrage ambitieux montre que les variations locales de l’opinion obéissent souvent à une logique historique de longue durée qui se déroule généralement en trois stades : apparition d’une nouvelle opinion à cause d’un évènement singulier, propagation sur un terrain préexistant, limitation par les territoires des opinions rivales. Au fil des pages, Bonnets rouges, Gilets jaunes, partisans de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), mais aussi du Rassemblement national, du Parti communiste, de la droite et de la gauche se mettent en place dans l’espace français. Alors s’éclaire l’épuisement actuel de l’opposition de la droite et de la gauche, comme les tentatives de remplacer cette opposition, qui puisent dans un passé plus ancien, structuré par des régularités géographiques. Ce qui est souvent présenté comme une histoire progressive est ainsi doublé par une histoire à l’envers, par la réapparition de clivages passés souvent très anciens
Hervé Le Bras est historien et démographe, directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié Marianne et les lapins : l’obsession démographique (Hachette, 1992) et Naissance de la mortalité (Gallimard/Seuil, 2000). Avec Emmanuel Todd, il est l’auteur du best-seller Le Mystère français (Seuil, 2013). En 2016, il a également publié Le Nouvel Ordre électoral aux Éditions du Seuil.
Un livre-somme sur l'histoire, l'idéologie et la culture de la France coloniale, qui fera date
Depuis vingt ans, l'histoire coloniale (et ses brûlants prolongements actuels dans les enjeux de mémoire) est au cœur des débats de la société française. En cette année où nous commémorons les soixante ans de la fin de l'Empire colonial français avec les accords sur l'Algérie, quatre historiens – Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Dominic Thomas – ont considéré qu'il était pertinent de sélectionner les cent meilleurs textes-références écrits par les spécialistes français et internationaux sur le passé colonial de la France, qui permettent de plonger dans deux siècles et demi d'histoire coloniale, de 1763 au débat actuel sur la mémoire coloniale, et de les rassembler dans un ouvrage unique, hors norme.
Le livre est construit sur cinq grands ensembles chronologiques : (1) les débuts de l'utopie coloniale à la fin du siècle des Lumières et du Premier Empire ; (2) l'expansion coloniale à marche forcée au XIXe siècle et la naissance de la culture coloniale ; (3) l'apogée colonial au xxe siècle mais aussi la fragilité de l'Empire liée au début des revendications ; (4) les Indépendances et la fin du rêve colonial ; (5) l'après-Empire : la persistance des effets de colonisation dans la société contemporaine et les débats autour de la mémoire coloniale (décolonial, postcolonial, déboulonnage des statues, musées...). Un cahier iconographique de 48 pages contiendra une centaine d'illustrations sur l'entreprise coloniale, la culture et la propagande impériale (vie quotidienne, scènes de rue, affiches de propagande, cartes postales, dessins et presse, etc.).
La colonisation française est au cœur du récit national français, elle traverse les siècles et les régimes politiques. Cette histoire se déroule sur les cinq continents, sur tous les océans, elle marque le monde (plus de cinquante États aujourd'hui indépendants sont concernés ainsi que des régions ultramarines) et la société française de Louis XVI à Emmanuel Macron. Un travail considérable a été fait par des historiennes et des historiens durant ces dernières années, travail qu'il est temps de transmettre et de faire connaître au grand public. En résulte une " histoire globale ", un ensemble qui parle du monde entier, et qui porte un regard à 360° sur la colonisation, l'idéologie coloniale et la culture coloniale.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l'homicide d'un homme noir par un policier blanc suscite des manifestations géantes dans l'ensemble des États-Unis. En quelques jours, « Black Lives Matter » devient un slogan universel, tout en inscrivant son action dans la longue histoire des luttes politiques des Noirs américains.
L'histoire des Africains-Américains, nous rappelle Pap Ndiaye, est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les
violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, notamment les spirituals, le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation et la privation du droit de vote dans le Sud des États-Unis au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama, l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
"Et puis il y a ces années-ci, les vingt premières du XXIe siècle, où la machine à fabriquer l'Histoire tourne à plein régime et fait de nouveau vaciller notre monde européen bien ordonné, fondé sur la paix et la prospérité."
Comment l'Europe a-t-elle géré les crises qui ont secoué le continent depuis 1999 jusqu'à aujourd'hui ? Après le succès de Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle, Geert Mak reprend son récit à l'aube du nouveau millénaire.
En s'appuyant sur des entretiens et des rencontres, l'auteur interroge à la fois les grands mouvements de l'Histoire et les vies des citoyens qui ont dû en subir les conséquences, mettant en lumière ce qui nous lie, mais aussi ce qui nous divise en tant qu'Européens. Cet essai brûlant d'actualité nous invite à revisiter les événements qui ont marqué le début du XXIe siècle, de la tragédie du 11-Septembre jusqu'à l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine.
Écrit d'une plume limpide pleine de vivacité, Les rêves d'un Européen au XXIe siècle nous offre un panorama puissant et sensible de ces deux dernières décennies.
Autant de vies qui se lisent comme de véritables romans.Inspiré de la célèbre émission du même nom animée par Lorànt Deutsch sur RTL, ce livre a l'originalité d'aborder l'Histoire avec ceux qui l'ont faite ou s'y sont distingués.
Vous y retrouverez, entre autres, Cléopâtre, irrésistible et munificente, qui use de sa séduction comme d'une arme de guerre, efficace avec César, désastreuse avec Marc-Antoine... Dagobert, un très grand roi dont on n'a retenu qu'une pantalonnade... Gilles de Rais, le fidèle compagnon de Jeanne d'Arc, que la mort de celle-ci a dû rendre fou...
Vous y verrez réhabilitées Lucrèce Borgia, à qui l'on a fait endosser les crimes de sa famille, et Catherine de Médicis, qui a pourtant tout fait pour la coexistence pacifique des catholiques et des protestants.
Et Danton, le stentor de la Révolution ! Et Napoléon, l'Aigle devenu un ogre détesté. Et Geronimo : une vie de guerre pour sauver une civilisation ! Sans compter les écrivains, les artistes... Léonard de Vinci qui repose à Amboise ; Clemenceau, député journaliste aux formules assassines et " Père la Victoire " pour les poilus de 1914. Ou bien Sarah Bernhardt, diva internationale qui avait pourtant répondu au directeur de la Comédie-Française où elle se présentait : " Non, monsieur, je n'aime pas le théâtre " !
De quelle Russie Poutine est-il le maître ? Pour unifier ce peuple pluriel conquis tour à tour par les Vikings et les Mongols, sans véritable frontière naturelle, aussi européen qu'asiatique, la Russie a fait de ses multiples influences son identité propre, quitte à lui forger des légendes. Mais, en jouant de ce passé, elle s'est enfermée et contrainte dans ses rapports au monde extérieur. Telle est la thèse de Mark Galeotti qui, tout en relatant avec brio l'histoire de ce pays-continent en quelques chapitres enlevés, nous donne les clés pour le comprendre.
Une réflexion passionnante et accessible, jamais coupée de la Russie moderne, pour mieux appréhender la figure de Vladimir Poutine et le poids de l'Histoire dans la crise géopolitique actuelle.
Les rois de France en majesté.
Il ne s'agit pas d'une histoire de la monarchie française, mais de celle de " nos rois " : ceux dont le règne a le plus marqué l'histoire nationale. Si Franck Ferrand évoque, par souci de clarté et de filiation, les premiers (jusqu'au début de la dynastie capétienne) et les derniers monarques (jusqu'à Louis-Philippe), il s'attache principalement à raconter la vie et l'oeuvre de quatorze d'entre eux, depuis Philippe-Auguste jusqu'à Louis XVI. Soit, entre ces deux souverains, les figures de Saint Louis, Philippe Le Bel, Charles V, Charles VII, Louis XI, Louis XII, François Ier, Henri III, Henri IV, Louis XII, Louis XIV et Louis XV. Des portraits enlevés, écrits avec grâce et servis par une superbe iconographie (une centaine d'illustrations dont plusieurs tableaux généalogiques). La véritable histoire des " rois qui ont fait la France ".
Une histoire mondiale de l'Afrique, une histoire africaine du monde. Tel est le double pari de cet ouvrage ambitieux qui nous plonge dans la conversation que les sociétés du continent africain ont, au cours de l'histoire, toujours entretenue avec celles du reste du monde. Une conversation multimillénaire, depuis la dispersion des humains modernes jusqu'à nos jours, dont les auteurs et autrices nous invitent à écouter toutes les tonalités. Car cette histoire est faite de rapports de domination et de violences, de rejets et de révoltes, mais également d'interactions à toutes les échelles, de circulations de biens et d'idées, d'innovations et d'adaptations locales, de mutations globales.
S'émancipant des monologues factices qui divisent le passé, ce livre propose une histoire polyphonique. Il s'appuie sur les recherches les plus actuelles et les plus poussées pour éclairer la manière dont les sociétés africaines ont toujours pris part au monde.
L'histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Éden ! Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants sont encore expulsés des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG.
Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert.
" Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un "nègre', parce que je ne suis pas un "nègre'. Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. " James Baldwin. Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident. " Attention, chef-d'oeuvre ! " La Croix (au sujet du film documentaire I Am Not Your Negro)
Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : Cipango aux murs couverts d'or rêvée par Christophe Colomb, la terre de mission de François Xavier, l'empire soudain clos sur lui-même, l'adversaire acharné de la guerre d'Asie- Pacifique, la victime des premières bombes atomiques, l'inventeur du zen et de l'ikebana, le colossal concurrent technologique et commercial...
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple épris de nouveauté, d'origine hétérogène, qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel : la Chine lui apporte code, croyance, écriture, de quoi tisser une culture de son cru ; l'Occident échoue à le convertir au christianisme au XVIe siècle, mais, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'oblige à suivre son modèle technique sous peine de colonisation brutale.
Le Japon, pourtant la référence économique suprême dans les années 1980, subit une récession sensible depuis le début des années 1990 et se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre la Chine et les États- Unis. Il n'en reste pas moins encore la troisième puissance économique mondiale, affiche sa présence sur tous les foyers de la mondialisation, diffuse tous azimuts les produits de son soft power et ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
À l'aube de l'ère Reiwa, Gérard Siary retrace le mouvement d'ouverture et de fermeture à l'ailleurs et à l'étranger, qui a toujours rythmé l'évolution de l'archipel et modelé son identité culturelle. Il aborde des thèmes souvent peu évoqués : image du Japon en France et à l'étranger, mythes et mythologie, racisme et minorités, diaspora, etc. C'est cette histoire renouvelée d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, qu'il nous raconte avec passion.
Le Culte de la personnalité au XX e siècle.
Le culte de la personnalité chez les dictateurs a longtemps été considéré comme une dérive mégalomaniaque empreinte de folie et de paranoïa. Pour l'historien Frank Diktter, la mise en scène de sa propre personne est au contraire indispensable au maintien d'un tyran au pouvoir. Si la terreur et la répression permettent la mise au pas d'un pays, il est nécessaire de contrôler les esprits et de rendre impossible toute rébellion. À travers de nombreux exemples, il décrypte comment huit dictateurs du XXe siècle ont su créer l'illusion d'un soutien populaire et ont réussi à entraîner tout un peuple dans leur folie destructrice.
D'Ivan le Terrible à Nicolas II (1547-1917), la Russie
est dirigée par un tsar. Autocrate, il tient son pouvoir de
Dieu et de lui-même et ne saurait le partager. Il règne et
il gouverne. Les changements de titulature, de capitale
et même l'accession de femmes au trône, avec les impératrices
du XVIIIe siècle, ne changent rien à la substance
du pouvoir, ni au lieu du couronnement qui demeure
toujours Moscou.
À travers les biographies contrastées des souverains et
souveraines qui se sont succédé, Pierre Gonneau explique
ce qui fait l'essence du personnage et sa fonction, du
premier tsar, Ivan le Terrible, jusqu'à l'abdication du dernier,
Nicolas II, en passant par les fi gures monumentales, comme
Pierre le Grand, Catherine II, ou Alexandre II, mais aussi par
les tsarévitchs assassinés et les imposteurs qui prétendent
les réincarner : les faux Dimitri ou le cosaque Emelian
Pougatchev... Il les fait revivre dans leur réalité humaine,
dans leurs succès et leurs échecs, mais aussi dans la
manière dont ils ont habité ce rôle unique.
C'est une façon nouvelle, ô combien enrichissante, de
raconter l'histoire de la Russie d'Ancien Régime.
La Russie d'hier, d'aujourd'hui et de toujours racontée à travers sa ville emblématique.Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette " Ville héros ", l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la " déplorable catastrophe " que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katy´n où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la " Grande Guerre patriotique ", portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.
« Nous ne serons jamais frères ; ni de même patrie, ni de même mère. » Tels sont les mots adressés par la poétesse ukrainienne Anastasia Dmitruk au peuple russe en 2014, miroir inversé des discours récents de Vladimir Poutine qui ne cesse de souligner au contraire l'identité commune entre les deux pays.
S'appuyant sur son expérience de terrain en Russie et en Ukraine, Anna Colin Lebedev retrace les trajectoires de ces deux sociétés pendant les années postsoviétiques. Si l'époque soviétique a créé une proximité forte entre les deux sociétés, leur passé n'est pas complètement commun, et les différences n'ont cessé de s'approfondir au cours des trente dernières années. À partir de 2014, l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass ont conduit à une rupture entre Russes et Ukrainiens qui ont cessé d'avoir la même vision d'un destin partagé. Et c'est un gouffre qui semble depuis février 2022 se creuser entre les deux peuples, alors que l'agression armée de l'Ukraine par la Russie les ont fait basculer dans l'horreur d'un conflit meurtrier.
Aucun livre ne suffira à combler ce gouffre et à panser l'immense blessure de la guerre. Ce texte se veut cependant un pas dans une direction essentielle : ne pas renoncer à connaître et comprendre l'autre.
Maîtresse de conférences en science politique, Anna Colin Lebedev travaille sur les sociétés postsoviétiques. Elle a publié Le Coeur politique des mères. Analyse du mouvement des mères de soldats en Russie (Éditions de l'EHESS, 2013).
Le Rhinocéros d'or peint le tableau d'une Afrique méconnue, celle des « siècles d'or » du Moyen Âge (VIIIe-XVe siècle).Le témoignage d'un négociant, d'un aventurier, d'un géographe arabe, une carte, une fresque, une inscription gravée, les ruines d'une ville de sel ou de terre, un site récemment fouillé, sont autant de traces qui permettent à François-Xavier Fauvelle de reconstituer ces pans d'histoire. Il nous mène de l'Afrique du Nord aux royaumes du Ghâna et du Zâfûn, de l'empire du Mâli à l'Égypte, du Kânem près du lac Tchad aux royaumes chrétiens de Nubie et d'Éthiopie, des principautés de la côte d'Afrique de l'Est aux énigmatiques ruines de Grand Zimbabwe. On découvre les cours de souverains opulents ; les villes bruissantes d'activité où les commerçants du monde islamique rencontraient les négociants africains ; les marchés où s'échangeaient ambre de cachalot, esclaves et or contre perles indopacifi ques et vaisselle de Chine. Les sociétés africaines étaient alors parties prenantes d'un vaste monde interconnecté. Devenu un classique, Le Rhinocéros d'or a été traduit en une dizaine de langues. Paru dans sa première version en 2013 (Alma), le livre a reçu le Grand Prix du livre d'histoire (Rendez-vous du livre d'histoire de Blois), l'édition anglaise (Princeton University Press, 2018) celui du « Medieval book of the year » (Medievalists.net).Cette nouvelle édition est augmentée de plusieurs chapitres et enrichie des fruits d'une dizaine d'années de recherches.
Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller 1917.En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un
1917, l'année qui a changé le monde qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global - au moyen d'une chronologie commentée très écrite - avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique.
Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste.
Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931.
Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer.
Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par environ 200 illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées.
Un livre-événement promis au rang de futur classique.
Féru d'histoire et conteur savoureux, Bruno Solo a convié chez lui, le temps d'un dîner imaginaire, des personnages de l'Histoire de France : Clovis, l'inconnu le plus célèbre de notre récit national ; le sage Éloi, ministre de Dagobert ; Alcuin, l'avisé moine et conseiller très éclairé de Charlemagne ; l'ardente Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre ; Christine de Pizan, la première femme écrivaine et philosophe de langue française à avoir vécu de sa plume ; Michel de l'Hospital, chancelier, apôtre de la tolérance pendant les guerres de religion ; Théophraste Renaudot, homme-orchestre et fondateur de La Gazette ; René-Robert Cavelier, l'explorateur mégalo du Mississippi et de la future Louisiane ; le Chevalier d'Éon, l'agent secret à l'identité sexuelle mystérieuse ; Louise Michel, institutrice féministe, figure de la Commune de Paris et militante anarchiste ; Georges Mandel, politique clairvoyant face au péril nazi, chef de cabinet de Georges Clemenceau.Le banquet promet d'être animé !En hôte curieux et mordant, Bruno a l'art de relancer la conversation. Il n'hésite pas à poser les questions qui fâchent, dégonfle certaines légendes, fait des parallèles avec notre présent. Sans jamais se départir de son esprit caustique et de son humour.Les Visiteurs d'Histoire offre des portraits vivants de figures parfois méconnues. Une narration divertissante, pleine de fantaisie, au service d'un fond rigoureux et intelligent. À l'image de Bruno Solo : passeur humble et passionné de l'Histoire de France.
Bruno Solo est comédien, auteur, réalisateur et producteur.
« Après les attentats de 2015, la laïcité fut invoquée et convoquée. Dans les collèges et lycées du pays, le élèves furent rassemblés et des leçons de laïcité leur furent administrées. Après l'horrible assassinat de Samuel Paty, les enseignants ont de nouveau été instruits d'informer leurs élèves sur la laïcité. Le drame est qu'ils se sentent tout autant démunis qu'il y a cinq ans, car la laïcité souffre d'une double ignorance. D'abord ceux qui lui sont attachés et sonnent parfois l'alarme, rendent sa défense impossible, faute d'arriver à la définir simplement et clairement. Du coup, elle est perçue par d'autres comme un catéchisme répétitif, un corset vide de sens, voire comme un régime de discriminations, c'est-à-dire rien de ce qu'elle est... La laïcité, qui permet aux croyants et non croyants d'être libres et égaux en droit, est au coeur de l'identité française. Mais la majorité des Français ne sont pas à même de la définir. Ils ne sont pas capables d'expliquer à leurs enfants, à leurs amis, à leurs collègues, comment elle vit en droit et en pratique. De la Laïcité offre pour la première fois et pour tous publics, une définition et une explication fondées sur le droit et sur l'histoire. Son appropriation par le plus grand nombre des citoyens est le premier instrument de sa défense efficace et légitime. »Patrick Weil
La première biographie en français du roi Charles III
Avec le décès de la reine Elizabeth II, survenue le 8 septembre 2022, l'un des derniers géants du XXe siècle s'est éteint. Si chacun s'y était préparé, les mots " la Reine est morte " provoquèrent une onde de choc, qui se fit ressentir bien au-delà des frontières du Royaume-Uni. Son fils ainé, Charles, tout à son chagrin, devait toutefois enfin assumer le rôle pour lequel il est né. Depuis plus de 70 ans, il est l'héritier direct de la couronne britannique à avoir attendu le plus longtemps son accession au trône.
Aujourd'hui roi, qui est Charles III ? Comment sa vie publique et privée l'a-t-elle préparée à assumer, à l'âge où ses pairs profitent des joies de la retraite, la fonction de chef d'État du Royaume-Uni et de 14 autres pays, ainsi que de celle de chef du Commonwealth ?
Constitutionnellement, mais aussi dans le coeur des Britanniques, Charles a jusque maintenant été habitué à jouer les seconds rôles. Être l'héritier d'une reine aussi populaire qu'Elizabeth II n'est pas chose aisée. Sa vie durant, il aura marché derrière elle. Pendant ses près de quinze ans de mariage avec Diana, il a largement vécu dans l'ombre de son aura incroyable. Et depuis la mort de la princesse, l'affection et l'attention du peuple britannique se sont, majoritairement, portées sur ses enfants.
" Fils de ", " époux de ", puis " père de ", Charles dut donc se battre pour affirmer sa personnalité et promouvoir ses engagements, qu'au-delà de quelques-uns de ses sujets attentifs les gens connaissent encore mal. Celui qui était jusque très récemment le Prince de Galles s'est investi - souvent avec préscience, et en jouant parfois avec les limites de son rôle constitutionnel - pour l'environnement, pour les jeunes défavorisés, la régénération des quartiers urbains ou encore les médecines alternatives. Il s'est engagé également pour la modernisation de la monarchie britannique, alors même que s'est engagée, dix ans avant la mort de la reine, une période de transition marquée par des crises menaçant la pérennité de l'institution.
C'est cette vie de combats, façonnée par son histoire personnelle, que ce livre propose de raconter, éclairant les lecteurs sur le style, les idées et les ambitions du nouveau roi.