Les coulisses du plus grand des empires. L'Empire romain n'a cessé de fasciner par sa longévité, plus de mille ans, et l'étendue de son territoire, de l'Atlantique à l'Euphrate. Pourtant, la littérature, la peinture et les péplums ont entretenu de nombreux clichés à son sujet.
Loin de la caricature d'empereurs fous et tyranniques, de féroces soldats patrouillant dans l'Empire, d'individus oisifs dans l'attente de pain et de jeux, le secret de sa puissance réside dans l'adoption du mode de vie romain par tous, y compris dans les provinces conquises.
À mille lieues du tableau d'une société cruelle et soumise au vice, Rome repose sur des normes morales strictes. Mais il reste à s'interroger sur leur nature et leurs limites. La république était-elle une démocratie ? L'empereur était-il tout puissant ? Néron a-t-il brûlé Rome ? Les orgies ont-elles existé ? Les femmes étaient-elles émancipées ? Les Romains étaient-ils de grands bâtisseurs ?... L'auteur apporte des réponses claires et nuancées à toutes ces questions.
Demain, serons-nous remplacés par des robots ? Cette crainte est renforcée par le développement sans précédent des intelligences artificielles. Certaines sont déjà capables de générer du texte, des images, bientôt de la musique et des vidéos. Et si, au lieu de se détourner d'une nouvelle technologie, les historiens essayaient de se l'approprier pour la mettre au service de leur matière ? C'est le pari fou d'un des historiens de l'Antiquité les plus talentueux de sa génération, Raphaël Doan, déjà auteur de plusieurs livres récompensés par des prix prestigieux. Passionné par les évolutions technologiques, il s'est plongé dans le dernier état de la recherche en « IA générative » afin d'en tirer le plus grand profit pour dominer la machine, et comprendre comment l'histoire pouvait s'articuler avec ces nouveaux outils. De cette expérience est né ce livre saisissant, Si Rome n'avait pas chuté, une uchronie sur un Empire romain bénéficiant d'une révolution industrielle avant l'heure. Le scénario a été imaginé et pensé par l'historien, mais l'écriture et les illustrations ont été, sous sa direction, réalisées par différentes intelligences artificielles. L'ouvrage est précédé d'une longue introduction où l'auteur explique la façon dont il a travaillé, dévoile les ombres et lumières de ces nouveaux logiciels, les raisons pour lesquelles il faut parfois s'en méfier, mais aussi celles pour lesquelles tout nous invite à s'en saisir afin de les mettre à notre service. Une entreprise inédite, un événement éditorial.
Alors qu'en ce début de Ve siècle les «?barbares?» pénètrent en Italie et menacent le gouvernement impérial de Milan, le jeune empereur Honorius décide de déplacer sa capitale dans une petite ville facilement défendable de l'estuaire du Pô. Dès lors, et jusqu'en 751, Ravenne est la capitale de l'Empire romain d'Occident, puis celle de l'immense royaume de Théodoric le Goth et enfin le centre du pouvoir byzantin en Italie. Durant ces trois siècles d'une richesse exceptionnelle et pourtant peu connus, d'immenses mouvements de fond refaçonnent l'Occident, qu'il s'agisse de la place de Rome, de l'affirmation de Byzance, des invasions des Goths et Ostrogoths, de la naissance de l'islam ou des terribles luttes intestines du christianisme. Racontant la vie de l'impératrice Galla Placidia et de l'archevêque Damien, les réalisations d'un cosmographe extraordinaire, les guerres qui déchirent l'Empire ou les querelles théologiques entre ariens et trinitaires, Judith Herrin offre une formidable fresque de trois siècles d'histoire méditerranéenne. L'auteure achève ainsi de démolir le cliché éculé d'un Occident entré dans un «?âge sombre?» après la chute de Rome.
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi; après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie.
« Le prince est là, dites-vous, pour commander et les sujets pour obéir. Très bien, mais si le prince est taré, ou si de bon qu'il était, il est devenu mauvais ? - Pas du tout ! Car les dieux - ou Dieu, quand viendra son tour - vous garantissent qu'avec Tartemolius César, de pareils accidents ne peuvent se produire. - Pourquoi ? - Mais parce que ce sont eux - c'est Lui - qui ont choisi Tartemolius César. A ce mythe du pouvoir venu d'En Haut, tout le monde gagne : le prince, qui rencontre sous lui moins de résistance ; les sujets, qui trouvent au-dessus d'eux moins d'arrogance. Des deux côtés, on accomplit son devoir et on se sent promu »... Dans ce récit qui va d'Auguste à Justinien, de 27 av. J.-C. à 529 de notre ère, Lucien Jerphagnon démonte, avec son génie et son humour habituel, les rouages de l'idéologie et du pouvoir dans la Rome impériale. A travers la naissance, l'évolution et les déboires de cette formidable machine à faire des dieux, il dresse, sur plus de cinq siècles, une grande fresque, histoire des hommes comme de la pensée, dialogue sans cesse renouvelé entre le divin, le philosophique et le politique.
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter. Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
Comment Rome est-elle passée d'un million d'habitants à 20 000 ? Que s'est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste à Constantinople ?
On ne peut plus faire l'histoire de la chute de Rome comme si l'environnement (climats, germes) était resté stable, comme si l'histoire ne se faisait qu'entre humains. L'Empire tardif a été le moment d'un changement décisif : la fin de l'Optimum climatique, qui a favorisé l'évolution des germes, comme
Yersinia pestis, le bacille de la peste.
Mais les Romains ont aussi été complices de la nouvelle écologie des maladies qui a assuré leur perte. Les bains publics étaient des bouillons de culture ; les égouts stagnaient sous les villes ; les greniers à blé étaient une bénédiction pour les rats qui transportaient les puces porteuses du bacille ; les routes qui reliaient tout l'Empire ont été à l'origine des épidémies de la mer Caspienne au mur d'Hadrien. Le temps des pandémies était arrivé.
Yann Le Bohec nous plonge dans la vie quotidienne des soldats romains à l'apogée de l'empire, de 31 av. J.-C. à 235 ap. J.-C. : qui étaient les hommes recrutés pour faire la guerre, comment se déroulait une journée au camp, comment les soldats conciliaient leur religion et leur métier, leur vie familiale et leurs loisirs, quelles étaient les punitions, corvées, récompenses... À partir des sources disponibles (les textes des grands auteurs, l'épigraphie, la papyrologie et la numismatique), et des nombreuses et récentes découvertes des archéologues, notamment les ostraka, les papyrus et les tablettes, l'auteur nous permet de comprendre pourquoi l'armée romaine du Principat a atteint un niveau d'excellence sans exemple dans l'histoire. Avec ce nouvel ouvrage, Yann Le Bohec, le grand spécialiste de l'armée romaine, apporte une contribution précieuse et originale à l'histoire militaire.
La fin de la République est, du point de vue des sources romaines, un long siècle marqué par les guerres civiles : Sylla contre Marius, César contre Pompée, Octavien contre Antoine. Des guerres qui n'auraient été que des règlements de comptes entre factions romaines, interrompues par des campagnes contre des barbares ou des rebelles.
En réalité, la situation militaire se révèle bien plus complexe. De l'Espagne à la Mésopotamie, la perspective est mondiale. Car face à cette expansion, Berbères, Hispaniques, Gaulois, Grecs, Thraces et Arméniens sont plus que des pions sur le plateau de l'imperium Romanum. À côté d'Octavien ou d'Antoine, des étrangers - certes moins connus que Cléopâtre - prennent part au Grand Jeu entre Rome, les Parthes et les peuples voisins. Le Maure Bogud, le Cilicien Tarcondimotus ou encore l'Arménien Artawazd influencent ainsi la politique intérieure républicaine.
Dépassant le cadre réducteur de l'Italie, Giusto Traina retrace les dernières années d'une République romaine qui se projette par-delà ses frontières. Par ce récit renouvelé, il sort les acteurs étrangers de leur rôle de seconds couteaux.
Professeur d'histoire romaine à Sorbonne Université, Giusto Traina est spécialiste d'histoire militaire et de géopolitique du monde ancien. Parmi ses publications les plus récentes : 428, une année ordinaire à la fin de l'Empire romain (nouvelle édition revue et corrigée, Pluriel, 2020), et Histoire incorrecte de Rome (Les Belles Lettres, 2021).
Dans ce volume, qui réunit trois titres initialement parus dans la collection « Que sais-je ? », Pierre Grimal ressuscite en détail non seulement les occupations des Romains, de l'esclave au sénateur en passant par le simple citoyen, mais également le cadre de leur vie privée et celui de leur vie publique. Après s'être plus particulièrement attardé sur le siècle d'Auguste, dont le gouvernement fut d'une durée exceptionnelle (un peu plus de 40 ans) et permit le retour de la paix, il s'attache à nous faire découvrir le monde des villes, qui, outre les commodités qu'elles offraient, constituaient l'armature de la romanité, système à la fois religieux, social et politique. Par sa connaissance approfondie des textes, Pierre Grimal, avec clairvoyance et sensibilité, nous restitue Rome dans sa réalité quotidienne et spirituelle.
Rome, maîtresse du monde. Les douze siècles de l'histoire romaine ont longtemps constitué le passage obligé d'une éducation humaniste. Ils pâtissent aujourd'hui des clichés et des anachronismes répandus par le cinéma et le roman. Aristocrates républicains idéalisés en défenseurs des libertés modernes ; empereurs rabaissés au rang de tyrans maniaques ; premiers chrétiens confinés dans l'obscurité des catacombes. Un Constantin le Grand, naguère converti miraculeux, devient un cynique calculateur (« Rome vaut bien une messe ») ; un Julien, naguère scandaleux apostat, se voit paré de toutes les vertus du paganisme. Autant de généralités hâtives que Lucien Jerphagnon s'emploie à combattre, avec un bonheur d'écriture, une densité de réflexion et un humour souvent corrosif qui sont un véritable régal. Le lecteur trouvera ici un véritable tour de force, à la fois synthèse d'histoire politique, militaire, sociale et intellectuelle, nourrie des derniers acquis de la recherche, et vaste fresque où se côtoient grands seigneurs, soldats, administrateurs, mécènes, poètes et philosophes. Tous ont contribué à bâtir cette civilisation fascinante, dont l'héritage imprègne, aujourd'hui encore, notre pensée et notre langage.
Connaissez-vous la triste fin de Jules César ? les goûts littéraires et culinaires d'Auguste ? Savez-vous que Néron, pendant le grand incendie qui ravagea Rome en 64 après J.-C., récitait des vers sur la prise de Troie ? Caligula a-t-il vraiment fait consul son cheval ? Fourmillant de détails et d'anecdotes croustillantes, les Vies des douze Césars, rédigées par Suétone vers 120 après J.-C., retracent l'existence des douze premiers empereurs : leur naissance et leur mort, leur avènement, leurs guerres, leurs crimes, leurs moeurs et les événements marquants de leur règne. Tout à la fois oeuvre d'historien et oeuvre littéraire, elles se sont imposées comme un véritable modèle pour les historiographes des siècles suivants.
L'engouement du public pour les combats des gladiateurs, seize siècles après leur interdiction officielle, n'a jamais faibli. Mais que sait-on, en réalité, de cette institution emblématique de l'Empire romain ?
Comblant un vide, car les seules études disponibles, déjà anciennes, ne s'adressaient qu'à des spécialistes, ce livre raconte le quotidien de ces hommes, et parfois de ces femmes, esclaves, condamnés de droit commun, mais aussi professionnels libres presque tous volontaires. Il cherche également à comprendre la place tenue par la gladiature et ses compléments (chasses, condamnations aux bêtes, naumachies, courses) dans la société romaine, ses enjeux politiques, économiques, psychologiques, et l'absence de condamnation morale dont elle bénéficia durant cinq siècles.
Tout à la fois archéologue et homme de télévision, l'Italien Alberto Angela reprend la formule du "docufiction sur papier", qui a fait le succès d'Empire (Payot, 2016), pour nous offrir un reportage au coeur du quotidien de Pompéi durant les deux jours ayant précédé le réveil du Vésuve, en 79 de notre ère, puis pour nous décrire la colère destructrice du volcan dans un film catastrophe qui durera l'équivalent d"une troisième journée. Un livre d'histoire qui brise bien des idées reçues à partir des dernières découvertes scientifiques (la catastrophe aurait eu lieu à l'automne et non en août), mais qui possède aussi un tel souffle romanesque qu'on se croirait embarqués à bord d'un Titanic de l'Antiquité.
Que sait-on des origines de Rome, de cette ville qui allait un jour constituer l'un des plus vastes et des plus durables empires que le monde ait jamais connus ? Cette question est au coeur de la culture occidentale depuis plusieurs siècles. Entre l'étude de la très riche littérature antique sur les commencements de l'Urbs et l'analyse des découvertes archéologiques de ces dernières décennies, Alexandre Grandazzi montre ce qui, dans la légende, relève de l'histoire. Il invite à mieux comprendre ce phénomène majeur que fut, pour l'histoire et la pensée européennes, la naissance de la cité.
Si l'on en croit Ovide, les Romains auraient célébré et magnifié l'amour et la sexualité. Mais étaient-ils vraiment les bons vivants éclairés, libres dans leurs moeurs et dans leurs pensées, comme le laissent imaginer leurs statues, leurs poèmes érotiques et leur réputation de décadents ? Paul Veyne nous présente plutôt une société puritaine, pleine de tabous, dans laquelle on ne fait l'amour que la nuit sans allumer les lampes de peur de souiller le soleil, et qui semble avoir inventé le mariage chrétien avant les chrétiens ! Il n'en reste pas moins que les tabous existent pour être transgressés et que toutes les formes de perversion (sexuelles ou sociales) ainsi que la corruption politique font partie intégrante de la vie des Romains dans l'Antiquité. C'est tout cela que nous pouvons découvrir à travers ce recueil de textes qui traitent entre autres de l'éloge de la virilité, de l'avortement, de la fascination du crime, de l'homosexualité à Rome, de l'obscénité et le « folklore », des noces du couple romain, des gladiateurs ou la mort en spectacle, ou encore de la politique et de la corruption...
Historien romain d'origine juive du Ie siècle, diplomate et stratège de talent, Flavius Josèphe fut le seul témoin hors évangiles de l'existence de Jésus et de Jacques, de l'avènement de la pensée messianique et de la guerre entre Rome et Jérusalem. Une biographie fascinante.
Ier siècle. L'Empire est en plein chaos. Tibère, Caligula et Néron précipitent la fin de la dynastie d'Auguste. La Judée se soulève contre Rome. Les juifs étendent leur combat désespéré au Proche-Orient et le messianisme connaît ses premiers martyrs. Le conflit dépasse les hommes, car il s'agit bien d'un chaos de civilisations, les soldats des Ténèbres contre les soldats de la Lumière. Prêtre du Temple, général de Galilée, Flavius Josèphe tente d'éviter à son peuple la tragédie qu'il pressent. Diplomate et stratège de talent, patriote au point de mener contre Rome une guerre à laquelle il ne croit pas, puis partisan des Romains lors du siège de Jérusalem par Titus, Flavius Josèphe est un personnage mosaïque. Ses écrits restent la seule preuve, hors évangiles, de l'existence de Jean-Baptiste, de Jacques et de Jésus. Historien d'un siècle en mutation, Flavius Josèphe voit le pouvoir romain se déplacer vers l'Orient, assiste au couronnement du premier César issu de la plèbe, à la chute du Temple de Jérusalem, à la naissance d'un judaïsme rabbanique et à l'émergence de la pensée chrétienne. Patrick Banon nous offre ici la biographie fascinante d'un personnage à la frontière entre héroïsme et trahison. Une véritable épopée dont le mystère se résume à une question : comment a-t-il pu survivre dans ce monde en fusion?
Nous sommes en 62, à Rome. Au sommet du Palatin, lieu du pouvoir suprême, un complot se trame. Néron, désireux de s'unir à Poppée, entend écarter l'impératrice déchue, Octavie. Son éminence grise, l'esclave affranchi Anicetus, est l'instrument de cette conjuration. C'est lui que nous suivons à travers les rues de la capitale, de temples en palais, des bas-fonds aux arènes du cirque. Il nous conduit au plus près de ce que fut le quotidien à Rome durant le Haut-Empire. Comment vivait-on sous Néron ? Quelles étaient les croyances, les peurs, l'habitat, les plaisirs, les libertés et les servitudes des Romains ?
L'histoire de Rome est inséparable de l'histoire de ses guerres. De 509 à 338 avant J.-C., la cité fut en permanence menacée de disparaître : elle combattit parfois plusieurs ennemis à la fois, souvent des voisins, qui ne supportaient pas l'âpreté au gain de ses soldats et l'arrogance de ses dirigeants. Ce fut un dur « struggle for life » qui forgea les bases de sa future puissance. Car ne reconnaissant jamais aucune défaite, sans plan préétabli, elle s'empara, de 338 avant J.-C. à 106 après J.-C., pays après pays, de tout le bassin méditerranéen, et elle fi nit par contrôler un domaine immense, de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique à la Mésopotamie. Et puis, en 406/410 après J.-C., elle le perdit.
Ce livre présente l'anatomie des guerres de Rome gagnées grâce à un outil militaire exceptionnel, à de grands capitaines, et à des règles sociales originales et fortes. Mais il présente aussi les guerres peu à peu perdues, les débâcles et les redditions. Il montre, à cet effet, comment la
supériorité des techniques de combat, de l'armement, de l'organisation et d'un art du commandement sans faille s'est peu à peu usée, délitée, éteinte au sein d'un empire devenu trop vaste, confronté à de nouveaux ennemis, venus de très loin, plus féroces que jamais et inassimilables.
Fidèle à sa méthode, Yann Le Bohec ramène le lecteur aux sources : par les textes des grands auteurs de l'Antiquité, mais aussi par l'épigraphie, et grâce aux dernières découvertes de l'archéologie, il exhume des batailles inconnues et des guerres oubliées.
L'Histoire des guerres romaines, qui évoque la mort de tant de soldats et de grands chefs militaires qui les menèrent au combat, devient ainsi, par cette approche inédite, un texte vivant et passionnant.
C'est l'histoire d'une milice de paysans qui a fi ni par dominer le monde.
Il n'existe pas une religion mais des religions dans la Rome antique. En effet, le monde romain est riche d'une très grande diversité religieuse marquée par le polythéisme, avec des milliers de divinités et tout autant de cultes, traversé par d'innombrables influences (grecques, phéniciennes, égyptiennes...). Malgré l'unification politique romaine, circulations, transferts voire syncrétisme se développent, qui influencent la culture et la religion traditionnelles. La religion romaine s'avère très perméable aux emprunts et aux assimilations (à l'exception des monothéismes - judaïsme, puis christianisme - vus comme des incongruités, voire des dangers puisqu'ils refusent le culte impérial.)Cet ouvrage nous plonge dans l'univers religieux des Romains, de la Rome mythique à l'avènement du christianisme, et montre l'omniprésence de la religion dans la sphère publique autant que privée : elle s'exerce dans les temples, mais aussi dans les maisons, les rues, les quartiers, à côté des fontaines, au bord des chemins... L'année est rythmée par un très grand nombre de fêtes religieuses, de cérémonies et de pèlerinages, qui reflètent la très grande diversité des religions, des croyances et des populations qui habitent le monde romain.
L'Empire romain naît officiellement en 27 av. J.-C. et s'achève, selon les points de vue, avec la prise de Rome par les Goths en 410 ou en 476 apr. J.-C., date de la chute de l'empereur d'Occident, conséquence des assauts répétés des Germains. Durant la phase classique du Haut-Empire s'est imposé un système de gouvernement unique dont nous restons, à quelque degré, les héritiers. Au-delà d'un simple récit des règnes des empereurs et des événements, Patrick Le Roux décrit les fondements d'une puissance dominatrice, situe le poids et le rôle de la ville de Rome, rend compte des conditions dans lesquelles vivaient les habitants des provinces, prend la mesure des difficultés et des dangers auxquels l'Empire fut exposé.
De la persécution déclenchée contre eux par Néron, qui cherchait un bouc émissaire à l'incendie de Rome en juillet 64, à la tentative de restauration du paganisme par Julien en 362-363, les chrétiens, pendant trois siècles, auront douloureusement servi de révélateurs aux problèmes qui minaient l'empire romain. Tantôt pourchassés, spoliés, suppliciés, tantôt tolérés, au gré des intérêts passagers du pouvoir, les fidèles du Christ auront focalisé sur eux craintes, fantasmes et haines populaires, dans un monde dont ils remettaient en cause les fondements par leur existence même, devenant un facteur de déstabilisation. Dans une synthèse complète et accessible, Anne Bernet, spécialiste de la primitive Eglise, retrace l'affrontement entre l'Evangile et un monde reposant entièrement sur la force.
Personne n'a jamais consacré un livre aux grands généraux de Rome, car retracer mille ans d'histoire n'est pas entreprise aisée. Ces chefs exceptionnels, qui ont accompagné l'essor de leur patrie, illustrent un art de la guerre qu'ils ont conçu pour une cité sans exemple dans le passé et le présent. Partis de rien, ils ont conquis un immense empire, qui s'est étendu de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique au désert de Syrie.Quelques-uns, toutefois, ont connu des échecs, voire subi des désastres ; ils n'en avaient pas moins été auparavant de grands généraux, tels Flaminius, Varus ou Valens. Yann Le Bohec décrit les hauts faits et les exploits qui ont justifié leur célébrité, il analyse des campagnes et des batailles, des sièges et des rencontres diverses : Cannes, Zama, Actium, le Teutobourg, la guerre des Gaules, etc. Il retrace aussi le portrait d'hommes comme Scipion l'Africain, César, Auguste, Marc Aurèle, et bien d'autres. Ces chefs de guerre, pourtant, ont été injustement décriés par les historiens du XXe siècle ; ils sont réhabilités dans cet ouvrage.
Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : « Je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais c'est une Laïs qu'il me faut la nuit. » Ce vers décrit tout le paradoxe de l'érotisme féminin dans l'Antiquité romaine.
Comme une même femme ne pouvait pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante dépravée, Virginie Girod montre que les femmes furent classées en catégories et comment leur statut social encadrait leur vie sexuelle en fonction de règles morales établies par les mythes politiques romains et par la religion. La femme mariée, la matrone, se trouvait cantonnée dans un rôle reproducteur dénué de sensualité. C'était aux prostituées (esclaves, affranchies ou plus rarement libres) qu'il incombait de distraire sexuellement les hommes.
Alors, le corps féminin érotique et le corps féminin reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ? Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de l'Empire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècles durant, la sexualité occidentale ?
À l'aide d'une documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur la condition de la femme romaine.