Peu avant son assassinat par les nazis le 16 juin 1944, l'historien et résistant Marc Bloch nous a laissé un message d'espoir. Celui de voir la discipline à laquelle il avait voué sa vie aider les hommes à mieux vivre. En hommage à son illustre prédécesseur et à son message plus que jamais nécessaire, Gérard Noiriel a sélectionné une partie des chroniques " Le pourquoi du comment : histoire " qu'il présente chaque jour sur France Culture dans l'émission " Le Cours de l'histoire " par Xavier Mauduit. Ces chroniques montrent comment les progrès de la recherche historique peuvent nous aider à combattre nos préjugés, à mieux connaître la souffrance des hommes, tout en offrant aux citoyens des éclairages permettant de comprendre l'actualité politique. Un ouvrage ambitieux mais qui, parce qu'il fait appel à des histoires singulières et hautes en couleur, ou aborde de façon inattendue des événements connus de chacun, se veut avant tout accessible et distrayant.
" Méfiez-vous de Varret ! " Dominique de Villepin a glissé un jour ce conseil avisé... Mieux que personne, il savait que le témoignage du général Varret pouvait être ravageur pour la politique française menée au Rwanda à l'époque du génocide.
Aujourd'hui, Jean Varret sort du silence. Né en 1935 dans une famille de militaires, cet officier de caractère a passé quarante ans sous l'uniforme. Jeune para en Algérie, il a été envoyé au Gabon, en Centrafrique, au Tchad, parfait soldat de la France proclamée gendarme de l'Afrique ". Après avoir dirigé le Centre des hautes études militaires, il accède à l'état-major, le coeur de l'institution. François Mitterrand le nomme à la tête de la Coopération militaire. Mais, refusant d'assumer la dérive de l'Élysée au Rwanda, Jean Varret démissionne en 1993, un an avant le génocide. Il en paie le prix fort, avant d'être réhabilité par la commission Duclert, composée d'historiens chargés d'un rapport pour le président de la République, en 2021. Il est le seul parmi les officiers généraux et les hauts fonctionnaires à avoir sauvé l'honneur en tentant de s'opposer à une politique folle.
" C'est parce que nous, militaires, n'avons pas vraiment appris à penser par nous-mêmes que nous avons été capables de nous perdre au Rwanda ", explique Jean Varret dans cet examen de conscience, à la fois personnel et collectif. Il passe ainsi le témoin aux générations suivantes pour qu'elles cultivent la lucidité et l'intelligence face aux événements.
Ce livre d'entretiens a été mené par Laurent Larcher, journaliste à La Croix.
Le pouvoir... on le désire, on le craint, on s’en protège...
« Le sentiment de n’avoir aucun pouvoir sur les gens et les événements est difficilement supportable : l’impuissance rend malheureux. Personne ne réclame moins de pouvoir, tout le monde en veut davantage. »
Amoral, intelligent, impitoyable et captivant, cet ouvrage colossal condense 3 000 ans d’histoire du pouvoir en 48 lois. Véritable manuel de la manipulation, il analyse la quintessence de cette sagesse millénaire, tirée de la vie des plus illustres stratèges (Sun Zi, Clausewitz), hommes d’État (Louis XIV, Bismarck, Talleyrand), courtisans (Castiglione, Gracián), séducteurs (Ninon de Lenclos, Casanova) et escrocs de l’histoire.
Certaines lois reposent sur la prudence (loi no 1 : Ne surpassez jamais le maître), d’autres demandent de la dissimulation (loi no 7 : Laissez le travail aux autres, mais recueillez-en les lauriers), d’autres encore une absence totale de compassion (loi no 15 : Écrasez complètement l’ennemi). Toutes ces lois trouveront des applications dans votre vie de tous les jours... Car, soyez en certain : le monde est une immense cour où se trament toutes sortes d’intrigues. Au lieu de nier l’évidence, tâchez d’exceller dans la course au pouvoir.
Des extraits, des vidéos, des interviews de Robert Greene sur son site www.robertgreene.fr
Crimes historiques (Pétain, Barbie, Papon), erreurs judiciaires (Outreau, Dils, Seznec), combats de société (affaire du sang contaminé, drame des bébés congelés), énigmes criminelles (affaire Grégory, procès Agnelet, dossier Ranucci), scandales financiers ou politiques (Kerviel, Villepin, emplois fictifs, Bettencourt) ou dossiers de terrorisme (Colonna, Charlie Hebdo, Carlos, Islamistes radicaux), les grands procès façonnent l'histoire de notre pays. Ils sont un fantastique miroir de notre société.
Lors des audiences, la procédure est orale, les débats ne sont presque jamais enregistrés et les mots s'envolent. L'auteur, chroniqueur judiciaire durant 20 ans, a pu, grâce à ses notes d'audiences et à ses recherches, reconstituer les plaidoyers vibrants des plus grands ténors du barreau.
Ils s'appellent Badinter, Dupont-Moretti, Halimi, Leclerc, Lombard, Szpiner, Malka, Lemaire, Mignard, Soulez Larivière, Saint-Pierre, Bourdon, Kiejman... Leurs noms claquent dans les prétoires. « Plaider, c'est partir au combat » disent ces orfèvres des joutes oratoires. Avec la seule force de leurs mots qu'ils défendent une cause ou un individu , ils tentent souvent l'impossible : renverser le cours du destin !
Nous avons changé d'époque : l'inéluctabilité du bouleversement global du climat s'est désormais imposée. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques, inégalités sociales croissantes ne peuvent plus être envisagés de manière isolée. Le réchauffement climatique a des effets en cascade sur les êtres vivants, les océans, l'atmosphère, les sols. Ce n'est pas un " mauvais moment à passer " avant que tout ne redevienne " normal ". Mais nos dirigeants sont incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance, irresponsable, voire criminel, doit être maintenu coûte que coûte. Ce n'est pas pour rien que la catastrophe de La Nouvelle-Orléans a frappé les esprits : la réponse qui a été apportée - l'abandon des pauvres tandis que les riches se mettaient à l'abri - apparaît comme un symbole de la barbarie qui vient, celle d'une Nouvelle-Orléans à l'échelle planétaire. Mais dénoncer n'est pas suffisant. Il s'agit d'apprendre à briser le sentiment d'impuissance qui nous menace, à expérimenter ce que demande la capacité de résister aux expropriations et aux destructions du capitalisme.
Si le syndrome d'Asperger est connu, le parcours du psychiatre autrichien dont cette forme d'autisme porte le nom l'est moins. L'historienne américaine Edith Scheffer a découvert la véritable histoire de ce médecin après la naissance de son enfant autiste. Et ce qu'elle apprend la glace d'effroi.
En 1938, professeur à l'hôpital pédiatrique de Vienne, Asperger est l'un des psychiatres appelés à façonner le nouvel Allemand selon des critères eugéniques : sélectionner les parents d'après leur hérédité, leurs défauts biologiques, leurs tendances politiques... Et parmi les enfants autistes, Asperger identifie les « négatifs » et les « positifs » à l'intelligence détonante, qui auront alors une chance d'échapper au tri macabre.
Archives inédites à l'appui, Edith Sheffer nous livre une enquête bouleversante et rétablit la vérité sans le moindre pathos sur le rôle criminel du Dr Asperger.
Quatre garçons d'une vingtaine d'années, qui ont grandi entre les tours d'une cité de la grande banlieue parisienne ont participé pendant un an, avec leur éducateur Joseph Ponthus, à un atelier d'écriture. Plusieurs voix et différents types de textes s'entrecroisent - journal écrit au mitard, lettres au juge, récits de souvenirs d'enfance... Où l'on apprend que l'écriture, elle aussi, est un combat.
Quand quatre jeunes de banlieue se prennent d'écrire leur quotidien avec un de leurs éducateurs , ça envoie du lourd. Entre provocations policières, soirées à tchatcher dans les halls d'immeuble, jugements et appels, embrouilles à la con, boulots foireux, visites en prison, heures d'ennui et éclats de rire, c'est le quotidien d'un quartier populaire comme tant d'autres qui est raconté. Le quotidien d'une France qui peut exploser à tout moment, qui ne veut pas être un exemple ni un modèle, qui témoigne de la vie, mais aussi de la mort. Un quotidien où l'on enrage plus souvent qu'à son tour, mais où l'on trouve encore la force d'en rire. Un quotidien où des professionnels se démènent pour sauver ce qui peut l'être encore. Où l'on se demande même, par moments, si l'on n'aurait pas plus intérêt à ce que tout pète. Un quotidien que les médias ignorent, que les jeunes taisent parce que trop criant d'être aussi banal que brutal. Un quotidien où la solidarité est à l'oeuvre, où les choses se vivent et s'éprouvent plus qu'elles ne se disent - sauf quand on se décide à prendre son stylo et à écrire, entre rires et larmes, la cité. Car c'est sans doute des mots que viendront les solutions. La découverte de l'écriture et du pouvoir de ces foutus mots. Face à des flics. Face à des juges. Face à soi-même.
L'Affaire avec un A majuscule... L'affaire Dreyfus (1894-1906), du nom de cet officier juif alsacien accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne, est toujours présente dans nos mémoires. Elle resurgit, au gré de l'actualité, comme une référence historique essentielle. Mais qui était au juste le capitaine Dreyfus ? Y a-t-il eu plusieurs affaires plutôt qu'une ? Le " J'accuse... ! " de Zola en offre-t-il un récit exhaustif ? Et l'écrivain a-t-il été assassiné ? Quels ont été les rôles réels des militaires Picquart et Esterhazy, du politique Clemenceau et de l'écrivain Péguy ? Les dreyfusards sont-ils à l'origine des pétitions ?
C'est à ces questions, et à bien d'autres encore, que répond ce livre, tour à tour chronique d'un roman-feuilleton aux multiples rebondissements, plongée dans l'imaginaire de l'Affaire, réflexion sur ses " fake news " et méditation sur son actualité, entre erreurs judiciaires et " nouvel antisémitisme ".
En menant l'enquête sur quatre continents, s'appuyant sur les témoignages d'experts mais aussi de nombreux agriculteurs, M.-M. Robin dresse le bilan du modèle agro-industriel qui, après un demi siècle, n'est pas parvenu à nourrir le monde, tandis qu'il participait largement au désastre écologique, poussant vers les bidonvilles des millions de paysans. Son enquête le montre : oui, on peut " faire autrement " pour résoudre la question alimentaire. " Si on supprime les pesticides, la production agricole chutera de 40 % et on ne pourra pas nourrir le monde. " Prononcée par le patron de l'industrie agroalimentaire française, cette affirmation est répétée à l'envi par les promoteurs de l'agriculture industrielle. De son côté, Olivier de Schutter, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations unies, a affirmé en 2011 que " seule l'agroécologie peut relever le défi de la faim et répondre aux besoins d'une population croissante ". D'après la FAO, il faudra augmenter la production agricole de 70 %, pour pouvoir nourrir les 9 milliards d'habitants que comptera le monde en 2050. Comment y parvenir ?
C'est à cette question que tente ici de répondre Marie-Monique Robin, après une enquête sur quatre continents. Elle dresse le bilan du modèle agro-industriel qui, après un demi-siècle, n'est pas parvenu à nourrir le monde, tandis qu'il participait largement au réchauffement climatique, épuisait les sols, les ressources en eau et la biodiversité, et poussait vers les bidonvilles des millions de paysans. Elle explique que, pratiquée sur des exploitations à hauteur d'homme, l'agroécologie peut être hautement efficace d'un point de vue agronomique et économique et qu'elle représente un modèle d'avenir productif et durable.
Il est donc possible de " faire autrement " pour résoudre la question alimentaire en respectant l'environnement et les ressources naturelles, à condition de revoir de fond en comble le système de distribution des aliments et de redonner aux paysans un rôle clé dans cette évolution.
"«J'habite à cinq cents mètres du Maïdan. Depuis mon balcon, on aperçoit les bulbes du clocher de la cathédrale Sainte-Sophie. Quand des amis viennent chez moi, je leur montre ces bulbes dorés - presque un emblème de l'antique cité de Kiev. Mais ces derniers mois, mes amis d'autres villes et d'autres pays ne viennent plus ici. Et du haut de mon balcon, je regarde souvent la fumée qui s'élève au-dessus du centre de la ville. Cette fumée noire, épaisse, celle des barricades en feu, est devenue le nouvel emblème non seulement de Kiev, mais de l'Ukraine tout entière.»
A. K.
Andreï Kourkov, l'auteur du célèbre Pingouin, a mis entre parenthèses son prochain roman depuis le 21 novembre 2013. Chaque jour ou presque, il s'est rendu sur le Maïdan de Kiev occupé par les manifestants. Son journal, établi à partir de notes prises sur le vif, raconte un quotidien en temps de révolution et livre un regard à la fois politique et intime, décalé et émouvant, sur les événements qui secouent son pays."
L'historiquement correct, c'est le politiquement correct appliqué à l'histoire. Pour le dénoncer, Jean Sévillia entreprend de relire l'histoire dans son contexte et non, comme on le fait généralement, selon la grille des valeurs contemporaines.Depuis sa première édition, il y a plus de dix ans, le succès d'
Historiquement correct ne s'est jamais démenti. Loué pour son indépendance d'esprit, plébiscité par le grand public, Jean Sévillia reprend un à un les noeuds gordiens de notre histoire pour remettre les pendules à l'heure en évitant les détournements idéologiques qui foisonnent lorsqu'on lit le passé à l'aune du présent.
En découle un récit souvent novateur et toujours limpide servi par une plume d'envergure.
" La démonstration de Sévillia est d'une grande salubrité. "
Philippe Tesson, Le Figaro Littéraire
" Ce démontage de la vulgate postmarxiste est souvent salutaire, et parfois réjouissant. "
François Dufay, Le Point
" Il est aujourd'hui peu d'ouvrages d'utilité plus grande et d'usage plus pressant que celui de Jean Sévillia. "
Alain Besançon de l'Institut, Le Figaro
Le parti pris de ce livre collectif, qui rassemble les contributions de sociologues, de journalistes, mais aussi d'artistes et de militants syndicaux ou associatifs, procède du judo : prolonger le mouvement de l'adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face. Faire de la statistique, instrument du gouvernement des grands nombres, une arme critique. Essayer du moins, explorer cette possibilité. Militer avec des chiffres, ce serait faire du statactivisme. Les statistiques nous gouvernent. Argument d'autorité au service des managers, elles mettent en nombres le réel et maquillent des choix qui sont, en fait, politiques. Le parti pris de ce livre, qui rassemble les contributions de sociologues, d'artistes et de militants, procède du judo : prolonger le mouvement de l'adversaire afin de détourner sa force et la lui renvoyer en pleine face, faire de la statistique une arme critique. L'histoire de cette forme de contestation dont Luc Boltanski indique qu'elle permet de formuler des " critiques réformistes " passe d'abord par un retour sur la longue controverse sur l'indice des prix en France, présentée par Alain Desrosières.
La deuxième partie du livre s'intéresse à la façon dont on ruse, individuellement et souvent secrètement, avec les règles. L'association Pénombre, composée de statisticiens critiques, y présente une fausse interview du brigadier Yvon Dérouillé, qui explique, face caméra, comment tripatouiller les statistiques de la délinquance. Mais les statistiques peuvent aussi servir à faire exister politiquement, en les rendant visibles, des catégories sociales discriminées. Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires, montre comment Victor Schoelcher, au XIXe siècle, mobilisait déjà des arguments quantitatifs pour la défense des droits des Noirs.
Une dernière stratégie statactiviste consiste à bâtir des indicateurs alternatifs, tels que le " BIP 40 ", qui met en rapport les bénéfices dégagés par l'envolée des cours boursiers et le creusement des inégalités sociales. Ces quatre démarches sont illustrées, avec humour ou sérieux, en texte ou en image, par les contributeurs de cet ouvrage, pour qui " un autre nombre est possible " : ce qu'une logique hégémonique de quantification a instauré, une pratique statactiviste avertie peut chercher à le défaire.
L' Amour avec un grand A. Dans un très beau texte, parseméd' exemples ancrés dans la réalité, Michel-Marie Zanotti-Sorkine entre avec délicatesse dans ce qu' est l' Amour, le grand, levrai. Sans jamais désespérer, il montre combien l' Amour a besoind'un cadre et de temps, de patience et d' écoute pour atteindreson plein épanouissement. De l' enfance à l' âge d' homme enpassant par l' adolescence, de la rencontre de l' être aimé à la viecommune, comment s' aimer et s' aimer bien ?Michel-Marie Zanotti-Sorkine répond : « [...] l' Amour, le vrai,l' enivrant, le fort, l' éclatant, l' absolu, l' irrésistible et l' immuable,vous désire depuis la nuit des temps, vous espionne à tous âgeset sur tous les fronts, vous guette sur chaque seconde, et surtout,vous espère, vous attend et vous veut, pour qu' un brin d' éternitédescende en votre temps. »
Une somme d'analyses et de questions stimulantes sur l'avenir et la place de la gauche en France, à quelques mois de la présidentielle
Tous les cinq ans, aux prémices de la campagne, quand les arguments se déplient et que les passions s'affûtent, le passé ressurgit avec force dans le débat politique. C'est à ce moment qu'il faut prendre garde aux faits détournés et aux interprétations tendancieuses sur l'histoire. D'un côté, la France serait éternelle et l'identité française une essence immuable ; de l'autre, cette identité serait dévoyée, diluée, et ses défenseurs attaqués de toutes parts –; la France ne serait plus vraiment la France. Identité-altérité : paradoxe intenable.
Cet ouvrage vous invite au contraire à interroger notre rapport à l'histoire, à voir en elle comme un magma d'événements en mouvance, à réinterpréter toujours, à la lumière d'éclairages nouveaux. Non pour la priver de sens profond, mais pour faire honneur à la complexité du réel.
Exilée du Caucase, mannequin chez Chanel, cette célèbre beauté fut une héroïne de la Seconde Guerre mondiale et une icône de la Légion étrangère.
Leïla Hagondokoff est une enfant qui vit entre le Caucase et Saint Pétersburg dans une famille de militaires. En 1917, elle a dix-neuf ans, elle est très belle, et tombe amoureuse d'un officier atteint d'une grave blessure à la tête qu'elle épouse contre l'avis de ses parents. La Révolution les pousse à fuir vers l'est et ils atteignent Shanghai au terme d'un terrible voyage. En Chine son existence est aventureuse, elle divorce et parvient à gagner la France. Chanel l'engage comme mannequin et sa vie sentimentale bien remplie se termine par un élégant mariage français. Mais cette séductrice devient une combattante pendant la guerre d'Espagne et la Seconde Guerre mondiale. Elle invente, fait financer et dirige des ambulances qui, pour la première fois, sont conçues afin d'opérer les blessés intransportables. Elle fait la campagne d'Italie, la campagne de France, repartira en Algérie pendant la guerre afin d'établir un centre de repos pour les soldats désargentés. La fin de sa vie et le reste de sa fortune sont consacrés à la Légion étrangère, pour qui elle est une bienfaitrice et une légende vivante. Personnalité complexe, libre et transgressive, sa volonté de fer et son courage physique et moral n'eurent d'égal que sa célèbre beauté.
"L'écriture d'Alias Caracalla a correspondu à l'automne de ma vie. La chance a permis que je publie ces Mémoires de mon vivant. Raconter son existence, c'est la juger. Du point de vue des hommes, il est bien des manières de réussir ou de rater sa vie. Du point de vue de Dieu, comment le savoir avant la fin ?
Je demeure persuadé d'une chose : mon engagement dans la France Libre et, quarante ans plus tard, les trente années que j'ai consacrées à l'écriture de cette histoire sont les deux périodes de mon passé que je recommencerais à l'identique si j'en avais la possibilité.
Entre ces deux périodes, j'ai dédié l'essentiel de mon temps à la passion de l'art contemporain. Aujourd'hui, je crois qu'en dehors des joies qu'il procure l'art n'est pas autre chose qu'un plaisir égoïste, incapable de répondre aux cris de millions d'esclaves et des peuples opprimés.
Une vie n'est que ce qu'elle fut. Lorsqu'on découvre la vérité, il est trop tard pour recommencer..."
Daniel Cordier
Chaque année, 100 000 japonais organisent leur
disparition. Un reportage en texte et en photos sur
un phénomène unique au monde.
Fruit d'une enquête d'une dizaine d'années dans une commune du Rwanda, cette histoire " à la loupe " reconstitue, à travers ses lieux, ses acteurs et ses rescapés, l'exécution à l'échelle locale du dernier génocide du XXe siècle, concentré sur quelques mois (avril-mi-juillet 1994), et révèle la très grande proximité géographique, sociale, familiale des bourreaux et de leurs victimes. Nourri des témoignages aux procès, ceux des survivants, des tueurs et des témoins, mais aussi de déambulations sur les lieux de l'extermination, le récit met en lumière les mécanismes de ces massacres de proximité et la créativité meurtrière des bourreaux qui ont assuré la redoutable efficacité du génocide des Tutsi. Il éclaire l'ampleur de la participation populaire, ainsi que le rôle des imaginaires de guerre défensive et d'animalisation des victimes qui ont animé les tueurs.
Ce texte est aussi l'histoire de la confrontation d'un chercheur à la violence inouïe d'une parole et de la commotion produite par les traces physiques de l'extermination. À ce titre, il invite à une réflexion sur les manières de faire l'histoire d'un événement dont tant de dimensions demeurent inédites au regard des autres configurations de violence extrême.
Hélène Dumas est docteur en histoire à l'EHESS. Elle a travaillé sur l'histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994 après avoir suivi plusieurs procès sur place, au Rwanda, où elle a séjourné une quinzaine de fois.
Histoire du XIXe siècle : les évènements qui ont transformé le monde, les acteurs qui ont transformé le siècle.
La référence indispensable pour comprendre les évolutions qui ont changé l'équilibre du monde.
Révolution industrielle, essor du capitalisme, triomphe des nationalités en Europe et conquêtes coloniales sur les autres continents : un siècle d'histoire pour mieux comprendre les racines du XXe siècle.
Des résumés introductifs en début de chapitre, de nombreuses cartes et des schémas en font un outil facile à utiliser.
Un index des noms propres pour retrouver les personnages marquants du XIXe siècle.
Pourquoi cette nouvelle édition du Dictionnaire de la bêtise et du Livre des bizarres ? Parce que la bêtise ne s'arrête jamais et que des idiots se révèlent chaque jour, comme les génies - mais pas dans les mêmes proportions. Il faut en outre un certain temps pour les détecter, les regarder agir, les classer. Dans les précédentes éditions, il n'y avait ainsi aucun article concernant Sartre, Beauvoir, Aragon ou Claudel : rien sur les étrangetés ou absurdités réjouissantes qu'ils ont eux-mêmes proférées ni sur celles énoncées à leur propos. Le Dictionnaire de la bêtise complété est un véritable sottisier, mais son ambition est bien plus grande. On y trouvera des textes simplement amusants, mais aussi et surtout des affi rmations péremptoires, parfois odieuses, trahissant haine du modernisme, racisme, antisémitisme, xénophobie... Cette bêtise-là, dimension éternelle de l'esprit humain, a ce mérite de révéler, peut-être mieux que les textes dits " intelligents ", ce que sont les mentalités d'une époque. Corollaire du Dictionnaire de la bêtise, Le Livre des bizarres rappelle que nombre de grands esprits ont d'abord souvent passé pour des farfelus : Socrate et son démon, Rousseau vêtu en Arménien, Einstein lui-même, qui essayait parfois de vivre sans chaussettes... Là aussi, il fallait nourrir, mettre à jour, étendre aux maîtres du monde les plus récents : le président Jimmy Carter qui remplaçait nuitamment dans les couloirs de la Maison-Blanche les portraits de ses prédécesseurs par le sien, tel dictateur du Turkménistan qui interdisait à son peuple d'être malade et qui avait supprimé la tuberculose par décret... Sans parler des dirigeants iraniens qui obligent les championnes de ping-pong à porter le tchador dans les compétitions internationales, et de beaucoup de bizarreries fondamentalistes dans nos propres religions occidentales. Le sujet n'est pas clos !
L'enquête lauréate du Prix Albert-Londres 2014.
La French Connection, dans les années 1970, c'était la drogue fabriquée à Marseille et revendue aux États-Unis. La French Deconnection, aujourd'hui, c'est la drogue fabriquée au Maroc et revendue à Marseille. Avec les mêmes symptômes ici qu'à l'époque aux États-Unis : misère et ghettos. Enquête dans les cités, au coeur des trafics, dans les caves, auprès des choufs et des nourrices, des politiques et des braqueurs, des habitants et des caïds. " On dit qu'on ne peut pas entrer dans nos quartiers, moi je dis qu'on ne peut pas en sortir. " Mourad, 25 ans" Un autre regard sur des quartiers rongés par l'économie du cannabis. " Le Monde " Un électrochoc dans la couverture de l'actualité marseillaise et de ses quartiers nord. " Jury Albert-Londres Une coédition Robert Laffont / Wildproject
Partager les émotions des premiers écrivains-voyageurs et retrouver les racines d'un monde intemporel.
Dans un empire chinois livré aux guerriers, pirates et autres trafiquants, Albert Londres (1884-1932) affiche une humeur désinvolte : l'allure rapide, la réplique amusante, tout laisse entendre qu'une belle comédie se joue à Pékin, pourtant menacée par les seigneurs de la guerre.
Loin du ton mélodramatique qui prédomine dans le reportage de guerre contemporain, cette voix décalée, restée étonnamment moderne, renouvelle notre regard sur le monde.
Texte extrait de La Chine en folie, reportage publié dans l'Exelsior en 1922. (Deuxième édition)
EXTRAIT
Qui veut acheter le Palais d'Été ? Qui rêve de démolir vingt mètres de la muraille pour se construire une bicoque avec ces pierres sacrées ?
C'est à vendre.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Loin du ton mélodramatique, en Chine, Albert Londres n'y va pas par quatre chemins. » (Bibliomonde)
A PROPOS DE L'AUTEUR
Albert Londres nait à Vichy en 1884. Il passe son enfance à la Villa Italienne, pension de famille tenue par ses parents. Il dévore les oeuvres d'Hugo et Baudelaire. Il entre au Matin. Le 1er août 1914, la guerre est déclarée. Il devient correspondant de guerre. Ses papiers font sensations, son style détonne : plutôt que de se réfugier derrière l'objectivité, il écrit à la première personne. Il raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent et ce qu'il sait.
Il parcourt l'Espagne, puis l'Italie, et met en évidence les bouleversements apportés par le bolchevisme et le nationalisme qui agitent les esprits en Europe. Au Proche-Orient, au Liban, en Syrie, en Égypte, il traite du problème de la domination franco-britannique. Il réussit à entrer dans la toute jeune U.R.S.S. Il enquête sans complaisance, décrit le régime naissant et raconte les souffrances du peuple. En Inde, il se fait l'écho du vent de rébellion qui souffle sur ce vaste pays encore sous domination britannique; et en Chine, il dépeint un invraisemblable chaos.
" Dites, mes amis juifs, musulmans, chrétiens, voulez-vous vivre ainsi dans la haine longtemps ? Dans notre pays, vous habitez souvent la même rue, le même quartier. Vos enfants fréquentent la même école... Pour que l'aversion de leurs parents n'assombrisse pas leurs lendemains : réconciliez-vous ! Mes amis juifs, musulmans, chrétiens, réveillez-vous ! Aucune chance de voir disparaître le racisme et l'antisémitisme, les conflits entre communautés, ou surgir une solution au conflit israélo-palestinien dans les flots de haine qui coulent le long de nos trottoirs. Se déchirer entre citoyens d'un même pays au nom de croyances ou de valeurs opposées, se battre entre Français juifs, Français musulmans, Français chrétiens ne servira personne et encore moins Israël ou la Palestine. Seule la paix peut assurer leur avenir, notre avenir. Il est temps ! Réconciliez-vous ! "
« 24 août 1977. Par-delà la campagne, un drame se prépare : passions, argent, terrorisme, politique, mouvement hippie et grande famille forment la trame de cette affaire. Ce jour-là débute « l'affaire Conty ». J'y étais. J'avais 25 ans. En compagnie de mon collègue, Dany Luczak, jeune gendarme comme moi, nous effectuions une tournée de routine. Nous sommes tombés de façon fortuite sur deux malfaiteurs qui venaient de commettre un hold-up à Villefort en Lozère et tentaient de regagner leur refuge à Chanéac dans l'Ardèche par de petites routes de campagne. Dany fut abattu de sang-froid alors que le fusil mitrailleur enrayé de Pierre Conty me laissa la vie sauve et que dans un éclair de lucidité son complice Stéphane décida de m'épargner.
Acteur de certains événements, témoin survivant, j'ai vécu l'enquête « de l'intérieur ». Le temps écoulé et la prescription judiciaire me libèrent aujourd'hui d'un certain devoir de retenue. Rapporter le plus fidèlement possible non seulement cet événement, mais également les non-dits de l'enquête, les nombreuses erreurs véhiculées par les médias et surtout donner ma propre analyse : tout cela me semble aujourd'hui nécessaire pour atténuer le poids qui écrase ma vie. J'ai mis à profit plus de trente-cinq années pour rechercher la trace de Pierre Conty et comprendre comment il avait réussi à échapper à ce que je croyais être des recherches.
Cette longue enquête faite de beaucoup d'échecs, de désillusions, de fausses pistes, m'a permis de découvrir l'échappatoire qu'il avait utilisée pour se fondre dans l'anonymat. Je me suis efforcé de garder tout au long de mon récit la même obsession : retranscrire les faits exacts. J'espère à travers ce devoir de mémoire apporter des éléments nouveaux au puzzle de cette nébuleuse affaire et tenter de guérir ce mal qui pourrit ma vie, encore aujourd'hui. »
Survivant du tueur, le gendarme Henri Klinz a enquêté sur l'affaire Conty pendant 35 ans. Ce livre est son témoignage. Pierre Conty, militant anarchiste, fondateur d'une communauté hippie a été condamné à mort par contumace en 1980 pour le meurtre de trois personnes. Il n'a jamais été arrêté.