L'engouement du public pour les combats des gladiateurs, seize siècles après leur interdiction officielle, n'a jamais faibli. Mais que sait-on, en réalité, de cette institution emblématique de l'Empire romain ?
Comblant un vide, car les seules études disponibles, déjà anciennes, ne s'adressaient qu'à des spécialistes, ce livre raconte le quotidien de ces hommes, et parfois de ces femmes, esclaves, condamnés de droit commun, mais aussi professionnels libres presque tous volontaires. Il cherche également à comprendre la place tenue par la gladiature et ses compléments (chasses, condamnations aux bêtes, naumachies, courses) dans la société romaine, ses enjeux politiques, économiques, psychologiques, et l'absence de condamnation morale dont elle bénéficia durant cinq siècles.
Si l'on en croit Ovide, les Romains auraient célébré et magnifié l'amour et la sexualité. Mais étaient-ils vraiment les bons vivants éclairés, libres dans leurs moeurs et dans leurs pensées, comme le laissent imaginer leurs statues, leurs poèmes érotiques et leur réputation de décadents ? Paul Veyne nous présente plutôt une société puritaine, pleine de tabous, dans laquelle on ne fait l'amour que la nuit sans allumer les lampes de peur de souiller le soleil, et qui semble avoir inventé le mariage chrétien avant les chrétiens ! Il n'en reste pas moins que les tabous existent pour être transgressés et que toutes les formes de perversion (sexuelles ou sociales) ainsi que la corruption politique font partie intégrante de la vie des Romains dans l'Antiquité. C'est tout cela que nous pouvons découvrir à travers ce recueil de textes qui traitent entre autres de l'éloge de la virilité, de l'avortement, de la fascination du crime, de l'homosexualité à Rome, de l'obscénité et le « folklore », des noces du couple romain, des gladiateurs ou la mort en spectacle, ou encore de la politique et de la corruption...
L'histoire de Rome est inséparable de l'histoire de ses guerres. De 509 à 338 avant J.-C., la cité fut en permanence menacée de disparaître : elle combattit parfois plusieurs ennemis à la fois, souvent des voisins, qui ne supportaient pas l'âpreté au gain de ses soldats et l'arrogance de ses dirigeants. Ce fut un dur « struggle for life » qui forgea les bases de sa future puissance. Car ne reconnaissant jamais aucune défaite, sans plan préétabli, elle s'empara, de 338 avant J.-C. à 106 après J.-C., pays après pays, de tout le bassin méditerranéen, et elle fi nit par contrôler un domaine immense, de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique à la Mésopotamie. Et puis, en 406/410 après J.-C., elle le perdit.
Ce livre présente l'anatomie des guerres de Rome gagnées grâce à un outil militaire exceptionnel, à de grands capitaines, et à des règles sociales originales et fortes. Mais il présente aussi les guerres peu à peu perdues, les débâcles et les redditions. Il montre, à cet effet, comment la
supériorité des techniques de combat, de l'armement, de l'organisation et d'un art du commandement sans faille s'est peu à peu usée, délitée, éteinte au sein d'un empire devenu trop vaste, confronté à de nouveaux ennemis, venus de très loin, plus féroces que jamais et inassimilables.
Fidèle à sa méthode, Yann Le Bohec ramène le lecteur aux sources : par les textes des grands auteurs de l'Antiquité, mais aussi par l'épigraphie, et grâce aux dernières découvertes de l'archéologie, il exhume des batailles inconnues et des guerres oubliées.
L'Histoire des guerres romaines, qui évoque la mort de tant de soldats et de grands chefs militaires qui les menèrent au combat, devient ainsi, par cette approche inédite, un texte vivant et passionnant.
C'est l'histoire d'une milice de paysans qui a fi ni par dominer le monde.
Personne n'a jamais consacré un livre aux grands généraux de Rome, car retracer mille ans d'histoire n'est pas entreprise aisée. Ces chefs exceptionnels, qui ont accompagné l'essor de leur patrie, illustrent un art de la guerre qu'ils ont conçu pour une cité sans exemple dans le passé et le présent. Partis de rien, ils ont conquis un immense empire, qui s'est étendu de l'Écosse au Sahara, de l'Atlantique au désert de Syrie.Quelques-uns, toutefois, ont connu des échecs, voire subi des désastres ; ils n'en avaient pas moins été auparavant de grands généraux, tels Flaminius, Varus ou Valens. Yann Le Bohec décrit les hauts faits et les exploits qui ont justifié leur célébrité, il analyse des campagnes et des batailles, des sièges et des rencontres diverses : Cannes, Zama, Actium, le Teutobourg, la guerre des Gaules, etc. Il retrace aussi le portrait d'hommes comme Scipion l'Africain, César, Auguste, Marc Aurèle, et bien d'autres. Ces chefs de guerre, pourtant, ont été injustement décriés par les historiens du XXe siècle ; ils sont réhabilités dans cet ouvrage.
De la persécution déclenchée contre eux par Néron, qui cherchait un bouc émissaire à l'incendie de Rome en juillet 64, à la tentative de restauration du paganisme par Julien en 362-363, les chrétiens, pendant trois siècles, auront douloureusement servi de révélateurs aux problèmes qui minaient l'empire romain. Tantôt pourchassés, spoliés, suppliciés, tantôt tolérés, au gré des intérêts passagers du pouvoir, les fidèles du Christ auront focalisé sur eux craintes, fantasmes et haines populaires, dans un monde dont ils remettaient en cause les fondements par leur existence même, devenant un facteur de déstabilisation. Dans une synthèse complète et accessible, Anne Bernet, spécialiste de la primitive Eglise, retrace l'affrontement entre l'Evangile et un monde reposant entièrement sur la force.
Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : « Je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais c'est une Laïs qu'il me faut la nuit. » Ce vers décrit tout le paradoxe de l'érotisme féminin dans l'Antiquité romaine.
Comme une même femme ne pouvait pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante dépravée, Virginie Girod montre que les femmes furent classées en catégories et comment leur statut social encadrait leur vie sexuelle en fonction de règles morales établies par les mythes politiques romains et par la religion. La femme mariée, la matrone, se trouvait cantonnée dans un rôle reproducteur dénué de sensualité. C'était aux prostituées (esclaves, affranchies ou plus rarement libres) qu'il incombait de distraire sexuellement les hommes.
Alors, le corps féminin érotique et le corps féminin reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ? Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de l'Empire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècles durant, la sexualité occidentale ?
À l'aide d'une documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur la condition de la femme romaine.
Le grand historien Guglielmo Ferrero livre la somme de toute une vie de réfl exions et de recherches sur l'un des plus illustres sujets qui soit : l'Antiquité romaine, considérée de ses débuts jusqu'à la fin de l'empire d'Occident.
Sur des questions majeures, comme les conséquences à long terme de la conquête de la Gaule, les facteurs
de fragilité du pouvoir impérial, ou encore les causes profondes, autres que la seule force militaire, de la longue durée atteinte par l'Empire romain, les analyses de Ferrero gardent toute leur portée. Parce qu'il raconte, avec une sobre efficacité, la formation, l'épanouissement et le déclin de l'empire-monde qui fut celui de la Rome antique, ce livre donne l'accès à une histoire globale, bonne à penser en ce début du XXIe siècle où se déploie une autre mondialisation. Et c'est en cela que Guglielmo Ferrero reste notre contemporain. Un classique enfin réédité.