Romain par son héritage impérial, chrétien de religion, l'Empire que nous qualifions de « byzantin » se définit aussi comme hellénique et oriental. Dans cet empire pluriethnique, le grec est la langue dominante des échanges, les pouvoirs politique et religieux s'imbriquent, l'art est chrétien tandis que l'éducation - la paideia - est d'origine païenne. Tout au long d'un millénaire, de la fondation de Constantinople (324-330) jusqu'à sa chute en 1453, cette civilisation s'est transformée. Bernard Flusin analyse la mutation profonde qui a conduit à la disparition des cités de l'Empire ainsi que l'évolution des institutions, du christianisme byzantin ou encore de son rapport à l'hellénisme.
Entre le Ve et le VIIIe siècle, l'Europe cherche ses marques, bousculée entre la fin de la période romaine et le plein Moyen Âge, au cours de ce qu'on a appelé les « invasions barbares ». Le basculement d'un espace centré sur la Méditerranée à un monde davantage tourné vers la mer du Nord marque un premier mouvement dans la constitution de l'Europe.
Ce manuel revient sur cette période complexe en décrivant clairement la situation de l'Empire d'Occident avant sa chute en 476 et les caractéristiques de chacun des royaumes barbares qui fleurissent alors, ainsi que le rôle de la christianisation. Il dépeint la montée en puissance du pouvoir des Francs, aux sources de l'Empire de Charlemagne. Présentant un état de la période profondément renouvelé par les recherches des dernières décennies, cet ouvrage montre à quel point l'Europe barbare a été un creuset essentiel pour l'Europe et la réflexion historique.
Il y a près d'un siècle, les historiens français ont fait l'impasse sur les invasions vikings. Le plus remarquable est que, jusqu'à présent, personne ne s'était inquiété de cet "oubli". En étudiant des sources trop facilement écartées, Joël Supéry a découvert que, devançant Rollon d'un demi-siècle, Ragnar et son fils Bjrn avaient fondé un royaume scandinave en Gascogne. Cette présence précoce sur un axe commercial majeur entre l'Atlantique et la Méditerranée a permis à l'auteur de donner un sens à un épisode jusqu'alors insensé : les guerres vikings.
Dans ce livre très documenté, allant à l'encontre de tout ce qui a été écrit précédemment, Joël Supéry entreprend un travail de réhabilitation minutieux et inédit. Il déconstruit notre vision du phénomène viking et nous propose une autre histoire, révolutionnaire mais plus lucide.
Un livre qui apporte de nombreuses réponses, ouvre des pistes de recherche et éclaire des pans entiers de l'histoire européenne sous un angle inédit.
Cet ouvrage de synthèse sur les Mérovingiens propose aux étudiants un panorama unique du monde franc du Ve au VIIIe siècle.
L'auteur a eu à coeur de replacer chaque analyse d'ensemble dans son contexte chronologique, de manière aussi bien à ancrer les grandes explications anthropologiques et sociales dans leur dimension concrète qu'à rendre plus intelligibles les événements.
Pour décrire une période riche et souvent mal connue, ce manuel s'appuie sur les sources écrites et archéologiques, la cartographie, et propose un tableau clair et concis de la spécificité mérovingienne. Il présente les grandes figures (Clovis, Dagobert, Charles Martel, Pépin le Bref...), les structures du pouvoir, l'organisation de la société, laïque et religieuse, la constitution du Regnum Francorum...
L'idée d'Europe est, dans l'imaginaire occidental, associée aux Carolingiens et au plus illustre d'entre eux, Charlemagne. Leur histoire, qui s'échelonne de 741 à 987, est un cheminement à travers une mosaïque de royaumes avec l'intégration des diversités au sein de la chose publique menacée en permanence de dissolution. L'Europe des Charles est celle des marchés, des écoles, des églises, des villes et des villages tournés vers un idéal de salut et reposant sur une société fondée sur la subsidiarité. Cette construction est un défi intellectuel permanent où seule la force coercitive d'une personnalité inspirée par ce projet peut maintenir le mythe fondateur idéal de façon renouvelée.
C'est à travers des personnalités perspicaces, d'administrateurs zélés, de militaires, de missionnaires, de bâtisseurs et d'artistes que l'Europe prend consistance. L'immensité et la diversité du territoire en font une force mais aussi une faiblesse qu'il convient constamment de surveiller dans une démarche nécessitant adaptation, rapidité et effi cacité. Il fallait aux Carolingiens des moyens financiers et techniques dont ils ne disposaient pas pour conserver toute l'homogénéité nécessaire à l'oeuvre entreprise. C'est à l'approche de ces personnages de légende que nous nous livrerons ici.
Les autorités et les penseurs chrétiens du Moyen Âge ont, en règle générale, tenu un discours extrêmement négatif à l'égard de ceux qu'ils appelaient les païens, qu'il s'agisse de figures polythéistes du passé ou d'individus professant au présent une autre religion : stupides, brutaux, sans foi ni loi, les païens sont ordinairement donnés pour damnés. Pourtant, dans l'Europe du Nord entre la fin du vie et le début du xiie siècle, une poignée de personnages ont été reconnus comme de « bons païens » par des auteurs chrétiens : certains sont regardés comme fondateurs, vertueux, voire exemplaires, et il arrive même qu'on laisse entendre que l'un ou l'autre d'eux a pu accéder au salut. Ainsi le poème anglo-saxon Beowulf met en scène des personnages héroïques et positifs, laissant planer le doute sur leur sort ultime, enfer ou paradis. De fait, selon les contextes politiques, sociaux, et culturels, les réponses à ce double problème de la vertu et du salut des païens ont été très variables : ainsi, si certaines sociétés ont rapporté sans trop de réticences l'histoire héroïque de leurs ancêtres païens, d'autres ont été amenées à refouler l'essentiel d'un passé jugé incompatible avec le nouveau contexte religieux. L'enquête progresse de façon à la fois géographique et chronologique, explorant tour à tour l'Irlande, les marges septentrionales du royaume des Francs, l'Angleterre, le pays de Galles, la Scandinavie et le monde slave occidental. Dans toutes ces régions, la question des bons païens permet d'éclairer la manière dont, au prix d'accommodements et de bricolages théologiques, les sociétés nouvellement converties ont appris à parler d'elles-mêmes à travers le miroir de l'Autre païen.
La prédation est une réalité incontournable des sociétés du haut Moyen Âge. Que l'on pense au sac de Rome par les Wisigoths en 410, au récit du vase de Soissons, aux déprédations vikings des IXe et Xe siècles, ou encore aux razzias incessantes de la guerre féodale, l'histoire de ce temps est traversée de pillages, de captures, de prélèvements de tributs effectués par la force. Associées pendant longtemps à une conception négative du Moyen Âge, ces pratiques ont peu intéressé les chercheurs. Tout au plus s'y est-on parfois penché de manière biaisée, par exemple en étudiant les conséquences des déprédations vikings, hongroises ou sarrasines sur l'Occident chrétien. Cela revenait implicitement à enfermer certaines sociétés, comme les Scandinaves, dans leur dimension prédatrice, alors que l'Occident chrétien ne pouvait être pensé, selon le contexte, que dans le rôle de victime ou de conquérant. Considérée depuis quelques décennies dans une autre perspective, la prédation est désormais envisagée comme un phénomène économique, politique, social et culturel. Abordant les questions aussi diverses que les formes de partage du butin, la place de la prédation dans la circulation des richesses, l'insertion des captifs de guerre dans les économies locales ou dans les circuits du commerce d'esclaves, l'importance de la prédation dans le fonctionnement du pouvoir, ou encore la manière dont ces sociétés légitiment la pratique prédatrice, cet ouvrage apporte un éclairage nouveau sur cette pratique.
Organiser un colloque de l'AFAM ayant pour objet des fleuves et des hommes : territoire fluvial et société au premier Moyen Âge, c'est s'inscrire à double titre dans la recherche archéologique actuelle. En effet, cet objet de recherche s'intègre non seulement à l'archéologie des territoires fluviaux, qui s'appréhende sur une échelle temporelle large, mais également à l'archéologie du haut Moyen Âge, dont l'échelle chronologique plus restreinte autorise un éclairage particulier.L'archéologie des territoires fluviaux s'est développée en France à partir des années 1980, à la suite des travaux anglais de la waterfront Archaeology. Elle a notamment permis le décloisonnement d'un certain nombre d'objets d'études comme les ponts, les moulins, les objets découverts dans les fleuves, la batellerie - dont l'étude est une tradition qui remonte au xixe siècle -, etc., pour aborder le fleuve dans sa totalité, intégrant notamment l'hydrologie du fleuve. C'est à partir de la fin des armées 1990 que Jean-Paul Bravard a conceptualisé le fleuve ou la rivière en une combinaison d'écosystèmes interactifs réagissant aussi bien aux changements anthropiques que naturels : les hydrosystèmes fluviaux.
Édition revue et corrigée !
Au XIe siècle, sur fond de lutte acharnée entre le Pape et l'Empereur, l'Occident connaît une révolution qui bouleversera à jamais son visage : c'est la réforme grégorienne, inspirée du nom du pape Grégoire VII, avec des effets qui durent encore aujourd'hui.
Les réformateurs du XIe siècle veulent corriger les moeurs, restaurer la discipline monastique et, de manière générale, séparer nettement dans la société les clercs et les laïcs, au profit des premiers. Ils conduisent à la querelle des investitures, marquée par des affrontements violents.
En voulant trancher la question de l'équilibre des pouvoirs entre deux puissances à vocation universelle - l'Empire et la Papauté -, la réforme grégorienne désacralise le pouvoir politique et conduit à un profond renouvellement des élites d'Eglise.
Paradoxalement, en séparant le temporel du spirituel, elle participe à son corps défendant à l'émergence d'un pouvoir laïc à la tête des sociétés médiévales. Marquant à jamais la chrétienté latine, l'oeuvre des papes Léon IX, Grégoire VII et Urbain II constitue l'une des matrices du développement politique, religieux et culturel européen.
La réforme grégorienne a fait l'objet de nombreux travaux depuis un siècle, mais jamais aucun n'aura été aussi accessible et aussi lumineux sur la façon dont ce lointain passé a façonné notre présent.
EXTRAIT
L'histoire de la réforme grégorienne - et l'affrontement entre la Papauté et l'Empire qui s'en est suivi - fait partie des épisodes les plus célèbres et les plus importants de l'histoire du Moyen Âge européen. Ce qui s'est déroulé au cours du XIe et au début du XIIe siècle a profondément marqué le paysage politique et religieux de l'Europe médiévale, et certaines de nos idées ou représentations contemporaines du pouvoir y ont leurs racines.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Sylvain Gouguenheim est un historien médiéviste français. Après avoir rédigé une thèse de doctorat à l'Université de Paris X-Nanterre consacrée, sous la direction d'André Vauchez, à la mystique rhénane Hildegarde de Bingen, il a été maître de conférence à l'Université de Paris I-La Sorbonne et membre du LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris) avant de devenir professeur des universités à l'ENS Fontenay-Saint-Cloud (ENS LSH de Lyon) de Lyon.
En 2008, il publie Aristote au Mont-Saint-Michel, un livre dans lequel il prend le contrepied de certains cercles d'historiens qui considèrent que le monde musulman a joué un rôle important dans la transmission à l'Occident médiéval de l'héritage culturel antique.
Chef barbare devenu maître du monde occidental, Charlemagne connut un destin prodigieux. La légende lui attribua nombre de qualités qui ne lui appartenaient sans doute pas toutes. Renée Mussot-Goulard nous raconte cet homme complexe, tour à tour guerrier et diplomate, organisateur génial, chrétien souvent en conflit avec le Pape, sous le règne duquel (768-814) la Gaule, pour la première fois dans son histoire, prit place parmi les grands pays du monde.
Histoire du règne de Clovis, roi des Francs de 481 à 511. Baptisé en 496, il reçut de l'empereur d'Orient le titre de Patrice, protégea le catholicisme et réunit un concile à Orléans en 511.
Curieux empereur que ce Justinien promu à la fonction suprême par un caprice de l'Histoire. Difficile à cerner, l'homme prend place parmi les apôtres sectaires qui, consacrant leur vie et leur énergie à tenter de faire le bonheur de leurs ouailles, leur imposent une idéologie tyrannisante, et les yeux fermés sur les conséquences de leur action, les projettent dans les calamités, les deuils et la misère. La foi ne soulève pas que des montagnes, elle creuse aussi d'abyssales érosions susceptibles d'engloutir des sociétés et des nations.
Découvrez enfin tout ce qu'il faut savoir sur Charlemagne en moins d'une heure !
Tout le monde connaît Charlemagne, cette personnalité marquante du Moyen Âge. À la fois grand chef militaire et soldat du christianisme, le roi des Francs s'est constitué en quelques années un très vaste empire européen et a donné l'impulsion d'un renouveau culturel et artistique, plus couramment appelé la renaissance carolingienne.
Si la figure légendaire du célèbre empereur à la barbe fleurie a inspiré de nombreux récits édifiants, quels secrets recèlent encore sa vie et son règne exceptionnel ?
Ce livre vous permettra d'en savoir plus sur :
o La vie de Charlemagne
o Le contexte de l'époque
o Les temps forts de la vie de Charlemagne
o Les répercussions de son règne
Le mot de l'éditeur :
« Dans ce numéro de la collection 50MINUTES Grandes Personnalités, David Cusin nous présente la vie ô combien passionnante de Charlemagne. Souverain conquérant à la tête d'un empire qu'il ne cesse d'étendre, Charlemagne a marqué l'Histoire. Son action est plurielle : politique, militaire et culturelle. Il impose sa foi aux peuples qu'il soumet et lance un mouvement de retour à la culture latine. Entre légendes et récits édifiants, comment démêler le vrai du faux sur cette célèbre figure du Moyen Âge ? » Stéphanie Dagrain
À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES | Grandes Personnalités
La série Grandes Personnalités de la collection « 50MINUTES » présente plus de cinquante hommes et femmes qui ont marqué l'histoire d'une manière ou d'une autre. Chaque livre a été pensé pour les lecteurs curieux qui veulent faire le tour d'un sujet précis, tout en allant à l'essentiel, et ce en moins d'une heure. Nos auteurs combinent les faits historiques, les analyses et les nouvelles perspectives pour rendre accessibles des siècles d'histoire.