Moyen Age (de 476 à 1492)
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Au temps des Vikings nous plonge au sein d'une civilisation fascinante, loin des clichés virils et barbares dont on l'a longtemps affublée : on découvre ici d'habiles navigateurs que le sens du commerce a menés plus loin que tout autre. Fort des plus récentes découvertes archéologiques, l'ouvrage d'Anders Winroth se lit comme une saga, rénovée et au plaisir de lecture intact.
Le temps des Vikings, de 800 à 1100, c'est ce moment de l'histoire du Moyen Âge où de farouches guerriers venus du Nord sèment la terreur dans de nombreuses villes européennes accessibles par mer ou voie fluviale. Ils pillent, s'emparent des trésors des églises et des monastères, enlèvent des habitants qu'ils échangent contre une rançon ou vendent comme esclaves.
On ignore néanmoins souvent que ces marchands exceptionnels ont ouvert de nouvelles voies commerciales entre le Nord, le califat arabe et l'Empire byzantin. Ils se sont installés en Russie, dans les îles Britanniques, en Irlande, en Islande et au Groenland. Ils ont développé une poésie d'un raffinement inégalé, mettant en scène les prouesses des guerriers et les aventures des dieux de leur panthéon. Mais les Vikings ne constituaient pas un peuple. Contrairement à ce que des conceptions raciales ont prétendu, il n'était pas nécessaire qu'un sang scandinave coulât dans les veines du guerrier pour qu'il soit reconnu comme un Viking.
L'auteur met à profit les plus récentes découvertes archéologiques ainsi que les récits des ambassadeurs arabes pour raconter le monde quotidien des paysans comme des seigneurs de guerre et des rois un monde où la magie et les fantômes ont toute leur place.
Loin des barbares sanguinaires ordinairement décrits, les Vikings ont ainsi été des acteurs de premier plan au Moyen Âge, avant de disparaître avec l'évangélisation de la Scandinavie et la création des trois royaumes de Norvège, de Suède et du Danemark. -
La révolte des canuts (1831-1834)
Fernand Rude
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 9 Avril 2020
- 9782348057205
Un classique de l'histoire sociale, une révolte qui a signifié un grand tournant dans l'histoire de la classe ouvrière.
Des " Trois Glorieuses prolétariennes " de novembre 1831 à la " sanglante semaine " d'avril 1834, les deux insurrections des canuts de Lyon sont restées dans l'histoire comme les premières luttes ouvrières. " 1848 n'inventa rien, écrivait l'historien Daniel Halévy. 1830, au contraire - et les trois années qui suivirent - marque la vraie crise, l'invention des idées, l'initiative des mouvements. Alors le saint-simonisme, le fouriérisme et le blanquisme se forment à Paris dans les cénacles et les clubs ; et le syndicalisme plante son drapeau noir sur la colline de la Croix-Rousse. " Fernand Rude retrace l'histoire de ces révoltes qui constituèrent un tournant dans l'histoire de la classe ouvrière : l'organisation, la lutte des ouvriers lyonnais, leur victoire éphémère et la répression sanglante qui suivit. Mais ce livre, initialement publié en 1982, est aussi un tableau de la formation du prolétariat lyonnais, de sa vie, et surtout des idées sociales qui le portent et traverseront tout le XIXe siècle. -
Marianne et les colonies ; une introduction à l'histoire coloniale de la France
Gilles Manceron
- La découverte
- Poche / Essais
- 25 Juin 2020
- 9782348065729
C'est une introduction originale à l'histoire de la colonisation française que propose Gilles Manceron dans cet essai inédit. On sait que ces dernières années, des revendications se sont élevées, pour exiger des réparations, voire des poursuites judiciaires, pour les crimes de la colonisation : quelles réponses apporter aujourd'hui à ces revendications ? Pour répondre à cette question, Gilles Manceron revient sur les crimes massifs et organisés qui ont accompagné la colonisation pendant plusieurs siècles, depuis la traite esclavagiste jusqu'aux indépendances. Et il montre comment, à partir du XIXe siècle, ces crimes ont été systématiquement déniés, par un discours officiel selon lequel les notions d'égalité et de droits de l'homme admettraient une exception : celle des peuples colonisés, " mineurs et barbares ", qui ne pouvaient prétendre en bénéficier. Ce discours, qui fut celui des IIIe, IVe et Ve Républiques, a été abandonné après les indépendances. Mais, depuis, les autorités de la République n'ont jamais reconnu les crimes de la colonisation, ni désavoué le discours officiel antérieur. À partir de cette confrontation entre la réalité de la violence coloniale et le discours qui la légitimait, Gilles Manceron montre que ce n'est pas par d'hypothétiques procès ou réparations financières que ces pages noires de l'histoire de France seront définitivement tournées, mais par un effort de vérité politique et historique auquel ce livre entend contribuer.
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L'impérialisme à la française (1914-1960)
Jacques Thobie
- La Découverte (réédition numérique FeniXX)
- Textes à l'appui
- 21 Octobre 2016
- 9782348011597
Jean Bouvier et René Girault poursuivent ici leurs investigations concernant l'histoire économique et politique de l'expansion coloniale et non coloniale de la France (inaugurées avec Jacques Thobie et son livre La France impériale 1880-1914, Mégrelis, Paris, 1982). Dans la première partie, Jean Bouvier présente et confronte les diverses acceptions et conceptions de l'impérialisme. Avec cette histoire du mot et des débats politico-théoriques provoqués par les formes concrètes de l'impérialisme, c'est la problématique même de ce concept qui se trouve explicitée et fondée. La seconde partie, rédigée par René Girault, laisse la connaissance historique prendre le pas sur la réflexion théorique, et vise à rendre compte de l'impérialisme français en action dans sa période de maturité : l'entre-deux-guerres. Quels investissements ? Où ? Comment ? Dans quels secteurs ? Pour quelle rentabilité ? Avec quelles répercussions sur l'économie nationale ? Quelle place une telle situation donne-t-elle à la France dans le monde ? Quelles stratégies les groupes financiers et industriels adoptent-ils, durant cette période de l'âge d'or de l'impérialisme à la française ? Quelle politique économique préconise l'État dans son empire ? Quelle fonction vise-t-il à remplir ? Les auteurs, chiffres et documents en mains, apportent des réponses qui modifient l'habituelle image de l'impérialisme français : ce dernier, en effet, se déploie avec succès en dehors de l'espace colonial... La nouveauté de ce travail repose grandement sur de nombreuses sources inédites, ou rarement utilisées : comptes rendus de conseils d'administration, archives ministérielles, presse de l'époque, documents d'entreprises, etc.
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Le sourire de Prométhée ; l'homme et la nature au moyen âge
Fabrice Mouthon
- La découverte
- 24 Mai 2017
- 9782707195920
Quels rapports les hommes du Moyen Âge entretenaient-ils avec la nature ? Loin du cliché d'un Moyen Âge immobile et livré aux calamités naturelles, cet ouvrage riche en apports archéologiques atteste qu'il s'agit d'un thème central des réflexions, traversant les siècles et les évolutions de la période. Couvrant le millénaire de l'ère médiévale, l'auteur s'attache particulièrement au temps des cathédrales et aux premières émergences de préoccupation environnementale.
Pour qui s'intéresse à la société médiévale, la question écologique peut sembler secondaire au regard du rapport à Dieu, des formes de domination ou de l'organisation politique. Les sciences paléo-environnementales, l'archéologie moderne et les textes de l'époque suggèrent pourtant que leurs rapports à la nature sont bien l'une des grandes questions que se posent les hommes du Moyen Âge.
Remettant en cause le cliché d'une période de stagnation, livrée aux calamités naturelles, l'auteur montre que ces rapports n'ont cessé d'évoluer. L'évêque mérovingien, le serf d'un domaine carolingien, l'hôte d'un village neuf du XIIe siècle, le théologien du XIIIe siècle, ou le maître de forge du XVe siècle ne partagent ni la même vision ni les mêmes attentes vis-à-vis de la nature. Après l'an mille cependant, la croissance démographique, l'amélioration des moyens techniques et la redécouverte de la science grecque ont peu à peu fait basculer l'Occident dans un nouveau paradigme. La maîtrise du monde sensible devient un but collectif légitime et réalisable. La nature est alors fortement mise à contribution. Ainsi, si l'ouvrage couvre le millénaire médiéval, le coeur de l'enquête reste le grand développement des XIe, XIIe et XIIIe siècles, moment crucial de l'" invention de la nature ", gardienne de la Création et de ses lois, et d'une prise de conscience écologique qui n'en a pas encore le nom.