Chaque année plus nombreux, des étrangers de passage, des migrants, se mêlent aux habitants de quartiers pauvres de nos villes. Ils circulent avec des titres de tourisme. Dans cette course sans fin, ils font des commerces les plus divers qu'ils vendent aux pauvres des quartiers pauvres. Cette mondialisation par le bas du poor to poor, pour les pauvres par les pauvres, est une extraordinaire soupape d'économie parallèle, trop souvent inconnue. Le fétichisme de la marchandise inhérent à la globalisation des économies libérales leur offre le rôle d'entrepreneurs commerciaux nomades et cosmopolites à travers les enclaves urbaines ethniques de leurs circulations, suggérant les contours de peuples transeuropéens sans nation. Surtout, cette mondialisation structure des appartenances souvent communautaires, ethniques, religieuses, passant de communautés immigrées en communautés immigrées. Une enquête documentée, passionnante et nécessaire.
Des millions de gens circulent avec des titres touristiques pour effectuer leurs activités criminelles d'un pays à l'autre. Prostituées saisonnières suivant les flux touristiques ou échangeant «leurs» places de capitale en capitale, marché de la coke ou trafics les plus divers, souvent concentrés le long des frontières pour mieux échapper aux contrôles. L'auteur étudie ici les «milieux criminels russo-italiens». Le fétichisme des marchandises-femmes-drogues y est porté à son plus haut niveau. Les origines des «marchandises» Balkans et Caucase pour les femmes, Afghanistan, Turquie, Géorgie pour l'héroïne , des recruteurs Géorgiens, Albanais ou Serbes , des redistributeurs Italie du Sud, Levant espagnol, routes françaises, nations nord-européennes , se diversifient à l'échelle de la globalisation du marché européen.Alain Tarrius suit, d'étape en étape, de frontière à frontière, ces circulations par des analyses multiples, globales et locales. Passionnant et inquiétant.Alain Tarrius est professeur émérite de l'université Toulouse-JeanJaurès et membre des laboratoires CNRS LISST et Migrinter. Il étudie depuis les années 1980 la genèse des migrations transnationales. Il publie simultanément, chez le même éditeur, Étrangers de passage.
Depuis 2008, la Grèce est bousculée par la crise financière. Laxisme, punition, faillite, et sortie de l'euro sont les mots qui l'évoquent le plus aujourd'hui.Avant tout la Grèce moderne est un État récent et sa crise révèle certaines caractéristiques : un État dépendant économiquement de l'extérieur, un État qui coûte « cher » au regard des services rendus aux citoyens, et une Nation qui continue de se chercher dans une Europe « dominée » par le Nord. Les Héllènes paraissent hésiter entre le repli complexé et l'affirmation dynamique d'un « petit » État qui change. Alors la Grèce, victime ou responsable ? Ce court essai vise à donner à chacun les moyens de se faire une idée plus juste.
«2015. Une métropole maritime monde va naître entre Provence et Méditerranée, à Marseille et autour de Marseille. Après des décennies d'hésitations, d'inquiétudes, de combat et de projets, la métropole Aix-Marseille-Provence va exister. Fin 2015, ou début 2016, elle aura un exécutif.Rien bien sûr n'est achevé. Tout commence seulement. Les causes des angoisses, des refus, sont toujours là. Les inquiétudes fortes de nombreux élus locaux aussi, qui craignent une perte de liberté communale comme les interventions de vieux systèmes politiques en place qui défendent leurs positions.Le livre de Jacques Boulesteix vient prendre place au coeur de ce débat. Il est le récit de cette aventure et de ses enjeux; livre écrit pour les générations futures en témoignage, il est aussi livre de combat au moment où vont se négocier les alliances pour doter cette métropole de près de deux millions d'habitants d'un(e) patron(ne) et d'une gouvernance. Moment charnière, et important, car une institution mal construite peut boiter pendant des décennies. Ce livre vient dynamiser la réflexion à cette étape cruciale de l'histoire métropolitaine.»Jean Viard