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Prix
Seuil
-
Le journal de Clémentine : Ma vie face au cancer
Vergnaud Clementine
- Seuil
- Fiction et Cie
- 4 Octobre 2024
- 9782021575606
Un livre magnifique, un témoignage poignant, qu'on relit sans cesse pour ne pas le lâcher. Un livre porté par la sincérité, l'élan de vie et la volonté de combattre, jusqu'au bout.
À la belle saison de l’été, en juin 2022, Clémentine Vergnaud, jeune journaliste de franceinfo, apprend tout à coup qu’elle est atteinte d’une forme de cancer rare et agressive. Commence alors une lutte, avec ses doutes, ses espoirs, ses effondrements, la solitude dans l’univers hospitalier, les aides, les complicités, les incompréhensions, les impatiences, les souffrances lourdes. Elle décide de partager sa traversée de la maladie dans un podcast. Avec cette phrase qui revient comme une litanie : « Je m’appelle Clémentine, j’ai 30 ans et je me bats contre un cancer. »
Après une brève période d’espoir l’été suivant, grâce à un nouveau traitement expérimental, la maladie repart, et Clémentine décède en décembre 2023, la veille de Noël. Ses mots si justes, sa façon si envoûtante et tellement singulière de raconter son expérience, s'éteignent avec son dernier souffle.
Son compagnon devenu son mari pendant la maladie prend alors le relais pour raconter la fin.
Née en 1992, Clémentine Vergnaud, titulaire d'un diplôme de L'École publique de journalisme de Tours et de Criminologie de l'Université de Nantes, passionnée par la radio, est devenue journaliste à Radio France en 2015. Elle a ensuite officié comme journaliste web pour franceinfo, avec une appétence pour les sujets faits-divers. -
Souffrance en france. la banalisation de l'injustice sociale
Christophe Dejours
- Seuil
- L'Histoire immédiate
- 25 Avril 2015
- 9782757850558
Les Français souffrent et ne le disent pas.
Comment faisons-nous pour tolérer le sort réservé à ces chômeurs et ces "nouveaux pauvres" dont le nombre ne cesse de croître ? Et comment parvenons-nous, dans le même temps, à accepter sans protester des contraintes de travail toujours plus dures dont nous savons pourtant qu'elles mettent en danger notre intégrité mentale et physique ?
Christophe Dejours, spécialiste du travail, découvre à l'origine de ce consentement et de cet étrange silence la peur ; puis la honte quand, pour faire fonctionner la machine néolibérale, nous finissons par commettre des actes que pourtant nous réprouvons. Il révèle comment, pour pouvoir endurer la souffrance (subie et infligée) sans perdre la raison, on se protège.
Marquer ses distances par rapport aux victimes du système est un bon moyen pour nier la peur en soi et débarrasser sa conscience de sa responsabilité vis-à-vis d'autrui.
A la lumière du concept de distorsion communi-cationnelle de Jürgen Habermas et surtout de celui de banalité du mal de Hannah Arendt, Christophe Dejours, patiemment, met au jour le processus qui fonctionne comme un piège. Alors la souffrance devient pensable. Et une autre conception de l'action possible.
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Les stars
Comment, dans quelles conditions, pourquoi sont apparus ces êtres fabuleux que nous nommons " stars " ? Ce sont des marchandises et ce sont des idoles. Elles sont divines et elles sont mortelles. Que nous disent-elles sur notre civilisation ? notre société ? notre temps ? Que nous disent-elles sur nous-mêmes ?
Le phénomène des stars est ici étudié dans ses dimensions économiques, sociales, culturelles, esthétiques, et aussi mythiques.
Le " star-system " qui a fait la gloire d'Hollywood est mort. Mais les stars du passé ressuscitent : Louise Brooks, Garbo, Marlène, Marylin ont acquis cette survie que nous appelons immortalité. Elles vont traverser les années-Lumière...
Et notre temps ne cesse de susciter de nouvelles stars, pour une nouvelle gloire...
Edgar Morin
Philosophe et sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS et docteur honoris causa de vingt-sept universités étrangères, Edgar Morin est l'auteur d'une œuvre transdisciplinaire abondamment commentée et traduite.
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Prière de ne pas abuser
Patrick c. Goujon
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 7 Octobre 2021
- 9782021472387
Je n’avais jamais imaginé combien les agressions sexuelles commises contre un enfant pouvaient aussi détruire sa vie d’adulte. J’étais choqué par le scandale de tels crimes, surtout quand ils sont perpétrés par des hommes d’Église. Je m’en étais tenu là jusqu’au jour où m’est revenu d’un coup ce qu’un prêtre m’avait fait subir pendant mon enfance. J’avais été enfermé dans le déni pendant près de quarante ans. Parce que j’avais porté plainte et que j’avais enfin parlé, j’ai cru pouvoir guérir, mais tout s’effondrait. Dans les décombres de mon histoire, revenait une question lancinante : comment avais-je bien pu choisir de devenir prêtre à mon tour ?
Patrick C. Goujon est professeur d’histoire de la spiritualité au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris, membre associé du Centre d’études en sciences sociales du religieux (EHESS). Il est jésuite et prêtre de l’Église catholique. Il a notamment publié Méditez et vous vivrez (Bayard, 2021). -
L'insécurite sociale ; qu'est-ce qu'être protégé ?
Robert Castel
- Seuil
- La République des idées
- 18 Mars 2013
- 9782021114225
L'association de l'État de droit et de l'État social devait permettre de construire une "société de semblables" où, à défaut d'une stricte égalité, chacun serait reconnu comme personne indépendante et prémuni contre les aléas de l'existence (chômage, vieillesse, maladie, accident du travail...) ; "protégé", en somme. Ce double pacte - civil et social - est aujourd'hui menacé. D'un côté, par une demande de protection sans limites, de nature à générer sa propre frustration. De l'autre, par une série de transformations qui érodent progressivement les digues dressées par l'État social : individualisation, déclin des collectifs protecteurs, précarisation des relations de travail, prolifération des "nouveaux risques"... Comment combattre cette nouvelle insécurité sociale ? Que signifie être protégé dans des "sociétés d'individus" ? C'est à ces questions que tente de répondre Robert Castel.
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Cher.e moi... lettres à l'ado que j'étais, lettres à l'adulte que je serai
Collectif
- Seuil
- Romans français (H.C.)
- 4 Novembre 2022
- 9782021521665
Des lettres touchantes et parfois très drôles, une multitude de voix littéraires, des grands noms de la littérature française, qui nous parlent d'adolescence, de transmission, de ce que c'est que grandir en n'oubliant pas celui ou celle que l'on a été. Le recueil réunit les lettres d'auteur.e.s ayant participé à des ateliers d'écriture organisés par l'association le Labo des histoires avec des adolescent.e.s, et, en écho, une vingtaine des meilleures lettres d'adolescent.e.s qui ont écrit à l'adulte qu'ils vont devenir, ainsi que des lettres de personnalités invitées qui se sont également prêté à l'exercice. Une réflexion qui se dessine en creux sur nos identités en construction !La marraine (Sarah Chiche) et le parrain (Patrick Chamoiseau) du projet sont auteurs au Seuil.
Les sept auteurs qui animent les ateliers sont Alex Cousseau, Amélie Sarn, Joelle Ecormier, Jean-Jacques Fdida, Denis Baronnet, Bertrand Puard et Gary Ghislain
Les personnalités participant au projet sont les autrices Julia Kerninon, Clémentine Beauvais, Valentine Goby, Maria Pourchet, Anne-Fleur Multon, la chanteuse Pomme et le bédéiste Berthet One -
Sauve qui peut la vie
Nicole Lapierre
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 15 Juillet 2016
- 9782021283723
Dans ma famille, on se tuait de mère en fille. Mais c'est fini. Il y a longtemps déjà, je me suis promis qu'accidents et suicides devaient s'arrêter avec moi. Ou plutôt, avant moi.
Sauve qui peut la vie ! J'aime cette expression. C'est le titre d'un film de Jean-Luc Godard de 1980. Mais lui, il avait mis des parenthèses à (la vie), comme une précision, une correction de trajectoire. Le sauve-qui-peut, c'est la débandade, la déroute. Le sauve qui peut la vie, c'est la ligne de fuite, l'échappée parfois belle. J'en fais volontiers ma devise.
Il m'a fallu du temps pour comprendre que ce qui était une manière d'être – une tendance à parier sur l'embellie, un goût de l'esquive, un refus des passions mortifères, une appétence au bonheur envers et contre tout –, avait aussi profondément influencé ma façon de penser.
J'aimerais que ce livre, écrit sur fond de drames passés, collectifs et privés, soit une lecture revigorante, une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent.
Nicole Lapierre
Sauve qui peut la vie a été récompensé par le prix Médicis essai en 2015.
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Pour une anthropologie de l'espace
Françoise Choay
- Seuil
- La Couleur des idées
- 1 Octobre 2009
- 9782021008876
Les thuriféraires de la mondialisation, comme ses détracteurs, focalisent identiquement leurs analyses sur la collusion de l'économie et des nouveaux avatars, téléinformatiques, de la technique. Et, pour dresser leurs bilans – positif ou négatif –, ils scrutent et traquent identiquement les effets du processus dans les mêmes champs multiples et hétérogènes de l'écologie et du droit, de la psychologie et de la sexologie, de la linguistique et de la morale, de la politique et des arts figuratifs...
Mais dans cet inventaire borgésien, un domaine demeure, de part et d'autre, absent : celui de la spatialité, autrement dit, des modalités selon lesquelles les sociétés humaines construisent et vivent leur environnement spatial.
À l'issue d'une série d'articles, écrits au fil des vingt dernières années, sur les figures multiples de la spatialisation et de son histoire (architecture, urbanisme, aménagement, protection du patrimoine), Françoise Choay découvre progressivement un propre de l'homme, " la compétence d'édifier ", et les enjeux majeurs dont cette compétence est dépositaire à l'heure de la mondialisation.
Historienne des théories et des formes urbaines et architecturales, Françoise Choay est professeur émérite des universités.
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Hard romance ; Cinquante nuances de Grey et nous
Eva Illouz
- Seuil
- Débats
- 25 Septembre 2014
- 9782021180909
La trilogie Cinquante nuances de Grey connaît un succès phénoménal. Comment comprendre cet engouement planétaire pour une romance érotique mettant en scène l'initiation sadomasochiste d'une jeune ingénue par un séducteur richissime qui finit par épouser sa soumise ? Suffit-il d'invoquer le caractère osé du livre et ses ficelles narratives ou d'ironiser sur la popularité naissante d'une pornographie pour mères de famille ?
Dans la lignée de Pourquoi l'amour fait mal, c'est une tout autre lecture, autrement subtile et troublante, qu'Eva Illouz propose dans cet ouvrage. Considérant les best-sellers comme un baromètre des valeurs, elle montre que, dans cette bluette SM, le jeu de la soumission et de l'autonomie, de la souffrance et de l'épanouissement sexuel, de l'assignation des rôles et de la confusion des identités entre en résonance avec les apories contemporaines des relations entre hommes et femmes. Si cette histoire semble procurer à ses lectrices un tel plaisir, c'est qu'elle formule allégoriquement les contradictions émotionnelles et sentimentales qu'elles éprouvent et que, à la manière des guides de développement personnel, elle s'avise de leur prodiguer d'audacieux conseils pour les résoudre.
Professeure de sociologie à la Hebrew University de Jérusalem, Eva Illouz a notamment publié Les Sentiments du capitalisme et Pourquoi l'amour fait mal (Seuil, 2006 et 2012).
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" Aucun d'eux ne m'a dit où était maman. J'accepte que jamais maman n'aura de sépulture, et je comprends que jamais je ne serai en paix. Maman savait qu'elle allait mourir. Mais elle ne savait pas qu'elle serait jetée aux charognards. Je me dois d'être sa tombe, aussi longtemps que ses os traîneront quelque part sur ces collines. Vivante, elle m'a portée dans son ventre, elle m'a nourrie de son sein, elle m'a portée sur son dos, elle m'a aimée.
Morte, je la porterai, dans mon ventre, sur mon dos. Partout, tout le temps. "
A K-J
En kinyarwanda, " au-revoir "se dit : " Prends soin de survivre à la journée ".
Annick Kayitesi-Jozan a survécu au génocide des Tutsis en 1994, au Rwanda. Elle avait 14 ans. Sa mère, son petit frère, une grande partie de sa famille ont été massacrés. Réfugiée en France, elle apprend au qutodien à vivre avec les morts, et avec les siens. Désormais, elle doit répondre aux questions de ses enfants. Alors, elle se souvient. Elle remonte le temps jusqu'à la cuisine pleine de suie où, pendant les tueries, elle sert de bonne aux voisins qui viennent de dénoncer sa mère.
Hantée, Annick Kayitesi-Jozan fait converser les bourreaux et les victimes, se télescoper les naissances et les disparitions, la mémoire et le présent. Sa voix singulière est portée par une écriture intime, poétique et poignante.
Annick Kayitesi-Jozan a demandé et obtenu la nationalité française en 1996. Son rêve, étudier la médecine comme son père. Finalement ce seront les sciences politiques et la psychologie. Soucieuse de préserver la mémoire des siens, Annick se bat contre l'oubli, contre la banalisation du génocide des Tutsis et des crimes contre l'humanité.
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Pour la première fois, un anthropologue est parvenu à gagner la confiance et l'amitié de vendeurs de drogue de East Harlem. Pendant cinq ans, l'auteur a observé, enregistré, photographié, dans toutes ses facettes, la vie d'une trentaine de dealers portoricains. Il nous livre ici le matériau et le résultat de cette recherche : nous voyons de près, dans ses détails les plus intimes, la vie quotidienne des habitants de ces quartiers à risque : pratiques régulières du crime, du viol, mais aussi force de l'amitié et rêves enfantins de gloire. Ce livre compte une contribution théorique originale et nous aide à comprendre la relation entre la culture, l'économie et le déterminisme social, à repenser la question de la responsabilité individuelle.
Philippe Bourgois est professeur du département d'anthropologie à l'université de Pennsylvanie (Philadelphie). Il a publié de nombreux articles sur l'inégalité sociale, la ségrégation urbaine, la violence, la migration, les conflits ethniques, les sans-abri, la drogue et le VIH, ainsi que plusieurs ouvrages dont Righteous Dopefiend (coécrit avec Jeff Schonberg, University of California, 2009), Ethnicity at Work : Divided Labor on a Central American Banana Plantation (Johns Hopkins, 1989) et Violence in War and Peace (coédité avec Nancy Scheper-Hughes, Blackwell, 2004).
Edition revue et augmentée
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Si, la France va bien ! Partout, aux quatre coins du pays, des femmes et des hommes inventent, innovent, expérimentent, réussissent. Quoi ? De nouvelles façons de vivre, de travailler ensemble, de coopérer, de s'émanciper. C'est une mutation tranquille qui est à l'œuvre, ignorée par les grands médias : elle n'en est pas moins réelle et vigoureuse.
Armé de son sac à dos et de son carnet de notes, le jeune journaliste Emmanuel Daniel a été à la rencontre de ces aventuriers et aventurières d'un nouveau monde. Nul besoin d'aller en Papousie ou au Kamtchaka pour explorer une contrée méconnue : la ré-invention du quotidien. Ce voyage au pays des alternatives conduit à des entreprises sans patron, des démocraties villageoises, des monnaies indépendantes, des écoles émancipatrices, des habitats participatifs...
Au fil des histoires alertes que l'auteur nous raconte ici, l'optimisme renaît. Car le plus extraordinaire dans son récit, c'est qu'on découvre que chacun peut aussi participer à transformer l'état des choses.
Dans les médias aussi, l'alternative se développe. Reporterre, le quotidien de l'écologie, grandit à l'écart du système dominant. Tous les jours, il raconte sur internet (www.reporterre.net) les solutions et les combats pour protéger l'environnement.
Ce livre est publié en partenariat entre les Éditions du Seuil et La Pile, l'association qui édite Reporterre.
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Nous avons fait notre coming out ensemble.
Au collège, quand nous nous sommes rencontrés, Anne-Sarah n'osait pas porter d'appareils auditifs ; moi, je n'osais pas avouer que j'aimais les garçons. À vingt ans, nous nous sommes affichés. Nous avons appris à faire de nos hontes des forces intimes et politiques. Ensemble, nous sommes devenus juristes. Anne-Sarah a créé la première permanence juridique en langue des signes. Ensemble, nous sommes devenus écrivains. Un soir, pendant l'apéritif, Anne-Sarah m'a appris qu'elle allait perdre la vue. Je ne l'ai pas crue.
" Je me souviens qu'on hurlait de rire quand elle me racontait ces histoires. Hurler de rire était la seule preuve tangible que le handicap ne nous touchait pas, resterait un accessoire, un gadget dans notre amitié.
On n'utilisait jamais ce mot "handicap' ; il était tabou. "
Mathieu Simonet est avocat. Il a écrit plusieurs romans publiés au Seuil. Ancien artiste associé aux Ateliers Médicis, il a réalisé un documentaire consacré à Anne-Sarah Kertudo.
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Joueur de rugby professionnel, ancien du Stade français, alors dans le championnat d'Italie, Aristide Barraud et sa sœur Alice, acrobate de métier, étaient au Petit Cambodge, le 13 novembre 2015.
Dès qu'il a entendu les premiers tirs, Aristide a eu un réflexe inouï : il a attrapé sa sœur pour la protéger. Blessé aux jambes et au poumon, il se vide de son sang. A son tour, Alice lui sauve la vie en se blottissant contre lui, la chaleur de son corps évite à son frère de sombrer avant l'arrivée des secours.
Dans son livre, Aristide Barraud, âgé de 27 ans, raconte sa lente renaissance, chaotique et lumineuse aussi. Il y a les opérations à répétition, un corps à la peine ; mais plutôt que de s'apitoyer – ce n'est pas vraiment dans le caractère d'un grand sportif, Aristide, quand il revient sur ses journées d'hôpital à Bichat, décrit comment la vie revient peu à peu dans l'observation méticuleuse d'un immeuble dont il suit les étapes de l'édification ou le flux incessant et presque organique des voitures sur le périphérique qui borde sa chambre.
Dans une langue déliée très influencée par le rap, il y a de très belles pages également sur le brouillard vénitien, sur les chiens errant dans les ruines d'Aquila, autant d'échappées vers l'Italie, son pays d'adoption qu'il doit finalement quitter le jour où il fait le choix de ne plus jamais rejouer au rugby. Il y a aussi Paris, les courses folles dans la ville tant aimée à la recherche des sensations retrouvées.
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Dans un collège public de la grande banlieue parisienne, aujourd'hui, un jeune prof de lettres raconte son métier, au jour le jour et au plus près des classes et de leurs élèves. Des silhouettes émergent, celles d'enfants sur le point d'entrer dans l'adolescence : de la sixième à la troisième, ils viennent en cours mais n'ont pas que ça à faire. À leur âge, il y a plus important. Les cours qui s'égrainent au fil de l'année forment autant d'heures bavardes, épuisantes parfois, mais ce sont aussi des heures passionnantes où, au détour d'une question, les personnalités affleurent. Qu'il s'agisse de réagir, à chaud, aux attentats qui ensanglantent le pays ou à la disparition d'un grand écrivain, les échanges auxquels le lecteur assiste, comme s'il se trouvait lui-même en classe, sont souvent très surprenants, vivants, jamais décevants. On ne sait jamais ce qu'on va trouver dans une salle de cours, se dit le prof qui, trimestre après trimestre, interroge, écoute, observe.
Né en 1989, Alexis Potschke donne un premier récit d'une richesse extraordinaire sur le bonheur d'enseigner à des élèves qui sont aussi, et avant tout, des enfants.
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" On ne cesse de parler de crise des institutions, de l'école, de l'hôpital, du travail social... et, à terme, de la République. Il faut aller au-delà de cette plainte et de cette nostalgie.
Longtemps, le travail sur autrui, le travail consistant à éduquer, à former, à soigner, s'est inscrit dans ce que j'appelle un programme institutionnel : le professionnel, armé d'une vocation, appuyé sur des valeurs légitimes et universelles, mettait en œuvre une discipline dont il pensait qu'elle socialisait et libérait les individus. Les contradictions de la modernité épuisent aujourd'hui ce modèle et les professionnels du travail sur autrui ont le sentiment d'être emportés par une crise continue et par une sorte de décadence irréversible.
Dans Le Déclin de l'institution, j'ai voulu montrer que cette mutation procédait de la modernité elle-même et qu'elle n'avait pas que des aspects négatifs, qu'elle n'était pas la fin de la vie sociale. Plutôt que de se laisser emporter par un sentiment de chute parce qu'il n'imagine pas d'autre avenir qu'un passé idéalisé, il nous fait essayer de maîtriser les effets de cette mutation en inventant des figures institutionnelles plus démocratiques, plus diversifiées et plus humaines. "
F. D.
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Le procès aux assises de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo s'ouvrira en septembre 2020. Quel est l'impact de la violence de cet attentat sur la vie de celles et ceux qui restent meurtris ? Maryse Wolinski raconte sans concessions sa traversée chaotique des cinq dernières années, la douleur de l'absence, l'impossibilité de la résilience et l'irruption de la maladie qui la condamne à un sursis perpétuel. Reste l'espoir de se frayer enfin un chemin vers la paix intérieure et la vraie vie.
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Pourquoi moi ? l'expérience des discriminations
Olivier Cousin, François Dubet, Eric Macé, Sandrine Rui
- Seuil
- H.C. essais
- 14 Février 2013
- 9782021105223
Qu'il s'agisse d'inégalités de traitement en fonction du sexe, de la race, de la sexualité, de la religion, de l'origine, des handicaps, de la santé... les discriminations sont aujourd'hui perçues et combattues comme la figure centrale des injustices. S'il est indispensable de les décrire et de les mesurer, il faut aussi que l'on sache mieux comment elles sont vécues par celles et ceux qui les subissent. L'écart est grand, en effet, entre les inégalités objectives et la manière dont les personnes les ressentent et, surtout, dont elles les tiennent pour justes ou injustes.
Pourquoi moi ? s'efforce de rendre compte de ce vécu plus divers qu'il n'y paraît. De l'" expérience totale " qui fait de la discrimination le cœur de l'identité et du rapport au monde des individus à la distanciation que d'autres parviennent à installer grâce à un ensemble de stratégies et de tactiques, se déploie un espace de discriminations vécues de façon plus ou moins intense.
Ces expériences sont déterminées par le jeu complexe des conditions sociales. Ainsi les plus discriminés ne sont pas nécessairement ceux qui éprouvent les sentiments d'inégalité les plus aigus. La comparaison entre l'école et l'hôpital montre que les discriminations sont perçues de façon très différente dans ces institutions pour lesquelles la diversité des cultures et des personnes ne constitue pas le même enjeu.
Les discriminations et les luttes qu'elles entraînent révèlent de profondes transformations de notre vie sociale et de nos subjectivités ; non seulement elles dévoilent des injustices intolérables, mais elles montrent comment les individus essaient de se construire comme les sujets de leur liberté et de leur identité quand l'ordre social perd de son unité et de son ancienne légitimité.
FrançoisDubet, OlivierCousin, EricMacé et SandrineRui sont enseignants à l'Université de Bordeaux Segalen, chercheurs au Centre Émile-Durkheim et associés au CADIS à l'EHESS.
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Qu'il soit célébré pour sa flexibilité ou dénoncé pour son caractère impitoyable, le marché du travail américain fait l'objet en Europe d'une attention continue. Il est cependant rarement exploré de première main. C'est ce projet qu'a mené l'auteur au cours d'une enquête de deux années à Chicago parmi les travailleurs les plus précaires du pays : les hommes et les femmes, immigrés mexicains sans papiers ou sous-prolétaires afro-américains, employés par des agences de travail journalier. Attendant à l'aube avec eux les offres d'emplois quotidiennes dans les locaux de ces établissements, travaillant à leurs côtés dans les usines de la région, et militant enfin dans les organisations où ils se mobilisent, il en dresse un portrait qui renouvelle notre vision de la précarité aux États-Unis et complexifie les théories contemporaines sur la fonction des intermédiaires du marché du travail. Il montre que les agences sont moins là pour faciliter le licenciement des travailleurs que pour assurer leur disponibilité permanente, qui implique de longues phases d'attente gratuite. Il met aussi en évidence les contradictions de l'utopie néolibérale de la flexibilité absolue : dans les usines et les entrepôts, l'emploi massif, durable et régulier de la main-d'œuvre journalière oblige en effet à la traiter " en masse " et interdit le recours des directions aux formes les plus extrêmes d'intermittence ou d'individualisation.
Sébastien Chauvin est sociologue, professeur assistant à l'université d'Amsterdam et chercheur à l'Institute for Migration and Ethnic Studies.
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C'est un livre sur le pouvoir, sur ceux qui exercent un pouvoir. Pas un pouvoir institutionnel, ni délégué, ni indirect : le pouvoir concret de gens qui commandent aux autres et qui doivent rendre des comptes sur ce commandement. Autrement dit, les décideurs, et, notamment, les patrons, les grands.
Hervé Hamon les a rencontrés, patrons du CAC 40 ou patrons du secteur public, banquiers ou entrepreneurs. À tous, il a demandé si leur pouvoir est réel, s'il est légitime, ce qui les fait jouir, ce qui les inquiète, comment ils gèrent leur personnel, ce qu'ils font de leur argent, quels rapports ils entretiennent avec les gouvernants, avec les médias.
Et, comme le pouvoir économique et le pouvoir politique s'interpénètrent - via les grandes écoles et les grands corps -, comme le pouvoir est terriblement endogame, l'auteur s'est ensuite tourné vers d'autres décideurs, des maires de grandes villes, des Premiers ministres.
De Franck Riboud à Jean-Louis Beffa, de Louis Gallois à Alain Juppé, de Bernard Kouchner à Michel Rocard, de Nicole Notat à Bertrand Delanoë ou Matthieu Pigasse, voici leurs réponses, leurs justifications, leurs codes.
Un livre qui tombe pile, incisif, pertinent et impertinent.
L'auteur
D'abord auteur de grandes enquêtes ( Tant qu'il y aura des profs, Génération, avec Patrick Rotman, ou Nos médecins et Tant qu'il y aura des élèves, en solo), Hervé Hamon s'est ensuite tourné vers des récits plus personnels et littéraires ( Besoin de mer ) ou vers le roman ( Paquebot ).
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Travailleu(r)ses du sexe et fières de l'être
Jean-michel Carré
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 20 Juin 2012
- 9782021037289
À l'opposé de l'exploitation que subissent les victimes des réseaux mafieux, il existe une prostitution délibérément choisie que les mouvements abolitionnistes s'obstinent à nier.
Face à une société libérale qui promeut une marchandisation déshumanisée de la sexualité et à un État hypocrite dont la politique répressive aggrave leurs conditions d'existence, ces travailleu(r)ses du sexe se battent pour que la prostitution libre soit considérée comme un métier et pour faire reconnaître leurs droits.
À rebours des idées convenues et convenables, ce livre retrace leurs parcours surprenants et restitue leur parole, souvent dérangeante. Pour quelles raisons choisit-on de se prostituer ? S'agit-il d'un travail comme un autre ? Peut-on y trouver du plaisir ? Qui sont les client(e)s des prostitué(e)s ? Pourquoi les travailleu(r)ses du sexe sont-elles à ce point stigmatisées ? La répression dont elles font l'objet sert-elle la lutte contre le proxénétisme ou une volonté de contrôle de notre sexualité ? La société aurait-elle peur de leur liberté ?
Jean-Michel Carré est l'auteur de nombreux films documentaires, dont l'un des plus récents, J'ai très mal au travail (2006), a rencontré un grand succès en salles, et de plusieurs livres, dont Poutine, le parrain de toutes les Russies (Saint-Simon, 2008). Les Travailleu(r)ses du sexe (2010), dont ce livre constitue le prolongement, clôt une série de six films sur la prostitution.
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La montée des incertitudes ; travail, protection, statut des individus
Robert Castel
- Seuil
- La Couleur des idées
- 2 Mai 2013
- 9782021127027
Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très profonds. Elles bouleversent l'identité des individus et fragilisent la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions, l'État social ? Réformes libérales ou réformes de gauche ?
Comme toujours, dans ses analyses de la question sociale, l'auteur croise les regards et les interrogations. Il montre les conséquences diverses et multiples des transformations du travail, à la fois pour la vie des individus menacés de désaffiliation et pour la vie collective, la reconfiguration des rapports de classe, l'effritement de la propriété sociale. Partout naît et se renforce une insécurité sociale aux visages multiples, parfois contradictoires. Il faut donc repenser la protection sociale, dans une " société des individus ", ce qui contraint l'État à redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit, forcément intervient le politique. Mais dans quel sens ? Et d'abord, pourquoi choisir encore l'" État social " ?
Le parcours proposé par Robert Castel allie, comme toujours, limpidité et acuité du regard. Il s'apparente à un véritable " traité du social ", repensé et actualisé pour répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l'État social qui en est la conséquence, dans une société de plus en plus individualisée.
Robert Castel est sociologue. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont, parmi les derniers, Les Métamorphoses de la question sociale (Fayard, 1995), Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi (avec Claudine Haroche, Fayard, 2001), L'Insécurité sociale (Seuil/La République des Idées, 2003) et La Discrimination négative (Seuil/La République des Idées, 2007).
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Critique de la raison journalistique ; les transformations de la presse économique en France
Julien Duval
- Seuil
- Liber
- 28 Mai 2015
- 9782021284294
Le retour en force du libéralisme et les restructurations du secteur de la presse écrite donnent une actualité nouvelle au problème des relations entre le journalisme et l'économie. Mais les débats sur ce sujet se limitent presque toujours à une question unique : les journalistes peuvent-ils résister aux pouvoirs économiques qui, annonceurs ou actionnaires des médias, ont des moyens de pression directe sur eux ? Ce livre entreprend de montrer qu'il existe une autre manière d'aborder les relations entre "la presse et l'argent". Dans une perspective structurale, les pressions, les manipulations, la mainmise de quelques patrons, auxquelles on s'arrête généralement, sont des manifestations assez secondaires de la subordination du champ journalistique au monde économique. Les arrangements par lesquels des journalistes ménagent l'image de ceux qui les financent font écran à un phénomène beaucoup plus important : la propension croissante des médias à relayer une vision conforme aux principes de l'économie libérale.
Le journalisme économique n'est pas seulement un très bon révélateur des relations qu'entretiennent, aujourd'hui, le monde journalistique et le monde économique. Il permet aussi de mieux comprendre quelques-unes des transformations majeures qui ont affecté, durant la période récente, le journalisme en France. Il met également en évidence, dans toute son étendue, le rôle joué par les médias dans la construction sociale de l'économie et dans la progression des politiques libérales contemporaines.
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Les oubliés ; enfants maltraités en France et par la France
Anne Tursz
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 24 Septembre 2010
- 9782021025538
Des procès retentissants attirent l'attention sur des cas d'enfants maltraités. Ils cachent cependant une méconnaissance de l'ampleur réelle du phénomène et de ses causes. Dans cette étude passionnante, Anne Tursz propose un état des lieux approfondi, montrant que la maltraitance envers les enfants en France est un véritable problème de société et de santé publique, très largement sous-estimé et qui touche probablement entre 5 et 10 % des enfants, dans toutes les classes sociales. Ses conséquences sont redoutables, la plus effroyable d'entre elles étant le cercle vicieux de la transmission transgénérationnelle de la violence.
Face à de tels méfaits, le repérage précoce des enfants maltraités est essentiel. Mais le système de santé apparaît démuni : manque de formation des médecins, crainte du signalement des cas de maltraitance... et surtout effondrement actuel du système de prévention dédié à l'enfant, en particulier la médecine scolaire. Or si les auteurs des mauvais traitements sont les parents dans la quasi-totalité des cas, une véritable maltraitance d'État est récemment venue s'y ajouter, dénoncée notamment par le Comité des droits de l'enfant des Nations unies.
Par sa richesse en informations, la force des histoires vécues qu'il rapporte, ce livre veut apporter au public une image authentique de la maltraitance et alerter les responsables politiques sur l'urgence de la situation.
Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste et directeur de recherche à l'Inserm, mène ses travaux dans le cadre du Cermes. Elle est membre du Collège du Haut Conseil de Santé publique et expert auprès du programme " Prévention de la violence et des traumatismes " de l'OMS.