Perrin
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Tous les fronts dans un seul livre.Prix du livre d'histoire contemporaine 2024.
Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons
a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : " On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise. "
Prix du livre d'histoire contemporaine 2024. -
Ils étaient juifs, résistants, communistes
Annette Wieviorka
- Tempus Perrin
- Tempus
- 23 Janvier 2025
- 9782262109912
Un portrait de groupe saisissant de jeunesse et de courage, aux prises avec une histoire tragique où rôde une mort presque certaine.
Ils s'appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Soschaczewska, Jacquot Szmulewicz et Etienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait 14 ans, le plus âgé moins de 30. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs, et tous étaient ou devinrent communistes, et Résistants organisés dans la Main d'oeuvre Immigrée (M.O.I.), branche dissoute peu après la guerre d'un PCF dont le fonctionnement relève du secret. Aussi l'histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la banlieue lyonnaise, est-elle restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l'histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l'Occupation -qu'on pense à l'Affiche rouge, tant exploitée et détournée. L'oubli, voire l'occultation qui les a frappés, est d'autant plus surprenante qu'ils payèrent leur action d'un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa. De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace absolue et permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l'Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d'entre eux, y compris pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dites " la Rouquine ", dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l'opéra.
Alternant récits oraux de personnages attachants et parfois sublimes, aujourd'hui disparus, et analyse de la politique qu'ils furent conduits à suivre, voire à subir, cet ouvrage, édition récrite, augmentée et mise à jour d'un livre paru en 1985, éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective. -
Histoires de la Seconde Guerre mondiale
Jean Lopez, Olivier Wieviorka, Collectif
- Perrin
- 14 Novembre 2024
- 9782262109202
Le meilleur des trois ouvrages collectifs dirigés par Jean Lopez et Olivier Wieviorka réuni en un seul volume.L'histoire de la Seconde Guerre mondiale nous semble bien connue ; elle est en réalité encore largement construite sur un certain nombre de mythes qui ont la vie dure auprès du grand public. Elle est aussi parsemée d'erreurs manifestes commises par les deux camps, de décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires qui menèrent à des échecs retentissants.
Jean Lopez et Olivier Wieviorka ont réuni les meilleurs historiens français et étrangers de la période pour casser les clichés convenus et les images toutes faites, et révéler les tenants et aboutissants de ces désastres stratégiques d'envergure, donnant, pour finir, un ouvrage aussi agréable à lire que novateur. -
Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes
Jean Lopez, Nicolas Aubin, Benoist Bihan, Quentin Petit, Nicolas Poussin, Jean-François Ségard
- Perrin
- 7 Novembre 2024
- 9782262103804
Après l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale, un futur classique qui renouvelle en profondeur l'histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale.Voici le dernier prototype des laboratoires Perrin : un atlas opératif de la Seconde Guerre mondiale. Ce conflit s'est gagné à force d'opérations militaires sur terre, sur mer et dans les airs - pour donner un seul exemple, à elle seule, l'Armée rouge en a lancé plus de deux cents. Et pourtant, jusqu'ici, personne n'avait songé à sélectionner les plus importantes, à les commenter et à les présenter sous forme de cent cartes inédites parfaitement informées et lisibles. Tous les théâtres sont abordés : Europe, Asie, Afrique, océans Atlantique et Pacifique, de 1937 à 1945.
La véritable nouveauté de cet ouvrage réside dans le mot " opératif ". En effet, les opérations ne sont pas abordées simplement dans l'ordre chronologique : elles obéissent à une logique opérative, et c'est selon ce principe qu'elles sont présentées dans le texte fourni accompagnant les cartes. Pour chacune sont définis et présentés - grâce à des pictogrammes - la Ligne stratégique, le(s) But(s) poursuivi(s), la Forme et le Séquençage, l'Articulation des forces, le Commandement, les Contre-mesures, l'Exécution, le Bilan et les conséquences.
En d'autres termes, chaque opération est connectée à la vision stratégique de ceux qui la mettent en oeuvre, à des moyens spécifiques (que nous présentons sous forme d'infographies) et à des chefs disposant d'un savoir-faire particulier ; elle prend une forme qui trahit son but : l'anéantissement de l'adversaire, la conquête d'un point particulier, la recherche d'un effet politique, économique, psychologique...
Cet ouvrage est non seulement le premier atlas des opérations de la Seconde Guerre mondiale mais encore le premier atlas
intelligent en ce sens qu'il expose au lecteur la logique profonde qui sous-tend les opérations, leur raison d'être et leur exécution. Tous les amateurs de la Seconde Guerre mondiale ont acheté l'
Infographie de la Seconde Guerre mondiale que Jean Lopez lui a consacré et l'ont unanimement saluée pour son caractère novateur et didactique : ils achèteront cet atlas opératif pour sa forme, ses cartes et ses infographies nouvelles, mais aussi pour son propos résolument neuf.
Un travail mené par Jean Lopez, Nicolas Aubin et Benoist Bihan avec les spécialistes d'EdiCarto, qui réalisent notamment les cartes de la collection " Champs de bataille ". -
Sous la guerre mondiale, la guerre secrète.Les années 1939-1945 n'ont pas seulement connu les grands affrontements militaires que l'on connaît, mais aussi les batailles de l'ombre qu'on ignore. Celles que ce livre novateur nous révèle dans des pages enfiévrées nous mènent de découvertes en découvertes, des plus inattendues au plus étonnantes. Comment Hitler a négligé ses espions, tandis que les gouvernements français ignoraient les leurs. Pourquoi, seule face à l'Allemagne nazie, la Grande-Bretagne a déployé deux armes originales : la désinformation et les opérations de commandos. Comment Staline s'est laissé surprendre par Hitler, et les Américains par le Japon à Pearl Harbor. Comment la France s'est transformée en champ principal de la guerre secrète en Europe. La Résistance pourvoyeuse de renseignements. Les réseaux polonais, les filières d'évasion, les femmes sur tous les fronts. Les ripostes soviétiques à l'Allemagne : partisans et services secrets. De l'Angleterre à la Norvège et aux États-Unis, la guerre scientifique, technologique et cryptologique. La grande intox du jour J. Dans toute l'Asie, Anglo-Américains et nationalistes chinois alliés contre l'empire du Soleil Levant. Autant de facettes inconnues du Second Conflit mondial évoquées avec un indéniable brio et mises en lumière par un historien reconnu du renseignement, auteur d'ouvrages qui font autorité comme l'
Histoire mondiale des services secrets de l'Antiquité à nos jours, Les Femmes de l'ombre, Les Maîtres de l'espionnage ou les
Espions de Cambridge. -
L'année-charnière du XXe siècle.Le 8 mai 1945 marque, après des semaines de batailles de très grande ampleur (Ardennes, Italie du Nord, Prusse-Orientale, Berlin...), la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Europe. Pendant quatre mois encore, le continent asiatique sera le cadre d'un conflit aux dimensions effroyables qui ne se terminera que par l'usage d'une arme apocalyptique : la bombe atomique. Un événement qui, par l'effroi qu'il suscite, fait écho à la découverte, au début de l'année, des camps de la mort nazis où ont péri six millions de juifs. Holocauste et apocalypse qui révèlent soudainement la capacité d'autodestruction de l'homme.
Mais au moment où les Américains ravagent Hiroshima et Nagasaki, une grande partie du monde s'est déjà lancée dans une vaste entreprise de reconstruction économique, politique et morale. Pour ne parler que de la France, que dirige le général de Gaulle, les premiers procès de l'épuration (Brasillach, Pétain...) ont eu lieu ; des élections municipales se sont tenues, avec, pour la première fois, des femmes autorisées à se rendre aux urnes ; on se précipite dans les salles de spectacle pour applaudir les films de Hitchcock ou de John Huston et
Les Enfants du Paradis, les récitals d'Édith Piaf et de Charles Trenet, ou les pièces de Jean Vilar avec Gérard Philipe ; on s'extasie devant les tableaux des artistes émergents Jean Dubuffet, Georges Mathieu et Nicolas de Staël ; on se jette sur les livres d'Aragon, Gracq, Cendrars, Ponge, Elsa Triolet ou Simone de Beauvoir, et sur les nouveaux magazines hebdomadaires
Point de vue,
Vaillant (futur
Pif Gadget) et
Elle, etc. Avant la fin de l'année verront le jour l'ENA, le Commissariat général au Plan, le Commissariat à l'énergie atomique, le CNPF, le franc CFA, les comités d'entreprise, l'INED, la revue
Les Temps modernes où Jean-Paul Sartre exposera la pensée existentialiste sous le regard goguenard des marxistes qui monopolisent le monde de la pensée intellectuelle et des arts.
À ce titre, 1945 est une véritable année-charnière : un monde se consume dans les flammes, un autre renaît de ses cendres. Mais elle revêt plusieurs visages, et la fin des régimes de terreur bruns et noirs ne signifie pas le triomphe de la démocratie ni la mise en place d'un monde pacifié, tel qu'on le rêve à Yalta ou San Francisco avec la création annoncée de l'ONU. Ainsi la libération d'une partie de l'Europe s'accompagne-t-elle de l'instauration pour un demi-siècle d'un nouveau joug totalitaire - rouge. De Budapest à Sofia en passant par Belgrade, Varsovie, Bucarest et Prague, les pouvoirs se soviétisent peu à peu, inexorablement, tandis qu'en Indochine, en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, un vent indépendantiste souffle, qui emportera bientôt les empires coloniaux européens.
Année à la fois de bousculement et de basculement, 1945 est racontée ici sous tous ses aspects - politiques, militaires, sociaux, culturels, géopolitiques -, au moyen d'une chronologie sélective, détaillée, commentée. Elle est, enfin, richement illustrée et rehaussée d'une vingtaine de portraits de figures marquantes axées sur leur rôle durant cette année emblématique : les généraux Leclerc, MacArthur et Joukov, Juan Peron, Ibn Séoud, Joukov, Hô Chi Minh, Camus, Sartre, Charlie Parker, Humphrey Bogart et Lauren Bacall... -
Une histoire totale de l'armée d'Hitler.De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens, le public croit en la légende " dorée " de la première armée du monde demeurée invincible, avant de crouler sous le nombre, tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme.
Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte, notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère.
Pour rétablir " les " vérités, Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent, dont la matrice est forgée d'articles parus dans
Guerres & Histoire, augmentés de nombreuses contributions inédites.
En deux grandes parties (" La supériorité militaire allemande. Étude d'un mythe " et " Les opérations "), l'ensemble raconte toutes les grandes campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre,
Barbarossa, Stalingrad, Koursk, Débarquement,
Bagration,
Market Garden, Ardennes, bataille de Berlin, etc.), mais offre de surcroît de riches chapitres plus analytiques disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Des témoignages recueillis auprès des vétérans complètent le propos.
Une nouvelle édition d'un ouvrage déjà classique.
" L'auteur Jean Lopez et ses rédacteurs proposent ici une histoire totale de l'armée d'Hitler. "
La Grande Histoire des Armées -
Le passé d'une illusion
Été 1944 : La 2e DB entre dans Paris, ouvrant le sacre républicain de Charles de Gaulle aux Champs-Élysées. Un vent d'espoir se lève, appelant à l'édification d'un nouveau régime et d'une nouvelle société. Trois ans plus tard cet espoir a été brisé. La guerre froide acte une nouvelle partition du monde tandis que la IVe république naissante reproduit l'instabilité de la IIIe et l'éternel retour des partis. Chroniqueur inspiré de cette période oubliée, Michel Winock a choisi de la raconter au moyen d'une vingtaine de chapitres couvrant non seulement les grands événements politiques mais aussi culturels, judiciaires et sportifs afin d'offrir un tableau global porté par un rare bonheur d'écriture.
Le lecteur voyage ainsi de la Libération à l'épopée de l'Exodus en passant notamment par l'épuration, la crise coloniale, le départ de De Gaulle et la naissance du RPF, les grandes grêves de 1947, mais aussi le tribunal de Nuremberg et le procès Petiot, Sartre et Camus, la loi Marthe Richard, le premier festival de Cannes et le grand retour du Tour de France. Une enquête historique qui interroge sur le Mystère français, ses sempiternelles divisions jurant avec son idéal universaliste et sa capacité immuable à se relever des épreuves. -
L'Occupation vue par les Allemands.Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris. C'est le début de quatre longues années d'occupation de la France. Comment les Allemands l'ont-ils envisagée et préparée ? Quelles idées se faisaient-ils de leurs voisins d'outre-Rhin ? Comment se sont-ils comportés avec eux, à Paris ou en province ? Comment ont-ils vécu entre eux ? Ont-ils été libres d'agir comme ils le souhaitaient ? Quelles sont les images qu'ils conserveront après-guerre de cette période si particulière ?
Telles sont, parmi bien d'autres, quelques-unes des questions auxquelles répond Éric Alary dans cet ouvrage. Puisant essentiellement aux sources allemandes, en grande partie inédites, il livre une histoire à la fois renouvelée et incarnée, grâce aux nombreux destins individuels dont il se fait l'écho au moyen de témoignages éclairants. -
La plus grande synthèse historique consacrée à la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.Parce qu'elle repose sur l'engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes.
Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s'unir à l'ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son indiscutable pluralisme. Elle resta néanmoins de bout en bout minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense : la Résistance évita à la France les affres de la guerre civile et favorisa, à la Libération, une transition pacifique du pouvoir au profit d'une résistance regroupée derrière l'altière figure du général de Gaulle.
Ce livre aborde sans tabous l'ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Il ne dissimule ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l'armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l'efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l'engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine. -
" La " biographie de Mussolini enfin disponible en poche.Grand Prix de la Biographie Politique 2021 ; Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022 ; Liste des 30 livres de l'année 2021 du Point.
" Ce livre n'est ni une biographie au sens strict de Mussolini ni une histoire du fascisme italien mais la première tentative - et pas seulement en France - d'essayer de dévoiler le "mystère' d'un personnage qui ne ressemble véritablement à aucun des dictateurs, de droite ou de gauche, au XXe siècle mais qui, d'une certaine mesure, les résume tous, de Lénine à Castro " (M. Serra).
Homme et leader politique extrêmement complexe, pétri de contradictions, puisant ses modèles chez Napoléon puis César avant d'être fasciné par Hitler, le Duce peut donner l'image d'un comédien tragique au sens nietzschéen du terme, et d'un révolutionnaire manqué. Il a pourtant modernisé son pays et fasciné l'Europe avant de sombrer dans la déchéance et les haines d'une guerre civile prenant la relève de la guerre mondiale.
Maurizio Serra raconte ce destin sinueux et passionnant sur la base d'une documentation impeccable, dans un style fluide qui s'inscrit dans la filiation d'Italo Svevo et a fait la réputation de ses magistrales biographies de Malaparte ou D'Annunzio. Un très grand livre.
- Grand Prix de la biographie politique 2021.
- Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022.
- Liste des 30 livres de l'année 2021 du
Point. -
Les kamikazés (1944-1945) : Leur histoire, leurs ultimes écrits
Christian Kessler
- Perrin
- 22 Août 2024
- 9782262108564
Carnets et lettres de kamikazés à la veille de leur dernier envol, 1944-1945
"Chère Seiko,
Ton grand frère, en tant que pilote des forces spéciales d'assaut
Pour devenir une digue dans le Pacifique doit partir combattre.
Jusqu'à présent je n'ai rien fait de ce que doit faire un frère aîné, pardonne-moi.
Avec force, gentillesse et joyeusement aussi, suis bien l'enseignement de Maman et de ta grande soeur.
Et sois dévouée envers elles pour nous deux
Moi, je te protègerai toujours depuis le ciel."
"Père, la chance est avec moi. Car j'ai trouvé le lieu où mourir. Oui, c'est dans cet endroit que je mourrai. Au fond de mon coeur je n'ai qu'un seul désir, donner ma vie, et j'irai jusqu'au bout. J'accomplirai mon devoir. Je tomberai avec panache en remplissant ma tâche de soldat de l'Empire."
Depuis la dernière décennie, on assiste au Japon à un regain d'intérêt pour les kamikazés, ces pilotes japonais qui, dans la dernière phase de la Seconde Guerre mondiale, à partir d'octobre 1944, se précipitèrent avec leur avion chargé d'une bombe sur les navires de guerre américains. Si après la guerre du Pacifique, par censure et autocensure, le sujet a été tabou, voilà qu'aujourd'hui les universités organisent des expositions de leurs derniers écrits, et que les musées sortent de leurs réserves de nouvelles missives jamais montrées jusque-là, attirant un afflux de visiteurs.
Après un rappel historique sur la création et l'entrée en action officielle des
tokubetsu-kogeki-tai, ou " corps spéciaux d'assaut ", Christian Kessler présente ici près de 80 lettres, poèmes et testaments inédits de kamikazés, traduits avec l'aide d'Émilie Champmont : autant de documents exceptionnels et touchants rédigés juste avant leur départ pour leur ultime mission. Accompagnés parfois de phanères (cheveux, ongles) comme autant de reliques, ces écrits sont destinés essentiellement à leur famille ; ce lien épistolaire est encouragé par les autorités, qui, au préalable, effectuent un tri et une forte censure. Les Japonais, qui avaient suivi de près la guerre totale de 1914-1918 en Europe, avaient en effet noté à quel point ces derniers échanges avaient joué un rôle dans la résistance des combattants. Il s'agit en réalité " d'enrôler aussi l'arrière " dans un soutien psychologique.
Mais pour les kamikazés, les lettres sont aussi et avant tout la matérialisation du difficile renoncement à la vie qu'ils doivent effectuer.Il leur faut partir en paix avec eux-mêmes et avec leur famille. Des regrets, des hésitations, des pleurs, il y en a, bien sûr, mais finalement tout est fait pour atteindre l'idéal d'une acceptation froide et lucide de son destin, en route vers le sanctuaire shintoïste Yasukuni, temple du militarisme, " où l'attendent ceux qui l'ont précédé pour l'accueillir avec des cris de joie ".
Un recueil unique et exceptionnel. -
La bataille des Ardennes : La dernière chimère de Hitler : 16 décembre 1944 - 30 janvier 1945
Philippe Guillemot
- Perrin
- 24 Octobre 2024
- 9782262102630
Le dernier coup de poker de Hitler.En 1940, la manoeuvre qui allait sceller le sort funeste des armées alliées peut se résumer en deux étapes. Parallèlement à la diversion menée aux Pays-Bas et en Belgique, la masse blindée allemande se rue tout d'abord à l'assaut de son ennemi dans les Ardennes. Après une période chaotique de quelques jours, elle finit par franchir la Meuse après avoir bousculé la défense, passablement désorganisée, pour foncer ensuite vers la Manche par le fameux " corridor des panzers ". Quatre ans plus tard, les trois armées allemandes qui se lancent à l'assaut de lignes américaines affaiblies ne vont pas connaître le même succès. Bien au contraire, les attaques ne tardent pas à dégénérer et à se diluer en une multitude d'affrontements, au gré de la montée en ligne des unités, des Kampfgruppen allemands aux divisions américaines rameutées dans l'urgence pour parer la menace. Le déroulement de la bataille incite à renoncer à une approche chronologique des événements. En effet, balayer jour par jour un front de plus de cent kilomètres, de la crête d'Elsenborn au Luxembourg, en passant en revue l'action des unités engagées, semble laborieux et, pour tout dire, confus. Après avoir raconté l'offensive initiale, cet ouvrage se concentrera donc sur un front après l'autre. En partant du Nord, celui de la 6e armée blindée allemande, puisqu'elle devait porter le fer et atteindre Anvers. En passant ensuite à la 5e armée blindée de von Manteuffel, tout d'abord armée de couverture de la précédente mais qui sera placée sous la lumière des projecteurs par les combats de Celles et de Bastogne. En concluant enfin par la 7e armée, qui devait assurer la protection de l'aile gauche de von Manteuffel. Le tout jusqu'au désastre final côté allemand.
Au cours de cette bataille, l'acharnement des combattants fut tel que même un Patton finit par écrire dans son
Journal : " Nous pouvons encore perdre la guerre. " -
Le Débarquement, vérités et légendes
Nicolas Aubin
- Perrin
- Vérités et légendes
- 16 Mai 2024
- 9782262107901
La vérité derrière " le jour le plus long ".
Le ciel est plombé et la houle en Manche devient de plus en plus violente. Les bunkers du major Pluskat suintent l'humidité. Le maréchal Rommel a quitté son quartier général pour célébrer l'anniversaire de sa femme. Les Allemands sont convaincus que les Alliés ne débarqueront pas... Ces scènes, entretenues par les multiples diffusions du
Jour le plus long, sont connues de tous. Mais qu'en a-t-il été exactement du débarquement du 6 juin 1944 ? Car le film, tout comme le livre dont il est l'adaptation, est nourri de nombreuses entorses à la réalité.
Le projet de l'ouvrage est de rétablir les faits dans leur exactitude. La bataille de Normandie a-t-elle été décisive dans la victoire alliée ? Le mur de l'Atlantique était-il de papier ? L'armée allemande était-elle supérieure ? Le IIIe Reich a-t-il failli rejeter les Alliés à la mer ? L'Américain Eisenhower a-t-il été un bon chef de guerre ? L'action de la Résistance française a-t-elle été décisive ? C'est à toutes ces questions, et bien d'autres encore, que répond cet ouvrage, nourri aux meilleures sources dans le style limpide et percutant inhérent à la collection " Vérités et légendes ". -
De Gaulle et Churchill, la mésentente cordiale
Francois Kersaudy
- Tempus Perrin
- Tempus
- 6 Juin 2024
- 9782262108014
Deux visions du monde, deux légitimités, deux tempéraments opposés, unis dans la bataille pour la liberté.Churchill : " De Gaulle, un grand homme ! Il est arrogant, il est égoïste, il se considère comme le centre de l'univers... Il est... Vous avez raison, c'est un grand homme !... "
De Gaulle : " Pauvre Churchill ! Il nous trahit, et il nous en veut d'avoir à nous trahir... "
Lorsque s'affrontent les deux plus grands hommes d'État du XXe siècle, il faut bien s'attendre à des gerbes d'étincelles. Ayant consulté vingt fonds d'archives et interrogé de nombreux témoins, François Kersaudy reconstitue plus de trente rencontres entre le Premier ministre britannique et le chef de la France libre. Un livre véritablement unique, puisque c'est le seul ouvrage qui soit exclusivement consacré aux relations d'amour et de haine entre les deux hommes... L'ayant refermé, le lecteur considérera nécessairement d'un autre oeil les
Mémoires de guerre du général de Gaulle et ceux de Winston Churchill. -
Le duel emblématique du XX e siècle.
" De l'affection réciproque à la séparation, de la séparation à la déchirure, la relation Pétain-de Gaulle fut celle de deux visionnaires aux destins en miroir, frayant avec les sommets et les gouffres. Elle illustre quelques-unes des pages les plus glorieuses et les plus désastreuses de l'histoire de France. Rarement duel père-fils aura divisé un peuple si durablement et si profondément. Le choc de deux " mêmes ", de deux légitimités hautaines, de deux orgueils blessés par l'incompréhension des autres et par des promotions militaires tardives. Ils se sont tant aimés pour ces douleurs muettes partagées d'un regard, pour cette griserie des altitudes auxquelles les médiocres n'ont pas accès. Mais en 1940, chacun est convaincu d'incarner seul la France. Le vainqueur de Verdun contre l'homme du 18 Juin. OEdipe de retour... Ils se sont alors déchirés tout en conservant secrètement le reliquaire de leur affection perdue " (Pierre Servent).
Un récit d'une qualité d'écriture rare, porté par la plume inspirée d'un historien qui est aussi un soldat et un écrivain. -
Une nouvelle lecture d'un des épisodes les plus controversés de l'histoire de France.
Les Français peinent à faire le deuil de Vichy. Le mythe d'un Pétain sauvant les Juifs français de la déportation a la vie dure, comme celui d'un régime protégeant le pays du pire. Autre mythe, gaulliste celui-ci, toujours aussi rémanent : Vichy n'était pas la France, la " vraie " se trouvant à Londres. Comme le titrait un livre paru il y a trente ans : Vichy, " un passé qui ne passe pas ".
Aujourd'hui, après quatre-vingts ans d'exorcismes de mémoire ponctués de leur tambour médiatique, à quel stade en est notre " maladie de Vichy " ? Peut-on dire que les Français étaient tous pétainistes ? Qu'ils se sont désintéressés du sort des Juifs ? Que Pétain était sénile ? Que l'épuration a été bâclée ?... C'est à toutes ces questions, et bien d'autres encore, que répond cet ouvrage. -
Le grand livre qui manquait sur cet événement emblématique.
Munich, septembre 1938. Un mot, une date devenus les symboles de la capitulation des démocraties face au totalitarisme, précipitant le monde dans la Seconde Guerre mondiale et l'Europe vers sa perte. Comme souvent de nos jours, le présent a recouvert le passé et l'émotion remplacé l'indispensable contextualisation. Dans ce grand livre, Maurizio Serra rend enfin l'événement à l'histoire.
À l'issue d'une longue enquête, l'écrivain inspiré et historien rigoureux raconte comme jamais on ne l'avait fait l'histoire de ces deux journées qui ont changé le monde : leurs origines depuis 1918, leur déroulé riche en anecdotes et en révélations ; enfin leurs conséquences dramatiques. Il dresse aussi en ouverture de magnifiques portraits de ses quatre acteurs principaux (Hitler, Mussolini, Chamberlain, Daladier) et des trois figures de proue dans la coulisse (Beneš, Staline et Roosevelt).
La construction originale se conjugue avec un récit prenant qui comblera le lecteur et enrichit considérablement nos connaissances sur cette période charnière.
Après
Le Mystère Mussolini, Maurizio Serra confirme l'ampleur de son talent et réussit un nouveau coup de maître historiographique. -
Une histoire de la résistance en Europe occidentale
Olivier Wieviorka
- Tempus Perrin
- Tempus
- 24 Août 2023
- 9782262104788
L'histoire de la résistance décloisonnée des frontières nationales, par le plus grand historien du sujet.La résistance en Europe occidentale a longtemps été considérée comme un phénomène national ayant offert, tant sur le plan politique que sur le plan militaire, une large contribution à la défaite nazie. Mais l'armée des ombres n'aurait jamais pu croître sans le soutien de Londres d'abord, de Washington ensuite.
Telle est l'ambition de ce livre, qui vise à mieux comprendre l'action des forces clandestines en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Italie, entre 1940 et 1945, en analysant leurs interactions et en insérant l'histoire de ces combattants dans la grande stratégie anglo-américaine. En s'appuyant sur des archives aussi bien anglaises, italiennes que belges, Olivier Wieviorka renouvelle en profondeur notre perception de la place et du rôle des résistances intérieures, éclaire les politiques des gouvernements en exil et lève le voile sur l'importance des finances, de la logistique et de la planification des Alliés. Chemin faisant, il mesure la singularité de chaque pays tout en construisant une grande histoire transnationale de la résistance. -
Notes sur la guerre : 1938-1945 : L'histoire de la Seconde Guerre mondiale racontée autrement
Pierre Renouvin
- Perrin
- 3 Octobre 2024
- 9782262108922
Le " Journal " de guerre et de l'Occupation d'un grand historien. Pierre Renouvin (1893-1974) est un historien majeur des relations internationales, ayant laissé une forte empreinte dans l'historiographie. Ancien combattant, blessé et mutilé en 1917, il a passé une partie de sa vie à essayer de comprendre les causes de ce conflit mondial, qui l'a meurtri dans sa chair, et à percer les secrets des relations entre les États et entre les peuples aux XIXe-XXe siècles. Alors qu'il semblait n'avoir jamais rien écrit sur la Seconde Guerre mondiale, voilà qu'un manuscrit a été trouvé dans une armoire de la Sorbonne, son université, composé d'une série de notes rédigées entre 1938 et 1945. Ce texte, édité et annoté dans le présent ouvrage, est d'une rare originalité. Il en ressort que l'histoire de la période telle que nous la connaissons de manière linéaire ne correspond pas à celle vécue par les contemporains, parce que, par définition, ceux-ci ne connaissent pas le dénouement du conflit. Il en ressort un sentiment d'histoire immédiate, tandis que l'on suit les errements, les incertitudes, les émotions, les peurs, les espoirs ressentis par Renouvin dans les instants successifs de la guerre. Il nous fait comprendre, par exemple, qu'on peut être à la fois " maréchaliste " et probritannique. Alors que le Débarquement nous paraît un événement évident, quasi banal, il nous fait voir, dès la fin de 1942, à quel point son attente a été puissante. Les annotations et introductions de Robert Frank permettent d'intégrer dans un même livre la confrontation entre cette histoire vécue, saccadée, pleine de suspense, et l'histoire des historiens depuis cinquante ans.
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L'insurrection de Varsovie (août-octobre 1944) racontée par un de ses acteurs.
1er août 1944, Varsovie se soulève contre les nazis. Pendant deux mois, les insurgés vont affronter les plus impitoyables unités Waffen-SS. Les Polonais ne disposent que de quelques fusils et grenades face aux bombardiers, canons, mitrailleuses, lance-flammes et mortiers ennemis. Staline, dont les troupes stationnent sur l'autre rive de la Vistule, laisse cyniquement les mains libres à Hitler. Avec ses camarades, Georges Rencki, 18 ans, se bat rue par rue, immeuble par immeuble durant ces longues semaines. Affamés, décimés, abandonnés des alliés anglo-saxons, les "Polonais libres" vont tenir jusqu'au début du mois d'octobre. Lorsqu'ils rendent les armes, la bataille a fait 200.000 morts, et Varsovie est détruite. Avec les derniers combattants, Georges Rencki, est déporté dans un camp de prisonniers de guerre en Allemagne.
Depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, il a été le témoin du sort impitoyable réservé à sa patrie par les nazis d'une part, et les Soviétiques d'autre part. Son père, membre de l'intelligentsia polonaise, a disparu à Katyn, victime du NKVD. Installé à Varsovie avec sa mère et sa petite soeur entre 1940 et 1944, Georges Rencki affronte la terreur nazie. Alors que les Juifs sont voués à l'extermination, les Polonais non-juifs doivent être réduits en esclavage, et les élites et l'identité nationale polonaises éradiquées.
Engagé dans la résistance à quatorze ans, Georges Rencki prend part à des actions armées tout en contribuant à l'édition d'une revue clandestine sans pareille dans l'Europe occupée. Avec ses amis du lycée - devenu clandestin depuis que les jeunes Polonais n'ont plus droit à l'éducation - il trouve également dans l'autodérision l'antidote indispensable à la peur qui le hante.
C'est ce même homme qui, réfugié en France après la soviétisation de la Pologne en 1945, deviendra un pionnier de la construction européenne, proche - depuis sa jeunesse jusqu'à sa retraite - des noms les plus connus de cette aventure (de Paul-Henri Spaak à Jacques Delors). De son expérience à Varsovie, il parle peu, ou de manière allusive, devant ses deux fils, témoins d'une mémoire étrangement " cadenassée " et des blessures invisibles de leur père. C'est à sa mort, en 2017, que l'un des deux, Julien, découvre une série de notes éparses, certaines détaillées, d'autres composées de quelques mots, qui constituaient la base à partir de laquelle Georges Rencki avait entrepris de rédiger ses souvenirs.
Ce sont ces notes, réunies, enrichies et mises en perspective par Julien Rencki, qui ont permis de recomposer ce journal stupéfiant, véritable témoignage pour l'histoire et rappel du sacrifice étouffé de la résistance polonaise. Ce document permet aussi de découvrir la figure d'un grand fédéraliste dont le parcours personnel témoigne des ressors fondamentaux qui animaient les pères de l'Europe. C'est un livre d'histoire, certes, mais c'est aussi et surtout un livre pour l'histoire. -
Collaboratrices : 1940-1945, Histoire des femmes qui ont soutenu le régime de Vichy et l'occupant nazi
Pierre Brana, Joëlle Dusseau
- Perrin
- 13 Juin 2024
- 9782262107833
Les résistantes ont eu leur(s) livre(s), il manquait celui des collaboratrices. Quand on évoque le sort des femmes qui ont collaboré pendant l'Occupation, des images nous viennent immédiatement en tête : celles des milliers de citoyennes françaises broyées par l'épuration sauvage et - humiliation suprême - tondues publiquement pour avoir " fauté " avec l'ennemi. Si l'on met de côté cette fameuse " collaboration horizontale " - résumée par la célèbre phrase d'Arletty, " Mon coeur est français mais mon cul est international " -, on songe alors à quelques cas particuliers (tels que le fameux voyage en Allemagne des actrices françaises en 1942 que l'on a surnommé le " train de la honte "). Toutefois, l'engagement des femmes avec l'ennemi entre 1940 et 1944 ne peut être réduit à la dizaine de profils qui le symbolisent.
Les deux auteurs de cet ouvrage sur la France des années noires nous révèlent pour la première fois que les collaboratrices actives ont bien existé et, surtout, qu'elles étaient nombreuses et partout.
Certaines, bien sûr, sont célèbres : c'est le cas d'artistes (comme Coco Chanel), de " femmes de " (Annie Pétain), de " filles de " (Josée Chambrun, qui idolâtrait son père Pierre Laval), et aussi de salonnières (Marie-Louise Bouquet). Mais si la plupart sont des anonymes - des " Madame tout le monde " - elles n'en étaient pas moins dangereuses : miliciennes, gestapistes, ou encore espionnes, elles ont parfois menti, dénoncé, traqué voire violenté. Pour quelle(s) raison(s) ? Par besoin ? Par amour ? Par conviction ? Par naïveté ?
Joëlle Dusseau et Pierre Brana nous livrent ici le résultat d'une enquête historique inédite qui nous montre que " collaborer " peut aussi se conjuguer au féminin. Une synthèse indispensable. -
Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale
Jean Lopez, Olivier Wieviorka, Collectif
- Tempus Perrin
- Tempus
- 11 Mai 2023
- 9782262103941
Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'
appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le
Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'
unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ". -
La débâcle, par le témoignage d'un " officier de plume "." Le vent de l'Histoire, quand il s'élève, domine la volonté des hommes, mais il dépend des hommes de prévoir ces tempêtes, de les réduire et même, à la limite, de savoir les utiliser. " Membre du Grand Quartier général au moment de l'invasion de la France par la Wehrmacht, le général André Beaufre a été le témoin impuissant d'une débâcle sans précédent dans l'histoire militaire, d'autant plus humiliante qu'elle aurait pu être évitée. De son expérience au sein de l'état-major français, il dresse un bilan sans appel : manque d'initiative, retard technique considérable, attentisme des officiers... Autant de facteurs qui contribuent à rapprocher son récit du chef-d'oeuvre de Marc Bloch,
L'Étrange Défaite, où se lit notamment la même impression de décalage générationnel ressentie au sein de l'état-major français. Si Bloch était un historien dans la guerre, le général Beaufre était un militaire conscient des rouages de l'Histoire. Un ouvrage exceptionnel, dont le général Nicolas Le Nen relève la profondeur dans une préface experte et de nombreuses notes.