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Philosophie moderne
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Pendant ces années au service de l'état florentin, Machiavel n'a « ni dormi ni joué ». C'est dans Le Prince qu'il met à profit son expérience pour conseiller les souverains sur la manière de devenir prince et de le rester. Un traité politique dont la postériété est immense. En reconstituant la logique propre de la syntaxe, en respectant la cohérence du lexique, les traducteurs ont retrouvé le rythme si particulier de la prose machiavélienne qui a tant fait pour le succès de ce « petit » ouvrage. On trouvera, dans cette édition : une introduction qui rappelle les enjeux politiques et théoriques du contexte d'écriture ; une lecture suivie du Prince qui donne pour chaque chapitre les principales lignes interprétatives ; un bref dictionnaire des personnages et événements historiques cités ; et une bibliographie.
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L'objectif politique qu'a poursuivi Machiavel toute sa vie est simple : rendre sa patrie puissante, forte et indépendante. Si la finalité est claire, la mise en oeuvre est loin d'être évidente tant l'Italie de l'époque est divisée entre diverses principautés et républiques et aux prises avec les grandes puissances européennes. L'auteur nous donne à voir l'homme politique en Machiavel et non le théoricien ou le philosophe. Il s'agit de lire Machiavel pour lui-même en le replaçant dans son époque. Patriote florentin avant tout, son programme politique vise l'unification de l'Italie au bénéfice de Florence. Le Prince et les Discours sont les adaptations à des publics différents de cette vision programmatique, qui rendent le Florentin si proche de notre manière moderne de penser la politique et le désignent comme l'un de ses initiateurs.
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En dépit de sa forme systématique, la pensée de Spinoza est riche de difficultés et d'ambiguïtés. La tâche du commentateur consiste alors à ne pas de les omettre mais à s'y attarder, à les déplier pour proposer une compréhension claire et accessible de l'Éthique, le grand oeuvre du philosophe. L'approche originale développée dans cet ouvrage insiste sur la primauté de la pensée sur les autres attributs, dans la mesure où c'est le seul attribut qui soit aussi élaboré, aussi complexe et, en un certain sens, aussi puissant que Dieu. Cette primauté de la pensée impose une nouvelle compréhension des idées et une relecture radicalement neuve du spinozisme.
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Jean-Jacques Rousseau : la politique face à l'histoire
Patrice Canivez
- PUF
- Hors collection
- 6 Novembre 2024
- 9782130867289
Rousseau a été souvent lu comme un auteur indifférent à l'action, essentiellement tourné vers la critique des sociétés existantes. Il est vrai qu'il ne conçoit pas l'action dans la perspective d'un progrès historique. Passé un point pour lui déjà atteint par nos sociétés « modernes », la tendance au déclin est certaine. Mais Rousseau s'est aussi posé la question de la possibilité de freiner le déclin, voire de remonter la pente si les circonstances s'y prêtent, au moins pour un temps. Sa conception de l'action est pour nous d'une actualité certaine, à une époque où la notion de progrès historique est en question. Il est sûr que Rousseau ne fut pas un homme d'action. Mais il est sûr aussi que ses livres ont agi et qu'ils furent faits pour agir en trouvant leur public. Pour saisir la manière dont Rousseau conçoit la politique comme un moyen de « faire face à l'histoire », cet ouvrage explore une double approche. Du côté de l'histoire, il met en rapport la théorie de l'histoire humaine de Rousseau et sa conception du récit historique. Du côté de la politique, il part du rapport de Rousseau à l'écriture de livres en général, à ses propres livres et à leurs lecteurs.
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Kant relève le défi de penser la métaphysique autrement et de ne pas en rester à un champ de bataille sans vainqueur ni vaincu. Dans un traité inachevé, Les Progrès de la métaphysique en Allemagne depuis Leibniz et Wolff, le philosophe de Knigsberg développe l'idée d'une « métaphysique pratico-dogmatique ». Cette autre métaphysique s'appuierait sur la philosophie morale. Quel est le sens précis d'une telle métaphysique ? Quelle est sa place dans l'oeuvre de Kant ?
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Philosophie de Pascal : le principe d'inquietude
Laurence Devillairs
- PUF
- Hors collection
- 12 Octobre 2022
- 9782130841890
« Condition humaine. Inconstance, ennui, inquiétude. » En trois mots, Pascal définit l'homme, décrit sa situation. Conjuguée à la première personne, cette situation s'explicite et s'éprouve ainsi : « J'ai l'esprit plein d'inquiétude. Je suis plein d'inquiétude vaut mieux. » L'inquiétude est le propre de l'homme, c'est le principe à partir duquel Pascal construit sa philosophie. L'homme est dans une situation intenable où il désire le vrai et le bonheur sans pouvoir y parvenir, où il cherche ce qu'il ne peut posséder ni se donner, où il veut sans pouvoir. Misère de l'homme, qui signe son inconsolabilité. Cela implique aussi que « l'homme passe l'homme », qu'aucun divertissement ne peut éteindre ses désirs. Telle est la philosophie de Pascal : une philosophie de l'inquiétude, de ce mouvement qui fait vouloir au-delà de ce que l'on peut, chercher ce que l'on a perdu.
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Si Descartes est le premier à penser la vérité comme certitude (Heidegger), Pascal est le premier à en prendre acte pour penser la certitude de la foi (le Mémorial) et de la vraie religion. Cet ouvrage est un recueil d'articles, inédits pour certains, organisé de façon chronologique et thématique : avant, pendant et après la célèbre conférence prononcée à Port-Royal, « De la vraie religion ».
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Parce que l'infinité divine n'est pas une évidence théologique, Descartes travaille à lui donner un sens particulier : à la fois instauratrice des vérités créées dans les lettres du printemps 1630 et nom divin par excellence selon les exigences de la philosophie première en 1641, elle endosse des déterminations passablement contradictoires, non métaphysiques et pourtant au plus haut point métaphysiques. La détermination de la situation de l'infinité de Dieu chez Descartes au regard d'autres concepts du corpus (immensité, indéfini), de ses rapports au concept aristotélicien d'apeiron et de son histoire médiévale (Thomas d'Aquin, Bonaventure, Henri de Gand, Scot) et moderne (Suarez, Bérulle, Montaigne) doit permettre de faire voir la tension interne dont l'infinité grève la métaphysique cartésienne. Les analyses d'Emmanuel Levinas seront précieuses pour révéler les tensions ici à l'oeuvre.
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L'oubli de l'universel : Hegel critique du libéralisme
Julia Christ
- PUF
- Émancipations
- 20 Octobre 2021
- 9782130817611
Ce livre part d'un constat : l'universalisme, qui faisait la gloire de l'Occident il y a encore quelques décennies, est aujourd'hui l'objet d'un ensemble de critiques mettant au jour son caractère implicitement ou explicitement dominateur. Face à ces attaques, il ne trouve que des défenseurs souvent maladroits, vantant les mérites des principes remis en question, que ce soit la laïcité, la République, la rationalité, la science occidentale ou encore les droits subjectifs. L'ouvrage est porté par l'intuition que cet universel que l'on combat ou que l'on défend n'en est pas un. Il montre la complicité entre les critiques les plus radicales de l'universel et une conception libérale sinon chrétienne de l'universel, en tentant de comprendre, à l'aide de Hegel, les ressorts de cette méprise. Qu'oublie-t-on, dans un camp comme dans l'autre ? Et à quel universel faut-il alors prétendre pour dépasser les faux débats auxquels ont abouti deux siècles de libéralisme ?
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Il est difficile de trouver dans l'histoire une opposition plus totale que celle de Spinoza et du christianisme. Le philosophe s'en prend aux Églises, aux croyances, aux théologiens ; il dérange par sa conception de Dieu. Il passe pour athée mais s'en défend ; il sera « mystique » pour d'autres. Mais est-ce si simple ? Et s'il était ailleurs ? Il fallait donc reprendre le dossier à la base : d'abord, comprendre. Loin des idées reçues, qu'en est-il du rapport de Spinoza au christianisme de son temps ? Qu'en dit-il, qu'en retient-il ? Et comment est-il interprété par les théologiens d'aujourd'hui ? Qu'en disent-ils ? Qu'en retiennent-ils ? L'accueil est contrasté, du rejet à la bienveillance. Pourtant voici que certains reconnaissent son extraordinaire puissance d'inspiration : une rencontre est donc possible. Spinoza s'écarte certes des énoncés majeurs du christianisme, mais c'est au point le plus radical de la confrontation qu'il faut l'entendre. Sur l'affirmation de Dieu comme sur l'exploration de la condition humaine, dans la diversité des champs de l'éthique, il le provoque à élargir ses espaces de compréhension. En somme, un nouveau regard sur une relation qui intrigue toujours.
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L'histoire libérale de la modernité : race, nation, classe
Florence Hulak
- PUF
- Émancipations
- 10 Mai 2023
- 9782130842606
Le libéralisme s'est souvent vu reprocher une vision individualiste de la société et une compréhension dépolitisée du devenir. Cette critique occulte toutefois le modèle inédit d'écriture de l'histoire qu'il a inspiré dans les années 1820 : le récit des luttes d'un sujet collectif contre l'oppression et son occultation. Or ce modèle a marqué les sciences historiques et sociales comme la philosophie, bien au-delà des approches se réclamant ouvertement du libéralisme politique. Réinterprétant l'histoire de la liberté au prisme du récit de la guerre des « races », l'histoire libérale de la masse a inspiré les premières histoires de la nation, mais aussi la première histoire de la lutte des classes. Elle a également ouvert la voie aux pensées critiques pour lesquelles la vérité historique ne peut être établie que du point de vue du groupe dominé. Ce livre met ainsi au jour l'histoire libérale de la modernité et ses prolongements, éclairant la puissance et les limites de cette matrice politico-scientifique dont nous sommes toujours tributaires.
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Descartes et la fabrique du monde ; le problème cosmologique de Copernic à Descartes
Édouard Mehl
- PUF
- Épimethée
- 29 Mai 2019
- 9782130820901
« Descartes ne qualifie sa cosmologie que sous le modeste diminutif d'une "fable du monde". Ceci peut s'interpréter comme l'aveu d'une impuissance de la raison à atteindre l'authentique fabrique du monde. Mais avant d'être une fiction dénuée de toute vérité, une fable est d'abord un récit, comme celui que l'Écriture propose au premier livre de la Genèse. Nous enquêtons ici sur le commentaire cartésien de la Genèse, texte perdu, mais suffisamment avancé pour que Descartes envisageât, en 1640, de le soumettre à l'approbation de la Sorbonne. Qu'y aurait-il montré ? Qu'en concevant le mouvement comme une séparation réciproque des parties de l'étendue, il se conformait à la lettre au récit mosaïque de la création. Descartes s'appuie sur une lecture précise de la Genèse, mais une lecture si originale et si peu orthodoxe qu'il doit presque aussitôt renoncer à en faire une caution pour sa philosophie naturelle. Nous enquêtons donc moins sur cet In Genesim, que sur les raisons de sa disparition. »