Au Moyen Âge, deux femmes parmi les plus féroces et les plus influentes ont marqué leur temps : Brunehaut et Frédégonde. L'une était reine d'Austrasie (actuelle Belgique, nord-est de la France et une partie de l'Allemagne), l'autre reine de Neustrie (nord-ouest de la France actuelle). À une époque où il était interdit aux femmes de posséder des biens ou d'hériter du trône, elles commandaient des grandes armées, négociaient avec les empereurs et les papes, développaient des politiques fiscales et construisaient des infrastructures. À leur mort, leur héritage a été délibérément oublié, déformé, voire ignoré. Pourquoi ?
À travers un récit épique, où la qualité d'écriture porte avec majesté un travail historique, Shelley Puhak répond à cette question et revient sur le parcours de deux femmes puissantes et... ennemies. Car pendant plus de quarante ans, Brunehaut et Frédégonde se sont affrontées dans des guerres civiles sans pitié.
Aujourd'hui, faire la lumière sur ces reines de l'âge des ténèbres invite à réfléchir au statut des femmes de pouvoir, au fil d'un récit palpitant.
C'est une problématique essentielle pour l'étude historique de nos sociétés qui est interrogée ici : quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l'argent et du pouvoir ?
Cet ouvrage offre une vision nouvelle de l'être féminin et masculin médiéval : par-delà la domination de l'homme alors que s'impose la loi salique, l'affirmation de la masculinité de l'activité intellectuelle et où s'affirme comme valeur première de l'aristocratie la virilité, il met également en lumière la réalité des genres et la façon dont se construisent les identités sexuées en fonction de l'âge et des catégories sociales.
Redécouvrez tous les secrets de l'Histoire de France à travers les personnages ou épisodes marquants qui l'ont façonnée.
Charlemagne était-il le premier Carolingien ? Explorez l'histoire de cette dynastie en 20 portraits et événements aux côtés de Pépin le Bref, Louis le Pieux ou encore Hugues le Grand, faiseur de rois et Dhuoda de Septimanie, comtesse au destin tragique...
Cet ouvrage propose une analyse méthodique des institutions de la France médiévale, depuis le xie siècle jusqu'au terme traditionnellement assigné au Moyen Âge. Celui-ci, contre toute légende, s'avère en effet particulièrement fécond en innovations institutionnelles dont beaucoup sont encore vivaces aujourd'hui.
On s'attachera d'abord à montrer la logique de l'ordre seigneurial qui marque si profondément la culture politique et les rapports sociaux dans le cadre féodal. Une deuxième partie examine l'État royal dont elle décrit un par un les principaux rouages : gouvernement, administration, devoirs de justice, moyens financiers et outils militaires. Puis sont étudiées les villes, qui affirment leurs libertés et aspirent à se gouverner elles-mêmes, donnent naissance à leurs propres structures politiques, commune ou consulat. La dernière partie, enfin, est consacrée à l'Église, qui soumet peu à peu le monde des clercs et celui des fidèles à des cadres de plus en plus ordonnés.
Pour la première fois de l'histoire, le Maghreb fait l'expérience, au cours des XIe-XVe siècles, d'une union politique sous l'égide des populations locales : les Berbères. S'inspirant des dynasties arabes musulmanes qui les ont précédés, les Almohades étendent leur emprise de l'Atlantique à la Tripolitaine, du Sahara jusqu'au centre de la péninsule Ibérique. Cet épisode marque une étape fondamentale du processus d'arabisation et d'islamisation des sociétés du Maghreb ; on assiste alors à la diffusion du concept d'État, territorial et supra-tribal, préalable à l'évolution ultérieure. Pascal Buresi et Mehdi Ghouirgate présentent d'abord en dix « chapitres » le cadre événementiel et politique, puis ils insistent sur dix « points d'histoire ». Enfin, divers auteurs analysent une dizaine de documents iconographiques, emblématiques de cette période fascinante.
Panorama synthétique du Moyen Âge (Ve-XVe siècles), cet ouvrage veut répondre aux besoins spécifiques des étudiants de premier cycle. Il propose l'essentiel des connaissances à travers plusieurs sections - les événements politiques, les faits culturels et religieux, le contexte social et économique, les grandes figures de la période...- et s'appuie sur un choix de documents significatifs. Plans de dissertation, chronologie, glossaire, cartes et sources livresques et informatiques offrent des ressources pédagogiques et des repères précieux.
Al-Andalus que l'on désignait autrefois sous le nom d'Espagne musulmane, a marqué l'histoire du viiie au xie siècle. La richesse et le raffinement de la civilisation arabo-andalouse continuent de fasciner autant les chercheurs que les touristes qui se rendent en Andalousie.
Nombre d'hommes politiques ont même vu dans cet al-Andalus l'espace d'un modèle de convivialité à une époque où les tensions entre l'Occident et le monde arabe ne cessent de s'accroître. À l'inverse, depuis quelques années, plusieurs auteurs « révisionnistes » remettent en cause l'islamisation de la péninsule en niant même l'authenticité de la conquête.
Cet ouvrage entend rétablir une vérité historique et retracer la riche histoire d'un passé controversé. Il dresse un tableau le plus complet de l'histoire de cette lointaine province du monde islamique avant que ne se développent, aux alentours de l'an mil, les premières offensives chrétiennes qui ne s'achèveront que quelques siècles plus tard, en 1492, avec la chute de l'émirat nasride de Grenade.
En débutant son enquête avec les derniers temps de la monarchie wisigothique de Tolède et en l'achevant avec la disparition du califat de Cordoue, ce manuel retrace l'évolution d'un État dont l'influence s'étendit sur l'ensemble de la Méditerranée occidentale et sur le Maghreb.
Entre le Ve et le VIIIe siècle, l'Europe cherche ses marques, bousculée entre la fin de la période romaine et le plein Moyen Âge, au cours de ce qu'on a appelé les « invasions barbares ». Le basculement d'un espace centré sur la Méditerranée à un monde davantage tourné vers la mer du Nord marque un premier mouvement dans la constitution de l'Europe.
Ce manuel revient sur cette période complexe en décrivant clairement la situation de l'Empire d'Occident avant sa chute en 476 et les caractéristiques de chacun des royaumes barbares qui fleurissent alors, ainsi que le rôle de la christianisation. Il dépeint la montée en puissance du pouvoir des Francs, aux sources de l'Empire de Charlemagne. Présentant un état de la période profondément renouvelé par les recherches des dernières décennies, cet ouvrage montre à quel point l'Europe barbare a été un creuset essentiel pour l'Europe et la réflexion historique.
Le Petit atlas historique du Moyen Age est composé de 43 fiches qui présentent chronologiquement, à l'échelle du monde, les grandes phases d'une période allant du Ve au XVe siècle.
L'ouvrage a pour objectif d'apporter des repères simples et précis à l'étudiant : il dégage les traits essentiels d'un événement, d'une aire de civilisation, d'un mécanisme économique ou encore d'un courant artistique d'une période.
Chacune des fiches thématiques est complétée par une iconographie, un plan ou une carte.
Une chronologie détaillée, une bibliographie, un glossaire et un index complètent cette histoire de la France médiévale pour en faire un indispensable outil de travail.
L'histoire de la Méditerranée médiévale, zone partagée entre l'Afrique, l'Asie et l'Europe, est faite de phases d'expansion ou de repli qui charrient à travers l'espace les marqueurs d'identités hétérogènes.
Ce vaste espace est alors caractérisé par la diversité, le métissage, l'inextinguible capacité d'invention, mais aussi les affrontements et le refus de la différence. Les auteurs ont souhaité mettre en lumière la grande diversité des mondes méditerranéens, au-delà de l'idée fantasmée d'un ensemble géographique et humain qui pourrait, au Moyen Âge, se réduire à l'opposition entre Chrétienté et Islam.
Ils ont choisi de présenter une succession d'études de cas consacrées à des thèmes trop peu traités, éclairant des questions touchant aux sociétés, aux territoires et aux faits culturels. L'ouvrage propose des documents, souvent inédits, et des synthèses thématiques permettent de replacer les études de cas dans une perspective large et assurent la cohérence de l'ensemble.
La guerre de Cent Ans est un événement essentiel dans la constitution des royaumes de France et d'Angleterre et a marqué de son empreinte les relations entre les deux pays.
Cette synthèse donne les clés pour décrypter les raisons, dépeindre le contexte, présenter les acteurs et décrire le déroulement d'un conflit qui dura de 1330 à 1453. L'auteur propose ici un parcours thématique qui envisage la guerre de Cent Ans comme un phénomène global : politique, idéologique, militaire, sociétal... vu aussi bien du côté français qu'anglais.
S'appuyant sur de nombreuses sources - officielles, littéraires, iconographiques -, un appareil cartographique, des encadrés et des études de cas, ce volume permet à l'étudiant de construire un exposé, élaborer une dissertation ou rédiger un commentaire de document.
Cet ouvrage de synthèse sur les Mérovingiens propose aux étudiants un panorama unique du monde franc du Ve au VIIIe siècle.
L'auteur a eu à coeur de replacer chaque analyse d'ensemble dans son contexte chronologique, de manière aussi bien à ancrer les grandes explications anthropologiques et sociales dans leur dimension concrète qu'à rendre plus intelligibles les événements.
Pour décrire une période riche et souvent mal connue, ce manuel s'appuie sur les sources écrites et archéologiques, la cartographie, et propose un tableau clair et concis de la spécificité mérovingienne. Il présente les grandes figures (Clovis, Dagobert, Charles Martel, Pépin le Bref...), les structures du pouvoir, l'organisation de la société, laïque et religieuse, la constitution du Regnum Francorum...
À partir du XIe siècle, l'idée de croisade s'insère au coeur de la société chrétienne et constitue tout au long du Moyen Âge le moteur de l'expansion de l'Occident dans le monde méditerranéen. Plus que jamais, il est nécessaire de comprendre les raisons et les conséquences, de part et d'autre de la Méditerranée, d'un épisode historique sans précédent qui a duré quatre siècles.
Cette synthèse interroge les origines et la nature de ce phénomène, entre « pèlerinages en armes » et migrations de populations, et en montre la complexité à travers les diverses grilles de lecture qui ont été appliquées au sujet : économiques, démographiques, religieuses, politiques. Elle montre comment, loin d'apporter les résultats escomptés ni permis les rencontres entre les cultures, ces campagnes ont d'abord servi la chrétienté à prendre conscience d'elle-même. Présentant le film des huit croisades, l'ouvrage met en lumière la tradition du pèlerinage vers Jérusalem et le développement de l'idée de guerre sainte dans la pensée pontificale. Il montre également que chez les hommes de la Croisade, la quête de Jérusalem ne peut être séparée de la gloire et de la fortune qui se réalisent dans la création d'États latins en Orient, prémices de la colonisation moderne.
Une cinquantaine de cartes et documents iconographiques facilitent la lecture de ce volume qui propose par ailleurs et double index et une riche bibliographie.
L'ouvrage présente les relations ayant existé entre Maîtres du sol et producteurs sur la longue période qui s'étend de la période carolingienne aux grandes révoltes paysannes des XIVe et XVe siècles.
Après une période d'augmentation de la richesse, à partir du XIIIe siècle les tensions s'accroissent. Les seigneurs connaissent une importante baisse de leurs revenus, ce qui constitue l'un des éléments essentiels de la crise des XIVe et XVe siècles. Cela a pour conséquence, dans de nombreuses régions, d'entraîner un phénomène de dépossession des paysanneries dont l'accès à la propriété du sol devient de plus en plus difficile.
Cet ouvrage examine les statuts des hommes, l'organisation du travail, les hiérarchies sociales réellement efficaces, présente l'histoire de cet enrichissement général du monde occidental ainsi que celle de la crise qui clôt le Moyen Âge occidental.
1515 Marignan. Qui ne connaît cette correspondance entre un millésime facile à retenir et la victoire remportée par François Ier dans le nord de l'Italie ?
Cet essai d'histoire synchronisée entend replacer dans son contexte une bataille longtemps considérée comme une date majeure de l'histoire de France.
Le début du xvie siècle fut un moment de circulation des hommes, des oeuvres et des idées sans précédent. Les nouvelles formes artistiques inspirées par la redécouverte de la culture antique se diffusaient en Europe, et l'on a pu voir dans ce mouvement une véritable « renaissance » du Vieux Continent.
Alors qu'Érasme défendait une vision renouvelée de la vie chrétienne et prônait la paix entre les créatures de Dieu, certains s'interrogeaient sur le sens profond des guerres qui ravageaient l'Ancien Monde et sur celui des « découvertes » ultra-marines.
Ces événements n'annonçaient-ils pas la fin des temps ?
Le théâtre du XVIIIe siècle, derrière des apparences légères, se révèle très contestataire. Au nom de la liberté individuelle et de l'égale dignité de chacun, il dénonce sans relâche le pouvoir arbitraire, la soumission des filles et des femmes, l'autorité du père et celle du maître, l'argent roi. Il a été un instrument majeur de la diffusion des idées nouvelles qui ont entraîné la France entière dans un vaste élan révolutionnaire. Pour l'auteur, les philosophes n'ont fait que mettre en forme des idées qui étaient dans l'air du temps.
Car ce sont des milliers de pièces, sur des centaines de théâtres - à la foire, dans les châteaux, dans les salons, dans l'arrière-boutique de l'artisan -, qui ont propagé ces idées dans toute la société ; le théâtre a joué le rôle de la télévision aujourd'hui et le phénomène a duré un siècle.
Ce travail novateur est exemplaire de la convergence de plus en plus appréciée entre la réflexion en histoire, qui s'intéresse à la dimension politique des phénomènes culturels, et la recherche en littérature qui propose de nouvelles lectures, plus sociologiques et politiques des oeuvres. L'auteure apporte de nombreux éléments au débat actuel sur les voies et modalités de conquête de la société d'Ancien Régime par les idées nouvelles. Sans le théâtre, qui sait si la Révolution eut rencontré d'emblée l'accueil favorable qu'elle reçut dans les premiers temps...
Marie Laurence Netter, chercheur au Centre de Recherches Historiques -EHESS/CNRS est historienne des XVIIIe et XIXe siècles. Après une thèse sur l'alphabétisation en France, elle s'est intéressée à la vie culturelle et politique et à la manière dont les deux pouvaient se croiser et entrer en résonnance avec des interrogations contemporaines.
Le Second Empire voit l'essor des pratiques culturelles : le roman policier naît sous la plume d'Emile Gaboriau, le vaudeville avec Labiche et l'opéra-comique avec Offenbach. La danse, la photographie ou les expositions universelles viennent compléter le panorama de cette période.
Qu'est-ce que le premier empire colonial français et comment, sur près de trois siècles, a-t-il évolué ? Depuis la mise en place d'un projet colonial par Richelieu jusqu'aux années 1810, qui voient la prise de contrôle par l'Angleterre des derniers vestiges de possessions françaises fragilisés par l'épisode révolutionnaire, l'ouvrage montre les politiques coloniales à l'oeuvre en Amérique du Nord, aux Antilles et dans l'océan Indien.
Cette étude présente les acteurs, privés et institutionnels, de cette entreprise coloniale, mais aussi les populations, esclaves et libres cultivateurs, négociants et Habitants, nationaux et autochtones, à l'origine du démarrage véritable de l'outre-mer français, vers le milieu du XVIIIe siècle. Dépassant la simple perspective économiste et l'approche institutionnelle et militaire, l'auteur restitue la multiplicité des points de vue des acteurs et les ambiguïtés des marqueurs culturels entre « créolisation » et signes ostentatoires d'intégration.
Cartographie originale, documents et portraits de grandes figures accompagneront le lecteur dans cette découverte de la première vague colonisatrice de la France.
Certains spécialistes considèrent que la mondialisation du XIXe siècle a été la première véritable mondialisation de l'histoire, préfigurant par de nombreux aspects celle qui s'est mise en place à la fin du XXe siècle.
Sans être aussi péremptoire, il apparaît que sous l'impulsion décisive de la révolution industrielle dans une partie de l'hémisphère nord et de la suprématie planétaire du Royaume-Uni, l'économie mondiale a connu des transformations radicales à partir du milieu du XIXe siècle. Elles se sont traduites par une nouvelle forme de division internationale du travail, une intégration croissante des marchés de biens, de capitaux et du travail, ainsi que la mise en réseau progressive du monde sous l'effet de la révolution des transports et des communications.
La mondialisation du XIXe siècle fut brutalement interrompue par le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Bruno MARNOT est maître de conférences à l'Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III.
Qu'est-ce que le peuple dans les villes de la France moderne ? Comment le saisir dans toute sa diversité ? Les élites en livrent une représentation réductrice entre le xvie siècle et la Révolution, d'abord comme une masse indifférenciée prise dans sa seule dépendance aux puissants, ensuite comme une force politique incontrôlable. Pourtant, derrière ces traits figés, le peuple connaît une incessante mobilité, des parcours singuliers et des types aussi variés que la prostituée, le compagnon, la « revenderesse » ou le domestique.
C'est dans ses multiples facettes, entre pauvreté et bourgeoisie, que cet ouvrage entend aborder le peuple. Dressant un tableau détaillé de ce groupe social, il en étudie, selon l'époque, l'activité légale et clandestine, le quotidien, le genre et les niveaux économiques, les configurations urbaines, les pratiques culturelles et la dimension politique.
Entre la société antique et la société féodale, existe-t-il une société du haut Moyen Âge ? On oppose généralement les sociétés « étatiques » du sud de l'Europe, qui se sont développées dans les cadres de l'ancien empire romain et qui sont le produit de la fusion entre Romains et Barbares, aux sociétés tribales du nord et de l'est dont certaines en sont encore à l'âge du fer. Sans rejeter cette grille d'analyse, il faut souligner l'extrême diversité des sociétés post-antiques d'une part, leurs caractères communs fondamentaux de l'autre : ce sont des sociétés agraires, guerrières et compétitives, dominées par des élites qui mettent en avant le peuple en armes pour mieux légitimer leur domination. Ce sont des sociétés segmentaires où l'équilibre social et la protection des individus sont très largement assurés par des groupements contractuels à forte dominante horizontale.
La christianisation d'une grande partie de l'Europe occidentale, le développement des systèmes domaniaux et la concentration des pouvoirs centraux à partir du VIIe siècle renforcent la domination des puissants et la hiérarchisation de la société. Les Carolingiens entreprennent alors une véritable mise en ordre hiérarchique qui touche tous les secteurs de la vie sociale, en s'appuyant sur les structures monastiques et intégratives d'un empire ayant vocation à s'identifier à l'ecclesia.Nourri de l'apport des sciences sociales, l'ouvrage propose donc une lecture anthropologique et sociologique du haut Moyen Âge. À travers l'analyse des systèmes de représentation, du rapport des hommes à l'espace et à Dieu, des relations entre les individus et les groupements, il cherche à éclairer les rapports sociaux et les processus de transformation entre le VIe et la fin du IXe siècle.Régine Le Jan, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, a notamment publié Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-IXe siècle). Essai d'anthropologie sociale, Paris, 1995, Histoire de la France. Origines et premier essor (480-1180), Paris, nouvelle édition 2002 et Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, Paris, 2001.Ouvrage dirigé par Jean-Louis BIGET.
De toutes les années de la Révolution française, celles de la Terreur sont sans doute les plus complexes, tant la jeune république de l'an II doit se construire dans une période de divisions politiques, de tensions extrêmes, de guerre intérieure et extérieure.
Paradoxalement, les années 1793-1794 se cristallisent pourtant en des images brutales et univoques : la Vendée militaire, la guillotine, les suspects, Robespierre... Le décalage dit son impact mémoriel, son actualité toujours vive.
Pour comprendre les enjeux, les tensions et les contradictions de l'an II, une quinzaine de spécialistes livrent leurs analyses. Ensemble, ils brossent un tableau contrasté d'une Terreur qui ne ressemble pas toujours à celle que l'on imagine.
Entre 1799 et 1815, l'Europe entière affronte les ambitions de conquêtes de Napoléon qui, après avoir imposé sa loi à la France, cherche à dominer le monde. Pourtant, l'histoire du Consulat et de l'Empire ne peut se limiter à l'évocation des batailles et des traités de paix. Le visage de l'Europe sort profondément modifié des guerres contre la France, malgré les tentatives pour restaurer l'ordre ancien. Le continent européen entre alors dans l'ère moderne. Certes les transformations politiques, administratives ou sociales concernent en premier lieu la France qui se dote d'institutions durables, mais les principes issus de 1789, même imposés par les armes, finissent aussi par imprégner les peuples européens qui aspirent désormais à la liberté et à l'égalité.
On ne peut comprendre l'importance de ces années sans une analyse croisée des ambitions françaises et des résistances étrangères, ce qui suppose d'adopter le point de vue des différents protagonistes.
En s'appuyant sur les très nombreux travaux parus depuis une trentaine d'années, en France comme à l'étranger, cet ouvrage propose donc une nouvelle synthèse sur une période de l'histoire qui, deux cents ans après, continue à soulever les passions à travers le monde.
Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l'École Normale Supérieure, est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV) et président de l'Institut Napoléon. Auteur de nombreux ouvrages sur la période napoléonienne, il a déjà publié chez Armand Colin en 2001, en collaboration avec Jean-Claude Caron et Jean-Claude Yon, Religion et culture en Europe au XIXe siècle.
Religion de salut, le christianisme enseigne un monothéisme exclusif de toute autre croyance et engage ses fidèles à vivre selon la morale la plus rigoureuse. L'attente d'un bonheur céleste et de la fin des temps les détourne largement du monde. Par tous ces traits, les chrétiens sont étrangers à la civilisation gréco-romaine.En dépit d'un rejet par les élites et de dures persécutions, le christianisme s'impose jusqu'à devenir la religion officielle de l'Empire romain, puis de tous les royaumes qui se succèdent au moyen Âge en Europe occidentale. L'Église devient un acteur essentiel de la vie sociale. Elle contribue à aménager les sociétés en s'impliquant fortement dans l'exercice de l'autorité. Elle adopte le savoir antique et l'utilise pour élaborer ses propres conceptions. Elle bâtit et développe un art en empruntant à celui de tous les peuples. Cette naturalisation sociale et culturelle s'accomplit au prix d'une difficile adaptation, trop bien réussie peut-être. Or les Écritures, qui renvoient en permanence à l'idéal religieux primitif, inspirent une remise en cause fréquente de cet ordre. L'exercice du pouvoir, la hiérarchie sociale, les comportements humains, les modes de raisonnement sont successivement concernés. Réformer sans cesse induit un dynamisme qui se dément rarement.C'est cette histoire longue et complexe que le présent ouvrage retrace dans toute sa diversité.Jacques Paul est professeur à l'université de Provence Aix-Marseille I. Il est l'auteur chez Armand Colin de Histoire intellectuelle de l'Occident médiéval et de Culture et vie intellectuelle dans l'Occident médiéval.
Le salut. L'Écriture sainte. L'Église. Le christianisme latin à la fin de l'Empire romain. Les chrétiens et l'Empire. Les chrétiens et les religions païennes. Du héros au saint. Les chrétiens et la culture antique. Ordre du monde et salut chrétien (500-1050). La christianisation des peuples barbares. L'expérience insulaire. Christianisme et Empire carolingien. L'Église entre l'Empire et la féodalité. La liberté de l'Église et l'évangélisme (1050-1280). Principes et idéologie des réformateurs. Le sacerdoce et l'empire. Ascétisme et évangélisme. La vie religieuse des laïcs. Vie intellectuelle et essor artistique. La conscience chrétienne et le monde. L'affranchissement des États. Crises dans l'Église. L'essor de la vie spirituelle. L'encadrement des fidèles et la pastorale. De la pensée spéculative à l'humanisme.