Rassemblant différentes études, cet ouvrage introduit magistralement aux multiples aspects d'une oeuvre exigeante. À l'écoute des voix venues d'un lointain passé, Claude Lecouteux, nous invite à franchir les frontières de l'invisible, et nous permet ainsi de pénétrer le monde merveilleux qu'il n'a jamais cessé d'explorer.
Les morts qui reviennent ont une histoire. A partir des récits anciens, des rites et des coutumes funéraires subsistant parfois de nos jours, Claude Lecouteux tire de l'oubli les fantômes et les revenants d'antan, jusqu'alors négligés par les historiens. Le Moyen Âge de l'Europe du Nord offre, dans notre civilisation occidentale, un champ privilégié pour décrire le retour des défunts et retracer le combat que l'Eglise leur livra. Qui revient ? A quels moments se produisent les hantises ? Pourquoi certains morts amènent-ils fécondité et prospérité tandis que d'autres répandent terreurs et massacres ? Quelle force anime le cadavre jusqu'à le faire sortir de sa tombe et de quelle conception de l'au-delà de tels phénomènes relèvent-ils ? Car s'ils constituaient jadis de redoutables manifestations, fantômes et revenants n'en étaient pas moins intégrés dans la mentalité collective d'alors.
À la fin du Moyen Âge, de Venise à Jérusalem, et poussant parfois jusqu'au Caire, des milliers de pèlerins s'exposent aux affres et aux dangers du voyage pour aller prier en Terre sainte.
Si la plupart des pèlerins sont restés inconnus, quelques-uns cependant - moines, seigneurs, bourgeois, mais aussi marchands, intellectuels, observateurs ou même espions - ont transmis leurs témoignages, notes prises au quotidien ou écrits rédigés à leur retour. S'appuyant sur ces « carnets » recueillis dans l'Europe entière, qui fourmillent d'anecdotes, de conseils et d'opinions révélatrices des mentalités, Nicole Chareyron fait revivre, avec verve et érudition, les péripéties de ces voyages - vie à bord des bateaux, violences et maladies nées de la pénible promiscuité, relations contrastées avec les populations locales...
Nicole Chareyron donne la parole à quelques-uns des voyageurs de jadis qui n'ont pas gagné la notoriété posthume, malgré leurs picaresques récits. Frères méconnus de Marco Polo, ancêtres oubliés de Christophe Colomb, marcheurs infatigables ou rescapés de flots, ils éprouvent comme nous la peur, la joie, le désespoir et voient souvent au cours de leurs rencontres - des Vikings aux anthropophages de Sumatra - leurs principes chrétiens et leurs préjugés culturels quelque peu bousculés.
Un ensemble de récits de voyages dans l'au-delà. Le merveilleux est omniprésent : humains à tête de grue, arbres doués de parole, dragons à cornes de bouc, démons infligeant d'horribles supplices...
Comment guérir une migraine, arrêter une hémorragie, apaiser le feu d'une brulûre ? Claude Lecouteux a réuni, classé et commenté des pratiques populaires plus ou moins occultes, où se retrouvent pêle-mêle incantations, oraisons chrétiennes, talismans et charmes. Il présente dans cet ouvrage plus de six cents prescriptions pour soulager les maux dont nous souffrons. Une remarquable étude sur la mentalité magique liée au corps médiéval,
Autrefois par les nuits d'hiver, dans le ciel ou sur terre, on entendait passer une troupe effrayante et mystérieuse, un étrange cortège de fantassins et de cavaliers, les uns ensanglantés, les autres portant leur tête sous le bras. C'était la Chasse sauvage, la terrible cohorte des damnés... Mais le christianisme a déformé l'antique croyance, la mêlant à d'autres traditions. Cet ouvrage rassemble les multiples facettes du mythe.
Fées, sorcières et loups-garous... Enchanteurs ou terrifiants, ces êtres mystérieux n'ont cessé de nous fasciner et demeurent encore présents dans nos récits, nos rêves et nos hantises. Mais de quelles croyances sont-ils la survivance ?
Claude Lecouteux a décelé, dans les légendes germano-scandinaves et dans maints aspects de la culture européenne, une conception religieuse oubliée : l'âme, ou plutôt le Double - sous une forme humaine ou animale - peut s'échapper du corps pendant le sommeil, la transe ou même le coma, puis réintégrer son enveloppe charnelle. Et si certains subissent, bien malgré eux, cet étrange voyage, d'autres, parfois accusés de sorcellerie, savent le provoquer.
Au Moyen Âge, le grimoire désigne un ouvrage écrit en latin, mélange de recettes diverses pour guérir certains maux, conjurer ou invoquer les démons, fabriquer des talismans ou des amulettes, lever ou jeter des sorts... D'abord en petit format, fascicule de poche à l'usage du mage « en déplacement », il se transforme en grand in-folio, monumental volume de consultation. Collectionneur fervent de ces livres énigmatiques, Claude Lecouteux entreprend d'en présenter le contenu. Obscurs, cryptés, truffés de symboles, de dessins et de mots hermétiques, les grimoires, sans perdre de leur densité poétique, nous deviennent au terme de ce voyage guidé, plus accessibles et nous révèlent ainsi quelques-uns de leurs mystères.
Présenter un tableau des prisons de la Terreur, c'est aller à la rencontre de la société française du XVIIIe siècle. Dans les vestibules de l'échafaud, se pressent les classes les plus disparates : la promiscuité confond, « comme au Jugement dernier », prêtres et sans-culottes, princesses et boutiquières, militaires et philosophes, bourgeois nantis et menu peuple... S'appuyant sur les fonds mémorialistes et les témoignages, Rémy Bijaoui restitue, dans cet ouvrage, un vivant tableau des moeurs et des occupations quotidiennes de la foule carcérale au coeur de cette grande tourmente que fut la Terreur.
Mal contagieux pourrissant lentement les corps, reléguant de sinistres compagnies en marge des communautés humaines, la lèpre, endémique dès les premiers siècles de notre ère, obsédante, impressionna l'homme médiéval plus que toute autre calamitié. Quelle était la vie quotidienne du lépreux de jadis ? Rejeté, coupé des siens et des hommes - et même déclaré « mort au monde » lors de funèbres liturgies - errant ou confiné dans les maladreries, comment survivait-il ? Qui l'assistait dans sa souffrance, et comment les léproseries étaient-elles organisées ? Que pouvaient les médecins d'alors contre un fléau suscitant tant d'effroi et de fantasmes ? Quelle était, dans le calvaire des lépreux - ces pitoyables exclus - la part des rumeurs, des réactions populaires ou des croyances religieuses ? Lazare, et d'autres personnages bibliques, permettaient à l'homme du Moyen Age de déchiffrer la sombre énigme de cette tragique maladie : salaire du péché, image de la déchéance humaine ou signe paradoxal d'élection rapprochant mystérieusement le ladre du Christ, la lèpre devient marque de damnation ou de salut. Cet ouvrage, fruit de quinze années de recherche, fait surgir du passé la terrible silhouette du lépreux agiatant sa crécelle et devant qui chacun s'écarte.
L'accouchement fut longtemps une redoutable épreuve à l'issue souvent tragique pour la mère et l'enfant, et vécu pour l'essentiel entre femmes. Sous le règne de Louis XIV, à l'époque où l'assistance d'un homme offensait encore pudeur et bonnes moeurs, que pouvaient donc être les connaissances, la pratique, les difficultés d'un accoucheur de nos provinces ? Eminent historien de la naissance, Jacques Gélis nous restitue ici la figure de Guillaume Mauquest de La Motte, chirurgien-accoucheur au grand siècle et réputé pour son important « Traité des accouchements ». Quarante-cinq années durant, venant en aide aux femmes de toutes conditions, qui peu à peu prennent l'habitude de faire appel à lui, La Motte parcourt les chemins du Cotentin et consigne sans relâche son expérience de terrain. Ainsi est peinte, de façon vivante et concrète, à traverrs la longue pratique d'un homme passionné, la vie des familles et surtout des femmes de ce temps. Précieux car unique, nous dit Jacques Gelis, le témoignage de La Motte éclaire une pédiode charnière où l'accoucheur va suppplanter la matrone, où l'obstétrique va devenir un véritable champ médical et où, enfin, une nouvelle conception de la vie va bouleverser les mentalités.
Au XIIe siècle apparaît, adressée à l'empereur byzantin, La Lettre d'un certain Prêtre Jean, monarque inconnu d'un lointain royaume chrétien. Se présentant comme le souverain le plus puissant du monde, le Prêtre Jean y décrit les merveilles de son vaste pays recouvrant les «trois Indes» : moeurs, gouvernement, richesses infinies, faune, flore et peuples étranges, spectacles insolites... La beauté et l'horreur, la vertu et l'atrocité, le sublime et le monstrueux, les aspects les plus contradictoires et les plus extrêmes de la Création trouvent leur sens dans cette fabuleuse contrée. La Lettre du Prêtre Jean enflammera les imaginations jusqu'au XVe siècle et le renom du souverain des Indes se répandra alors dans toute l'Europe. C'est cette mystérieuse missive, dévoilant l'imaginaire de l'homme médiéval, qui est analysée par Istvan Bejczy.
Jean-Baptiste de La Salle, né en 1651, dans une famille de la riche bourgeoisie, ordonné prêtre en 1678, s'intéressa très tôt à la scolarisation des enfants pauvres et sacrifia toute sa fortune pour édifier l'école gratuite au bénéfice des plus démunis et pour instaurer une véritable formation des maîtres. Sous son impulsion, les Ecoles chrétiennes populaires se multiplieront dans la France entière et attireront les enfants de « basse extrace », enfants errants souvent livrés à eux-mêmes et menacés de délinquance.
Sept cents ans après leur procès, les Templiers suscitent toujours nombre d'affabulations et de légendes. Car il existe bien une mythologie templière où se retrouvent pêle-mêle adoration du saint Graal, secrète dévotion à l'énigmatique Baphomet, homosexualité initiatique, fascination pour l'islam, l'hérésie cathare et le paganisme, possession d'un fabuleux trésor à jamais enfoui et survivance occulte...
Faisant le point entre les faits historiquement établis et l'imagination d'auteurs peu soucieux d'exactitude, Thierry Leroy revient sur les rumeurs et les croyances entourant cet ordre maudit, en dresse l'origine et estime leur portée. Avec rigueur, il retrace ainsi la véritable épopée de ces célèbres chevaliers du Christ.