De la prédication de la première croisade en 1095 à la chute de Saint-Jean-d'Acre en 1291, le récit documenté et enlevé des multiples tentatives pour libérer les Lieux saints.
Après avoir publié sa monumentale et prestigieuse Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, en trois volumes, que Perrin a rééditée en 1991, René Grousset avait écrit en 1936 cette Epopée des croisades, une synthèse destinée naturellement à un plus vaste public, qui devint, elle aussi, un classique dont chaque ligne est précieuse.
René Grousset nous conduit de la prédication d'Urbain II à Clermont - en novembre 1095 - à ce 28 mai 1291 qui vit les 200 000 hommes du sultan El Achraf Khalil réduire les dernières défense de Saint Jean d'Acre, l'ultime bastion de ce qui avait été le royaume franc d'Orient. Il raconte avec une clarté, une concision et une qualité de style admirables les neuf croisades qui jalonnèrent ces deux siècles extraordinaires dans l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam. Tout le monde est d'accord pour estimer que les ouvrages du grand orientaliste, qui avait été à toutes les sources possibles, tant du côté musulman que du côté chrétien, restent la référence.René Grousset (1885-1952), de l'Académie française, est toujours considéré comme le plus grand historien de l'Orient, proche et extrême.
Deux soeurs pour deux rois.Au XIIIe siècle, deux jeunes femmes issues de la prestigieuse lignée des comtes de Provence, Marguerite (1221-1295) et Éléonore (1223-1291), connaissent une destinée à laquelle rien ne les préparait. La première, en épousant Louis IX (Saint Louis) en 1234, devient reine de France, tandis que la seconde, s'unissant à Henri III d'Angleterre, monte sur le trône de la perfide Albion en 1236.
Arrivées au pouvoir en plein coeur de la " première guerre de Cent Ans " (1159-1259) qui oppose durablement les Plantagenêts et les Capétiens, ces femmes aujourd'hui largement - et injustement - oubliées marquent leur époque par leur courage et leur détermination. Si elles connaissent les batailles, les croisades et les révoltes, elles sont avant tout des faiseuses de paix. En effet, on l'ignore trop souvent, mais le traité de Paris (1259) qui met momentanément fin au conflit entre la France et l'Angleterre est initié par Marguerite et Éléonore qui font preuve d'un remarquable sens de la diplomatie tout au long de leur règne.
Par quels moyens ces deux soeurs réussissent-elles à faire plier l'ambitieux Henri III et l'inébranlable Louis IX ? Comment parviennent-elles à créer et maintenir un lien indéfectible, malgré la distance, les années et leurs multiples différences ? S'appuyant sur leurs correspondances (ayant reçu une excellente éducation, l'une et l'autre parlent et écrivent plusieurs langues), sur les récits et chroniques des témoins de l'époque (Jean de Joinville et Matthew Parris) et, enfin, sur d'importantes sources secondaires (synthèses et biographies), Sophie Brouquet fait la lumière sur deux vies, deux cours et deux règnes aussi passionnants qu'éclairants..
La première grande bataille de la guerre de Cent Ans.Ce samedi 24 août 1346, la nuit est tombée depuis longtemps. Il est près de minuit. Une petite troupe d'hommes à cheval arrive devant le château de Labroye, à 5 km au nord-est de Crécy-en-Ponthieu. La porte est fermée, le pont-levis relevé - des fuyards de l'armée française ont déjà prévenu la garnison que la bataille était perdue et les Anglais vainqueurs. Les cavaliers appellent le châtelain qui monte aux créneaux et demande qui donc veut entrer à une heure si tardive. La voix de Philippe de Valois lui répond, pathétique : " Ouvrez, ouvrez, châtelain : c'est l'infortuné roi de France ! " Cette scène composée par Jean Froissart n'a jamais eu lieu. Le célèbre chroniqueur a plaqué sur les événements réels une scène qu'il avait lui-même composée pour un roman de chevalerie de son cru. Reste que son génie littéraire réussit en quelques mots à suggérer l'invraisemblable issue de la sanglante bataille de Crécy : la transformation du plus puissant prince d'Occident en un misérable fuyard.
Avec une France si peuplée, si riche et si forte, et une Angleterre si pauvre et si faible, Crécy aurait dû en toute logique marquer la fin précoce de la guerre de Cent Ans, tant la victoire semblait promise au Valois. Et pourtant, au soir d'un affrontement particulièrement meurtrier pour les Français, c'est bien Philippe VI qui fut contraint à la fuite pour éviter la capture.
Écrire l'histoire de cette bataille mythique, c'est donc tenter d'expliquer une défaite incompréhensible aux yeux de nombre de ses contemporains. Bien des historiens se sont attelés à cette tâche, mais les travaux en français sont bien rares et bien succincts en regard des contributions anglo-saxonnes qui se sont succédé depuis les années 1950. L'objet du présent livre est d'offrir non seulement au public français un état de la recherche étrangère, mais aussi d'arbitrer un nombre important de désaccords par un réexamen minutieux des sources. Fort d'un corpus si large qu'un historien ne peut prétendre en épuiser les richesses, et grâce à une écriture fluide et passionnée, servie par des cartes en couleurs de très grande qualité - conformément aux canons de cette nouvelle collection " Champs de bataille " -, David Fiasson rend lumineuse la première grande défaite terrestre des Français dans la guerre de Cent Ans.
Une vision d'ensemble de la vie des hommes et des femmes du Moyen Age, des invasions barbares à la Renaissance.Entre " Naître " et " Mourir ", les vingt-deux chapitres de ce livre - appelé à devenir un classique - scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen-Âge.
L'on découvre ainsi qu'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux, surtout la femme, n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent même l'existence d'un art érotique. L'éducation, quant à elle, est décrite à la fois sur le plan religieux, pratique et intellectuel, et les anecdotes décrivent de façon plaisante la vie des étudiants dont Villon est l'un des représentants les moins recommandables.
Les quantités de nourriture et de vin exagérées - aspects essentiels du quotidien - impressionnent assurément nos contemporains fervents de diététique, de même que la vie de ceux qui prient, qui combattent et qui travaillent, ces paysans qui sont l'essentiel de la population. La religion, naturellement, structure cette société et impose à tout homme de préparer sa mort - ce qui n'empêche pas de profiter des instants de loisir bien plus fréquents qu'on ne l'imagine. Jean Verdon brosse avec
maestra un panorama sans équivalent, riche et foisonnant.
La grande synthèse par l'un des meilleurs médiévistes actuels.Pourquoi cette nouvelle histoire du Moyen Age ? Premièrement, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue, et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature.
Deuxièmement, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques pour les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Âge a perdu toute cohérence dans la mémoire collective du " grand public ". Pour le comprendre - donc pour nous comprendre -, il faut restituer les faits, les noms, les dates, dans leur enchaînement logique et chronologique. C'est ce que ce livre tente de faire.
Troisièmement, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant " notre " Moyen Âge européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise. C'est un drame en trois actes, plein de bruit et de fureur, de splendeurs et de misères, rythmé à la fois par les avancées propres du génie européen et par son affrontement avec l'Orient : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne.
Une analyse en perspective de la première véritable " guerre totale ".De Crécy à Azincourt, du Prince Noir à Jeanne d'Arc, la première guerre européenne (1337-1453) fut aussi une guerre totale, qui a bouleversé les sociétés anglaise et française, favorisé l'émergence des deux nations et profondément marqué les mentalités.
Une synthèse exhaustive de trois siècles dramatiques et flamboyants. La référence indispensable.
Michel Roquebert a reconstitué avec une minutie inégalée la société cathare, son histoire et celle de sa répression, en se fondant uniquement sur les sources du temps : traités et rituels cathares, chroniques, interrogatoires et sentences de l'Inquisition, correspondances des papes, des rois et des grands, canons conciliaires, actes publics et privés de tout ordre. Cette "Histoire des Cathares", couvrant plus de trois siècles, raconte l'hérésie, sa nature exacte, son essor dans l'Europe entière et les raisons de son développement particulier dans les Etats du comte de Toulouse et des vassaux, correspondant, en gros, aux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon; la croisade, lancée en 1209 par le pape Innocent III, jusqu'à la chute de Montségur en 1244; l'Inquisition, fondée en 1233 à Toulouse, pour éradiquer le christianisme dissident dont elle ne vient à bout que dans le premier quart du XIVe siècle.
Michel Roquebert, Grand Prix d'Histoire de l'Académie française, lauréat de l'Académie des Jeux Floraux et de l'Académie du Languedoc, est très connu de tous ceux qu'intéresse l'histoire du catharisme. Les quatre premiers tomes de son Epopée cathare, ainsi que le cinquième - Les Cathares, de la chute de Montségur aux derniers bûchers -, paru chez Perrin, ont été des succès, tout comme son fameux album, Les Citadelles du vertige (1972) ou Montségur, les cendres de la liberté (1992), et La religion cathare (2001).
Les guerriers de la merDes romantiques scandinaves aux Américains célébrant le découvreur Erik le Rouge, des Russes invoquant des ancêtres varègues aux groupuscules néonazis ne jurant que par Thor et Odin, des mangas aux séries télévisées, les Vikings sont partout. Mais qui sont vraiment ces étranges Nordiques que la bande dessinée affuble de casques à cornes ? Des guerriers courageux qui ont soif d'aventure ? Des envahisseurs et des pillards naviguant sur des drakkars ? Possédaient-ils des esclaves ? Faisaient-ils des sacrifices humains ? Leur langue, le norrois, a-t-elle influencé le français ? Croyaient-ils en leur magie ?
Puisant aux meilleures sources de l'archéologie et de l'histoire, ce livre fait litière des inévitables clichés sur ceux qui, de la fin du viiie siècle au milieu du xie siècle, ont rayonné depuis leur coeur originel scandinave jusqu'aux plus lointaines terres de leur incroyable expansion, entre Russie et Amérique.
La naissance d'un roi...Charles de Valois, l'un des premiers rois dont il est possible de connaître et d'apprécier la personnalité, n'est pas le prince falot parfois décrit et décrié, se laissant porter par le hasard et par son entourage. Taiseux, obstiné, passablement instruit, il mène la nef royale sur une mer démontée. En près de quarante années de règne (1422-1461), il s'adapte aux circonstances, tire parti des conflits entre les princes, s'appuye sur ses " bonnes villes " et sur la papauté, crée des institutions administratives et militaires efficaces. Autre innovation appelée à une longue postérité, l'apparition publique d'une favorite royale, sous les traits avenants d'Agnès Sorel. Avec Charles VII émerge aussi et enfin une forme de sentiment " national ". La biographie conçue par Philippe Contamine est résolument politique, au sens que prend ce mot précisément à cette époque. Sont ici mis en lumière les pratiques du pouvoir, les mécanismes de son fonctionnement, sa conception et ses représentations.
La thèse qui a bouleversé la perception du Haut Moyen Age occidental et compte désormais parmi les classiques. Selon Henri Pirenne, l'avancée de l'islam serait à l'origine de la rupture avec l'Antiquité. Séparant définitivement l'Orient et l'Occident, elle aurait mis fin à l'unité méditerranéenne et repoussé l'axe de la civilisation du Sud vers le Nord.
L'État franc, confiné au Nord, aurait donné naissance à un monde nouveau : le royaume mérovingien, dans lequel la dynastie des Carolingiens s'imposait. Le Moyen Age commençait.
Et Pirenne de conclure par cet aphorisme célèbre : " Sans l'islam, l'Empire franc n'aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable. " Cette thèse, qui aujourd'hui encore suscite de nombreux débats, occupa Henri Pirenne durant les vingt dernières années de sa vie. Elle compte désormais parmi les classiques.
Un moyen Age hors des sentiers battus. 50 histoires qui refont l'Histoire.
Le Moyen Age a longtemps été considéré comme une période sombre, violente, ignare, bien différente de la lumineuse Renaissance. Heureusement, de nombreux spécialistes se sont efforcés de détruite cette image. En s'inspirant de leurs travaux, jean Verdon restitue le vrai visage du Moyen Age, époque étonnante pour nos contemporains, tant par sa spécificité que par sa créativité et, parfois, par sa modernité. Pour ce faire, il présente une cinquantaine de faits, d'événements, de réalités qui ne peuvent que nous surprendre. En voici quelques exemples.
- La campagne se prolonge dans la ville, au point qu'à Paris un cochon fait tomber le cheval du fils aîné du roi Louis VI qui trouve la mort dans cet accident !
- Les rapports sexuels entre époux, les seuls que tolèrent les clercs, sont limités à un nombre réduit de jours, et uniquement pour procréer - selon certains ils entraînent pourtant un péché, et la violation de cet interdit aurait d'ailleurs pour conséquence la mise au monde d'enfants infirmes...
- L'Eglise, de nos jours unique et très hiérarchisée, voit coexister à la fin du XIVe siècle et au début du XVe trois papes, plus exactement deux papes et un antipape, d'où des années d'anarchie et de désordres.
- Le cimetière médiéval ne ressemble pas au cimetière contemporain. Outre qu'il est réservé aux fidèles chrétiens, il ne sépare pas toujours les vivants et les morts. Aux derniers siècles du Moyen Age, nombreuses sont d'ailleurs les interdictions faites aux habitants d'y résider, faire du commerce, tenir des réunions, danser ou jouer...
- Alors que la vie est bien plus courte que de nos jours, les voyages peuvent durer des mois, voire des années. Et si le commun des mortels voit toute sa vie bornée à un horizon restreint, les gouvernants passent leur temps à voyager, n'hésitant pas à franchir les continents.
- Les Anglais appartenant aux classes les plus élevées, dont on dit qu'ils détestaient les Français, parlent pourtant la langue de ces derniers durant plusieurs siècles après la conquête de leur pays, en 1066, par Guillaume, duc de Normandie.
Autant d'étrangetés, parmi beaucoup d'autres, qui donnent à voir un autre Moyen Age, bien loin des poncifs véhiculés.
" Michel Zink, professeur au Collège de France, fait partager la sensualtié et le charme de la poésie en langue d'oc du XIIe siècle. Émouvant. "Le MondeLes troubadours sont, au XIIe siècle, les auteurs, immensément admirés, des plus anciennes chansons d'amour composées dans une des langues nouvelles de l'Europe, la langue d'oc. Le tremblement du désir et celui de la crainte, la ferveur et la frustration, la jalousie et la jouissance, tout cela ils l'ont dit de façon si nouvelle et si intense que leurs chansons résonnent encore dans les mots d'amour d'aujourd'hui.
Le beau livre de Michel Zink rend sa fraîcheur à cette poésie vieille de neuf siècles en la suivant dans ses méandres, en disant au fil des poèmes, qu'il cite en grand nombre, juste ce qu'il faut pour qu'elle nous parle, pour qu'elle nous enchante et pour qu'elle vive en nous.
Un livre qui redresse les idées reçues sur ce sujet méconnu, par le plus grand médiéviste français.
Au Moyen Âge, l'argent répugne, l'argent fascine, et la monnaie est rare. " Dans cet essai, je veux expliquer quel a été le sort de la monnaie, ou plutôt des monnaies, dans l'économie, la vie et la mentalité médiévales ; et dans cette société dominée par la religion, comment l'Église a considéré et enseigné l'attitude que le chrétien doit observer face à l'argent et à l'usage qu'il doit en faire. Si l'argent a joué un rôle important dans la constitution des États, si les techniques financières et bancaires ont progressé, si le commerce s'est largement développé, le Moyen Âge, faute d'un marché global, n'a pas connu ne fût-ce qu'un précapitalisme, même à la fin. C'est pourquoi son développement économique a été lent et limité, en dépit d'îlots de prospérité. Au Moyen Âge, donner de l'argent est aussi important que d'en recevoir, l'esprit de charité l'emporte sur le désir de profit, François d'Assise sur Jacques Coeur. Aussi une crise comme celle d'aujourd'hui y est-elle inconcevable. " Jacques Le Goff " Un ouvrage lumineux. "L'Express " Une synthèse éblouissante. "Le Point
Un tour du monde du Moyen Âge comme vous n'en avez jamais fait.Construction politique, diplomatique, militaire et culturelle au croisement de l'espace et du temps, l'empire constitue une notion particulièrement pertinente pour décrire et comprendre le monde du Moyen Âge. Est empire un ensemble qui ne peut s'intégrer à aucun autre ; est empereur celui qui proclame n'avoir au-dessus de lui aucune puissance humaine, et qui le prouve. Entre le Ve et le XVe siècle, de telles entités se firent et se défirent presque partout sur la planète - certaines furent éphémères, d'autres plus durables. Elles s'affrontèrent ou s'ignorèrent, laissèrent des traces remarquables ou disparurent presque corps et biens. Institutions, religions, héros, guerres et mythes animèrent durant la même période des sociétés qui, mises en parallèle, s'éclairent les unes les autres dans ce livre collectif ambitieux et sans équivalent, qui allie la clarté du propos à une précision sans faille.
Ainsi se dessine, fascinant, un Moyen Âge mondial, à la fois carolingien, byzantin, serbe, bulgare, germanique, aztèque, mongol, vénitien, chinois, japonais, malais et normand, décrit et interprété par des spécialistes renommés.
De Wittenberg à Genève, de l'Angleterre aux Amériques, un protestantisme qui n'est jamais tout à fait le même ni tout à fait un autre. De la très grande histoire.
Sait-on bien que les baptistes sont aujourd'hui plus nombreux aux Etats-Unis que les catholiques en Espagne et en Italie ? Que les assemblées pentecôtistes, sur les cinq continents, réunissent chaque année des millions de personnes ? Depuis près de cinq siècles, la Réforme protestante, en choisissant de s'adresser à tous les hommes de toutes conditions dans leur propre langue, a contribué à l'émergence des sociétés modernes et à l'affirmation des nations. Bernard Cottret restitue fidèlement cette histoire en interrogeant l'oeuvre et l'influence de l'Allemand Martin Luther (1483-1546), du français jean Calvin (1509-1564) et de l'Anglais John Wesley (1703-1791). De Wittenberg à Genève, de l'Angleterre au Nouveau monde, la Réforme protestante s'est ainsi affirmée comme un mouvement original et puissant dont la trajectoire se poursuit sous nos yeux.Membre honoraire senior de l'Institut universitaire de France, Bernard Cottret enseigne à l'université de Versailles-Saint-Quentin et à l'Ircom (Paris-Sorbonne). Auteur de biographies de Calvin, Henri VIII, Elizabeth Ier, Jean-Jacques Rousseau (avec Monique Cottret), il a également publié chez Perrin 1598, l'Edit de Nantes (1998).
La France à l'aube de la Renaissance.Délimitée par le règne des premiers Valois, de 1328 à 1515, la fin du Moyen Âge est une période haute en couleur, forte en contrastes, marquée par la guerre de Cent Ans, les rivalités fratricides entre princes du sang, les rébellions communales contre l'impôt, les pandémies comme la peste noire, la lutte inexpiable entre Armagnacs et Bourguignons. Elle est aussi marquée par des débats érudits, des discussions théologiques, une abondante production d'oeuvres littéraires, prophétiques, juridiques... Loin de l'image du déclin et du désenchantement popularisée par le romantisme, Joël Blanchard donne à voir une fin de Moyen Âge inspirée, savante, bouillonnante d'idées neuves et traversée d'une rare vitalité créative. Puisant dans ses connaissances du paysage culturel, politique et militaire du royaume de France en ce temps-là, l'auteur réhabilite avec pénétration et un incontestable brio presque deux siècles d'une histoire trop souvent négligée.
Une période et un aspect historique mal connus : l'esclavage des Noirs en pays d'islam, qui ne prit fin qu'au XIX e siècle dans l'ignorance quasi générale.
L'histoire de l'esclavage, généralement limitée à la Rome antique, à la période coloniale et à la traite des Anglais et des Français au XVIIIe siècle, laisse de nombreux pans aveugles, en raison de la rareté des sources et de la culpabilité rétrospective des nations colonisatrices. Ainsi, du VIIe siècle à la fin du XIXe, s'est mis en place un système de traite musulmane des Noirs d'Afrique, par caravanes à travers le Sahara et par mer à partir des comptoirs d'Afrique orientale. En tenant compte des travaux les plus récents, notamment ceux des historiens ivoiriens et nigérians, Jacques Heers retrace le mécanisme de cette traite, ses itinéraires, ses enjeux commerciaux et le rôle des esclaves dans les sociétés arabes - à la Cour, dans l'armée, dans les mines ou aux champs. Il évoque les tensions épisodiques, mais aussi la grande révolte du IXe siècle. Se dessinent de la sorte une cartographie de l'esclavage africain ainsi qu'une étude sociale menée sur une période de plus de mille ans. Jacques Heers, professeur émérite à la Sorbonne (Paris IV), a notamment publié La Première Croisade, Louis XI, Les Barbaresques.
Emanations du sultanat de Constantinople, les conquêtes des " barbaresques ", leurs razzias, leurs captures de chrétiens et leurs trafics sont au coeur, durant deux siècles, de l'histoire de la Méditerranée et des rapports entre la chrétienté et l'islam.
Le terme " Barbaresques " est apparu au XVIe siècle pour désigner les corsaires, généralement des officiers du sultan de Constantinople lancés à la conquête du Maghreb et de la Méditerranée occidentale. Les plus célèbres furent les frères Barberousse, fils d'un Sicilien passé à l'islam. Véritables fondateurs de la Régence d'Alger, ils furent durant trente ans la terreur des Espagnols et ravagèrent les côtes de Calabre et de Sicile, et même de Nice. Mais l'histoire des Barbaresques ne se limite pas aux Barberousse. Tout l'intérêt de l'ouvrage de Jacques Heers est justement d'embrasser l'ensemble de l'histoire de la course en Méditerranée avec ce qu'elle implique : les conquêtes ottomanes (notamment l'Egypte), les cités marchandes victimes ou complices, comme Gênes ou Barcelone, les émirs pirates, les razzias et les grands combats dont un des plus célèbres est celui de Lépante, les captures et l'esclavage des chrétiens, ainsi que les transactions de tout ordre auxquelles il donne lieu, les petits et grands trafics, les sociétés, les cultures et les peuples qui s'affrontent ou se mêlent. Deux siècles qui sont au coeur des rapports entre la chrétienté et l'islam. Jacques Heers, professeur émérite à Paris IV-Sorbonne, a notamment publié : La Première Croisade, Négriers en terres d'Islam et Le clan des Médicis.Presse: "Le livre embrasse toute l'histoire de la guerre de course en Méditerranée.."Famille Chrétienne, 14 Juin 08
L'histoire de la première croisade en 1095 qui jette sur les routes des milliers de pélerins jusqu'à leur arrivée à Jérusalem quatre ans plus tard. Le récit d'une entreprise stupéfiante.
Déclenchée par la prédication d'Urbain II à Clermont en novembre 1095, cette croisade allait lancer peuple et barons vers la Terre sainte. Jacques Heers raconte la mobilisation des quatre armées, l'enthousiasme des foules entraînées par la prédication des ermites, foules hétéroclites de pèlerins voués au désastre. Il met l'accent sur les arrière-plans d'une entreprise tellement inédite et déraisonnable. Puis il décrit les longues marches à travers l'Europe centrale, les sièges interminables, la découverte de l'Orient, mais également le massacre des "pauvres gens" par les Turcs en octobre 1096 ; et enfin - le 7 juin 1099 - la découverte de Jérusalem par une cohorte épuisée, divisée, que la menace turque et l'espérance religieuse font encore tenir.
Agrégé d'Histoire, Jacques Heers a été professeur aux facultés des lettres et aux universités d'Aix-en-Provence, d'Alger, de Caen, de Rouen, de Paris X-Nanterre et de la Sorbonne (Paris IV), directeur du département d'études médiévales de Paris-Sorbonne. Parmi ses ouvrages principaux : "Précis d'histoire du Moyen Age", "Christophe Colomb", "La Vie quotidienne à la cour pontificale au temps des Borgia et des Médicis" et, chez Perrin : "Le Moyen Age, une imposture" ; "Gilles de Rais".
L'histoire d'une des plus fascinantes familles du Quattrocento italien.Le siècle dit " des Médicis " passe pour un moment d'exception, un modèle d'équilibre politique comme de perfection esthétique. Au xve siècle affluent effectivement à Florence, en ce brillant Quattrocento, artistes, architectes, érudits et philosophes qui en font le phare de la Renaissance italienne. Mais rien n'aurait été possible sans la toile économique patiemment tissée depuis des dizaines d'années par les fondateurs méconnus de la dynastie des Médicis, des banquiers qui, en dépit des graves soubresauts qui agitèrent l'histoire de la ville, montèrent un réseau de succursales qui firent la fortune de la famille. Fort de sa connaissance intime de la période, Jean-Yves Boriaud montre comment les Médicis, appuyés sur cette solide infrastructure, réussirent à s'emparer, sous Cosme (1434-1464) puis Laurent " le Magnifique " (1469-1492), de la réalité du pouvoir politique dans cette " république " aux rouages compliqués et à conforter cette puissance en se constituant une cour de haute culture, à même de célébrer les exceptionnels mérites du clan. Cela avant que le système montre ses limites et qu'en sollicitant à l'excès les ressources de la banque familiale, Laurent et ses successeurs ne le conduisent à l'échec final, la faillite de 1494.
L'ascension, l'apogée et la chute d'une famille mythique, racontée avec brio par l'historien des Borgia.
Le combat de Pèire Autier, notaire à Ax en Ariège, pour faire renaître l'Eglise cathare, cinquante ans après Monségur, entre 1300 et 1310.
1300, le bûcher de Montségur n'est pas oublié et l'insoutenable souvenir de la répression cathare en Occitanie a étouffé tout désir de rébellion. La sainte Inquisition triomphe. Pourtant, alors que tout semblait être rentré dans l'ordre royal et catholique, Pèire Autier, un notaire réputé d'Ax, proche du comte de Foix, abandonne tous ses biens et prend le chemin de la clandestinité. Dix ans durant, sillonnant le pays, de cache en cache, fidèle à sa foi, il entreprend de reconstruire l'Église cathare. Dernière dissidence religieuse, ultime résistance à la normalisation monarchique, l'histoire de Pèire Autier est le récit d'une trajectoire hors du commun. La lutte sera inégale, l'Inquisition se donnant cette fois les moyens d'éliminer toute hérésie d'Occitanie.
Une synthèse magistrale. Le dernier livre d'un grand historien.Le mot " croisade " est un anachronisme puisqu'il apparaît discrètement au XIIIe siècle et ne prend son sens actuel qu'au XIXe siècle. Les contemporains ne se voyaient pas comme des croisés, et leurs motivations étaient différentes de celles que nous leur prêtons.
La première croisade, préchée par le pape Urbain II au concile de Clermont en 1095, est avant tout un pèlerinage en Terre sainte, mêlant à des chevaliers une multitude de pèlerins, hommes, femmes et enfants. Au fi l du temps, les enjeux et les motifs des croisades deviennent de plus
en plus complexes, croisant motivations religieuses, politiques, économiques et idéologiques. Surtout, le phénomène a impliqué l'engagement des forces vives de la chrétienté. Trois rois de France, Louis VII, Philippe Auguste et Saint-Louis, ainsi que trois empereurs germaniques, ont
abandonné leur pays pendant de longs mois pour apporter aide aux Francs de Terre sainte et tenter de regagner les territoires repris par l'ennemi. Ces huit expéditions, qui se sont déroulées pendant deux siècles, dessinent au fi nal l'histoire de l'Empire latin de Constantinople et du royaume latin de Jérusalem. Histoire tragique, puisque le premier disparaît en 1261 et le second en 1295. La mort de Saint Louis, au terme de la huitième croisade, sonne le glas de ces entreprises. Avec lui meurt l'" esprit " de croisade.
Une synthèse particulièrement brillante par un auteur non conformiste.
Mille ans de l'histoire de France à travers une chronologie commentée de Clovis à Louis XI.
Au cours de mille ans qui séparent le règne de Clovis de celui de Louis XI, la France s'est constituée en Etat et s'est épanouie en nation. Cette lente maturation occupe ce qu'on appelle le Moyen Age. Rois et princes, seigneurs et clercs, bourgeois et vilains sont entraînés dans une communauté de destin qui s'éprouve à travers batailles et traités, essor économique, famines et épidémies, monastères, cathédrales et châteaux, traités savants, hérésies et chansons de geste. De la Gaule franque au plus puissant des royaumes occidentaux, un fil court, d'une remarquable continuité : Louis XI, en dépit des accidents dynastiques, ne nommait-il pas Clovis son " ancêtre et prédécesseur " ? De ce fil est tissé notre passé.Laurent Theis, historien et éditeur, a publié plusieurs ouvrages relatifs aux personnes et aux images royales, du Moyen Age français : Dagobert (1982), L'Avènement d'Hugues Capet (1984), l'Héritage des Charles, de la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil (1990), Clovis (1996), Robert le Pieux (1999). Il est également l'auteur d'une biographie de François Guizot (2008).
Nourrie d'exemples, une interprétation renouvelée du rôle et de la place des femmes dans la société politique et militaire au Moyen Age. Non, les femmes ne furent pas toutes faibles et désarmées.
Les femmes, paraît-il, seraient partout et toujours porteuses d'un pacifisme marqué par une sainte horreur de la violence, tandis que la guerre serait une activité exclusivement masculine. Ce stéréotype a masqué, dans l'histoire du Moyen Âge, la présence de combattantes conscientes et actives. L'enquête débute avec l'apparition des premières cavalières de l'âge féodal et leur participation aux croisades, et se clôt avec la figure de Jeanne d'Arc, à la fois réelle et idéale. Des femmes, aristocrates pour l'essentiel, partagèrent l'idéal chevaleresque de l'époque, organisèrent des tournois, furent intégrées dans les ordres militaires de chevalerie. Dans la littérature, les chevaleresses prennent la forme de " belles guerrières ", les Neuf Preuses de la légende. Ces guerrières de fantaisie trouvent un écho dans les authentiques exploits de certaines dames à qui les hommes n'ont guère à remontrer. Ainsi le Moyen Âge n'a pas été aussi " mâle " qu'on l'a pensé.Agrégée et docteure en histoire et en histoire de l'art, Sophie Cassagnes-Brouquet enseigne l'histoire médiévale à l'université de Toulouse-Le Mirail. Elle a notamment publié La Passion du livre au Moyen Âge, Les Romans de la Table Ronde, premières images de l'univers arthurien et La Vie des femmes au Moyen Âge.