Rassemblant différentes études, cet ouvrage introduit magistralement aux multiples aspects d'une oeuvre exigeante. À l'écoute des voix venues d'un lointain passé, Claude Lecouteux, nous invite à franchir les frontières de l'invisible, et nous permet ainsi de pénétrer le monde merveilleux qu'il n'a jamais cessé d'explorer.
Comment comprendre la notion de catastrophe naturelle dans la pensée médiévale_? Étonnement, puissance, terreur, fonction purificatrice, choc des consciences...
Avec tous les fantasmes qu'ils drainent dans leur sillage et la stupeur qu'ils produisent sur les esprits, ces "accidents de la nature" ouvrent une fenêtre fascinante sur l'histoire des représentations au Moyen Âge.
Comment comprendre la notion de catastrophe naturelle dans la pensée médiévale_? Étonnement, puissance, terreur, fonction purificatrice, choc des consciences...
Avec tous les fantasmes qu'ils drainent dans leur sillage et la stupeur qu'ils produisent sur les esprits, ces "accidents de la nature" ouvrent une fenêtre fascinante sur l'histoire des représentations au Moyen Âge. Revisitant les textes des chroniqueurs qui tentèrent d'en rendre compte, Thomas Labbé montre que le récit du phénomène extrême favorise toujours la déformation de la réalité vécue. La catastrophe apparaît comme une manière de donner un sens à l'extraordinaire, comme en attestent les récits de l'effondrement du mont Granier en 1248, de l'inondation de l'Arno en 1333 ou encore du tremblement de terre à Naples en 1456. Le processus d'"événementialisation" qui en découle s'opère plus à travers l'imaginaire et la sensibilité de la société que par ses capacités rationnelles d'objectivisation. Une grande étude à la croisée de l'histoire sociale et de l'histoire des émotions en Occident.
Thomas Labbé est docteur en histoire et chercheur à l'université de Bourgogne.
Préface de Jacques Berlioz
L'idée d'Europe est, dans l'imaginaire occidental, associée aux Carolingiens et au plus illustre d'entre eux, Charlemagne. Leur histoire, qui s'échelonne de 741 à 987, est un cheminement à travers une mosaïque de royaumes avec l'intégration des diversités au sein de la chose publique menacée en permanence de dissolution. L'Europe des Charles est celle des marchés, des écoles, des églises, des villes et des villages tournés vers un idéal de salut et reposant sur une société fondée sur la subsidiarité. Cette construction est un défi intellectuel permanent où seule la force coercitive d'une personnalité inspirée par ce projet peut maintenir le mythe fondateur idéal de façon renouvelée.
C'est à travers des personnalités perspicaces, d'administrateurs zélés, de militaires, de missionnaires, de bâtisseurs et d'artistes que l'Europe prend consistance. L'immensité et la diversité du territoire en font une force mais aussi une faiblesse qu'il convient constamment de surveiller dans une démarche nécessitant adaptation, rapidité et effi cacité. Il fallait aux Carolingiens des moyens financiers et techniques dont ils ne disposaient pas pour conserver toute l'homogénéité nécessaire à l'oeuvre entreprise. C'est à l'approche de ces personnages de légende que nous nous livrerons ici.
Qu'est-ce qu'un espion ? Dans quelles circonstances l'emploie-t-on ? Comment procède-t-il ? Que fait-on des informations qu'il recueille ? Comment leurs contemporains jugent-ils ces hommes et ces femmes de l'ombre ? Que faire pour s'en protéger ? Le présent livre s'efforce d'apporter des éléments de réponse à ces questions. Le Moyen Âge représente mille ans d'histoire occidentale, période durant laquelle les activités secrètes multiplient les traces qui permettent aujourd'hui de les aborder. L'espion s'y révèle comme un homme d'à-propos. Ses vertus sont cardinales : la prudentia, la fortitudo et la temperantia. Les informations qu'il livre donnent au pouvoir une image actualisée de la situation politique et militaire qui le concerne. En effet, les pratiques du renseignement, celles de l'espion, font partie intégrante de l'art de gouverner. De tels individus (marchands, messagers, ambassadeurs, soldats, paysans, secrétaires etc.), en voie de professionnalisation, inquiètent.
Il convient donc de s'en garder.
L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs volumes, est conçu pour proposer une vision générale en fonction de ce que nous pouvons en dire aujourd'hui.
Poursuivant cette histoire, ce troisième volume de l'Histoire de l'écriture typographique met l'accent sur les créations qui marquent la seconde moitié du XVIIIe siècle, c'est-à-dire des caractères dotés d'un fort contraste entre les pleins et des déliés très fins, ce que permettaient alors l'évolution des techniques de gravure des poinçons, de fonte des caractères et l'impression sur papier vélin (inventé en Angleterre vers 1757), papier sans grain, soyeux et lisse permettant de reproduire la finesse de ces déliés, ce que le séculaire et traditionnel papier vergé ne permettait pas. L'ouvrage analyse les contextes et les réalisations des grandes figures de la profession de cette époque, que sont John Baskerville (en Angleterre), Giambattista Bodoni, « le typographe des rois et le roi des typographes » (en Italie), François-Ambroise Didot (qui établit le point typographique sur le pied-de-roi, une mesure légale d'alors) et ses deux fils : Pierre (imprimeur de haute volée, avec ses impressions de bibliophilie des Éditions du Louvre) et Firmin (créateur de caractères, dont le fameux « Didot »). Ce sont encore les Didot qui introduisirent le papier vélin en France (1780) et qui mirent au point la stéréotypie (vers 1795), technique permettant de reproduire en relief, en un seul bloc de métal, la composition des milliers de caractères qui composent une page et ainsi de réimprimer des livres à l'identique à bon marché.
L'ouvrage examine conjointement les caractères des principales autres fonderies typographiques européennes qui marquèrent à leur façon ce siècle. En France : l'Imprimerie royale avec Louis-René Luce, les fonderies Sanlecque, Loyson, Briquet, Cappon, Vafflard, Cot, Lamesle, des Gando père et fils, du sieur Delacolonge (Lyon), des Gillé père et fils. En Belgique : Jacques-François Rosart (Bruxelles). En Allemagne : Johann Breitkopf (Leipzig). En Angleterre : Edmund Fry et John Bell. On aborde également Antoine-François Momoro (1756-1794) un imprimeur parisien (auteur d'un manuel d'imprimerie intéressant) qui mit sa carrière au service de la Révolution et périt sur l'échafaud avec ses amis hébertistes.
L'ouvrage explique, d'autre part, les mouvements culturels et les innovations techniques qui marquent l'époque, comme l'influence de la calligraphie sur la typographie, la composition typographique de la musique, la composition chimique du plomb typographique, la nomination des caractères et la finalisation du point typographique, les symboles typographiques des unités de mesures en usage sous l'Ancien Régime.
Note: L'illustration de couverture représente l'imprimeur italien Giambattista Bodoni (1740-1813). Les caractères utilisés sur cette couverture sont des Bodoni. Un quatrième volume devrait continuer cette Histoire et concerner le XIXe siècle.
Cet ouvrage permet de comprendre comment les Guyanais sont devenus catholiques au XIXe siècle et quels sont les enjeux économiques, politiques... d'un encadrement religieux renforcé de la population. Par le prisme de la religion, il participe également à la compréhension de la formation de l'identité guyanaise dans ses aspects les plus divers, religieux bien sûr mais aussi sociétaux.
Le 14 mai 1610, à quelques centaines de mètres du Louvre, rue de la Ferronnerie, Henri IV est poignardé dans son carrosse, victime des coups de couteau portés par François Ravaillac. L'assassinat plonge aussitôt les habitants dans une grande peur, perceptible dans les décisions politiques et militaires des municipalités qui placent leurs villes en état de siège, palpable dans le huis clos des livres de raison où les auteurs laissent sourdre leur inquiétude extrême du temps présent. La Grande Peur dure quatre à cinq semaines. Elle suscite une poussière de troubles en province, avant de refluer et de s'évanouir, contenue grâce aux décisions du pouvoir royal, des magistrats urbains et royaux et des citoyens, qui tous manifestent leur attachement à la tolérance civile et aux édits de pacification. Car le pays a fait le choix de la paix civile. Un choix de raison qui suggère l'adhésion des Français au processus d'une pacification encore fragile, une dizaine d'années à peine après la fin officielle des troubles civils et religieux qui ensanglantèrent la seconde moitié du XVIe siècle. Aucune étude n'avait encore envisagé le retentissement de l'événement à l'échelle du royaume et auprès des Français. Fondé sur une documentation archivistique considérable et en partie inédite, ce livre propose pour la première fois une vision panoptique de la circulation de la nouvelle dans le pays ; il analyse les modalités de sa transformation en une information politique et l'impact de sa connaissance auprès de la population ; il dévoile le rôle fondamental des médiateurs locaux du politique, qui usent de leur position stratégique entre le pouvoir royal, curial, central, parisien, et les communautés citadines du royaume, pour retenir l'information, la manipuler, voire la travestir au moment de sa publication. De nombreuses cartes de la circulation de la nouvelle dans le royaume, des pièces d'archives éclairent le retentissement d'un assassinat devenu à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle un thème de la peinture romantique, et qui ne cesse encore, aujourd'hui, de susciter interrogations, controverses et débats.
Synthèse sur la Horde d'Or, héritière de l'empire Mongol, qui a exercé une influence politique et culturelle à la fin du Moyen Age en Europe. La future Russie demeura sous son contrôle jusqu'en 1480.
En France, au cours de la première moitié de la IIIe République, les médecins se sont trouvés une vocation à conduire des carrières politiques à la Chambre des députés et au Sénat. Ils représentent, sur cette période, la 5e catégorie sociale des législateurs au Palais Bourbon. À quoi tend cet engagement médical, dans cette période précise de l'Histoire ? Seront-ils porteurs de l'"hygiénisation" de la société à la fin du XIXe siècle alors que la France est un pays retardataire en la matière ?
Cet ouvrage est un outil de travail efficace pour la préparation des concours du CAPES et de l'Agrégation d'histoire.
Des premiers vicomtes de Béarn au Xe siècle - et en côtoyant les plus que célèbres : Gaston Fébus ou Henri IV - jusqu'au XXe siècle, P. Tucoo-Chala retrace l'histoire de ce petit pays qui cultiva sa "singularité" durant plus de neuf siècles. On ne peut comprendre le Béarn aujourd'hui sans connaître les événements et les hommes qui l'ont fait hier. Cet ouvrage de vulgarisation permettra aux Béarnais de retrouver leur Histoire et aux autres de découvrir, d'apprécier et aimer cette terre contrastée et riche d'un prestigieux passé.
Pierre Tucoo-Chala, agrégé de l'Université et Docteur ès-Lettres, éminent spécialiste du Moyen Âge et plus particulièrement de Gaston Fébus, il a contribué grandement à une meilleure connaissance de cette époque auprès d'un public non spécialisé.
Ce livre relate l'histoire des chrétiens de Mésopotamie pendant deux millénaires. Ils connurent des périodes fastes, une expansion jusqu'en Inde et en Chine, mais aussi les assauts de plusieurs vagues d'envahisseurs : Sassanides, Arabes, Mongols, Ottomans, Britanniques. Depuis la chute de Saddam Hussein et l'occupation de l'Irak, les chrétiens se sentent comme des citoyens de seconde classe. Avec la montée de l'islamisme radical, vont-ils disparaître de la terre de leurs ancêtres ?
L'ouvrage met en relief la place que la Régence d'Alger, appuyée par le pouvoir ottoman, a pu, antérieurement à l'époque coloniale, occuper dans l'espace occidental de la Méditerranée. S'appuyant sur les relations factuelles présentées par les chroniqueurs de l'époque, sur l'analyse des nombreux traités de paix et de commerce, il montre que des relations étroites, pas toujours conflictuelles, ont historiquement prévalu entre la Régence d'Alger et le Royaume de France.
Bakari II, empereur du Mali, a accompli en 1312 le voyage transatlantique d'exil dont il ne devait pas revenir. Ce voyage de découverte et de conquête est rapporté par l'historien arabe El Omari en 1324, dans son Kitaab. Bakari II ouvre ainsi la voie à la navigation européenne et à Christophe Colomb, familier de la navigation africaine. Ils ont ainsi ouvert les portes de la mondialisation amorcée par l'expansion des conquêtes musulmanes et l'essor des sciences.
Le XIIe siècle constitue avec la plénitude de l'art roman, une sorte d'âge d'or tant sur le plan spirituel, culturel que social. Le coeur du mouvement des troubadours, qui durera un peu plus d'un demi-siècle (1098-1170), en est l'expression. Le troubadour ne saurait être un littérateur, il est la voix de la lumière. Cette voix de la Lumière sous-entend que derrière l'oeuvre des troubadours se tracent un chemin de perfection, une réalisation spirituelle que l'expression fin'amor (fidèle d'amour) caractérise parfaitement. Derrière la lettre et l'apparence se cache l'un des mouvements spirituels les plus profonds de l'Occident médiéval. S'il est difficile aujourd'hui d'appréhender le mythe du troubadour, c'est parce qu'il se rapporte au mystère et que le mystère appartient à l'espace sacré. Ne nous est laissé qu'une empreinte subtile de leur art, une résonance que les textes que nous étudions laissent entrevoir. Où vont les mélodies chantées? À nous d'en mesurer la présence ici et maintenant afin que nos yeux écoutent et que nos oreilles voient.
Les Français s'installent définitivement en Louisiane à partir de 1699. Vu l'état de sa trésorerie et ne pouvant trouver dans la colonie un intérêt immédiat, Louis XIV concède en 1712 le monopole du commerce de la Louisiane à Antoine Crozat. Il renonce à son entreprise début 1717. La Compagnie d'Occident, qui deviendra deux ans plus tard la Compagnie des Indes, doit désormais exercer le monopole du commerce de la Louisiane. Mais insatisfaite des résultats obtenus, elle la rétrocède à la monarchie en 1731... Que devient alors la Louisiane ? Est-elle dans l'impasse ?
La médecine juive, partie intégrante de la médecine universelle, est l'expression d'une spécificité et d'une sensibilité enregistrées depuis les périodes bibliques et talmudiques. Ses fondements sont d'ordre éthique et hygiénique. On découvre ainsi au fil de cet ouvrage, les pratiques médicales et les illustres médecins juifs de la période allant du Xe au XVIIe siècle, tels Maïmaonide, Isaac Israéli, Donnolo, Amatus Lusitanus, Elie de Montalto, Garcia da Orta.
De juillet 1794 à avril 1799, le général Lecourbe a rédigé un manuscrit qui comprend les ordres donnés à ses subordonnés et sa correspondance avec ses supérieurs hiérarchiques. Elle laisse entrevoir les préoccupations d'un officier général, ses soucis, ses efforts pour maintenir la discipline, mais aussi le respect des civils tout en atteignant l'objectif de tout conflit : la victoire. En 1799, c'est le tacticien de la guerre des montagnes qui apparaît.
Quand en 1770, le marin du Roi, Brestois, Mathieu Marie de Dall de Tromelin, épouse Anne Pierre de Chambellan, il ignore que l'héritage de sa femme, à Saint-Domingue, va engendrer des tourments qui marqueront leur vie jusqu'à l'indépendance de la Grande Île. Cette correspondance inédite nous éclaire sur Saint-Domingue et la marine de Louis XVI, mais aussi sur les pratiques sociales de planteurs à l'aube de l'effondrement de l'économie coloniale de l'île.
La ville royale d'Ajatado est née vers le XIIe siècle, de la rencontre entre des aborigènes, métallurgistes du fer, et une dynastie venant de Djenné (Mali). Remontant à l'ère pré-chrétienne, la cité d'or portait, avant l'arrivée de l'Islam au Xe siècle, un toponyme qu'Ajatado garde encore de nos jours dans ses traditions orales, ce qui fournit une clé d'interprétation des sources arabes méditerranéennes qui font mention de ce nom de ville à partir de 891.
Douze pièces d'archives de la marine portugaise du XVe siècle apportent aujourd'hui un éclairage fondamental à l'histoire des peuples issus d'Ajatado, une cité royale située à la frontière Togo-Bénin, à 100 km de la côte. Mais ces documents ne révèlent l'énigme de leur toponymie que sous l'éclairage de la tradition orale des autochtones, ceux qui ont déposé dans la mémoire collective les images de leur première rencontre avec les navigateurs européens, débarqués entre Accra et Lagos en 1472.
Durant ce long XIXe siècle, la Guadeloupe connaît diverses mutations. La religion catholique prend une place incontestable et durable dans la société, ce qui lui octroie un pouvoir encadrant très fort et des domaines de compétences immenses. Ce livre, en retraçant l'évolution du fait religieux au XIXe siècle, aide à la compréhension de la formation de la société guadeloupéenne dans ses comportements et certaines de ses caractéristiques identitaires.
Dans cette immense zone que l'Océan Indien représente, le fait de suivre les moussons a impliqué, pendant des siècles, de naviguer le long de routes déterminées par les vents périodiques. Au cours de l'année, ceux-ci prennent deux directions alternatives : nord-est et sud-ouest. Ainsi, ce sont les localités d'intérêt commercial qui deviennent les foyers incontournables d'un réseau complexe de relations, assurant le déplacement de quantités importantes de produits, entre des territoires très éloignés les uns des autres...
"Je suis plus Champenois que Corse, car dès l'âge de neuf ans, j'ai été élevé à Brienne" / "Toutes les provinces de France sont agréables à habiter, mais je préférais la Champagne, le côté de Brienne ; peut-être parce que j'y ai été élevé" (Napoléon). Rien de surprenant que Napoléon soit revenu, en 1805, se réapproprier tous les souvenirs éparpillés ici ou là. Cheminons donc en compagnie de l'Empereur.