Les Étrusques, un peuple d'Italie disparu au Ier siècle av. J.-C. dans sa confrontation avec Rome, restent pour une grande part mal connus. Leur mode de vie comme leur système politique suscitent des interrogations et on comprend toujours mal leur langue, même s'ils ont adopté l'alphabet grec. Pourtant, les vestiges archéologiques abondent dans toute l'Italie centrale. On est toujours émerveillé par les célèbres fresques des tombes de Tarquinia qui mettent en scène leur vie quotidienne et semblent donner aux femmes un statut qui leur était refusé dans les autres cultures de l'Antiquité : le visiteur fait face à des Étrusques banquetant, jouant, dansant, dans une impression d'harmonie.
L'originalité de ce livre est d'explorer parallèlement l'histoire des Étrusques et l'histoire des tentatives faites au fil des siècles pour les comprendre, voire pour fabriquer des mythes... et des légendes. C'est une incroyable histoire de pillages, de mensonges, de falsifications, de simplifications outrancières que l'autrice restitue pour comprendre la fascination exercée par ce peuple qui a profondément influencé les Romains. En parcourant les sites les plus célèbres de l'histoire étrusque, Marie-Laurence Haack rend justice à l'extraordinaire singularité de ce peuple.
Un réchauffement climatique suivi de sécheresse et de famines, des séismes, des guerres civiles, de gigantesques mouvements de populations fuyant leurs terres d'origine, des risques systémiques pour les échanges internationaux... Nous ne sommes pas au XXIe siècle, mais bien au XIIe siècle avant J.-C. ! Toutes les civilisations de Méditerranée grecque et orientale (de la Crète à l'Égypte, de Canaan à Babylone, etc.) se sont effondrées presque simultanément, il y a plus de trois mille ans. Comment expliquer pareille catastrophe ?
Le grand archéologue américain Eric H. Cline mène l'enquête et nous raconte la fin de l'âge du bronze sous la forme d'un drame en quatre actes. Il fait revivre sous nos yeux ces sociétés connectées qui possédaient une langue commune, échangeaient des biens (grains, or, étain et cuivre, etc.), alors que les artistes circulaient d'un royaume à l'autre. Les archives découvertes témoignent de mariages royaux, d'alliances, de guerres et d'embargos. Une " mondialisation " avant l'heure, confrontée notamment à des aléas climatiques qui pourraient avoir causé sa perte...
Salué dès sa parution en 1965 comme un événement majeur, ce recueil de textes de Jean-Pierre Vernant a été régulièrement réimprimé et traduit en plusieurs langues. Vite devenu un classique, cet ouvrage, enrichi de nouveaux textes, montre à l'oeuvre l'originale méthode de l'auteur." Nos études, précise-t-il dans la préface à l'édition de 1985, ont pour matière les documents sur lesquels travaillent les spécialistes, hellénistes et historiens de l'Antiquité. Notre perspective, cependant, est autre. Qu'il s'agisse de faits religieux (mythes, rituels, représentations figurées), de philosophie, de science, d'art, d'institutions sociales, de faits techniques et économiques, toujours nous les considérons en tant qu'oeuvres créées par des hommes, comme expression d'une activité mentale organisée. À travers ces oeuvres, nous recherchons ce qu'a été l'homme lui-même, cet homme grec ancien qu'on ne peut séparer du cadre social et culturel dont il est à la fois le créateur et le produit. "
En 1972, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet faisaient paraître Mythe et tragédie en Grèce ancienne, un recueil de sept études qui s'efforce de soumettre les textes antiques à l'analyse structurale, à une recherche de l'intention littéraire et au démontage sociologique. Cette triple approche n'est pas appliquée au mythe lui-même, mais aux tragédies en ce que chacune a de singulier, considérée comme " phénomène indissolublement social, esthétique et psychologique ". Paru quatorze ans plus tard, Mythe et tragédie II élargit la perspective choisie et centre l'analyse sur les dieux de la tragédie du Ve siècle, et en particulier sur le dieu du théâtre, le dieu au masque : Dyonisos. Au-delà du théâtre classique, les auteurs se demandent pourquoi ce classicisme est devenu notre classicisme. Ces deux ouvrages sont aujourd'hui devenus des références incontournables pour tous les étudiants et les chercheurs en histoire ancienne, et au-delà, pour tous ceux qui s'intéressent aux rôles et aux structures des mythes.
En 1972, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet faisaient paraître Mythe et tragédie en Grèce ancienne, un recueil de sept études qui s'efforce de soumettre les textes antiques à l'analyse structurale, à une recherche de l'intention littéraire et au démontage sociologique. Cette triple approche n'est pas appliquée au mythe lui-même, mais aux tragédies en ce que chacune a de singulier, considérée comme " phénomène indissolublement social, esthétique et psychologique ". Paru quatorze ans plus tard, Mythe et tragédie II élargit la perspective choisie et centre l'analyse sur les dieux de la tragédie du Ve siècle, et en particulier sur le dieu du théâtre, le dieu au masque : Dyonisos. Au-delà du théâtre classique, les auteurs se demandent pourquoi ce classicisme est devenu notre classicisme. Ces deux ouvrages sont aujourd'hui devenus des références incontournables pour tous les étudiants et les chercheurs en histoire ancienne, et au-delà, pour tous ceux qui s'intéressent aux rôles et aux structures des mythes.
Un classique de l'histoire ancienne.
Le mythe ne se définit pas seulement par sa polysémie, par l'emboîtement des différents codes les uns dans les autres. Entre les termes mêmes qu'il distingue ou qu'il oppose dans son armature catégorielle, il ménage dans le déroulement narratif et dans le découpage des champs sémantiques des passages, des glissements, des tensions, des oscillations, comme si les termes, tout en s'excluant, s'impliquaient aussi d'une certaine façon. Le mythe met donc en jeu une forme de logique qu'on peut appeler, en contraste avec la logique de non-contradiction des philosophes, une logique de l'ambigu, de l'équivoque, de la polarité. Quel est d'autre part le lien entre le cadre intellectuel dégagé par l'analyse structurale et le contexte socio-historique où le mythe a été produit ? Comment s'articulent, dans le travail concret de déchiffrement, une recherche en synchronie où chaque élément s'explique par l'ensemble de ses relations au système et une enquête en diachronie où les éléments, insérés dans des séries temporelles, s'expliquent par leurs rapports à ceux qui les ont précédés dans les séquences ainsi définies ? La réponse consisterait sans doute à montrer que, pas plus dans l'enquête historique que dans l'analyse en synchronie, on ne rencontre d'éléments isolés, mais toujours des structures, liées plus ou moins fortement à d'autres, et que les séries temporelles concernent des remaniements, plus ou moins étendus, de structures au sein de ces mêmes systèmes que vise l'étude structurale.
Comment saisir le sens des mythes et la pensée de la Grèce ancienne ? En analysant leurs traces, très concrètes et individuelles, dans la société de leur temps et dans ses marges.
" Le chasseur noir ", titre d'un chapitre de ce livre -; devenu un classique depuis sa parution en 1981 -;, est un personnage de la mythologie grecque : c'est un jeune homme qui part à l'aventure pour subir l'initiation, qui s'emploie aux techniques de la ruse, mais qui disparaît pour ne plus revenir. Par là, l'auteur entend montrer qu'il aborde le monde grec, non par la voie royale de l'agora, de l'assemblée du peuple et de la plaine, mais par celle des marges : les jeunes gens, les femmes, les artistes, les esclaves, les lointains de la cité. Il s'agit pourtant d'une entreprise globale : la pensée grecque -; celle des poètes, des mythologies, des philosophes -; et la société grecque sont ici étudiées dans leur liaison, pour l'effet de miroir qu'elles exercent l'une sur l'autre, tant l'une est incompréhensible sans l'autre. Les textes rassemblés ici abordent quatre thèmes principaux : l'espace et le temps ; les jeunes et les guerriers ; les femmes, les esclaves et les artisans ; la cité pensée et la cité vécue. Ainsi apparaît l'unité de l'ensemble, fondée sur la mise en rapport de ce qui semble a priori séparé. Au terme du livre, bien des rapprochements inattendus apparaissent comme nécessaires et prennent ce qu'il est convenu d'appeler un sens. Ces études ont en effet une ambition commune : montrer qu'il y a un sens. C'est là une entreprise qui concerne un tout autre public que celui des seuls spécialistes du monde grec.
De l'Amazonie à la Sibérie, en passant par le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Océanie, depuis les premiers australopithèques jusqu'aux sociétés contemporaines, les auteurs offrent des perspectives multiples sur la Préhistoire des " autres " pour dépasser les frontières trop étroites de l'Europe et de ses préjugés. Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2012.
Longtemps, dans les représentations conventionnelles, la préhistoire a été celle de l'Europe occidentale, caractérisée par de l'industrie lithique et des grottes ornées emblématiques. A contrario, les sociétés non occidentales, en particulier les sociétés dites " primitives ", sont appréhendées comme étant intemporelles, figées dans le moment de leur découverte. Comment l'anthropologie prend-elle en compte le passé des sociétés dites " tribales " qu'elle étudie ? Comment ces sociétés se représentent-elles leur passé et comment l'archéologie peut-elle leur apporter une profondeur historique ? Dans quelles perspectives historiques et archéologiques les replacer ? Comment, en retour, l'anthropologie et l'archéologie des sociétés non européennes permettent-elles de donner des perspectives renouvelées à l'archéologie " occidentale " ? Archéologues et anthropologues offrent leurs regards croisés sur les cultures non occidentales et présentent ici les avancées récentes dans le champ de la recherche, en mettant l'accent sur la préhistoire de ces sociétés. Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2012.
Climatologues, glaciologues, archéologues et historiens confrontent leurs travaux pour ébaucher une histoire du climat sur plusieurs millions d'années et appréhender les effets des variations climatiques sur les sociétés humaines.
Les changements climatiques ont-ils favorisé le peuplement de la planète ? À quelle époque le Sahara s'est-il désertifié ? Comment les civilisations de l'Antiquité se sont-elles adaptées aux crises climatiques ? Pourquoi l'agriculture a-t-elle été possible au Groenland pendant le haut Moyen Âge ? Que nous apprennent les dates des vendanges, la récession des glaciers ou la variation des cernes de croissance des arbres à travers les siècles ? Comment les hommes se sont-ils adaptés aux fluctuations incessantes du climat ? Dans cet ouvrage, climatologues, glaciologues, archéologues et historiens confrontent leurs travaux pour ébaucher une histoire du climat sur plusieurs millions d'années et appréhender les effets, parfois favorables et souvent dramatiques, des variations climatiques sur les sociétés humaines. Alors qu'aujourd'hui l'action de l'homme modifie radicalement l'environnement, la connaissance des climats du passé éclaire l'analyse des rapides changements en cours et nous aide à aborder avec lucidité les conséquences des bouleversements climatiques à venir.
Du judaïme antique aux quartiers médiévaux, des lieux de culte aux cimetières et nécropoles, un passionnant voyage dans l'histoire des quatre coins de l'Europe
Juiveries, synagogues, bains rituels, écoles talmudiques, latrines, cimetières... L'essor de l'archéologie préventive depuis les années 1990 a permis la mise au jour d'un grand nombre de vestiges, le plus souvent ignorés, de la présence juive en Europe.Spécialistes étrangers et français confrontent ici recherches archéologiques et historiques, et dressent un état des apports de l'archéologie à travers des exemples albanais, allemands, espagnols, français, hongrois, italiens et tchèque.Ces données nouvelles contribuent à la connaissance du judaïsme européen depuis l'Antiquité et permettent une meilleure appréhension de son inscription très ancienne dans la société médiévale, jusqu'aux expulsions des XIIIe, XIVe et XVe siècles.S'esquissent ainsi les enjeux de la préservation de ces vestiges, patrimoine de tous les Européens.
Ce livre, que nous devons à la diligence de Riccardo Di Donato, paraît au centenaire de la naissance de Louis Gernet, savant helléniste qui publia sa célèbre Anthropologie de la Grèce ancienne aux éditions François Maspero en 1968. Ce qui intéresse Gernet dans les divers écrits réunis ici, et dont il cherche, en particulier dans la légende grecque, les éléments de solution, c'est le passage sur tous les plans, socialement et mentalement, d'une préhistoire de la Grèce à une civilisation de la Cité. Avènement du droit, création de la monnaie, institution du politique, émergence d'une éthique, naissance de la philosophie, de l'histoire, de la science, de la tragédie : autant de faits qui témoignent d'une seule et même révolution et dont l'examen permet de mieux saisir comment s'est opérée la transition d'un univers mythico-religieux à un autre, tout différent, quelles que soient les survivances et les transpositions, et que Gernet appelle raison ou intelligence critique, ou libre réflexion, ou encore esprit de tolérance. Mais Les Grecs sans miracle, c'est aussi une biographie intellectuelle, jalonnée - chez cet universitaire disciple de Durkheim et ami de Marcel Mauss, sociologue et socialiste - par soixante ans d'écrits ininterrompus. On perçoit, dans chacun de ses textes, les liens unissant, dans une même vocation de recherche, la rigueur scientifique, l'éthique personnelle et l'attitude politique intransigeante.
Nom : Australopithecus afarensis ; prénom : Lucy ; âge : environ 20 ans ; taille : 1,20 m ; domicile : Hadar (dans l'Afar, nord-est de l'Éthiopie) ; ancienneté : environ trois millions d'années. La découverte, en 1974, de 40 % du squelette de Lucy, le plus primitif des Australopithèques, et le premier Hominidé connu à se tenir debout ; celle, en 1959, en Tanzanie, d'Homo habilis, le premier Hominidé à mériter le classement dans le genre Homo ; celle, en 1984, au Kenya, d'un Homo erectus - quasi complet - ayant vécu il y a 1,6 million d'années, confirment l'idée que le berceau de l'humanité se trouve bien en Afrique orientale. C'est l'histoire très ancienne de l'Homme que retrace Yvonne Rebeyrol, au fil de vingt-cinq ans de découvertes paléontologiques et d'études préhistoriques. Issu d'un ancêtre commun à lui-même, et aux singes anthropoïdes d'Afrique (chimpanzé et gorille), l'Homme est devenu - en quelques millions d'années - un être exceptionnel. Certes, il ressemble encore à ses cousins par des caractères physiques et biologiques, mais il est un Primate unique par le volume de son encéphale, la station debout, la prématurité de ses nouveau-nés, la conscience et le langage articulé. Présentant les travaux d'André Leroi-Gourhan, de Louis Leakey, de Phillip Tobias, d'Yves Coppens, d'Henry de Lumley, et de bien d'autres spécialistes, l'auteur nous fait partager leurs convictions et leurs hésitations, leurs hypothèses et leurs espérances. Nous visitons des sites archéologiques, en France ou aux États-Unis. Nous assistons à la découverte des outils et de l'art. C'est à une véritable initiation à l'évolution de l'humanité que nous convient ces « chroniques préhistoriques ». Le spécialiste y retrouvera les grandes étapes des découvertes contemporaines, et le non-initié aura le plaisir de... découvrir celles-ci.
Bien loin de l'histoire-batailles en vogue au siècle dernier, cet ouvrage - devenu une référence depuis sa première édition en 1989 - explore les voies nouvelles d'une histoire de la guerre antique inscrite dans son contexte social et économique. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition de poche de 1999.)
Les hauts faits d'armes de la Grèce ancienne n'ont cessé de nourrir l'imagination occidentale : guerre de Troie, guerres médiques, guerre du Péloponnèse, conquêtes d'Alexandre, etc. Ces événements s'inscrivent en fait dans une longue histoire où les guerres ont rythmé l'existence quotidienne des cités et des royaumes, et influencé largement leurs institutions, leurs façons de vivre et leurs systèmes de valeurs. Bien loin de l'histoire-batailles en vogue au siècle dernier, cet ouvrage - devenu une référence depuis sa première édition en 1989 - explore les voies nouvelles d'une histoire de la guerre antique inscrite dans son contexte social et économique. Yvon Garlan montre en particulier à quel point la guerre était étroitement liée à la vie économique dans la Grèce ancienne : le principal mode d'exploitation (l'esclavage) se fondait directement ou indirectement sur l'usage de la force, et le droit du vainqueur à disposer des biens du vaincu constituait le meilleur des titres de propriété. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition de poche de 1999.)
Comme tous les tenants du pouvoir, les rois d'Assyrie ont voulu bâtir et commémorer, par un récit enfoui dans le gros oeuvre, la construction ou la restauration de leurs monuments. Mais ils accordaient au texte une importance unique : conscients de la fragilité de leurs monuments de brique, et les sachant voués à une dégradation rapide, ils firent du texte qui y était intégré l'élément fondamental de l'oeuvre, parce qu'il était capable de résister à l'usure du temps. Ce livre présente l'essentiel de ces textes, qui sont traduits en français pour la première fois. L'auteur étudie ce que l'on construisait, pourquoi et comment, enfin ce qui devait préserver sinon le monument lui-même, du moins les objets inscrits, qui lui servaient de substitut et transmettaient les noms de ses bâtisseurs successifs. Dans la mesure où le monument est moins important que le texte qui le commémore, on peut se demander quelle est la valeur de son apparence et, surtout, ce que l'on veut transmettre à la postérité par l'écriture : l'idée l'emporte sur la réalité fugitive. Tout cela n'est pas sans conséquences sur la façon d'apprécier, dans le cas assyrien, ce que, dans une perspective occidentale, on appellerait l'oeuvre d'art.