« Vieux, un Grec ne peut pas l'être » proclame Platon dans le Timée. Que pouvait bien entendre par là le philosophe grec du IVe siècle avant notre ère ? Plus généralement, comment la société antique pensait-elle le vieillissement ? En particulier, comment les médecins ont-ils essayé d'expliquer ce phénomène et même d'y remédier ? Le vieillissement résultait-il d'une maladie et à ce titre était-il susceptible d'être ralenti, voire aboli, ou au contraire relevait-il d'un processus aussi naturel qu'inéluctable ? Quelle importance Grecs et Romains accordaient-ils à l'environnement, au milieu social, à l'activité professionnelle et à l'hygiène de vie ? Hommes et femmes étaient-ils égaux face à la vieillesse ? Telles sont, bien avant les mirages alimentés par un transhumanisme triomphant, les principales questions abordées ici en dix courts chapitres suivis de la première traduction française du livre V du traité Sur la santé composé au IIe siècle de notre ère par le plus grand médecin de son temps, Galien de Pergame.
Les Grecs le jugent fixé d'avance et pensent avoir au moins six moyens de le découvrir. Certains sont bien connus, comme le recours aux devins ou aux oracles, mais d'autres ne manqueront pas de surprendre : qui aurait pensé qu'au temps du sage Platon existaient des pratiques magiques proches de celles du vaudou ?
Il faut sans doute aussi apporter des nuances aux idées reçues, que les récentes découvertes de l'archéologie et l'analyse précise des textes littéraires amènent à réviser. Quelle était la place réelle des devins ? Que demandait un Grec à Apollon et à Zeus, lorsqu'il les consultait à Delphes, à Dodone ou ailleurs ? Était-ce le sort futur d'une guerre ou d'une cité, ou celui d'un olivier ? Enfin, les Grecs croyaient-ils vraiment à un avenir immuable ? En consultant les dieux, ne cherchaient-ils pas tant à connaître l'avenir qu'à l'orienter dans un sens désiré, à trouver ce qui restait au fond de la boîte de Pandore après qu'elle eut déversé tous les maux sur l'humanité, c'est-à-dire l'espérance ?
Barbares aux yeux des Grecs et des Romains, figures poétiques pour les Romantiques, héros nationalistes chez les historiens du XIXe siècle, les Gaulois gardent pour nous un certain mystère. Leur brillante civilisation, épanouie seulement en quelques siècles, a été submergée par celles de ses voisins, peut-être parce qu'elle en était trop proche. Grâce aux sources littéraires antiques et aux résultats les plus récents de l'archéologie, c'est à une redécouverte des Gaulois que ce guide convie.
Aux centaines de livres intitulés Socrate, quel est l'intérêt d'en ajouter un ? Simplement parce que celui-ci le regarde autrement, tentant de le saisir en même temps que sa cité. En ajoutant « l'Athénien » à son nom, son titre fait allusion à ce regard nouveau ; d'un mot, il s'agit d'aller de lui à son monde et retour. Mais pourquoi lui ? Parce qu'il a vécu dans la seconde partie du Ve siècle à Athènes, parce que la cité offre sur sa propre histoire la plus riche quantité de sources et parce que, plus qu'un autre, il fut décrit par ses contemporains et leurs successeurs : étudier le Socrate d'Athènes, c'est jouir d'un trésor inégalé d'informations.
Mais on ne fait pas d'histoire sans question et, dans ce face à face, c'est Athènes qui l'emporte. Cet ouvrage n'est ni un livre de philosophie ni une biographie, ses fins ne sont pas son procès, sa mort. Toute révérence gardée, je me sers de Socrate comme d'un révélateur, un réactif. Ne jamais le regarder sans son contexte - qui me l'explique -, m'aidant à faire de sa cité un portrait, certes fort partiel, mais plus juste. Ce livre jette sur ce transfert d'intérêt trois éclairages analytiques majeurs : lui et ses relations (la société ); lui vivant, s'y mouvant (son corps - le sens qu'il lui donne et son image) ; lui et sa conception, son usage du surnaturel : quelles croyances, quelle piété chez lui et les Athéniens ?
« Telle est la sombre grandeur proposée désormais à l'historien contemporain : consacrer ses efforts à discréditer les auteurs anciens en montrant à quel point ils avaient été tributaires de leurs aveuglements ; souligner les lacunes, la myopie, l'extravagance de leurs jugements ; débusquer préjugés de classe et stéréotypes de genre ; dresser l'inventaire, la généalogie de leurs successives réinterprétations par chaque génération. Tenir en revanche leurs oeuvres pour un réservoir d'exemples, de modèles, de situations utiles pour guider notre réflexion, comme le recommandait Plutarque, les considérer même comme des chefs-d'oeuvre d'une "inaltérable actualité", parce qu'ils "savent dire ce que l'homme a d'humain" serait rester à la surface des choses, "dans l'éther de la culture classique". Se flatter de poursuivre avec ces vieux morts un dialogue que nos différences et notre éloignement relèguent au rang de vain songe relèverait de la naïveté, de l'amateurisme et de l'outrecuidance. J'ai écrit ce livre parce que je pense tout le contraire. » Répudiant tout anachronisme simplificateur, mais refusant aussi de considérer le legs de l'Antiquité comme une beauté morte, inféconde, Michel De Jaeghere mobilise sa formation d'historien des idées, sa longue fréquentation des auteurs antiques, et sa familiarité avec la politique contemporaine pour affronter une redoutable question : les Anciens sont-ils, en politique, encore de bon conseil ?
« Les écrits de Louis Renou réunis dans ce volume donneront au public occidental une image de l'Inde qui devrait le délasser de celles que lui propose d'ordinaire le double exotisme de la mystique et de la misère. Le lecteur découvrira ici une Inde rigoureuse et allègre, animée d'une puissante ardeur spéculative, portée à l'analyse intrépide de la parole plutôt qu'à la rumination de l'ineffable. » Charles Malamoud
Les quelques études d'indianisme réunies dans ce volume ne s'adressent pas uniquement au spécialiste. Elles permettent au lecteur occidental de se familiariser avec des aspects essentiels de la culture indienne et de percevoir combien ceux-ci peuvent entrer en résonance avec les objets de recherche les plus exigeants de la pensée contemporaine. Organisé en trois parties, l'ouvrage aborde successivement la question de la création, du pouvoir et des limites du langage, celle des grandes notions religieuses et philosophiques de l'Inde ancienne, avant d'étudier quelques aspects plus concrets de la culture indienne classique.
Les Chroniques mésopotamiennes sont autant de fragments d'une tumultueuse histoire, celle de la fondation et de la chute de royaumes conquérants, une histoire ponctuée de batailles, d'usurpations, de retournements d'alliances et de morts violentes. Outre une réflexion sur l'institution royale, on y trouve aussi mention de faits plus variés : la lente dérive mentale d'un souverain babylonien, des pandémies, des indications météorologiques. Elles nous informent aussi sur la manière dont les lettrés envisageaient leur travail.
En leur sein, deux oeuvres se distinguent, la Chronique de la monarchie une, une charte politique adossée à une mise en scène de l'histoire, et la Chronique de l'Ésagil, une leçon d'éthique et d'histoire adressée par un roi à l'un de ses pairs.
Les Chroniques mésopotamiennes, parues en 1993, ont connu une fortune remarquable, dont une traduction anglaise en 2004. Depuis lors, leur corpus a sensiblement augmenté : il comprend aujourd'hui 75 documents, dont l'étude a beaucoup gagné de leur confrontation avec d'autres types de sources. Une nouvelle édition s'imposait donc, agrémentée d'un commentaire presque entièrement renouvelé. Les sources sont réparties entre le XXIIe et le IIe siècle avant notre ère. Elles retracent l'histoire de la Mésopotamie depuis les origines, lorsque les dieux créaient la royauté, jusqu'à la fin de l'Empire séleucide et l'arrivée des Parthes.
« Si j'avais fait de la politique, je serais mort depuis longtemps », déclare Socrate à 70 ans, lors de son procès à Athènes en 399 avant J.C. Remarque étonnante : il vivait sous un régime qui passe pour le modèle idéal de nos démocraties modernes. Était-ce donc si dangereux de se lancer dans cette activité en Grèce ? De fait, les risques de la vie politique moderne en France n'ont rien à voir avec ceux que prenaient les « orateurs » en Grèce, même s'ils présentent parfois des ressemblances troublantes. Les hommes politiques grecs et surtout athéniens ont connu un incroyable harcèlement judiciaire, se terminant souvent très mal (perte des biens, de la citoyenneté, exil, condamnation à mort) - quand ils n'étaient pas tout simplement assassinés. On s'étonne que Périclès soit mort dans son lit quand on voit la triste fin d'Alcibiade ou de Démosthène. Cet ouvrage, qui s'appuie sur des textes abondamment cités, intéressera tous ceux qui souhaitent mieux connaître le fonctionnement réel de la démocratie grecque et la comparer à la nôtre ... ainsi que les hommes politiques modernes prompts à se référer à ce régime qui ne fut peut-être pas idéal, mais qui reste toutefois admirable à bien des titres.
Frugales croustilles ou bamboches délirantes, les repas de l'Antiquité ont la saveur de la pensée joyeuse, celle qui vient en mangeant. L'important est de savoir le faire ensemble car tel est le sens du mot convivium en latin. Quand l'art des mots se combine avec l'art des mets, le plaisir et l'intelligence se dégustent sans modération : Platon, Sénèque, Ovide, tous les plus grands auteurs grecs et romains ont écrit des propos merveilleux sur leurs tablées, privées ou publiques. D'autres moins connus, comme l'évêque Venance Fortunat ou Méthode d'Olympe, ont trouvé l'inspiration pour nous régaler de pages exquises et inattendues sur le bonheur coupable et délicieux de la chère. Cette Bibliothèque idéale réunit le meilleur de quinze siècles de propos et de pratiques de table, nous faisant goûter l'évolution et le raffinement inouïs atteints durant la période païenne mais aussi sa condamnation à l'ère chrétienne. Surtout, elle nous invite à interroger nos manières et notre convivialité, notre savoir-vivre, qui se confond bien souvent avec savoir manger. Apprenti gastronome et gourmet confirmé, affamé de traits d'esprit ou gourmand de grands discours, chacun est invité à déguster les mets et les mots de l'Antiquité : venez comme vous êtes, vous serez bien accueillis !
Dans les religions polythéistes de l'Antiquité, à forte dimension publique et collective, les cultes dits « à mystères », réservés à des groupes d'initiés, ont longtemps tenu un rôle limité, malgré la célébrité de certains d'entre eux comme les Mystères d'Éleusis. Mais sous l'Empire romain, la notion de mystères semble connaître une diffusion sans précédent et influencer tant les pratiques religieuses que les façons de les représenter. Or, ce processus concerne aussi bien les groupes chrétiens que les cultes traditionnels. En effet, dès le milieu du IIe siècle, les auteurs chrétiens s'approprient le vocabulaire des cultes à mystères pour parler de leurs propres rituels et croyances, et construisent ainsi des formes de compétition avec les tenants des religions traditionnelles. À partir de ce moment et jusqu'à la fin de l'Antiquité, les mystères des religions polythéistes et les nouveaux mystères chrétiens ne cessent de se croiser. La notion de mystères devient le lieu d'interactions entre païens et chrétiens reflétant les nouveaux rapports de force politiques et religieux qui s'établissent dans les territoires d'un empire multiculturel et multireligieux. L'ouvrage retrace cette évolution et interroge le rôle qu'a pu jouer le discours chrétien sur les cultes à mystères « païens ».
Les exploits guerriers de l'Antiquité n'ont cessé de nourrir notre imaginaire. De la guerre de Troie aux conquêtes d'Alexandre le Grand, de la guerre des Gaules menée par Jules César aux éléphants d'Hannibal et à la défaite de Carthage, ce sont autant de récits qui nous fascinent ou nous bouleversent encore aujourd'hui. La guerre occupe une place prépondérante dans les textes antiques : historiens, poètes, philosophes, rhéteurs, auteurs de traités techniques en dénoncent les excès, expliquent son caractère immuable ou bien en louent les bienfaits. Si la guerre a contribué à l'évolution historique des cités grecques, des royaumes hellénistiques et de l'empire romain, elle a aussi influencé leurs institutions, leurs façons de vivre et leurs systèmes de valeurs. Ce volume, composé d'une centaine de textes d'auteurs grecs et latins en traduction, nous donne à entendre les cris de guerre, de victoire ou d'horreur des enfants d'Athéna et de ceux de Mars et nous aide à comprendre le phénomène guerrier dans toute sa complexité et son humanité.
Vous êtes parti(e). Sur un coup de tête, sur un coup de coeur, sur un coup de charme. Salut la Campanie ! Ave Vésuve ! Voir Naples et courir. Vous marchez sur les traces de Goethe et de Mozart, de Dumas et de Gautier, de Stendhal et de Taine, de Nerval et de Freud. Surtout prendre son temps, le temps d'une promenade. Il n'est de bonne visite que par sauts et gambades, selon l'envie, l'humeur, les goûts, les états d'âme. Devant tant de corps à jamais endormis, vous vous sentez vivants. Des fantômes d'acteurs parlent dans le théâtre, les gladiateurs dans l'ombre peuplent l'amphithéâtre. On lit sur les tombeaux des paroles de mort et partout, sur les murs, des paroles de vie. Ouvrez donc les yeux, laissez-vous transporter. Pompéi vous enivre ? Mais lisez donc ce livre.
« Paradis de l'esprit humain », selon le mot de Hegel, la pensée antique ne cesse de nous apprendre à philosopher.
Ce livre devrait donner une idée de ce qu'aucun livre, aucune bibliothèque ne peuvent enfermer ! Et d'abord la beauté même, et la grandeur d'un classicisme libre : ce miracle qui affleure dans tant de pages de Platon ou de Cicéron, dans l'énergie de Lucrèce, dans la lucidité de Sénèque.
Mais une bibliothèque idéale des philosophes antiques ne pouvait pas non plus laisser de côté cette autre façon quelque peu décalée dont la philosophie antique elle-même se met en question, en se réfléchissant ou en s'ouvrant au monde oriental : on lira, on découvrira, Plutarque, Porphyre, Origène, Philon, Hermès Trismégiste et tant d'autres joyaux de l'esprit humain d'une actualité constante et d'une profondeur qui ne cesse de donner à penser.
Jean-Louis Poirier est philosophe et spécialiste de l'Antiquité, collaborateur de l'édition des Présocratiques et des Épicuriens à la Bibliothèque de la Pléiade, auteur de nombreux articles et d'ouvrages publiés aux Belles Lettres.
Aujourd'hui encore, l'or des Incas, les ruines mystérieuses de leurs cités et le mythe d'un empire juste et bienveillant nourrissent le rêve des voyageurs. Aux alentours de 1400 de notre ère, alors que la partie andine de l'Amérique du Sud est morcelée en de multiples royaumes et seigneuries, un petit peuple montagnard, les Incas, se lance dans une suite de conquêtes qui l'amène à constituer rapidement le plus grand État jamais connu dans l'Amérique précolombienne. L'empire inca représente l'étape ultime du développement d'une civilisation très ancienne, celle du Pérou antique, que son isolement, jusqu'à la conquête espagnole, a rendue particulièrement originale.
César Itier est maître de conférences à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la tradition orale et le théâtre en langue quechua, d'éditions de documents quechuas des XVIe et XVIIe siècles et d'articles consacrés aux religions du Pérou ancien. Il a publié La Littérature orale quechua (Karthala, 2005) et traduit les Contes du lever du jour de Porfirio Meneses Lazón (L'Asiathèque, 2001).
Les peuples précolombiens nous semblent étranges et originaux parce qu'ils se sont développés indépendamment des influences de l'Ancien Monde. Les Mayas sont l'un des plus brillants. La diversité des témoignages archéologiques enchante le voyageur, sollicite la curiosité de l'historien et passionne les amateurs d'art. Certes, nombre d'aspects de ce monde complexe demeurent obscurs, mais ce guide se propose d'aider à éclairer les multiples facettes de cette civilisations fascinante.
Directeur de recherche honoraire au CNRS, Claude-François Baudez est archéologue et iconologue. Il a publié en français Les Mayas avec P. Becquelin (Paris, 1984), Les Cités perdues Mayas avec S. Picasso, (Paris, 1987), et Jean-Frédéric Waldeck, peint le premier explorateur des ruines mayas (Paris, 1993).
Les progymnasmata (exercices préparatoires de rhétorique) ont servi de guides pédagogiques en Grèce à partir de l'époque hellénistique. Ils ont été largement diffusés et pratiqués en Europe jusqu'au milieu du XIXe siècle. On redécouvre aujourd'hui le potentiel de cette gymnastique intellectuelle, qui menait les adolescents de la fable à la défense d'un projet de loi en enrichissant leurs connaissances, en améliorant leur pratique de la langue, en leur enseignant à exprimer des affects et à maîtriser l'argumentation. Les principes de cette formation conjointement linguistique, culturelle et politique sont corroborés par la neuro-pédagogie et aisément adaptables aux nouveaux moyens d'information et de communication.
Avec ce petit livre synthétique, surprenant et ludique, Pierre Chiron, honnête homme d'aujourd'hui, nous livre les secrets d'une éducation réussie, pour tous et à toutes les époques.
Pierre Chiron, helléniste, philologue, historien de la rhétorique, est professeur à l'Université Paris- Est, membre de l'Institut universitaire de France et romancier.
La Palestine à l'époque romaine n'est pas une terre comme les autres : elle a connu le pouvoir d'Hérode le Grand, entendu le message de Jésus, subi la destruction du Temple, vu se développer le judaïsme rabbinique, abrité la première communauté chrétienne... Soumise à l'autorité de Rome, elle a nourri une civilisation à l'activité spirituelle intense, reflétée par de nombreux écrits, comme les Manuscrits de la mer Morte. Les découvertes et les recherches récentes en offrent aujourd'hui une image plus prégnante.
Caroline Arnould-Béhar
Spécialiste de la Palestine d'époque hellénistique.
Rome. On croit savoir beaucoup de la civilisation romaine. C'est sans doute vrai. On pense la connaître parce qu'elle est la source vive de la nôtre. Là réside l'erreur. Il faudrait pouvoir restituer, sur les hommes et sur les choses, le regard des Romains. L'objectif de ce guide est d'initier cette démarche.
Jean-Noël Robert, latiniste et historien de Rome, a publié aux éditions Les Belles Lettres une quinzaine d'ouvrages sur l'histoire des mentalités dans l'Antiquité romaine, parmi lesquels Les Plaisirs à Rome (1986, nlle édition 2005), Rome la gloire et la liberté (2008), Les Romains et la mode (2011) ou L'Empire des loisirs (Signet, 2011). Il dirige en outre la collection « Realia » et celle des « Guides Belles lettres des civilisations » dans laquelle il a signé deux volumes, Rome et Les Étrusques.
Les deux premiers empires chinois, les dynasties Qin (221-207 av. J.-C.) et Han (206 av.-220 apr. J.-C.), forgèrent un système politique, des structures sociales, une organisation économique et des assises culturelles à la pérennité stupéfiante. L'unification que ces dynasties imposèrent, l'expansion territoriale et les brassages de populations induits, font de ces quatre siècles une époque charnière.
Dû aux meilleures spécialistes, le présent ouvrage offre une remarquable synthèse sur l'histoire et la civilisation de cette période fondamentale, dont l'étude a été profondément renouvelée par les très nombreuses découvertes archéologiques de ces dernières décennies.
Michèle Pirazzoli-t'Serstevens est directeur d'études à l'École pratique des hautes études, 4e section. Ses recherches portent sur l'histoire de l'art de la Chine, l'art et archéologie de l'époque des Han, et Giuseppe Castiglione. Elle est, entre autres publications, l'auteur de La Chine des Han (1982) et Giuseppe Castiglione (1688-1766). Peintre et architecte à la cour de Chine (2007).
Marianne Bujard est directeur d'études à l'École pratique des hautes études, 5e section. Ses recherches portent sur la religion de la Chine ancienne et sur les temples et les stèles de Pékin. On lui doit, entre autres publications, Le Sacrifice au ciel dans la Chine ancienne : théorie et pratique sous les Han Occidentaux (2000).
Dans La Ruine de la civilisation antique, publié après la Première Guerre mondiale, le grand historien et intellectuel italien Guglielmo Ferrero conduit son lecteur à prendre du recul vis-à-vis de l'histoire contemporaine par une relecture en profondeur de la Rome antique, au moment de sa chute. Par ce détour, Ferrero analyse les mécanismes politiques et culturels à l'oeuvre dans le temps long d'une histoire politique occidentale qui est avant tout celle de la civilisation européenne. Cet usage de l'histoire comme d'une lanterne éclairant le temps présent n'a rien perdu de son actualité et de sa finesse. Relire Ferrero aujourd'hui dans la crise que nous traversons, c'est écouter un européen convaincu, qui écrivait déjà que l'Europe se sauverait ou périrait tout entière et que, dans la bascule entre ces deux avenirs, la question de la forme des régimes politiques et de leur sincérité au regard des principes européens n'est pas anecdotique mais centrale.
Les Étrusques: une civilisation rayonnante. L'une des trois plus puissantes en Méditerranée au VIe siècle avant notre ère, avec la Grèce et Carthage, à l'heure où Rome balbultie. Moins mystérieuse qu'on se plaît à le dire, mais fascinante avec ses ombres qu'illumine peu à peu un art subtil et spontané.
Un peuple qui crie son goût de la vie et dont la culture raffinée, aux sources de la civilisation italienne, donne une haute idée du génie humain.
Jean-Noël Robert, latiniste et historien de Rome, a publié aux éditions Les Belles Lettres une quinzaine d'ouvrages sur l'histoire des mentalités dans l'Antiquité romaine, parmi lesquels Les Plaisirs à Rome (1986, nlle édition 2005), Rome la gloire et la liberté (2008), Les Romains et la mode (2011) ou L'Empire des loisirs (Signet, 2011). Il dirige en outre la collection « Realia » et celle des « Guides Belles lettres des civilisations » dans laquelle il a signé deux volumes, Rome et Les Étrusques.
Un dieu d'airain mangeur d'enfants, des éléphants dans la vallée de la Maurienne et une figue fraîche, voilà peut-être ce qu'ont conservé de Carthage les intermittences de la mémoire commune. Mais le témoignage de sa civilisation est d'une autre ampleur. Héritière des cités-états de la côte levantine, elle fut, du VIIIe au IIe s. avant notre ère, une véritable puissance économique, politique et culturelle qui s'opposa aux Grecs, puis aux Romains. Voilà qui mérite d'explorer l'univers singulier des Carthaginois.
Trésor pour l'éternité, la mythologie des Grecs et des Romains nous appartient. Ces récits venus de la nuit des temps vivent dans nos songes, animent notre for intérieur. Les lectures ne cessent de s'ajouter aux lectures, les critiques aux explications, les déconstructions aux déconstructions. Nous ne cessons de recevoir et de nous approprier cette mythologie et toujours de nous demander quelle est sa signification profonde, elle qui nous touche, nous trouble et nous émeut intimement. Grecs et Romains se posaient la même question. Poètes, écrivains, artistes, historiens, philosophes, théologiens de l'Antiquité nous ont laissé des ouvrages - toujours puissants et lumineux - qui ne cessent de grossir une marée montante de savoirs, de réflexions, d'idées, d'interprétations aussi géniales que singulières, aussi étonnantes que convaincantes, fulgurantes et pourtant tant de fois méconnues. Ce livre leur donne la parole et fait partager le bonheur d'une découverte au fond infinie. Sans rien concéder au vertige de la distance ethnologique, il montre que les récits mythiques de l'Antiquité s'accommodent d'une proximité aujourd'hui oubliée, peut-être perdue, mais possible, et merveilleuse.
Les catastrophes naturelles ne sont pas, dans l'Antiquité, très différentes de ce qu'elles sont de nos jours. Ce qui change, ce sont les façons, différentes, d'habiter la nature et de l'exploiter, si bien que les mêmes catastrophes peuvent être aujourd'hui beaucoup plus dangereuses et beaucoup plus meurtrières. En s'invitant dans ces pages, admirables mais peu connues, dans lesquelles géographes, historiens, littérateurs, poètes, philosophes et prédicateurs exaltent le monde méditerranéen antique - et sa lumière inimitable -, saisi dans les instants terribles où il se dérobe, visité dans ses décombres, évoqué en vain dans ses ruines, on retrouvera toujours la même humanité fragile, mais irrésistible : capable de transfigurer ses désarrois et de prendre le beau risque de survivre.